E - Pourquoi explorer le mental ? « Il s’agit moins de penser davantage que de penser autrement. » Jean-Marie Domenach E1 - Que disent les neuroscientifiques sur le cerveau ? Modèle du Dr Francis Eustache (INSERM), qui cartographie les zones du néocortex de façon plus précise : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe occipital et le lobe temporal. Un flux électrique passe dans le neurone et dans la synapse sont diffusées des neurotransmetteurs chimiques liés au plaisir et la régulation des émotions et des pensées. Dopamine : rôle sur la motivation par le système de récompense ; utile aux apprentissages. Elle peut engendre des conduites à risque : jeux, stupéfiants, sexe… Noradrénaline (hormone également) : Excitation, orientation des stimuli, attention sélective, vigilance, émotions, réveil, sommeil, rêve et apprentissage. Sérotonine (secrétée à partir du tube digestif) : Régulation du rythme circadien, du désordre psychique, de stress et de la dépression. Le cerveau émet différents rythmes (impulsions électriques, neurologiques) ou ondes, suivant les situations : attention, sommeil, méditation, maladie ou coma. Le cerveau est lent et paresseux : il ne retient que ce qui l'intéresse ou lui fait plaisir. Tout apprentissage demande du temps, mais une fois ancré par des répétitions ; le cerveau est capable d'enchaîner plus rapidement sur d'autres apprentissages (flexibilité mentale). Savoir prendre son temps pour réviser à tête reposée, faire des associations et trouver des idées. Matériellement, le cerveau n'a pas évolué depuis plus de 10 000 ans. Ce qui a évolué est sa connaissance et son environnement, à vous de faire l’effort en apprenant pour vous connaître, corriger vos erreurs et lever vos illusions. Il essaie constamment de prévoir l’avenir par la pensée, liée à l’anxiété (examens, faim, maladie, accident, mort...). E1a - Le cerveau primitif et limbique - circuit cérébral court Il contient un modèle reptilien, qui assure les fonctions végétatives (respiration, reproduction, sexualité, digestion..), l’hippocampe (mémorisation) et l’amygdale (peur). Il peut engendrer des rapports de force et des pensées instables. Il transmet à la conscience les informations provenant des sens, de la réalité et les déformes en fonction des instincts et du vécu. Par nos souvenirs personnels, il peut déformer la réalité. Il fonctionne sans approfondir, afin de nous avertir au plus vite pour que nous réagissions rapidement. Il sélectionne l'information afin de protéger notre intégrité physique, mais aussi psychique, il évite tout déséquilibre. C'est pourquoi il rejette l'inconnu, les idées nouvelles, les éléments étrangers. Il n'accepte pas de reconnaître nos faiblesses, ni celles de nos proches ; il s'oppose aussi aux expériences déplaisantes, mêmes positives (s'éloigner des siens). Il motive et démotive l'individu pour retrouver le plaisir ou éviter le déplaisir. En fait, il reproduit toujours les mêmes schémas de fonctionnement, limités et insuffisants. Il entretient des raisonnements perceptifs et non des démarches raisonnées. Tous nos comportements et tous nos raisonnements dépendent au départ de ce cerveau primitif ; nos origines hominidés conditionnent fortement nos attitudes. E1b - Le néocortex - circuit cognitif long Le lobe préfrontal évite justement les raisonnements répétitifs, afin de nous perfectionner dans de nouveaux apprentissages. Les tensions naissent alors entre le préfrontal et le reptilien, en passant par l’amygdale pour satisfaire nos désirs. Pour simplifier, il s’active sous deux Modes Mentaux : le Frontal et l’Automatisé. Le MMF (lobe frontal) gère le présent, l’attention, la concentration, la maîtrise de soi, la pensée rationnelle, la méditation, la créativité (il assure le déclic : Euréka!), l’adaptation et la prise de décision. Le MMA (autres lobes) gère la mémoire à long terme, nos souvenirs, la conscience, la perception, les croyances, nos connaissances, l’intuition et nos procédures utiles à la vie courante. Le néocortex en effectuant des allers-retours entre les deux modes est capable de comprendre, résoudre les problèmes et dissoudre ceux inutiles. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p13 Il s’est développé à la suite de notre évolution sous l’effet des contraintes et des difficultés rencontrées. Nos souffrances psychiques, liés à notre ignorance, sont à la source de nos apprentissages. Il assure l'auto-apprentissage. Il analyse, compare les éléments et réalise les synthèses. Il est le siège du langage et des images. Il doit rester vigilant et être capable de rompre avec d'anciennes structures mentales existantes (sélection de stratégies). Il est capable d’inhiber les stimuli parasites pour assurer une attention optimale. Il corrige l'écart entre les prévisions et le résultat réel. Par retour (feed-back) il est capable de corriger ses erreurs, de s'adapter et de progresser : il s’appuie sur l’expérience. Il donne les aptitudes à apprendre, à mémoriser et à évoluer. Il s’appuie sur les émotions du cerveau primitif, pour parfaire les apprentissages. Les neurones et leurs connexions : à l'aide d'un chemin, une mémorisation dans le cerveau se créée. Se développe alors un réseau neuronal pour faire transiter l'information. Plus l’activité se produit, plus l’information transite et plus les connexions utiles sont renforcées par la myélinisation. Cette gymnastique neuronale demande beaucoup de temps et d’efforts au début, en persévérant vous ferez moins d’efforts et vous perdrez moins de temps ! Prenez les bonnes habitudes, même si elles demandent des efforts au début! Plasticité du cerveau : la nuit, il « décâble » nos connexions inutiles et recâble celles qu’il estime utiles en fonction de ses besoins, donc « Utilisez vos synapses ou perdezles ». E1c - Cerveau et mémoires Le cerveau est le siège de différentes mémoires situées dans ses différentes zones : - mémoire à très court terme : nos sensations (la vue pour les 2/3 d’individus) - mémoire à court terme : la mémoire de travail (au cœur du réseau) - lobe préfrontal. - mémoire à long terme : la mémoire perceptive (liée à nos sens), la mémoire procédurale (permettant nos automatismes inconscients), la mémoire sémantique (liée à notre culture avec des mots, des symboles et des images) et la mémoire épisodique (passé, présent et futur). Un souvenir n’est pas localisée sur zone précise, mais sur plusieurs du cortex relatives aux sens (audition, touché, vue, kinésie, olfaction, goût) et aux émotions et sentiments. Il n’est pas figée à long terme, car il évolue au fil du temps. En fonction de son milieu socio-culturel, familial, scolaire, activités, expériences et rencontres faites, l’être humain façonne son cerveau. Il se crée ses cartes mentales (au sens figuré) et ses réseaux neuronaux (au sens propre), qu’il explore et qu’il pratique tous les jours. Les structures du cerveau sont complexes et plastiques et les apprentissages permettent de renforcer les réseaux existants, de les relier et d’en explorer d’autres. L'expert saura s'adapter plus rapidement et avec moins d'efforts que le débutant. E2 - L’attention et la concentration Quand je danse je danse et quand je dors je dors - Montaigne Attention du latin attentio qui vient de attendere : tourner son mental vers (objet ou pensée). L’attention est la capacité de sélectionner une partie seulement des informations (stimulus) provenant de nos sens, au détriment d’autres, pour être vigilant et parvenir à la réalisation de tâches. Il s’agit d’un processus mental interne. Attention exogène : Portée en dehors de l’individu et qui provoque l’interruption ou la modification de l’activité. Attention endogène : Portée sur nos pensées ou les sentiments de l’individu. Elle est plus lente à déployer, mais elle dure plus longtemps et elle permet, une fois engagée, de résister à la distraction. Il existe deux modes d’attention : l’un lié à l’intensité (alarme, vigilance et attention soutenue (concentration)) et l’autre à la sélectivité (attention sélective et attention divisée). Attention sélective : Elle prend en compte certains stimuli et en ignore d'autres. Cette focalisation de l'attention permet d’inhiber certains signaux. Attention divisée : Elle est utile pour des tâches automatisées (conduite, musique…) ou (rédaction, grammaire, orthographe, calcul, raisonnement...). Lorsque les stimulus impliquent les mêmes circuits neuronaux de traitement de l'information, cela engendre soit de la déperdition soit des interférences. L'attention divisée peut être porteuse de dispersion et de confusion. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p14 Exemples : Conduire et téléphoner (≠ conduire et parler à son voisin). Ecouter le professeur et bavarder à son voisin. Scier un objet en bois et penser à autre chose. Attention à ne pas tomber dans l’hyper-focalisation (une polarisation qui devient une idée fixe), où l’individu vit constamment dans ses pensées ou rivé sur un écran. Une concentration optimale s’effectue avec un minimum de crispation et de nervosité (prendre conscience de sa posture, ses contractions musculaires et de sa respiration ventrale). Une maîtrise est attitude, qui oscille entre l’hyperfocalisation et la dispersion (image du funambule); elle donne un fil directeur au cours des événements. L’attention de l’expert est portée à 80% sur la tâche et à 20% sur la réalisation de la tâche et son anticipation (l’attention à l’attention). Pour le novice, elle est à 90% voir à 100% sur la tâche. La pratique de l’attention consiste à éviter qu’elle ne soit captée (Exemple : sites internet, pub…). Ainsi dans la pratique des jeux vidéo, le joueur est hyperfocalisé sur le plan émotionnel et il n'élargit donc pas son champ attentionnel. Un bon apprentissage de la concentration, doit permettre à l’attention de se stabiliser sur des sentiments neutres et positifs, prendre conscience de sa respiration; être proche de son corps. La maîtrise de l’attention passe par une fluidité pour la maintenir à bon niveau : entre le détail pour appréhender le complexe et le global pour prendre de la hauteur, gagner en légèreté et lâcher prise. L’attention n’est pas constante, puisque sur chaque action nous échantillonnons les tâches effectuées en nous référant au temps passé. Pour réaliser ses tâches, il est alors nécessaire de se constituer des bulles par auto-hypnose pour ne pas se disperser Il est alors utile d’apprendre à apprivoiser son attention au lieu de la contraindre. En cas de difficulté, il est judicieux de décomposer chaque projet complexe en actions physiques et à chaque action physique un contexte concret. Exemple : exécuter les tâches dans l’action (le corps est en mouvement) et réfléchir à la stratégie par la réflexion (le corps est assis au repos). Pour limiter la fatigue, il est alors utile d’alterner harmonieusement le mode automatique (motrices et cognitives) lié à notre registre d’habitudes et le mode frontal (motrices et cognitives) en fonction de la complexité et la difficulté des objectifs à atteindre. E3 - La motivation « Le désir est le seul moteur de l’action. » Aristote « La vision, c’est l’art de voir des choses invisibles. » Jonathan Swift « Une vision sans action n’est qu’un hallucination » Michael Kami Qui suis-je ? Que faire face aux difficultés? Comment faire ? Pourquoi agir ? Pourquoi me comparer ? A quoi servent les études ? Pourquoi apprendre ? Pourquoi mémoriser ? Comment estce que je progresse ? Quelles sont les clés de leur réussite ? Quels sont mes projets ? Comment gérer ses longues périodes d'attente ? Comment éviter la résignation et l'ennui ? Pourquoi développer sa persévérance ? Qu'est-ce qui me motive ? Quelle sera mon orientation professionnelle ? Suit-elle mes aspirations personnelles ? Quelles sont mes valeurs ? Quels moyens utiliser ? Quels sont mes désirs ? Pourquoi y croire ? E3a Attitudes adoptées faces aux difficultés Selon le schéma de Laborit, lors d’une agression nous avons tendance à adopter trois attitudes : l’agressivité, la fuite ou l’inhibition ; ces comportement sont similaires à ceux des animaux. Ainsi lorsque nous nous trouvons face à des difficultés, nous reproduisons les mêmes attitudes : - agressivité et violence (révolte) qui se transforment en ruminations, si la contrainte extérieure est trop importante (famille, classe, groupe sociale) sur l’individu, qui si il n’est pas compris, il s’éteint avec une façade calme et indifférente, mais intérieurement le ressentiment est énorme. - la fuite dans le rêve, les mondes virtuels, les drogues, le nihilisme, le chaos… - la procrastination ou l’art de remettre à plus tard son travail. C’est une attitude où la personne refuse d’aborder les tâches désagréables et se sent indécise sur ce qu’elle doit faire. Elle attend la stimulation de la date limite (examen ou remise de projet…). La peur de l’échec en est aussi une cause. E3b La motivation est au cœur de tout apprentissage Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p15 La motivation est un moteur complexe associé au désir, qui n’a pas d’explication rationnelle, néanmoins c’est elle, qui porte d’individu à devenir autonome. La motivation développe la création de dopamine dans le cerveau. Le désir est imité sur les comportements d’autrui (parents, amis, copains, voisins, personnages célèbres…) et il s’entretient par nos neurones miroirs. Le désir se focalise soit sur une conduite modèle, soit une opposition (intelligente) qui fixe un interdit ou des limtes, ou soit sur une rivalité génératrice de conflits. Les cognitivistes sont affirmatifs sur le fait qu’un être motivé utilise deux à trois fois mieux ses capacités cérébrales qu’un autre. Elle est intimement liée à une satisfaction ressentie dans une activité portée par un objectif à long terme ; elle procure un sentiment d’excitation, qui donne envie de continuer l’action entreprise et de reproduire à nouveau cette situation. La motivation est nécessaire lors de passages difficiles (mutations ou crises) pour passer d’un état de déstabilisation, à un état équilibré. Dans ce cas la résilience est nécessaire. Attention, un apprentissage ne se résume pas à se faire plaisir de manière uniquement ludique et stimulante, au contraire il comporte parfois des tâches ardues et ennuyantes. La motivation ne correspond pas à un plaisir spontané, immédiat et permanent. La joie de comprendre un phénomène, un raisonnement, un savoir-faire exige le dépassement de certaines difficultés ; cela exige une inhibition momentanée pour acquérir le plaisir d’avoir atteint son objectif plus tard. Des sources de démotivation peuvent naître, avec un objectif trop ambitieux ou trop facile. L’ennui, la contrainte et une impression de pénibilité sont parfois nécessaires pour atteindre le but que nous nous sommes fixé ; nous devons accepter de reporter à plus tard, par la persévérance, le plaisir de réalisations effectuées, comparable à une récompense. Tout apprentissage n’est pas linéaire, l’acquisition d’une compétence s’obtient par des paliers (phases de différentiation, intégration...). Ce sont les essais successifs, avec la reformulation et la sélection de stratégies optimales (plans), qui permettent de surmonter les difficultés. Les phases de découragements et de doute font également partie de l’apprentissage, des allersretours seront des lors nécessaires (remises en question personnelles). Motivation extrinsèque (environnement extérieur et à court terme) : En général subie, mais qui nous pousse à être réaliste. Par contrainte (nécessité de manger ou se loger) et parfois pour les esprits faibles : punition ou récompense (carotte et bâton). Par compétition : défi, conflit, agressivité, plaisir de gagner, séduction (briller intellectuellement). Étudier une discipline obligatoirement, faire des études (obtenir un diplôme), gagner de l’argent (pour le plaisir d’en avoir et le dépenser)… Motivation intrinsèque (personnel et plus porteuses à long terme) : Liée à un choix personnel et librement consentie. Satisfaction apportée à l’activité (sans ses propres conséquences) en elle-même et par les défis surmontés. Ascension sociale besoin d'estime (reconnaissance, prestige, altruisme), motivations affectives pour un parent ou un professeur. Les 5 principaux ressorts de la motivation : - Le besoin d’autonomie et d’autodétermination (intrinsèque) - La relation positive à la tâche (intrinsèque) - Le besoin d’explorer et de manipuler (intrinsèque et extrinsèque) - Le besoin de se sentir compétent (extrinsèque - reconnaissance sociale) - Le besoin de compétition avec les autres et non contentement vis-à-vis de soi-même (de l’extrinsèque à l’intrinsèque) Les vertus (force ou puissance) de l’esprit nécessaires à la motivation : la politesse, la fidélité, la prudence, la tempérance, le courage, la justice, la générosité, la compassion, la miséricorde, la gratitude, l’humilité, la simplicité, la tolérance , la pureté, la douceur, la bonne foi, l’humour et l’amour. E3c Comment changer ? Pourquoi se motiver et motiver les autres ? « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » Churchill - La programmation génétique permet de se sauvegarder (système immunitaire), se développer (alimentation, physique) et se reproduire. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p16 - La famille et le réseau social sont présents pour le soutient affectif. - L'école est présente pour le développement de compétences et socialisation (adultes, camarades). Pour progresser sur le plan scolaire, il faudra s’astreindre à une discipline personnelle de respect de soi-même, d'autrui (professeurs et camarades de classe) et des apprentissages. E3d Votre objectif : développer la confiance en soi par l’action Maîtriser et développer des facultés (intellectuelles, émotionnelles, relationnelles, artistiques, sportives…) pour s'adapter plus facilement dans une activité professionnelle ou pour réaliser certaines activités de loisirs. Entretenir le plaisir d’apprendre. De meilleures compétences à traiter l’information permettent des stratégies d’actions plus efficaces et donc l’accès à des professions plus intéressantes et pour certains plus rémunératrices pour satisfaire leurs désirs personnels. Avoir confiance en soi grâce à ses proches et à la pratique constante d’efforts. Se donner des moyens pour exploiter ses capacités (temps, organisation, méthode..). Définir clairement des objectifs réalistes à atteindre, comme comprendre un cours. Vous épanouir sur le plan culturel, par un élargissement de vos horizons (carte mentale) grâce à votre mémoire sémantique, c’est elle qui vous permet de comprendre les notions complexes et c’est votre objectif à long terme. Savoir tirer parti de la difficulté grâce à la concentration dans sa scolarité, afin de réinvestir l'effort dans ses activités de loisirs et réciproquement. E3e Conséquences de l’effort réalisé : Se prendre en charge et devenir autonome. Savoir s'auto-motiver, motiver les autres et avoir confiance en soi-même. Éveil, progrès et dynamisme prennent le pas sur la crainte (défaitisme), la somnolence, l’agitation et l’égoïsme. Devenir patient et attentif dans une société qui prône la vitesse. Capacité à repousser l'effort et la fatigue. Développer l’esprit par l’observation, l’analyse, la compréhension de soi et d’autrui. Changer sa conception du monde et ouvrir son esprit grâce à la connaissance et l’action. Acquérir l'expérience et le savoir faire d'autrui et le transmettre. Apprendre à apprendre, s'organiser, structurer ses pensées, comprendre, organiser et créer. Transformer son attitude. Se façonner une identité sociale ; important pour les jeunes adultes. Le plaisir et le succès de réaliser, ce que vous projetez. La notion de pénibilité lors de l'activité s’estompe, puisque vous êtes passionné. Agir face au déterminisme, à la fatalité, à l'ignorance et aux conditionnements personnels (attitudes, conduites, émotions…), familiaux et sociaux. Néanmoins soyez réalistes sur vos capacités physiques et mentales : nous avons tous des limites et à partir d’un certain âge (20 ans), la capacité intellectuelle atteint un palier pour diminue par la suite. E3f Quatre conditions réelles de réussite 1-L'état d'équilibre affectif et l’estime de soi Sur le plan émotionnel si le cerveau primitif n'est pas stimulé, les difficultés apparaissent. Les soutiens des parents, ami(es) et enseignants sont nécessaires pour développer la confiance en soi. Les encouragements devant les échecs sont importants ; savoir accueillir une défaite et rebondir sur un objectif plus réaliste est un enseignement. 2-Prise de conscience personnelle de l’état d’adulte La réussite n'est en aucun cas imposée de l'extérieur. Croire en sa scolarité comme moyen d'auto épanouissement et de développement personnel, en donnant libre cours à son avis personnel est important. Le passage à l’état adulte demande à l’adolescent une clarification de ses représentations mentales et une construction de son identité personnelle et sociale. Lorsque la prise de risques propre aux jeunes adultes se transforme en défi constructif, alors elle permet de surmonter les difficultés scolaires. 3-La représentation mentale de la réussite et confiance en soi - Croire en soi-même, en ses facultés intellectuelles, émotionnelles et corporelles. (La plasticité du cerveau) - Aller au bout de ses capacités pour mieux connaître ses limites et les exploiter afin de réaliser ses compétences. Donner une intention grâce à des objectifs réalistes et adopter la stratégie des petits pas. - Écrire sur un papier ses buts et réaliser un contrat avec soi-même. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p17 - Visez haut : même si vous échouez, vous ne regretterez que ce que vous n’aurez pas fait. - Renforcer chaque jour sa représentation mentale pour avoir confiance en soi (méthode Coué, autosuggestion, prière, appel à l’inconscient…). 4-L’affirmation de soi : être assertif L'assertivité est l'affirmation de soi sans agressivité, sans soumission ni domination et sans manipulation (ruse). Autres définitions de l’assertif : il est près de son corps, ressent ses émotions et exprime ses pensées – il est spontané et attentif – il affirme ses droits – il ne cherche pas à être aimé par tous – il lutte contre la déprime en agissant – il affronte les autres, si il est agressé - peu importe l’échec, l’important est qu’il s’affirme. E3g La motivation à 100% n’existe pas La motivation est complexe, évolutive et adaptative, où entrent en compte des paramètres environnementaux, sociaux et individuels, dont l’influence respective varie selon les moments et les situations. Les phénomènes de représentation en général (de soi, du but, de son rôle et capacités, de ses projets à court et long termes…) constituent une part essentielle. C’est la question du sens que donne l’individu, à son action et à sa présence au monde, qui pèse de tout son poids sur la motivation. Il n’y a pas de recette miracle, simple, générale et universelle pour générer de la motivation. Elle est propre à chaque individu (caractère, personnalité, histoire, rencontres…). Nous avons besoin de temps pour décompresser et s’assouplir (laisser agir l’inconscient). Il est nécessaire d’alterner motivation et lâcher-prise pour intégrer des principes et tendre vers une maturité. Les sources de démotivation : travail (surcharge, incompréhension des cours, effet de groupe négatif, conflits), personnel (santé, problèmes familiaux, conflits, ambiance trop strict, deuils, séparation), affectifs (sentiments négatifs) et moyens (nourriture, logement…). C’est la démotivation ou l’amotivation persistante (chronique) qui est à surveiller. E4 Activités professionnelles et activités de loisirs « Il n’y a pas de travail plus important qu’à devenir vous-même. » Aïnimov O.M. E4a Echelle de Maslow et l’approche ERD Cette pyramide illustre les différents degrés d’évolution de l’individu sur le plan personnel, social et professionnel. Les deux premiers stades : besoins fondamentaux (manger, boire, se reproduire, se vêtir...) et sécurité (besoins fondamentaux, conjoint, famille, emplois, biens...) sont le propre de 80% de la population. Si ils ne sont pas assurés, ceci génère des conflits (vols, meurtres, guerre,...). Pour les 20% restants, qui auront les capacités nécessaires pour évoluer ; ils sauront se faire reconnaître par leurs compétences sur le plan social, ils sauront également s’auto évaluer et se réaliser. Le sommet fait plus appel au développement personnel et spirituel : qualités et vertus humaines. La théorie ERD d’Alderfer reprend la pyramide de Maslow, mais sans tenir compte de la hiérarchie avec 3 types de besoins nécessaires à la réalisation de l’être humain : E (Existence : besoins vitaux pour vivre), R (Rapports Sociaux : pour échanger et s’insérer) et D (Développement personnel). Si il y a déséquilibre, les mécanismes de compensation et frustration apparaissent. E4b Un thème d’actualité : le travail ou l’emploi « Un des premiers symptômes de la dépression nerveuse est de commencer à croire que son travail est terriblement important.» Bertrand Russel « Il n’y a pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir. » A. Camus La charge et la notion du travail a varié au le cours de l’humanité : - Nos lointains ancêtres : 3h à 4h par jours consacrés à la nourriture, la chasse, la confection de l’abri, la fabrication de vêtements et d’outils. Le reste était consacré à la conversation, la confection du repas, la danse et les loisirs. - Sous l’antiquité le travail était réservé aux esclaves. - Au Moyen-Âge le travail avait une valeur salvatrice. - Au XIXème siècle sous la révolution industrielle : des cadences de 12h par jours (enfants compris) à raison de 6 jours par semaine. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p18 - Actuellement : 8h par jour avec une part de plus en plus importante pour les loisirs. Les avantages, d’un travail motivant : Encouragent des responsabilités et initiatives Assurent la réalisation de tâches complexes et variées Développent des compétences face à des défis Entretiennent une bonne ambiance de travail Assurent une bonne rémunération Permettent une évolution Suscitent la créativité et la construction de projets Définissent des objectifs clairs et une rétroaction sur ceux-ci Les facteurs de démotivation au travail : La contrainte imposée Aversion pour l’effort, pas d’initiatives Des consignes trop strictes Des contrôles et sanctions sans apports de conseils ou d’améliorations Manque de reconnaissance réalisations mono-tâches Objectifs très limités Objectifs contradictoires Nous avons tous une perception différente de notre travail. Une activité professionnelle qui requiert de hautes qualifications (défis stimulants, créativité, joie) est plus porteuse qu’un investissement, contre son gré ou pour le profit de quelqu’un d’autre (une impression d’énergie perdue et soustraite à la vie). Remarque : le travail n’est pas une valeur, mais un moyen pour réaliser nos besoins fondamentaux et nos désirs. Dans l’échelle des critères d’un bon travail, la rémunération n’est pas le critère premier de la réussite. Critères d’intérêts du travail d’après un sondage (l’Expansion 1996) : 1 Intérêt du travail, diversité des tâches, développement des compétences 2 Trop d’exigence, charge de travail, stress, manque de temps libre 3 Ambiance de travail, conflits interpersonnels 4 Relation avec la hiérarchie, aspirations, reconnaissance 5 La rémunération 6 Perspectives d’évolution de carrière E4c Les activités de loisir « C’est à la qualité de ses loisirs, qu’on mesure le mieux celle d’une civilisation. » Edman Irwin Les loisirs étaient auparavant réservés à une élite où loisirs et rituels religieux étaient intimement liés. Ces castes mêlaient un caractère sacré en vue de l’amélioration de la qualité de vie, tant sur le plan physique, que spirituel. Les loisirs n’améliorent pas la qualité de vie, s’ils ne sont pas adéquatement utilisés et structurés en procurant : défis, aptitudes et concentration. Les loisirs actifs (jeux, sports, lecture, poésie, arts, musique, artisanat, bénévolat…), procurent plus d’enchantement que les activités passives (émissions inutiles à la télé, conversations stériles sur les réseaux sociaux, surf inutiles sur Internet…). E5 Comment révéler les intelligences ? « Tout ce qui est excellent est aussi difficile que rare. » Spinoza Il n’existe pas de définition précise de l’intelligence. Pour Sternberg : « La capacité à apprendre à partir de l’expérience, à l’aide de mécanismes métacognitifs qui renforcent l’apprentissage, et l’aptitude à s’adapter au milieu environnant, pouvant nécessiter des adaptations différentes dans des contextes sociaux et culturels différents ». L’intelligence permet de surmonter des problèmes complexes. Il existe 9 différentes formes d'intelligences selon Howard Gardner, qui ne sont pas cloisonnées entre elles : verbale-linguistique, logico-mathémathique, visuelle-spatiale, corporellekinesthésique, intrapersonnelle, interpersonnelle, musicale, écologique (naturaliste) et existentielle (métaphysique). Ne pas surestimer une intelligence par rapport à une autre, même si le système scolaire n’en favorise que les 2 premières. Il est utile de les explorer, en fonction de ses capacités et de ses moyens, afin de mieux se connaître. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p19 Elle n'est pas décelable immédiatement, il faudra des efforts et du temps, grâce à l’acquisition d’automatismes, afin de la révéler lors de la pratique d’activités. Par la suite la confiance en soi permettra de résoudre des problèmes plus complexes en élaborant les stratégies appropriées. Une personne intelligente, qui n’a pas confiance en elle, échoue ! Il est alors nécessaire de comprendre ses biais cognitifs et d’approfondir sa la motivation intrinsèque. Exemples de biais cognitifs : sensorimoteur, attention, mnésique, jugement (Dunning-Kruger), raisonnement, personnalité… E5a Une caractéristique importante de l'intelligence : la métacognition 1 - Chercher l'information utile et pertinente face à un problème (compréhension, mémorisation, interprétation, résolution, mise en œuvre…). 2 - Traiter l'information : automatismes et capacité d'analyse liés à son expérience et ses apprentissages. Apprendre à la mettre en forme. 3 - Synthétiser et développer une stratégie (plan) face au problème ou la réalisation en restant pragmatique. 4 - Présenter clairement une démarche : orale et écrite ; elle est nécessaire, car elle constitue un acte et sert d'expérience pour la mémorisation. 5 - S’évaluer personnellement, développe la confiance en soi et l’affirmation de soi : métacognition. E5b Pourquoi révéler les intelligences ? Pour s’adapter à des problèmes et gagner en efficience : - Ouvrir son esprit pour rechercher l'information. - Jouer le rôle d'un bon récepteur : curiosité et intérêt pour les autres et le monde. Retrouver l’esprit de l’enfant libre et joueur. - Faire barrage au cerveau primitif en persévérant par l’entretien de sa motivation. Inhiber des raisonnements « perceptifs ou automatiques». - Observer et expérimenter : activer ses savoirs et ses compétences en proposant des solutions (ou pas) et des perspectives réalistes. - Utiliser son expérience et sa mémoire du passé, pour s’adapter au présent en donnant du sens à l’avenir. Provoquer des sauts qualitatifs dans la pensée et le comportement par l’inhibition: Par une pratique plus assidue vous serez capables d'établir de nouvelles relations ou connections au niveau du cortex ; franchir des obstacles par l’accumulation de nouvelles associations. Vous pourrez résoudre des problèmes plus complexes. Il faudra inhiber brutalement ou de façon continue les anciennes structures mentales pour en stimuler d’autres. Ce qui demande de faire des efforts pour changer certaines activités et habitudes afin de corriger ses erreurs. Stabiliser et structurer les nouveaux états : Grâce à la pratique, l'apprentissage (compréhension et mémorisation), l’inhibition, l'entraînement (essais et erreurs), l'expérience, il sera possible de stabiliser votre dynamique et retrouver ainsi rapidement les procédures apprises. S'exprimer : Toute forme d'expression est importante, car elle libère les connaissances apprises. Elle permet de contrôler les acquis (cartes mentales) et elle les renforce. Mise à part l'écrit et l'oral toute autre forme d'expression kinésique est également conseillée : corps, main, voix, souffle. Dans différentes disciplines : sport, théâtre, danse, peinture, musique... E5c Différents modes de résolution face à un problème Quatre types de résolutions : Niveau 1 : réponse instinctive : fuite en cas de danger, agressivité, replis, copiage, distraction… Niveau 2 : effectuer un calcul ou réciter une définition (réponse mémorisée) Niveau 3 : donner un mode de résolution similaire : exercice de logique ou argumentation (réponse conditionnée à une question posée) Niveau 4 : résoudre un problème à l’aide d’une pratique ou d’une pensée jamais rencontrée (nouvelle question que nous nous posons répondant à une démarche créatrice) Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p20 Face à un problème (mathématiques, sciences, technologie…) ou une rédaction (français, philosophie, langues…) : - Persévérer et ne pas se décourager. Faire face au cerveau primitif. - Prendre confiance en soi : résoudre en premier les questions que vous savez faire. Ne pas se sous-estimer et ne pas franchir les paliers trop vite. Puis aborder progressivement les questions difficiles. - Découper le problème en tranches pour l’analyser ; savoir bien démonter un argumentaire pour mieux le comprendre. - Bien et tout lire et puis réfléchir avant d'agir, les réponses figurent quelque fois dans les questions suivantes. - Rechercher toutes les propositions probables ou idées au brouillon. - Faire preuve de bon sens : donner la réponse ou le raisonnement le plus simple. - Ne traiter qu'une question à la fois, avancer à petits pas, pour bien comprendre les consignes. - Après une part de recherche personnelle, ne pas hésiter à questionner autours de soi pour se débloquer ; c’est l’avantage de travailler à deux. Revenir sur le problème le lendemain : faire travailler l'inconscient la nuit (les synapses se déconnectent et se reconnectent la nuit) - Dessiner au brouillon, un graphe ou une carte mentale pour schématiser une idée. Recherche de l'information - Chercher sans idées préconçues : avoir un esprit neuf. - Douter des informations données par le cerveau primitif : raisonner sur des faits et non des impressions et des perceptions ; exercices ou TP faits en cours. - Approfondir l'information. Exemple par l'étude de la proposition « S'il faut beau, alors je vais à la plage » : 1 - Il fait beau je vais à la plage. 2 - Il ne fait pas beau mais rien ne m'empêche d'aller à la plage. 3 - Je vais à la plage donc il fait beau ou il ne fait pas beau. 4 - Je ne vais pas à la plage donc il ne fais pas beau : contraposée Attention aux termes de la proposition : alors induit une implication et sa réciproque. Attention aux mots « et » qui ne signifie pas « ou ». Entretenir un esprit critique, mais positif. - Attention aux abus de langage ; le sens du verbe est important ainsi que la construction de la phrase ; le français est une langue précise ! Pour toute incertitude consulter le dictionnaire. Etre rigoureux dans son expression. E5d Les types d'apprentissages et démarches cognitives : Primaire et début du collège : Apprentissage par emprunte mnésique : récitations de poésies et répétitions d'opérations. Apprentissage par conditionnement : résolution d'exercices ou explications de texte. Apprentissage constructiviste par conduite de projets : recherche de solutions, correction des erreurs réalisées et réalisations concrètes. Fin du collège et lycée : L'association analogique (propre à notre cerveau): Il s'agit d'effectuer des rapprochements dans les domaines grâce à des ressemblances : comparer le coeur à une pompe, le cerveau à un ordinateur, courant électrique et courant d’eau. On explique ceci par des associations. Le raisonnement déductif : Il s'agit d'un principe général qu’on nous a dit et que l'on applique. Principe : tous les hommes sont mortels. Jean est un homme, donc il est mortel. C'est une déduction, on passe du général au particulier. La démarche empirique : Découle à la suite d'interrogations et de comparaisons liées à ce qui est le plus probable de se réaliser. Jean, homme est-il mortel ? L'information sur notre mémoire nous dit que tous les hommes sont mortels (proches, arrière grands-parents…), donc Jean l’est. Nous avons découvert un principe. Le principe ne se remet pas en question, sauf si l’expérience le prouve. La démarche inductive : Elle est plus perspicace puisqu’il s’applique sur des faits que nous aurions nous même expérimentés ou éprouvés ; cas dans une réalisation technique, une expérimentation scientifique ou une activité sportive. Elle laisse une trace plus importante sur le plan mnésique (kinésique), puisqu’elle implique une situation vécue. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p21 E6 Développer la créativité « La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, elle est d’échapper aux idées anciennes qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l’esprit. » Keynes Face à un problème Nous possédons un potentiel créatif, sous exploité que nous ignorons, nous vivons sur des règles et une éducation basées sur des règles préétablies et sécurisantes, nous adoptons une attitude cartésienne et critique qui tend à supprimer le risque et les idées originales. Le cerveau est en rythme gamma. La créativité consiste à sortir du cadre d'un problème afin d'en voir le cadre extérieur et faire émerger des solutions nouvelles. C'est à la phase embryonnaire d'un projet qu'il faut avoir les yeux grands ouverts en sollicitant le lobe préfrontal; après lors de la phase pratique il est important d'être plus réaliste. Au devant d'un problème se trouvent : le hasard, notre environnement (jour, lieu), notre expérience (connaissance) et notre personnalité (émotivité, intelligence, sensibilité). Il n’y a pas de voie unique, mais des pistes possibles de résolution à explorer. Apprenez à raisonner (résonner) à l'aide de questions simples. Accompagnement personnalisé Lycée Paul Héroult – Saint Jean de Maurienne p22