Les transformations des années 1920 Après la guerre, le Canada se lance dans un intense effort de rattrapage économique et de croissance. En peu de temps, la société canadienne passe d'une économie agricole à une société industrielle. Les transformations économiques Après la guerre, l'économie dut rapidement se reconvertir en une économie de paix et absorber tous les soldats démobilisés. Le ralentissement général se fit sentir jusqu'en 1920-1922. La reprise et la croissance ne se firent qu'après 1923 et ce jusqu'à la crise de 1929. Une nouvelle société (urbaine) émerge de la 1ère guerre mondiale. L’immigration annuelle se situe autour de 100 000 personnes par années. De nouveaux secteurs d'activité apparurent sur le modèle des États-Unis: le domaine de la pâte à papier et des papiers qui profita largement de la demande américaine et des investissements américains • celui de l'hydroélectricité stimulé par le traitement du bois et le développement de l'énergie meilleure marché, • celui des ressources minières (cuivre, étain, zinc et nickel stimulés par la croissance technique et le secteur de l'automobile) • celui de l'automobile (la forte progression se fit essentiellement au profit des firmes américaines qui englobèrent rapidement les quelques constructeurs canadiens après 1923). • croissance de l’industries secondaire dont les produits consomment de l’électricité. • La production de masse entraîne une consommation de masse. • Le consommateur a maintenant accès à des produits bon marché. • La prospérité économique est surtout ressentie au Québec, en Ontario et en C-B. • Le reste de l'économie profita largement de ces retombées. • L'économie se transforma rapidement : • une concentration citadine de plus en plus poussée • une plus grande interdépendance avec les États-Unis • une localisation toujours plus forte des centres de décision dans les grandes villes (Montréal, Toronto, Vancouver). Dans les prairies, malgré des récoltes abondantes, le prix du blé décline dès 1925. • Croissance des investissements américains (40% de l’industrie de la machinerie et 60% de l’industrie des produits électriques, du caoutchouc et des métaux non- ferreux sans parler de l’industrie automobile) Les transformations sociales • • • • Pendant la guerre, le gouvernement avait aboli le droit de grève et de lockout. Les prix étaient en hausse. Les employés ouvriers se joignent à des syndicats. Après la guerre, les prix montent, le chômage augmente. Le coût de la vie a doublé entre 1914 et 1918. En 1919, il y a plus de 420 grèves au Canada. En 1919, à Calgary, des représentants syndicats de l’Ouest crée un nouveau syndicat indépendant de ceux de l’Est. L’organisation marxiste est appelée le One Big Union. La grève générale de Winnipeg 15 mai au 26 juin 1919 (6 semaines) ville paralysée : administration, services publics, entreprises privées, chemin de fer, pas de livraison de lait de pain, pas d’enlèvement des ordures, pas de courrier, télégraphe, téléphone, cinéma, restaurants, stations services, pompiers, entretien des hôpitaux, électriciens en tout 30 000 personnes. But : demande de salaires décents, meilleures conditions de travail, faire reconnaître le One Big Union Une des causes: contraste entre les riches et les pauvres Citizens Committee of One Thousand : groupe d‘employeurs et de professions libérales qui dirigeait les agissements des briseurs de grève, recrutait des volontaires (pompiers, postiers) et collaborait avec l’administration locale, gouvernement provincial et fédéral. Le comité de citoyens recrute un corps de 2000 volontaires pour maintenir l’ordre dans les rues. Gouvernement fédéral : renforce la Gendarmerie Royale de NordOuest et crée une milice armée. Les chefs de grève sont arrêtés le 16 juin. Samedi sanglant (Bloody Saturday) 21 juin 1919 Des vétérans organisent un défilé pour braver le gouvernement municipal qui avait interdit les manifestations. Une foule s’amasse devant l’hôtel de ville (Main) et bloque un tramway et le brûle. Le maire réclame l’intervention du gouvernement fédéral qui envoie la Gendarmerie Royale.(2 morts et plusieurs blessés) Les forces spéciales, bâton en mains, bloquent la rue et « nettoient » le secteur. La milice occupe le centre de la ville. Résultats Le comité de grève demande aux grévistes de reprendre le travail le 26 juin. Le premier ministre du Manitoba s’engage à constituer une Commission royale d’enquête sur la condition ouvrière dans la province. Les ouvriers n’ont pas connu la victoire car les employeurs étaient inflexibles et les gouvernements étaient prêts à faire usage de la violence. Nombre d’entre eux ont perdu leur emploi, d’autres leur ancienneté. Les chefs ont été arrêtés et certains ont été condamnés à des peines de prison variant entre six mois et deux ans. Les femmes Intégration des femmes, de façon temporaire, au marché du travail. Obtention du droit de vote dans presque toutes les provinces. Création des premiers organismes féministes ex.La Ligue des droits de la femme. Aux luttes pour le droit de vote des femmes sont reliées les revendications pour des allocations familiales, pour l'égalité des conditions de travail (heures et salaires), pour la défense des enfants nés hors mariage et pour une réforme du code civil (pour le droit de garder son nom de jeune fille une fois mariée, pour le droit d'avoir un compte en banque et de gérer son salaire, pour le droit d'emprunter de l'argent à une institution financière), etc.