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Google voudrait rediriger les recherches de contenus faisant lapologie du
terrorisme
Vers des publicités vantant les mérites du contraire
Le 6 février 2016, par Stéphane le calme,
Chroniqueur Actualités
Lors d'une réunion avec le comité des affaires intérieures britanniques dont l'objectif était de
savoir comment les sociétés internet comptaient combattre l'extrémisme, Anthony House, en
charge des politiques publiques et de la communication chez Google, a répondu « nous
travaillons sur des contre-mesures de par le monde. Cette année, l'une des choses que nous
voulons faire c'est lancer deux programmes pilotes ».
L'un de ces programmes consiste à veiller à ce que « quand les gens entrent des termes de
recherche potentiellement dommageables dans notre moteur de recherche, ils trouvent aussitôt
des contrepoids ».
À quoi cela ressemble-t-il ? Un porte-parole de Google a expliqué au quotidien britannique
The Telegraph que les messages contre le terrorisme se présenteraient dans « les liens
sponsorisés qui sont retournés au-dessus d'une recherche Google — au lieu des résultats de
recherche eux-mêmes ». Anthony House a précisé que « nous offrons des subventions Google
AdWords aux ONG afin que des publicités faisant office de contrepoids significatifs puissent
émerger en réponse à une requête comme "rejoindre ISIS" ».
Ces campagnes fonctionnent comme des campagnes ordinaires de publicité : l'annonceur
choisit le terme contre lequel il voudrait que son annonce se tienne. Google a rappelé qu'il
s'agit d'un programme pilote et qu'il n'est pas prêt de s'étendre à d'autres marchés, du moins
pas encore.
Google aurait reçu 100 000 drapeaux du public indiquant que le contenu d'une vidéo sur sa
plateforme YouTube était inapproprié, ce qui a conduit à une suppression de 14 millions de
vidéos en 2014 sur la plateforme pour une variété de raisons incluant une incitation au
terrorisme.
Durant cette réunion, Nick Pickles, chargé de la politique publique du site Twitter en GrandeBretagne, a annoncé : « Twitter, qui a 320 millions d'utilisateurs, emploie plus de
100 personnes pour s'occuper du contenu inapproprié ». Google et Facebook se sont gardés de
dire combien de personnes ils emploient pour filtrer les contenus faisant l'apologie du
terrorisme ou de l'extrémisme. Toutefois, l'année dernière, Google a admis que son site
YouTube a été tellement inondé que le personnel ne pouvait pas filtrer tous les contenus liés
au terrorisme.
Le responsable de la politique publique de Google avait alors déclaré que, chaque minute,
près de 300 heures de matériel vidéo sont téléchargées sur YouTube, ce qui annihile
pratiquement la capacité de l'entreprise à filtrer tous les contenus. Et d'ajouter que
« prévisualiser les vidéos avant leur mise en ligne serait comme passer au peigne fin un appel
téléphonique avant qu'il soit émis ».
Le responsable du contre-terroriste de l'Union européenne estime pour sa part qu'il est temps
d'aider les entreprises à contenir le risque de sécurité en ayant des experts des États membres
signalant les contenus liés au terrorisme. Les États-Unis également invitent les entreprises à
coopérer avec le gouvernement pour lutter contre les menaces terroristes.
Le mois dernier, l'administration Obama a cherché à obtenir l'aide de la Silicon Valley pour
empêcher les groupes terroristes d'effectuer des recrutements et de mobiliser des partisans en
ligne. Le gouvernement américain a également annoncé des initiatives contre l'extrémisme
violent, y compris une révision de ses efforts pour lutter contre les messages extrémistes dans
le monde entier.
Dans la Silicon Valley, de hauts responsables de l'administration Obama ont tenu une réunion
à huis clos avec le PDG d'Apple Tim Cook et des cadres supérieurs de Google, Facebook,
Yahoo et d'autres entreprises technologiques. Alors que la session a été décrite par les
représentants des entreprises comme ayant été cordiale, aucun accord spécifique ou autre
résultat n’a été annoncé.
« Nous devons éliminer le mauvais contenu, mais c’est également très important d’offrir une
bonne information. Quand des personnes qui se sentiraient isolées se connectent, elles doivent
y trouver une communauté basée sur l’espoir et non sur la haine », a ainsi commenté
Anthony House.
En France, le Sénat a voté un texte stipulant que « le fait de consulter habituellement un
service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, images ou
représentations soit provoquant directement à la commission d’actes de terrorisme, soit faisant
l’apologie de ces actes lorsque, à cette fin, ce service comporte des images ou représentations
montrant la commission de tels actes consistant en des atteintes volontaires à la vie est puni de
deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende »
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