O OP PH HT TA ALLM MO OLLO OG GIIE E 40 LE GLAUCOME : UNE MENACE GRAVE TROP SOUVENT IGNOREE 60 millions de personnes touchées dans le monde, 1 million en France : le glaucome est une pathologie aussi fréquente que redoutable. Se développant sans symptôme, elle est souvent ignorée. C’est aujourd’hui l’une des premières causes de cécité acquise et non réversible chez l’adulte. La prévention par le dépistage est décisive. Qu’est-ce que le glaucome ? O n appelle glaucome une maladie de l’œil qui entraîne une destruction progressive du nerf optique. Dans son état normal, le nerf optique est constitué de plus d’un million de fibres. En cas de glaucome, les fibres de la périphérie du nerf optique sont détruites. ration de la vision qui, non traitée, peut aller jusqu’à la cécité. Le glaucome peut résulter de causes multiples, mais la principale est l’existence d’une pression trop élevée, ce qu’on appelle familièrement la tension, dans l’œil. C’est une maladie d’autant plus dangereuse qu’elle évolue sans symptôme. Le patient ne souffre pas, ne remarque aucun trouble visuel. Parfois même, sa tension intra-oculaire est normale. Seul un examen soigneux fait par un ophtalmologiste permet de le dépister. Le glaucome est une maladie sans symptôme qui peut mener à la cécité. Seul un ophtalmologiste peut vous dire si vous êtes atteint ou pas de cette pathologie. Il n’existe pas un mais plusieurs glaucomes : • Le glaucome chronique à angle ouvert : c’est, de loin, le plus fréquent. Le trabéculum, filtre qui permet à l’humeur aqueuse de s’évacuer pour rejoindre la circulation veineuse, s’obstrue au fil du temps du fait, généralement, d’une pression intra-oculaire trop importante mais il existe aussi des glaucomes chez des patients dont la pression intra-oculaire est normale. Le glaucome ne s’exprime par aucun signe repérable. L’œil n’est ni rouge, ni douloureux. On peut ainsi avoir un glaucome pendant 5, 10 ou 15 ans sans s‘en rendre compte et le découvrir brutalement… en se retrouvant subitement aveugle d’un œil. Le glaucome chronique à angle ouvert atteint les deux yeux mais généralement de façon asymétrique : un œil est plus profondément et/ou plus précocement touché que l’autre. Glaucome primitif à angle ouvert Une lésion caractéristique en forme de creux, d’excavation, apparaît au fond d’œil. Le glaucome entraîne une détério- “ Le glaucome est une maladie sans symptôme qui peut mener à la cécité ” LE GLAUCOME : UNE MENACE GRAVE TROP SOUVENT IGNOREE O OP PH HT TA ALLM MO OLLO OG GIIE E 41 • Le glaucome par fermeture de l’angle ou glaucome aigu : il se déclare brutalement par une crise. L’œil devient rouge, la douleur est très vive, des vomissements peuvent survenir. Dans ce second type de glaucome, l’angle entre l’iris et la cornée se bouche brusquement et empêche l’humeur aqueuse de sortir de l’œil pour rejoindre la circulation veineuse. D’où une élévation très rapide de la pression intraoculaire. Certaines personnes sont-elles particulièrement menacées par le glaucome ? Oui. Il existe des facteurs qui prédisposent au glaucome : • l’hérédité : vous êtes un sujet à risque si un ou plusieurs membres de votre famille ont développé des glaucomes. Le glaucome à angle ouvert est une maladie héréditaire. Plusieurs gènes responsables ont déjà été localisés. • l’âge : le glaucome touche particulièrement les adultes après 45 ans mais les plus graves sont ceux qui surviennent chez des individus jeunes : un glaucome qui arrive à 15 ou 35 ans et n’est pas dépisté fait courir un risque majeur de perte de la vision. • l’origine : en France, les Bretons sont plus touchés que les autres par le glaucome chronique ; dans le monde, il est particulièrement fréquent en Afrique noire où il est aussi plus grave et plus précoce. Les Japonais sont, eux, les plus frappés par le glaucome par fermeture de l’angle. • certaines pathologies, comme la myopie et le diabète, de même que certains médicaments, notamment les corticoïdes, favorisent l’apparition de la maladie. En revanche, l’alimentation et l’ordinateur n’ont aucune influence sur le glaucome. Aujourd’hui, seuls 50% des glaucomes sont dépistés. Une enquête menée récemment en France et aux Etats-Unis a révélé que la moitié des personnes porteuses d’un glaucome l’ignoraient. Les ophtalmologistes militent pour un dépistage des personnes à risque qui Glaucome chronique à angle ouvert : progression du déficit du champ visuel permettrait d’éviter ou de limiter des détériorations de la vision aussi handicapantes qu’irréversibles. Comment puis-je savoir si je suis atteint ? Le glaucome est une maladie complexe. Seuls des examens précis, réalisés par un médecin spécialiste des yeux peuvent apporter un diagnostic fiable. 4 examens clés permettent de dépister un glaucome et/ou de surveiller son évolution : • la mesure de la pression intra-oculaire, ou tonométrie : normalement la tension O OP PH HT TA ALLM MO OLLO OG GIIE E LE GLAUCOME : UNE MENACE GRAVE TROP SOUVENT IGNORÉE 42 à l’intérieur de l’œil est comprise entre 10 et 21mm de mercure. Dans la plupart des glaucomes, elle dépasse 21mm. • le fond d’œil : l’ophtalmologiste apprécie l’état du nerf optique à la recherche de l’excavation, due à la diminution du nombre de ses fibres nerveuses, caractéristique du glaucome. • l’examen du champ visuel : il permet de dépister grâce à des tests lumineux les points perçus ou non et de localiser les zones où la vision est perdue, les “ scotomes ”. • l’observation de l’angle iridocornéen. Quels sont les traitements possibles ? On ne sait pas aujourd’hui guérir le glaucome mais on peut l’empêcher de pro- gresser en traitant la principale cause d’évolution, la tension oculaire. Pour cela, trois grandes catégories de traitement sont utilisées : les collyres, le laser et la chirurgie. Ces traitements sont le plus souvent complémentaires. L’ophalmologiste prescrira celui ou ceux qui conviennent le mieux à votre cas. Les collyres Ils agissent selon différents mécanismes. Tous ont pour objectif d’abaisser la tension intra-oculaire. Les plus utilisés sont les collyres bêta-bloquants, associés ou non à des collyres plus récemment disponibles. Certains peuvent, chez certaines personnes, entraîner des troubles. L’ophtalmologiste vous prescrira celui qui est le plus adapté à votre état. Mettre des gouttes tous les jours pour une ma-ladie qui - au stade où elle est dépistée - n’entraîne aucun trouble, n’est pas toujours évident. Pourtant, le collyre doit impérativement être pris régulièrement. Le traitement ne doit jamais être interrompu sans l’avis de votre médecin. Le laser L’ophtalmologiste peut utiliser l’énergie du laser dans 3 indications : • pour augmenter la perméabilité du trabéculum, le filtre qui permet l’écoulement de l’humeur aqueuse. • pour pratiquer un trou dans l’iris permettant à l’humeur aqueuse d’atteindre le trabéculum (uniquement en cas de glaucome par fermeture de l’angle). • pour diminuer la production d’humeur aqueuse. Les effets du laser sont parfois provisoires. Seul, l’ophtalmologiste peut vous dire s’il s’applique à votre cas. La chirurgie Il existe différentes techniques chirurgicales. Elles visent en général à favoriser l’écoulement de l’humeur aqueuse en enlevant un fragment du filtre bouché. La chirurgie a enregistré des progrès considérables ces dernières années. Une nouvelle intervention permet aujourd’hui de construire dans l’œil une valve naturelle qui permet à l’humeur aqueuse de