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Introduire l'inspiration dans notre travail quotidien - Phillip Cottingham

INTRODUIRE L’INSPIRATION DANS
NOTRE TRAVAIL QUOTIDIEN
Chers amis,
Nos vies peuvent sembler quelconques et mortellement
identiques, jour après jour. Pourquoi nous sentons-nous
ainsi, quand nous avons toute la création autour de nous
pour enflammer notre sens de l’émerveillement ? Qu’estce qui nous rabaisse à ce niveau d’expérience et, le plus
important, qu’est-ce qui inversera ce processus ? Ce sont
là des questions qui vont nous aider à obtenir une
nouvelle compréhension de ce que servir veut dire. Il
n’est pas suffisant de se dire en faveur du concept du
service en déclarant : ‘’Oui, je sers les gens en
permanence’’, si nous exécutons nos taches
mécaniquement, sans aucun examen de ce que nous
faisons réellement. Ce n’est pas suffisant d’être dans les ‘’professions d’aide’’ et cependant
d’être stressé et grognon tout le temps. Pourtant, tant d’entre nous le sont. Tant d’entre nous
vivent leur routine quotidienne comme s’ils passaient simplement leur temps, anxieux de
rentrer à la maison pour y passer plus de temps ! Ainsi, la routine s’est installée et il semble
que nous ne puissions pas faire grand-chose, une fois que c’est le cas. Combien nous avons
tort !
TOUJOURS REGARDER EN SOI
La clé pour comprendre comment cette situation survient, c’est de regarder en soi. Si nous
cherchons toujours le sens de ce que nous faisons à l’extérieur de nous-mêmes, notre
expérience sera toujours gouvernée par les circonstances extérieures. La réponse se trouve à
l’intérieur, pas à l’extérieur. La réponse est toujours là, nous n’avons simplement pas posé la
bonne question. La réponse ne se trouve pas ailleurs que dans le Soi.
Comment ceci s’apparente-t-il à notre travail ? Simplement dit, si notre travail est une
extension de notre exploration de la réponse, alors il ouvre tout un domaine de possibilités qui
sont toujours excitantes, fraîches et neuves. Quand le travail fait partie de notre voyage, alors
il n’a plus la capacité de nous déprimer ou de nous transformer en automates. Le travail
devient éternellement fascinant, parce qu’il crée tout le temps de nouvelles possibilités. Le
travail devient une partie intégrante de notre voyage spirituel, parce qu’il a le potentiel de
révéler le fonctionnement du Soi supérieur dans un contexte d’interaction avec le flux créateur.
LE TRAVAIL EST ADORATION
Sai dit que ‘’Le travail est adoration’’. Cette simple déclaration contient tellement de sagesse.
Examinons-la pour commencer à comprendre ce qu’Il veut dire. Nous considérons l’adoration
comme une activité sacrée. C’est une activité pour laquelle nous réservons souvent du temps,
un temps spécial. Pendant ce temps-là, nous nous concentrons sur Dieu. Ce temps-là, nous le
consacrons à Dieu. Mais en faisant cela, n’avons-nous pas créé une
séparation entre ce temps-là et tous les autres temps ? Et pourtant, à
quel point sommes-nous réellement concentrés sur Dieu pendant ce
temps, si nous nous examinons nous-mêmes honnêtement ? Nous
pouvons nous asseoir dans l’intention de ‘’méditer’’, mais les
pensées apparaissent immédiatement. Ce qu’il m’apparaît, c’est que
si nous pouvons faire de Dieu le centre d’intérêt global de nos vies,
alors il n’y aura pas de problème pour garder cette concentration,
quand nous en arriverons à l’assise silencieuse. Dans le discours de
Noël de Sai le plus récent, Il déclare : ‘’Japa (psalmodier), Tapas
(pénitence), Dhyana (méditation), Yoga (communion avec Dieu),
etc., ne constituent pas la vraie Sadhana. Tout ce que vous considérez comme réel est en fait
irréel. Tout ce qui est irréel doit être abandonné. Cette vérité doit être comprise en premier
lieu.’’ Il mentionne ceci en termes d’attachement corporel et ceci doit être compris à la
lumière du travail que nous entreprenons.
LES RÔLES QUE NOUS JOUONS
Si nous entreprenons de travailler pour une récompense, nous sommes attachés à cette
récompense. C’est un attachement corporel. Si nous entreprenons le travail comme une
adoration, une offrande à Dieu (que ce soit au sens dualiste, une offrande au Dieu de la
Création ou que ce soit au sens non dualiste, une offrande à la Divinité que nous sommes
vraiment), alors le travail ne cumule plus d’attachement. Cet attachement se produit souvent
sous la forme d’une identification avec les rôles que nous jouons. Je dis : ‘’Je suis le patron’’.
Ceci engendre une forme d’égoïsme qui s’identifie avec le fait d’être ‘’le patron’’. Non
seulement, je m’identifie, mais je deviens fier de mon rôle. Je suis le patron, par conséquent,
j’ai un plus gros salaire, j’ai une plus belle maison, une voiture de luxe, un bateau, je passe
mes vacances à l’étranger, etc., etc. Nous disons : ‘’Je suis un ‘’simple ouvrier’’. Nous nous
identifions au fait d’être un simple ouvrier. C’est également une forme d’égoïsme, car nous
faisons une distinction entre nous et les autres types de travailleurs. Nous n’avons pas de belle
maison, de voiture luxueuse, de bateau et nous ne pouvons pas nous offrir des vacances
coûteuses, mais nous aimerions bien ! Les désirs sont encore là. Le patron croit que ce sont
ses propres compétences, qualifications, etc. qui lui ont permis de devenir le patron. L’ouvrier
croit que c’est leur absence qui a fait de lui un simple ouvrier. La vérité est que tous deux sont
dans l’illusion. Quelle est la nature de cette illusion ?
Quel que soit le rôle qui nous est donné, il nous est donné par Dieu. En fait, ce rôle est Dieu.
Le voir, le comprendre et en faire l’expérience est le but de toute vie, de toute pratique
spirituelle. A la fin, que nous soyons le ‘’patron’’ ou l’ ‘’ouvrier’’ ne compte pas. C’est la
divinité dans la situation qui est le véritable intérêt, car c’est en l’expérimentant que nous
serons libérés des liens de l’égoïsme et du désir.
INSPIRÉ PAR LE DIVIN
En commençant à suivre cette voie du travail comme adoration, nous commençons à nous
rendre compte que nous devenons l’instrument de quelque chose de plus grand que le petit
‘’je’’. Ce quelque chose nous anime de plus en plus et c’est le début de l’inspiration.
L’inspiration émane de la Divinité intérieure. Le travail inspiré par des idées et des idéaux qui
sont le produit du mental changera avec le mental. Ce qui est
un jour une bonne idée fera rapidement partie du passé.
Toutefois, les œuvres qui demeurent out toujours été
inspirées par quelque chose qui est au-delà des désirs
mesquins du moment. Nous pensons aux œuvres qui ont
inspiré les hommes à travers les siècles. En général, elles
possèdent une base religieuse ou spirituelle. Il y a par
exemple, les pyramides d’Egypte, les grands temples de
l’Inde et de l’Asie du Sud-est, les mosquées du MoyenOrient, les cathédrales gothiques en Europe, les pierres levées et les tertres découverts partout
dans le monde, les œuvres scripturaires de toutes les religions, les biographies des saints et
des sages. La liste continue. Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que notre inspiration fondamentale
provient de ce qui est immuable et permanent. Ceci ne peut être que l’expression de la
Divinité en nous.
Puisons de plus en plus à cette inspiration pour permettre au travail que nous faisons de
devenir une véritable expression de la Divinité. C’est la voie du Karma Yoga, la voie du
travail pur et désintéressé.
A présent, écoutons Swami à propos de ce que nous sommes réellement :
‘’Vous, en tant que corps, mental ou âme, vous n’êtes qu’un rêve, mais ce que vous êtes
réellement, c’est l’Existence, la Conscience et la Félicité. Vous êtes le Dieu de l’univers :
vous créez l’univers entier et vous y contribuez. Pour gagner l’identité universelle infinie, la
misérable petite prison de l’individualité doit disparaître. La bhakti (dévotion), ce n’est pas
pleurer ni aucun autre état négatif. C’est reconnaître l’Un dans tout ce que nous voyons.
C’est le cœur qui vous conduit au but, aussi, suivez votre cœur. Un cœur pur cherche plus loin
que l’intellect et est inspiré. Tout ce que nous faisons réagira sur nous. Si nous faisons le bien,
nous obtiendrons le bonheur et si nous faisons le mal, le malheur. En vous se trouve le vaste
océan de nectar divin. Cherchez-le en vous, ressentez-le, libérez-le. C’est le Soi, pas le corps
ni le mental ni l’intellect. Ce n’est ni le désir, ni celui qui désire ni même l’objet du désir.
Vous êtes au-delà de toutes ces choses qui ne sont que des manifestations. Vous devez
apparaître comme une fleur souriante ou une étoile qui scintille. Qu’y a-t-il dans le monde
qui vous fait le désirer ?’’
Avec amour et bénédictions,
Sri Sathya Sai Baba
ADDENDA
Voici quelques petites mesures pour transformer notre travail en adoration.
Pour pouvoir expérimenter le travail comme Dieu, nous devons d’abord pouvoir nous
détacher du travail. Ce processus comporte plusieurs étapes :
1. Commencez le travail en dédiant le travail au Divin.
2. Terminez le travail en dédiant le travail au Divin.
3. Si les résultats ne prennent pas la
tournure escomptée, réfléchissez à ce
qui a pu provoquer cet état de fait,
veillez à changer la manière dont le
travail a été effectué pour que les
résultats s’améliorent et reconnaissez
ce qui s’est passé sans blâme ni
culpabilité (mais prenez la
responsabilité de corriger la situation).
4. Si les résultats prennent la tournure
escomptée et si le travail est bien fait,
reconnaissez pour qui vous avez fait
le travail. Vous avez fait le travail
pour Dieu. Par conséquent, les
résultats appartiennent à Dieu, pas à
vous. Comment pouvons-nous faire
ceci consciemment ? Ceci peut
souvent s’accomplir, quand les gens
commencent à nous louer. Nous
pouvons simplement, et souvent
silencieusement, transmettre la
louange à Dieu. Nous ne devons pas accepter la louange pour notre ego, bien que ce
soit le désir de l’ego. Ceci peut être un acte conscient.
Si souvent nous acceptons d’être loué pour un bon travail et nous mettons le blâme
d’un mauvais travail sur le dos d’autres personnes. En choisissant consciemment
d’agir différemment, nous pouvons commencer à ouvrir les yeux sur la vraie réalité de
la situation — tout travail est simplement le Divin qui s’exprime à travers nous.
5. Commencez à voir cette concentration sur le travail en cours comme une forme de
méditation
6. Commencez à voir, non seulement votre travail, mais également le travail des autres
comme étant divin.
7. Arrêtez-vous souvent pendant la journée, même pour quelques instants, et examinez à
quel point vous expérimentez le Divin dans votre travail.
8. A la fin de la journée, prenons encore le temps de réfléchir à ce que nous avons
accompli. Nous pouvons prier ainsi, par exemple : ‘’Oh Dieu, montre-moi comment
Tu T’es manifesté à travers moi, aujourd’hui. Permets-moi d’apprendre les leçons qui
doivent être apprises et de voir clairement comment je peux T’expérimenter de plus en
plus dans ce travail, dans ce rôle.’’
9. Sai nous donne quelques directives concernant les relations qui valent la peine d’être
notées :
a. Dites la vérité. Dites-la avec amour. Si vous ne pouvez pas dire la vérité avec
amour, alors il vaut mieux vous taire.
b. Dites ce que vous pensez et faites ce que vous dites.
c. Quand vous connaissez la vérité, vous ne pouvez pas accuser les autres des
infortunes du moment ; ces infortunes sont votre propre création.
d. Ce sont vos pensées et vos actes du moment qui créent votre futur. Le profil de
votre chemin futur existe déjà, puisque vous avez créé son modèle par votre
e.
f.
g.
h.
i.
j.
k.
passé. Mais même ce profil peut changer et changera, conformément à vos
pensées et à vos actes, avec chaque journée qui naît et qui meurt
Rappelez-vous Mes paroles : ‘’Débutez la journée dans l’amour, remplissez la
journée d’amour, terminez la journée dans l’amour ; c’est le chemin qui mène
à Dieu.’’ Ces paroles veulent réellement dire quelque chose !
Riez et soyez heureux. Ne vous mêlez pas aux conflits qui peuvent faire rage
autour de vous. Ils ne font pas partie de vous.
Aimez-vous les uns les autres et aidez les autres à atteindre les niveaux
supérieurs, simplement en répandant l’amour. L’amour est contagieux et la
plus grande énergie curative
Parlez gentiment et doucement et répandez la joie et la paix autour de vous.
Avant que vous ne parliez, pensez :
- Est-ce nécessaire ?
- Est-ce vrai ?
- Est-ce bon ?
- Cela blessera-t-il quelqu’un ?
- Cela ajoutera-t-il quelque chose au silence ?
Si vous voulez changer le monde, ces deux principes constituent la recette : la
vérité purifie le cœur. Le sacrifice transforme l’environnement physique. Par
cette double transformation, le monde entier est divinisé.
La meilleure Sadhana, c’est : Aimer tout le monde, servir tout le monde.
Phillip Cottingham — Satyavan, Karekare, Nouvelle Zélande
Heart2Heart
Juillet 2005