05-4 giordanengo 21/06/07 11:16 Page 35 Comment les pucerons manipulent les plantes Les pucerons ingèrent la sève alors qu’elle circule dans les vaisseaux du phloème, grâce à des pièces buccales modifiées en stylets souples percés d'un canal alimentaire et d'un canal salivaire. Ce dernier leur permet d'injecter dans les tissus végétaux des sécrétions salivaires jouant un rôle fondamental dans la recherche, l’acceptation et la manipulation physiologique des tissus cibles. Philippe Giordanengo*, Gérard Febvay**, Yvan Rahbé** * EA3900 Biologie des plantes et contrôle des insectes ravageurs, université de Picardie Jules Vernes, F-80039, Amiens philippe.giordanengo@ u-picardie.fr ** UMR203 Biologie fonctionnelle insectes et interactions, IFR41, Inra, Insa-Lyon, F-69621 Villeurbanne L e phloème est un tissu vivant dont les éléments fonctionnels majeurs sont les cellules des tubes criblés, qui transportent les produits de la photosynthèse. Ils constituent donc une manne métabolique pour qui saura les localiser et les exploiter durablement de manière concurrentielle par rapport aux autres tissus de la plante (racines, fruits, méristèmes…). Les caractéristiques majeures de la sève phloémienne, qui façonnent l’ensemble des adaptations métaboliques des pucerons, sont les suivantes : • c’est un fluide intracellulaire, particularité rare pour l’aliment exclusif d’un animal, les herbivores s’alimentant généralement aux dépens des tissus et organes des plantes. Outre les conséquences en termes de composition, la structure de ce tissu nourricier induit de fortes contraintes quant à la taille des pièces buccales, et donc de l’animal. Par ailleurs, les conséquences de la quasi-stérilité de cet aliment sont évolutivement importantes ; • c’est un milieu généralement pauvre en protéines. Il en découle une importance très secondaire de la digestion protéique, et en retour une sensibilité potentielle de ces insectes aux toxines protéiques ; • c’est un milieu subissant de grandes variations compositionnelles, d’origine physique (lumière, saison…) ou physiologique (stade végétatif, position architecturale…) ; © PLATE-FORME MICROSCOPIQUE/UNIV. PICARDIE Un pipeline alléchant , Pour étudier les différentes étapes conduisant à la prise alimentaire, une électrode pénétrographique (EPG) est collée sur le dos du puceron. Électrode (fil d'or de 20 µm de diamètre) Glue argentique BIOFUTUR 279 • JUILLET-AOÛT 2007 35 05-4 giordanengo 21/06/07 11:16 Page 36 Dossier Pucerons, les connaître pour mieux les combattre J Exp Bot 57, 747-54 (2) Powell G et al. (2006) Annu Rev Entomol 51, 309-30 (3) Rahbé Y et al. (2000) pp. 212-236 (Walker, G.P. et al., Eds.) Thomas Say Publ., USA (4) Chen JQ et al. (1997) Eur J Plant Pathol 103, 521-36 (5) Kaloshian I, Walling LL (2005) Annu Rev Phytopathol 43, 491-521 Un comportement alimentaire évolué et complexe Le puceron insère ses stylets dans les tissus végétaux et les fait pénétrer entre les cellules jusqu’à atteindre le phloème. Au cours de ce transit, il réalise diverses activités et prélèvements extracellulaires, mais également des ponctions intracellulaires dans des tissus non nourriciers. Ces prélèvements, qui s’accompagnent toujours d’une injection de salive, sont déterminants dans le choix de la plante hôte (2), ainsi que pour la localisation des stylets dans les tissus végétaux. Les cellules bordant les vaisseaux phloémiens sont plus ponctionnées que celles des autres tissus, indiquant une recherche du phloème par échantillonnage et la capacité de l'insecte à reconnaître la composition chimique des différents types cellulaires rencontrés. Durant cette phase, les organes de l’épipharynx situés dans la cavité buccale jouent un rôle fondamental dans la perception gustative. Les principaux stimuli potentiels d’identification du phloème sont le pH, la teneur en certains sucres et acides aminés, ainsi que le potentiel redox (résultant de la réactivité des composés chimiques en présence) (3). Ces différentes phases aboutissant à la prise alimentaire des pucerons ont été étudiées par des techniques analytiques ou comportementales dédiées, comme la stylectomie (coupure des stylets pour la récolte de sève) ou l’électropénétrographie (EPG, figure 1). Elles permettent, par exemple, de bien comprendre les modes de transmission des virus aux végétaux et le rôle de certaines résistances génétiques des plantes dans les mécanismes de leur colonisation par ces ravageurs (4, 5). L’importance économique des pucerons repose en partie sur cette étape de sélection de la plante hôte (voir pp. 22 et 40), comme sur leur exceptionnel potentiel reproducteur (voir pp. 49 et 53). Figure 1 Exemples de graphes d’EPG (électropénétrographie) Cette technique mise au point par DL McLean, MG Kinsey (USA) et WF Tjallingii (Pays-Bas) permet de suivre les activités alimentaires des pucerons in situ. En bleu, un enregistrement global, analogue à ce que pourrait donner un électrocardiogramme pour les activités électriques du cœur humain. Au centre, une coupe transversale de feuille, avec l’emplacement des stylets et des liens sur les vues élargies des ondes enregistrées à chacune de ces localisations. Les ondes « C » constituent les trajets extracellulaires, les « E » signent l’alimentation phloémienne et les « pd » (pour potential drop, ou chute de potentiel) accompagnent le franchissement d’une membrane cellulaire en activité. En vert sont représentées des activités normales, en rouge des activités signalant des stress locaux, mécaniques (F) ou trophiques (G). (d’après Sauvion, 1996, thèse Insa-Lyon, http://docinsa.insa-lyon.fr/these/pont.php? id=sauvion) 36 BIOFUTUR 279 • JUILLET-AOÛT 2007 © DR (1) ) Douglas AE (2006) • c’est un milieu de transport extrêmement riche en sucres (source non limitante de carbone et d’énergie). Cette caractéristique rappelle celle des fruits et des nectars (1) , même si elle en est écologiquement très différente (faible accessibilité et relation plante-insecte antagoniste). Cette ponction à la source du carbone photosynthétique pose des problèmes majeurs de compatibilité physiologique (gestion de l’eau et des composés dissous) ; • c’est un milieu éventuellement riche mais très déséquilibré en acides aminés et particulièrement limité en acides aminés essentiels non synthétisables par les animaux. Cette contrainte, aux conséquences métaboliques fortes, restreint l’utilisation de cette source trophique aux insectes disposant d’une flore microbienne symbiotique pouvant complémenter cette déficience ; • c’est enfin un milieu quasi exempt de lipides, dont certains sont également essentiels pour les cellules animales. Contrairement au cas de la gestion de l’azote, les pucerons semblent avoir trouvé par euxmêmes la solution aux problèmes biosynthétiques posés par les lipides et les pigments qui y sont apparentés (aphines polycycliques responsables de certaines de leurs couleurs prononcées, hors spectre jaune couvert par des caroténoïdes). Leur stricte dépendance vis-à-vis de certains composés végétaux (stérols) pour la synthèse de leurs hormones impliquées dans les processus de croissance et de développement (mues) des larves (stades de développement après l’éclosion de l’œuf qui donnent l’adulte), reste cependant un mystère non résolu… Chacune de ces caractéristiques constitue une barrière évolutive importante que les pucerons ont su lever, seuls ou avec l’aide de partenaires microbiens (voir p. 49). 05-4 giordanengo 21/06/07 11:16 Page 37 Des insectes « furtifs » D’un point de vue évolutif, et contrairement à de nombreux insectes ayant une stratégie de « prédateurs » vis-à-vis des plantes, les pucerons, ainsi que les autres insectes phloémophages (cochenilles, aleurodes ou « mouches blanches », psylles…), sont des parasites (5) adoptant une stratégie de furtivité. L’enjeu est de ne pas affronter les principaux mécanismes de défense développés par les plantes pour se protéger, qu’ils soient constitutifs (certains composés toxiques) et s’expriment quel que soit l’état de la plante, ou induits par les blessures cellulaires et les sécrétions diverses occasionnées lors de la prise alimentaire. Cependant, nous verrons qu’une interaction très particulière s’établit entre la plante et le puceron qui semble être significativement différente de celles engendrées par d’autres insectes. Comme toujours en biologie, des exceptions à cette furtivité existent, et la salive des pucerons peut provoquer des toxémies ou des galles chez certaines plantes (voir p. 22). Contexte génétique de compatibilité Alimentation puceron ? Contexte génétique de résistance ? Reconnaissance de l'acte alimentaire par dommages spécifiques des pucerons (parois, cellules ponctionnées, phloème) ? Reconnaissance de l'acte alimentaire par interaction de type gène-à-gène degré variable de spécificité taxonomique Formation de la signalisation des réactions de défense de la plante gradient d'intensité, résistances +/- fortes O2 + acide α-linolénique ABA, GA SA ET NO peroxydes d'acides gras Calcium H2O2, ROS signalisation phloème-spécifique acide 12-oxodécanoïque acide 12-oxo-phytodiénoïque (OPDA) dégâts oxydatifs directs des pucerons Les réponses de la plante à l'infestation acide jasmonique (JA, MeJA) Protéines PR Le phloème réagit localement Le phloème, quant à lui, contient de nombreuses protéines phloémiennes (protéines P) intervenant dans le colmatage des blessures de ce tissu. De la callose peut également se déposer après plusieurs minutes et obstruer les vaisseaux, ralentissant fortement le flux de sève et empêchant la prise alimentaire des pucerons. L’insertion des stylets dans des cellules phloémiennes pauvres en calcium s’accompagne au point d’insertion d’un influx de calcium (figure 2), amplifié par l’induction des canaux calciques facilitant le passage de l’ion à travers la membrane (8). Cet influx calcique peut initier des cascades de signalisation à longue distance et ainsi réguler la réponse systémique de la plante (réponse généralisée à la gradient d'intensité ± spécifique anti-pucerons Défenses chimiques spécifiques des insectes (et/ou des pucerons) © DR Le puceron et la plante se reconnaissent très vite Dès l’insertion de leurs stylets dans les tissus végétaux, les pucerons effectuent des prélèvements de contenu tissulaire qui leur permettent d’identifier les propriétés physico-chimiques de la plante et d’évaluer ainsi sa compatibilité alimentaire. La première couche cellulaire est ponctionnée, ainsi que les cellules bordant le trajet vers le phloème, tout comme les fluides du compartiment intercellulaire. Selon l’espèce de puceron et la gamme de plantes susceptibles de l’héberger (souvent très restreinte, parfois très large pour les espèces d’importance agronomique), les stimuli de poursuite de l’exploration alimentaire se situent à ces différents niveaux (temps de réaction allant de la minute à quelques heures). À l’inverse, les activités des stylets durant la recherche du phloème (salivations extra- et intracellulaires, ponctions cellulaires) peuvent induire des réactions de la plante dans les quelques minutes suivant la piqûre. C’est le cas de melons exprimant un gène de défense (Vat) (6, 7) sur lesquels les pucerons présentent des comportements alimentaires très perturbés, conduisant finalement à l’abandon de la plante après l’atteinte du phloème (4). Gènes R (Vat, Mi, Rm, Akr...) degré variable de spécificité botanique (arsenal toxique plante) ou de cibles (sensibilité de l'insecte) Figure 2 Voies de signalisations déclenchées chez les plantes par des agressions d’insectes phloémophages tels que les pucerons Les métabolites clefs de signalisation figurent en noir (SA : acide salicylique ; ET : éthylène ; NO : oxyde nitrique ; ABA : acide abscissique ; GA : acide gibbérellique ; ROS : espèces réactives de l’oxygène ; MeJA : ester méthylique de l’acide jasmonique). Certains gènes de résistance (« gènes R ») contrôlant le déclenchement des cascades de défenses sont mentionnés en vert. Les points d’interrogation symbolisent des inconnues ou la non caractérisation d’une voie (d’après Smith et Boyko, 2007, doi://10.1111/j.1570-7458.2006.00503.x). plante entière). Chez les Fabacées, les forisomes, des structures protéiques très sensibles à l’arrivée de calcium, s’y lient pour former de très grosses structures protéiques capables d’obturer les tubes criblés, stoppant immédiatement le flux de nutriments. Chez d’autres espèces végétales, la capacité des protéines P à se lier au calcium n’a pas été démontrée, excepté pour certaines enzymes (protéines kinases) (9) . Il est cependant très probable que la signalisation calcique associée à la balance redox et aux molécules d’oxygène réactives (H 2O 2, OH - …) soient les éléments majeurs contrôlant réponse et tolérance des cellules du phloème à l’alimentation des pucerons (8). L’influx de Ca ++ a également un effet direct sur la production de callose, polymère glucidique (1,3-βglucane, également majoritaire dans la paroi cellulaire des champignons) qui est impliqué dans la défense à la blessure, et synthétisé par une enzyme régulée par le calcium. BIOFUTUR 279 • JUILLET-AOÛT 2007 37 (6) Silberstein L et al. (2003) Genome 46, 761-73 (7) Dogimont C et al. (2003) Gène de résistance à Aphis gossypii. FR 0300287 (Inra, brevet) (8) Will T et al. (2007) PNAS, doi: 10.1073/pnas. 0703535104 (9) Yoo BC et al. (2002) J Biol Chem 277, 15325-32 05-4 giordanengo 21/06/07 11:16 Page 38 Dossier Pucerons, les connaître pour mieux les combattre Puceron La manipulation de la plante par les pucerons Phloème Plante Épiderme Rostre 3 4 1 2 Cellule Tube criblé compagne 1 salive extracellulaire de la gaine 2 salive de piqure intracellulaire 3 salive intracellulaire phloémienne 4 salive liquide réingérée Figure 3 Les quatre salives des pucerons détectées par EPG Une salive gélifiante extracellulaire (cercle plein) et trois salives liquides injectées dans les cellules (cercles vides). Seule l’une d’entre elles possède une fonction digestive potentielle (4) (d’après Tjallingii WF, 2006). (10) Moran PJ, Thompson GA (2001) Plant Physiol 125, 1074-85 (11) Thompson GA, Goggin FL (2006) J Exp Bot 57, 755-66 (12) Divol F et al. (2005) Plant Mol Biol 57, 517-40 (13) Kehr J (2006) J Exp Bot 57, 767-74 (14) Sauge MH et al. (2006) Oikos 113, 305-313 (15) Miles PW (1999) Biol Rev 74, 41-85 (16) Cherqui A, Tjallingii WF (2000) J Insect Physiol 46, 1177-86 (17) Tjallingii WF (2006) J Exp Bot 57, 739-45, doi://10.1093/jxb/erj088 (18) Girousse C et al. (2003) New Phytologist 157, 83-92 La plante réagit globalement L’insertion des stylets s’accompagne également de la libération dans le phloème de molécules d’oxygène réactives (10 à 12) responsables de l'induction d'une réponse de défense systémique et spécifique, et ce patron de réaction semble s’appliquer à toutes les dicotylédones (13). L’attaque par un insecte phytophage de type brouteur, qui prélève des portions de feuille ou de tige, se traduit par une activation des voies jasmonates/éthylène, conduisant à la production et à l’accumulation de nombreuses protéines ou de composés secondaires (inhibiteurs de protéases, polyphénoloxydases, peroxydases, phénylpropanoïdes…). En revanche, l’attaque par un pathogène (virus, bactérie ou champignon) s’accompagne de la production de radicaux oxygénés actifs et induit les voies de signalisation du salicylate. Elle conduit également à la production locale ou systémique de « pathogenesis-related proteins » (protéines PR), et s’accompagne dans certains contextes génétiques de réactions d’hypersensibilité, incluant un syndrome de mort cellulaire programmée qui limite l’extension de l’infection. Par comparaison aux deux réactions précédentes, l’agression par les pucerons peut activer partiellement les deux voies de signalisation décrites (figure 2), mais privilégie la voie salicylate, se traduisant par la production de protéines PR (10), avec cependant de nombreux cas d’hypersensibilité sous contrôle génétique simple (14). En plus de l’implication majeure de l’une de ces deux voies canoniques, d’autres gènes activés montrent une réponse systémique spécifique au compartiment phloémien de la plante (12). Ainsi, malgré la similitude avec la réponse aux pathogènes, l’agression aphidienne semble induire chez la plante une réponse spécifique qui reste à déchiffrer. Sensibles à divers effecteurs de la voie des jasmonate/éthylène, comme certaines enzymes ou inhibiteurs de protéases, les pucerons tentent d’en limiter l’induction. 38 BIOFUTUR 279 • JUILLET-AOÛT 2007 © DR Stylets Contournement des défenses induites Lors des phases de piqûre de sondage et de pénétration dans le phloème, les pucerons relarguent plusieurs types de salive (figure 3) jouant un rôle fondamental dans l’acceptation de la plante hôte (15, 16). À la surface de la plante, les pucerons déposent une petite quantité de salive gélifiante ; cette salive, sécrétée ensuite en continu lors du cheminement des stylets entre les cellules, forme une gaine qui isole ces derniers des tissus de la plante. Outre un hypothétique rôle mécanique, cette gaine joue un rôle de barrière chimique limitant les flux calciques transmembranaires impliqués dans la réponse rapide des plantes à la pénétration des stylets dans les vaisseaux phloémiens (8), mais probablement également aux espèces réactives de l’oxygène. La salive liquide constitue le deuxième type de salive produit par les pucerons. Lorsqu’un puceron effectue une ponction, par exemple de sève élaborée, il injecte en premier lieu de la salive liquide dans les vaisseaux du phloème. À cet instant, la valve du canal alimentaire se ferme, empêchant l’ingestion de sève (17). La salive liquide joue une part importante dans le contournement des défenses immédiates de la cellule végétale. Elle pourrait se lier au calcium ou à l’oxygène actif, inhibant ainsi leur rôle dans la coagulation des protéines phloémiennes ou les dépôts de callose. Elle pourrait également inhiber directement la coagulation des protéines phloémiennes ou même hydrolyser la callose (8). Une fonction digestive est par ailleurs soupçonnée pour cette salive, car une fraction du flux sécrété dans la cellule phloémienne est vraisemblablement ingérée par l’insecte via le flux alimentaire entrant (17) (figure 3). Altérations métaboliques Afin de compenser en partie les carences compositionnelles de la sève phloémienne, les pucerons sont capables d'accroître le flux de phloème, mais aussi d'induire une augmentation systémique des taux d'acides aminés circulants, dont les acides aminés essentiels. En outre, ils semblent également capables d’induire une accumulation phloémienne locale de glucides, aux dépens des autres tissus de la plante (18). Cette manipulation trophique se manifeste de façon exacerbée dans le cas des pucerons galligènes, étudiés depuis longtemps pour leur manipulation locale et systémique de la signalisation hormonale de l’hôte. Parce qu’ils s’alimentent exclusivement aux dépens de la sève élaborée des plantes, les pucerons ont développé tout un arsenal d’adaptations tant morphologiques que physiologiques leur permettant d’exploiter cette ressource trophique difficilement accessible, aux propriétés physico-chimiques très particulières et siège de l’expression des mécanismes de résistance systémique induite (distribution des signaux de défense à l’échelle de la plante). Du fait de l’intimité de cette interaction, le modèle puceron-plante constitue un exemple maintenant bien étudié de coévolution plante-insecte. Pour en savoir plus www.biocel.versailles.inra.fr/phloem/index.html http://jxb.oxfordjournals.org/content/vol57/issue4