Chap. 2 Les flores d’altération de la qualité marchande des aliments La qualité est définie comme étant « l’ensemble des propriétés d’un produit ou d’un service qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites… ». La qualité était autrefois contrôlée, elle est aujourd’hui conçue et assurée en même temps que le produit lui-même. Le terme qualité n’est pas utilisé pour exprimer un degré d’excellence dans un sens comparatif, il n’est pas utilisé non plus dans un sens quantitatif pour des évaluations techniques. 1. Composants de la qualité Les produits doivent répondre à des exigences assurant la qualité commerciale. Pour être commercialisé, le produit alimentaire doit être conforme aux différents critères de la qualité : -Nutritionnel : composition qualitative et quantitative en micronutriments, disponibilité de ces nutriments dans l’organisme. macronutriment et -Hygiénique : absence de composés toxiques ou de microorganismes susceptibles de nuire à la santé du consommateur. -Organoleptique : apparence (forme, couleur), flaveur (arôme, saveur), texture (consistance, résistance). Pour ces trois critères, il convient de prendre en compte la stabilité du produit, imposant des conditions de stockage pour une bonne conservation. -Financier : le coût s’oppose souvent aux critères, il s’agit donc d’optimiser le rapport coût- qualité. -Technologique : ce critère prend en compte de nouveaux procédés qui doivent être bien maîtrisés pour permettre d’assurer la qualité. 2. Les principaux aliments soumis au contrôle microbiologique -Produits à base d’œufs : ovoproduits, pâtisseries, crèmes pâtissières. -Produits de la pêche : coquillages bivalves et oursins ; fruits de mer, poissons. -Produits laitiers : laits fermentés (yaourt, kéfir), laits gélifiés, fromages frais pasteurisés, crèmes fraîches pasteurisées, glaces et crèmes glacées, lait de producteur destiné à un traitement thermique ou à la transformation. -Produits carnés- plats cuisinés- potages déshydratés : viandes de volailles, les viandes hachées pouvant être d’origine bovine, porcine, ovine et caprine. Ainsi que, les potages déshydratés et surgelées, produits de charcuterie, saucisses, viandes fraîches. -Conserves : à base de denrées alimentaires. Les conserves des légumes sont exclues. -Semi-conserves : Ce sont les produits alimentaires, plus ou moins, stables, présentés en boîte ou en flacon hermétique, mais non stérilisés. On les classe en 2 groupes : les semiconserves de viande ou de fromages soumises à la pasteurisation et les denrées ou boissons stabilisées par addition de sel, de sucre, d’acide acétique, antiseptiques tolérés…Ex. : limonades gazeuses, laits concentrés sucrés. Ces aliments sont soumises avant et après la fabrication aux contrôles microbiologiques. 3. Les flores non pathogènes d’altération de la qualité marchande et flores pathogènes causant les toxi-infections alimentaires A- Flore totale aérobie mésophile : Il s’agit de l’ensemble des microorganismes capables de se multiplier en aérobiose à des températures optimales de croissance comprises entre +20 ºc et + 45ºc. Cette microflore peut comprendre des microorganismes pathogènes pour l’homme et l’animal mais aussi des microorganismes d’altération variés. Ainsi, en microbiologie alimentaire, on recherche et dénombre les microorganismes aptes à cultiver en 72 heures à 30 ºc et en gélose pour dénombrement. Dans ce cas, la microflore exigeante (exemple : Lactobacillus) n’est pas détectée. -Indice de la qualité sanitaire : il n’y a pas de relation très étroite entre une valeur élevée de la flore totale aérobie mésophile et la présence des microorganismes pathogènes. Cependant, on considère que, en général, il n’y a de risque pour la santé du consommateur que si la flore totale mésophile aérobie est supérieure ou égale à 105 microorganismes/g. -Indice de la qualité marchande : La flore totale peut être aussi considérée comme flore d’altération car la présence d’une flore mésophile aérobie revivifiable abondante indique un processus de dégradation en cours. Il n’y a cependant pas de relation étroite entre le nombre total des microorganismes et le temps d’apparition de l’altération perceptible des caractéristiques organoleptiques de l’aliment. En effet, la détérioration peut être due à un groupe microbien ne constituant à l’origine qu’une fraction de la population totale. En principe, une flore totale aérobie mésophile dépassant 106 à 108 microorganismes /g provoque une détérioration visible du produit. Le dénombrement de la flore totale aérobie mésophile reste la meilleure méthode permettant d’estimer l’indice de salubrité et de qualité des aliments dans le contrôle industriel. Un aliment dont la flore totale est trop élevée montrera de mauvaises conditions de conservation et sera considéré comme impropre à la consommation. B- Flores indicatrices de contamination fécale : La présence de ces flores témoigne d’une altération de la qualité sanitaire de l’aliment. Les flores indicatrices de contamination fécale sont représentées par les microorganismes vivant normalement dans l’intestin de l’homme et des animaux. Leur présence dans un aliment révèle une contamination fécale et la présence éventuelle d’une bactérie pathogène responsable de toxi-infection. L’origine de ces bactéries est le plus souvent le tube digestif de l’homme ou de l’animal : -Salmonella typhi, Salmonella paratyphi A et B responsables des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes ; -Salmonella typhimurium responsable des gastro-entérites ; -Vibrio cholerae ; -Bacillus cereus ; -Clostridium perfringens ; -Yersinia enterocolitica ; -Campylobacter jejuni ; -E. coli entéropathogènes ; -Shigella sonnei et Shigella dysenteriae. Les flores indicatrices de contamination fécale sont représentées par trois groupes : -Les coliformes et les coliformes thermotolérants ; -Les streptocoques fécaux ; -Les clostridium sulfitoréducteurs. * Critères pris en compte dans le choix des flores indicatrices Pour être prises en compte comme indice de contamination, ces flores doivent répondre à un certain nombre de critères : -La sensibilité de détection qui est d’autant plus grande que le germe recherché représente une fraction plus importante de la population contaminante ; ces microorganismes doivent apparaître en plus grande quantité que les pathogènes. -La résistance des microorganismes indices qui est définie par leur durée de survie dans le milieu extérieur, et qui doit être supérieure à celle des germes pathogènes. -La spécifité à l’égard de la source de la contamination : les coliformes fécaux ou thermotolérants, en particulier E.coli, font l’objet de dénombrements pour la plupart des produits alimentaires et il n’y a pas de risque de présence d’un microorganisme pathogène si les microorganismes indices sont absents dans le produit. Les germes anaérobies sulfitoréducteurs ne sont pas recherchées car elles sont très difficiles à mettre en évidence par des méthodes simples et ne répondent donc pas au dernier critère. * Recherche des flores indicatrices Dans les eaux de consommation brutes (eaux de source), l’ensemble des flores de contamination fécale est dénombré. Dans les eaux de consommation traitées, elles sont également recherchées, mais leur absence montre l’efficacité du traitement. Pour les produits alimentaires autres que les eaux de consommation, il s’agit de rechercher des microorganismes dont la présence révèle une contamination probable du produit et au minimum une mauvaise hygiène lors de sa fabrication. C- Coliformes et coliformes fécaux : Le terme coliforme correspond à des microorganismes en bâtonnets, Gram (-), non sporogènes, oxydase négative, aérobies ou anaérobies facultatives, capables de croître en présence de sels biliaires ou d’autres agents de surface possédant des activités inhibitrices de croissance et capables de fermenter le lactose avec production d’acide et de gaz en 48 heures, à des températures de 35 à 37ºc. Ils forment des colonies caractéristiques violacées de diamètre de 0,5 mm ou plus, et parfois entourées d’une zone rougeâtre due à la précipitation de la bile. Jusqu’à l’utilisation de méthodes taxonomiques génétiques et moléculaires, quatres genres d’entérobactéries entrent dans la définition des coliformes (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca, Enterobacter cloacae, Enterobacter aerogenes, Citrobacter freundii,Citrobacter amalonaticus, Citrobacter diversus). Actuellement, à partir de la définition donnée, une cinquantaine d’espèces entreraient dans cette catégorie (Yersinia enterocolitica, Salmonella enterica III anciennement Arizonea, Moellerella wisconsensis). • • • Pratiquement tous les coliformes peuvent exister en abondance dans les matières fécales des hommes et des animaux, mais certains sont également les hôtes habituels du sol et des eaux (Citrobacter, Enterobacter).Leur dénombrement est limité comme indice de contamination fécale. Cependant, en microbiologie alimentaire, ce dénombrement est intéressant pour plusieurs raisons : Ces bactéries résistent relativement bien dans le milieu extérieur et peuvent être témoins d’une contamination fécale un peu ancienne ou bien d’une contamination provenant d’une mauvaise application des règles hygiéniques. Dans les eaux traitées, ces bactéries peuvent témoigner de la non efficacité du traitement par des désinfectants. Les coliformes fécaux ou thermotolérants sont des coliformes qui présentent les mêmes propriétés caractéristiques que les coliformes, après incubation à la température de 44ºc. Leur présence dans l’eau témoigne d’une contamination fécale quasi certaine, dans les autres aliments cela est moins probant. Leur présence est cependant un bon indice de mauvaise condition hygiénique pendant ou après la transformation de l’aliment. Parfois on recherche uniquement E.coli .Cette bactérie produisent de l’indole à partir du tryptophane. La gélose Mac conkey est de loin le plus utilisée pour leur dénombrement. D’autres milieux utilisés comme VRBL (violet Red Lactose Agar) et FCA (Fecal Coliform Agar, à 44ºc ±1ºc pour 22h). D- Dénombrement des germes fécaux : 1). Les streptocoques fécaux Ce sont des streptocoques du groupe D, cocci Gram +, catalase négative, très résistants et se multiplient sur des milieux hostiles ou en conditions hostiles de croissance. Enterococcus faecalis, Enterococcus faecium, Enterococcus durans, Enterococcus equinus, et Enterococcus bovis font partie de ce groupe. Si le rapport Coliformes fécaux/Streptocoques fécaux est supérieur à 1, la pollution doit être d’origine essentiellement humaine (égouts urbains). En effet l’homme sécrète beaucoup moins des streptocoques fécaux que les coliformes. Les eaux d’alimentation ne doivent présenter aucun streptocoque fécal ou coliforme fécal dans 100 ml d’eau. Ils sont aussi dénombrés dans les coquillages bivalves et les oursins vivants. Ce groupe se caractérise par sa forte résistance pour l’azide de sodium, puissant inhibiteur des entérobactéries. Les milieux de leur dénombrements les plus utilisés sont : milieu de Rothe, Slanetz, Barthly, le milieu BEA (Bile, Esculine, Azide) et le milieu de Litsky. 2). Les clostridiums sulfitoréducteurs Ce sont des bacilles Gram+ anaérobies stricts capables de sporuler, réduisant le sulfite en sulfure. Hôtes normaux de l’intestin, ils peuvent également être d’origine tellurique. Leurs spores sont recherchées dans l’eau comme indice de contamination fécale ancienne. En bactériologie alimentaire, on recherche également Clostridium perfringens responsable des toxi-infections alimentaires. On le recherche en l’incubant à 46ºc, en anaérobiose et un dénombrement direct sur un milieu sélectif le plus souvent ; la gélose TSC qui permet de mettre en évidence la réduction de sulfites en sulfures. Le dénombrement ne confirme pas que c’est justement l’espèce Clostridium perfringens. Il existe 5 types de cette espèce (A, B, C, D, E) selon le type de toxines présentes. E- Flores d’altération de la qualité marchande : La valeur marchande des aliments peut être affectée par la prolifération et l’action de microorganismes contaminants entraînant : -La modification de l’aspect et la texture du produit par digestion des macromolécules, par libération de gaz, par production de substances colorantes ; -L’altération des caractéristiques organoleptiques par libération des substances, volatiles ou non, qui modifient le goût et l’odeur ; -La détérioration du conditionnement par production de gaz (gonflement de l’emballage) ; -La diminution de la valeur calorique et nutritionnelle par dégradation des molécules à hautes valeur énergétique. Ces flores sont responsables de la détérioration des aliments au cours de leur conservation, et certaines d’accidents en cours de fabrication. La recherche de ce type de microorganismes s’effectue don préventivement sur les matières premières ou sur le produit fini, ainsi qu’après un accident de fabrication. Une charge microbienne faible de l’aliment peut être tolérée. Cependant, plus le nombre de germes est élevé, plus le risque d’altération sera grand et la conservation limitée. L’analyse quantitative de ces flores d’altération doit être complétée par une analyse qualitative, permettant de distinguer les espèces potentiellement dangereuses de celles qui sont utiles ou neutres. 1). Flore lipolytique Ce sont des microorganismes possédant des enzymes qui hydrolysent la matière grasse. Ils sont responsables d’altérations du goût et de l’odeur des laits conservés au froid, et surtout du rancissement de beurre, lié à l’apparition de composés d’odeurs désagréables (acides, aldéhydes, cétones). Les microorganismes produisant des lipases appartiennent à des groupes variés. On les trouve parmi : -Les bactéries, dont de nombreux genres sont psychrotrophes (Pseudomonas, Bacillus). -Les levures (Candida). -Les moisissures (Aspergillus, Mucor, Penicillium, Geotrichum). Leur dénombrement dans les matières premières ou les produits finis présente un grand intérêt car la conservation des matières grasses animales ou végétales (crème, beurre, margarine, huiles…) dépend de leur concentration. 2). Flore caséolytique Elle est constituée de microorganismes capables de sécréter des protéases exocellulaires pouvant hydrolyser la caséine du lait et des produits laitiers. Cette microflore est indésirable dans la plupart des produits, mais elle joue aussi un rôle dans la maturation des fromages. La digestion plus ou moins poussée de la caséine donne au lait un goût amer et âcre, au beurre un goût de fromage et est responsable des altérations des fromages (ramollissement, gonflement). Il peut y avoir combinaison des produits issus de la caséolyse et de la lipolyse conduisant à la formation des substances d’odeurs repoussante.Les microorganismes caséolytiques appartiennent à des groupes variés : -Psychrotrophes (Pseudomonas, Bacillus) ; -Proteus, Lactobacillus ; -Moisissures (Penicillium, Geotrichum). 3). Flore Lactique Les bactéries lactiques sont capables de produire par fermentation de l’acide lactique. Il s’agit des genres suivants : Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Streptococcus, Pediococcus. Ces bactéries n’ayant pas de pouvoir pathogène, n’ont pas de signification défavorable pour la qualité sanitaire de l’aliment. En revanche, sont responsables de grandes altérations dans cette industrie. Lactobacillus viridescens est responsable du verdissement des viandes, jambons, saucissons crus conservés sou vide. Ce verdissement provient de l’oxydation des pigments héminiques de la viande par le peroxyde d’hydrogène. Le surissement des jus de fruits et souvent dû à Lactobacillus plantarum et Lactobacillus brevis. Une production de viscosité peut apparaître suite à un développement de Leuconostoc dans les laits gélifié, des sirops ou de Lactobacillus dans le lait, le cidre, la bière et le vin. Pediococcus damnosus tolère l’houblon ce qui cause des accidents durant la fabrication. 4). Flore acétique Les bactéries acétiques sont des bacilles Gram (-), aérobies stricts, chimio-organotrophes, capables d’utiliser des nombreux substrats carbonés : glucose, éthanol, glycérol et lactate. Les genres Acetobacter et Gluconobacter sont souvent rencontrés. Ces bactéries sont présentes sur le raisin et tout au long de la vinification, se multiplient dans le vin même après une diminution du taux d’oxygène, et produisent l’acétate d’éthyle également nuisible. 5). Microflore liée au mode de fabrication et de conservation a. Flore mésophile protéolytique: Cette flore constituée de bactéries inhibées pour des températures inférieures à 20ºc est responsable de putréfaction. Clostridium est souvent rencontré dans la viande non ou mal réfrigérées. Clostridium perfringens dégrade les glucides avec production de gaz, ce qui rend la viande molle et spongieuse avec une couleur anormale, grise ou verte. Puis, la libération de substances malodorantes (hydrogène sulfuré, mercaptans, indole, ammoniac…) se produit, accompagnée du développement d’espèces très protéolytiques telles que Clostridium sporogenes, Clostridium bifermentans et Clostridium histolyticum. b. Flore psychrotrophe : constituée de microorganismes capables de se multiplier aux températures de réfrigération, mais dont la température optimale de croissance est de l’ordre de 25 à 35ºc. Les microorganismes les plus rencontrés sont : -Gram - : Pseudomonas (génère à 0ºc pendant 24h, se développe abondament en 1 à 3 semaines dans un aliment), Alteromonas putrefaciens, vibrio, Serratia liquefaciens. L’habitat normal est dans l’eau, souvent aportes au cours des opérations de lavage des matières premières et du matériel (carcasses de viande). -Gram+: Bacillus (sporulés limitent la durée de conservation au froid des produits pasteurisés), Brochothrix thermosphacta, Lactobacillus viridescens, Micrococcus, Staphylococcus, Corynebacterium… -Levures et moisissures: Penicillium, Aspergillus… Le métabolisme des microorganismes psychrotrophes reste actif aux basses températures, la libération d’hydrolases (protéases et lipases) est très abondante et sont à l’origine de problèmes de fabrication (fromages) et de modification des qualités organoleptiques (rancissement et odeurs désagréables) des denrées réfrigérées (carcasses, poissons, lait, légumes). Les germes Gram (-) sont détruits avec la pasteurisation mais leurs enzymes libérés ne sont pas forcément altérés. Quelques bactéries responsables de toxi-infections alimentaires appartiennent à ce groupe : Listeria monocytogenes, Yersinia enterocolitica, Clostridium perfringens type E. Leurs dénombrements est plus utile que le dénombrement des bactéries aérobies mésophiles. Remarque : Les psychrophiles ont un optimum de croissance entre +15 et +20ºc et se rencontrent peu dans les aliments. F- Recherche des flores susceptibles de résister à un traitement thermique : Certains traitements peuvent être effectués lors de diverses étapes de fabrication et d’utilisation des produits alimentaires. Les matières premières peuvent être pasteurisées, stérilisées, stérilisées UHT. Un traitement thermique est un traitement à une température supérieure à la température ambiante. Deux types de traitements sont utilisés pour la conservation des aliments : la pasteurisation et la stérilisation. -La pasteurisation est l’opération qui vise à la destruction totale ou partielle des microorganismes présents dans un aliment. Ce traitement entraîne la destruction la majorité des germes pathogènes non sporulés. Ex. le lait pasteurisé à 63ºc pendant 30 min ; 72ºc à 15s ; 90º à 5s. -La stérilisation est l’opération qui vise à la destruction des formes végétatives et des spores des microorganismes. Elle se réalise à des températures plus hautes que celle de la pasteurisation, assurant également l’inactivation des enzymes bactériennes responsables d’altérations et des toxines. Ex. stérilisation du lait à 120ºc pendant 15 min. -La stérilisation UHT est un traitement sous 140 à 150 ºc pendant quelques secondes. Elle est suffisante pour obtenir la qualité stérile commerciale et permettre une conservation longue à température ambiante. Ce traitement est appliqué surtout sur le lait et les produits laitiers. Les bactéries thermophiles sont les plus résistantes aux traitements thermiques que les mésophiles et ces dernières le sont des bactéries psychrotrophes. Les sporulés sont plus résistantes que celles qui sont non sporulées et les bactéries Gram+ le sont plus que les bactéries Gram-. Clostridium et Bacillus sont les plus résistantes aux traitements techniques. Elles ont des acides aminés hydrophobes dans les chaînes protéiques. Ex. l’alpha amylase. G- La flore fongique : les levures et les moisissures : -Les levures sont des champignons chez lesquels la forme unicellulaire est prédominante. Les aliments à base des végétaux et les produits sucrés (miel, confitures, biscuits, jus, viennoiserie) sont particulièrement sensibles à des dégradations par les levures. Elles peuvent entraîner l’apparition de troubles, d’odeurs ou de goûts anormaux (éthanol, variation du pH), ou le gonflement des produits emballés (libération du CO2). D’un point de vue technologique, elles peuvent être responsables d’accidents de fabrication rendant celle-ci incommercialisable (contamination des moûts de fermentation). Les principaux genres sont : Candida et Saccharomyces. -Les moisissures sont des organismes filamenteux eucaryotes. Les moisissures peuvent être des agents de biodétériorations, d’altérations organoleptiques et de modifications chimiques. Elles sont redoutables car elles peuvent tolérer des pH trop acides, des températures allant de 0 à 40ºc et supporter une faible teneur d’eau. Les principaux germes rencontrés sont : Penicillium, Mucor, Geotrichum, Aspergillus, Helminthosporium,A lternaria, Periconia…