INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES GHARNAOUT. M Service de Pneumo-Allergologie, d’Oncologie Thoracique et Laboratoire de Sommeil CHU Béni Messous, Alger INTRODUCTION • Les infections respiratoires aiguës constituent l’une des principales causes de morbidité et de mortalité en particulier dans les pays en voie de développement . • Leur approche soulève un certain nombre de problèmes qui sont liées surtout à l’identification de leur agent en cause en vue de leur traitement. Définition • Les infections respiratoires basses atteignent les bronches et/ou le parenchyme pulmonaire • Les germes en cause et le pronostic différent selon trois paramètres principaux: – L’organe lésé – Les capacités de défense du sujet atteint – Le lieu d’acquisition de l’infection Champs d’étude • Cela justifie de considérer: – Les bronchites aigues communautaires – Les pneumonies communautaires – Les pneumonies nosocomiales – Les pneumonies de l’immunodéprimé Infection respiratoire basse communautaire (IRBC) • Toux +/- expectoration d’emblée ou secondairement • 1 signe fonctionnel ou physique: – dyspnée – douleur thoracique – Sifflement – Signes auscultatoires • 1 signe général: – Fièvre – Sueur, céphalées, myalgies, arthralgies, mal de gorge Infection respiratoire basse communautaire(IRBC) IRBC Bronchite aigue communautaire Pneumonie communautaire La distinction pour le clinicien est fondamentale, puisqu’elle commande l’abstention ou la prescription d’antibiotique Symptômes, signes ou score discriminant? • Signes de gravités: – FR>25/mn – FC>100 b/mn – T°>37.9°C En faveur de la pneumonie: • Absence de symptômes ORL(rhinorrhée,coryza, mal de gorge) • Présence de râles crépitant (localisé) Symptômes, signes ou score discriminant? • Le sujet âgé: – Les signes de pneumonie diminuent avec l’âge • Les signes auscultatoires sont biens couplés avec la radiographie, mais subordonnés à la qualité de l’examinateur Gold standard • Clinique évocatrice d’une IRBC • Clinique peu évocatrice mais le contexte de survenue(âge>75ans, vie en institution,co-morbidité) expose à une sémiologie trompeuse et à un risque potentiel d’évolution compliquée Radiographie du thorax de Face et profil en inspiration debout Radiographie du thorax de bonne qualité • Face • Debout • En inspiration • En hyper lordose • Bien pénétrée • Visualiser l’espace clair rétro cardiaque • Les culs de sac costo diaphragmatique visible • Sommet non coupé Bronchites aigues communautaires • Inflammation aigue des bronches et des bronchioles survenant chez un sujet indemne de bronchite chronique Bronchites aigues communautaires les germes en cause 90 80 70 60 50 40 virus bacterie 30 20 10 0 germes Bronchites aigues communautaires les germes en cause • Les virus – Corona virus – Rhino virus – Adeno virus – Les virus influenza A,B – Para influenza – VRS Infections des voies aériennes Supérieures associée à une bronchite Bronchite prédominante Bronchites aigues communautaires les germes en cause • Les bactéries atypiques ou à développement intracellulaire – Mycoplasme pneumonie – Chlamydia pneumonie – Bordetella pertussis • Les surinfections de bronchite virale par Stréptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Moraxella catarrhalis sont souvent évoquées mais jamais démontrées chez le sujet sain Bronchites aigues communautaires physiopathologie Inoculum infectieux Cytokines Activation des cellules inflammatoires SG: 1 à 5 JOURS FIEVRE MYALGIES ASTHENIE Mise à nu de l’épithélium bronchique Sensibilité aux irritants bronchiques: hyper réactivité bronchique SF: 1 à 3 SEMAINES TOUX WHEEZING VEMS LA REPARATION BRONCHIQUE PEUT ÊTRE LONGUE AU-DELA DE 3 SEMAINES.EN FONCTION DU TERRAIN ET DE CERTIANES BACTERIES ATYPIQUES Mycoplasma p. Bordetella p. Bronchites aigues communautaires physiopathologie • Evolution spontanéeplacebo chez un sujet sain Guérisons en 5 à 6 jours ATB L’apparition d’une expectoration purulente lors d’une bronchite aigue n’est pas synonyme de surinfection bactérienne mais d’une nécrose épithéliale Bronchites aigues communautaires diagnostic • Arguments cliniques: SF, SG parfois râles bronchiques • Arguments épidémiologiques: – Épidémie saisonnière virale ou bactérienne atypique Bronchites aigues communautaires examens à pratiquer • Il n y a pas lieu de réaliser des investigations diagnostiques • Réseaux sentinelles: culture, sérologie,PCR • Si suspicion d’une pneumopathie (terrain, age, facteur de risque ou de co-morbidité) : radiographie de face debout avec profil • Si rhinite ou sinusite maxillaire aigue purulente associée (dlr infra orbitaire, unilatérale, pulsatile, exacerbation nocturne, rhinorrhée purulente) : imagerie des sinus et avis ORL Bronchites aigues communautaires la prise en charge • Abstention de prescrire des antibiotiques • Analgésiques, antipyrétiques, antitussifs • La toux peut persister 15 jours(hyper réactivité bronchique post bronchitique) • Toux persistante à 3 semaines :Sérologie de la coqueluche (recherche par PCR de Bordetella pertussis, et sérologie ELISA) • Toux persistante à 3 mois: EFR Pneumonies communautaires Définition • Infection du parenchyme pulmonaire d’évolution aigue. • Elle est acquise en milieu extrahospitalier ou se révèle au cours des 48h d’une hospitalisation Pneumonies communautaires éléments pour comprendre • Germe: – Virulent – Capacités à développer les résistances aux antibiotiques • Hôte: – Défenses locales perturbées Infection. pneumonie Pneumonies communautaires • Défenses de l’hôte: – Mécaniques: • naso- pharynx • Escalator muco- ciliaire – Cellulaire aspécifique • Phagocytose – Cellulaire spécifique • Humorale • cellulaire Fausses routes BPCO DIABETE SPLENECTOMIE VIH Pneumonies communautaires physiopathologie des formes graves • Les mécanismes qui mènent l’infection au décès: – La virulence du germe – Retard à l’instauration d’une antibiothérapie adaptée • Extension de l’infection • Insuffisance respiratoire aigue • Défaillance multi viscérale – Existence de co-morbidité majeure Ampleur du problème • Les pneumonies représentent: – 5 à 10% des Infections respiratoires basses – 60 à 80% sont d’origine bactérienne – 1er cause des décès d’origine infectieuse Classification Pneumonie communautaire Sujet sain Sans facteurs de gravités Sujet sain Présence de facteurs de gravités Sujet malade présentant des Co morbidités Streptococus pneumoniae Mycoplasma pneumoniae Chlamydia pneumoniae Streptococus pneumoniae Legionnela pneumophila Mycoplasma Chlamydia species Staphylococus aureus: toxicomane Anaerobies: trouble de la deglutition Haemophilus influenzae: BPCO klebsiella: OH Tableaux radio cliniques • Pneumonie alvéolaire – Début brutal – Hyper thermie – Crépitant à l’auscultation pulmonaire – Syndrome pleural, si pleurésie associée – Syndrome alvéolaire radiologique • Pneumopathie interstitielle – Début progressive – SF plus marqués – Signes d’infection rhino-pharyngé – Signe physique pauvre – Syndrome interstitiel radiologique Tableaux radio cliniques • Broncho-pneumopathie: – Atteinte pluri focale – Pluri lobaire – Parfois bilatérale – Atteinte bronchiolaire Éléments discriminants • La sémiologie radio clinique permet d’orienter vers le diagnostic de pneumopathie MAIS AUCUNE SENSIBILITE OU SPECIFICTE POUR ORIENTER VERS UN GERME Les germes en cause moyens diagnostiques • Sensibilité d’un test: • Spécificité d’un test Population Vrais(+) Faux (-)+ vrais (+) Population vrais(-) Vrais(-)+faux(+) E X Non ou peu invasifs - ECBC - Hémoculture - Ag urinaire - Ex sérologique - Prélè pleural - Pélèlè porte d’entrée M I C R O B I O invasifs - Aspiration bronchique - Prélèvement protégé - LBA - Ponct° Transtrachéale - Trans-thoracique -Biopsie chirurgicale moyens diagnostiques non invasifs • CBC: sensibilité et spécificité basses – Beaucoup de faux- (difficulté de culture de certains germes et la négativation de germes après ATB) et de faux +(contamination de la flore oro-pharyngée) • Cela nécessite une technique parfaite de réalisation et de lecture – Rinçage de la bouche par un soluté anti septique – Crachat purulent après effort de toux en présence d’un agent médical ou para médicale – Acheminement rapide au laboratoire – <10 cellules épithéliales/champs et >25 polynucléaires/champs – Culture semi quantitatives :germes>10^6UFC/ml EXAMEN CYTOBACTERIOLOGIQUE DES CRACHATS • Peu fiable • Recueil correct • Examen microscopique (moins de 10 cellules épithéliales et plus de 25 PNN/ champs) • Flore monomorphe: seuil pathogène 107 UFC • Étude de la sensibilité aux ATB de la souche isolée Diplocoques, suggérant une infection à pneumocoque moyens diagnostiques non invasifs • Expectoration induite: intérêt pour la recherche de pneumocystis carinii – Brossage des dents – Bains de bouche – Hydratation de la cavité bucale par plusieurs verres d’eau – Aérosols d’une solution saline à 3% pdt 20mn – Recueil de l’expectoration apres effort de toux dans une fiole stérile – Acheminement rapide au laboratoire moyens diagnostiques non invasifs • Recherches d’antigénes – Antigénémie urinaire • Spécificité >95% et sensibilité 90% pour le sero groupe 1 de légionnela pneumophila • Sérologie: diagnostic rétro spectif – Ascension du taux d’AC en 2 à 3 semaines • hémocultures: – Identification du germe dans 4 à 18% moyens diagnostiques invasifs • Fibroscopie bronchique – Brossage protégé – LBA • Ponction trans trachéale • Ponction trans thoracique BROSSAGE PROTEGE Méthode de référence • Seuil de103 UFC/ml • Si ATB: 5. 102 UFC/ml • Sensibilité:70 % • Spécificité: 86 à100 % CI: troubles de l’hémostase Dispositif de wimberley PONCTION TRANS-TRACHEALE • Court circuite la flore oro-pharyngée • Opérateur entrainé • Sensibilité:94 à 100 % • Faux positifs (BPCO) Risques: • Hémorragie • emphysème sc • infection Facteurs de gravité d’une pneumopathie • Trouble de la conscience • TA systolique <90 mmhg, FR> 30, FC>130 • T<35°c >40°c • Suspicion d’inhalation ou d’obstacle trachéo bronchique • Néoplasie associé • Atteinte bilatérale • Diurèse<20ml/h Traitement L’antibiothérapie de la pneumopathie est un PARI THERAPEUTQIUE Elle est probabiliste Elle doit être adaptée Stratégie thérapeutique initiale au cour d’une pneumonie communautaire de l’adulte sans facteur de risque ni signe de gravité. Synthèse des recommandations de la SPLF et la SPILF Traitement ambulatoire Age < 40 ans Age > 40 ans Et/ou comorbilité Tableau évocateur de pneumonie à S pneumoniae Amoxilline12 3 g/j PO OUI NON Amoxilline 3g/j PO Macrolides PO ou quinolone antipneumococciques (SPILF) La télithromycine alternative à ces 2 traitements (SPLF) Référence : Conférence de consensus antibiothérapie de 1ère intention des pneumopathies aiguës communautaires (SPILF 2000) . Antibiothérapie par voie générale en pratique courante : inf Resp basses de l’adulte SPLF 2003. Les association aminopénicilline Ac clavulanique ne sont plus justifiées compte tenue des germes en cause (accord professionnel) . traitement • Absence de co morbidité • Ré évaluation à la 72e heure • Modification si pas d’amélioration Hospitalisation si aucune amélioration et reconsidérer le pari antibiotique et évoqué un autre diagnostic Comment traité? • ATB PROBABILISTE – Stréptococus pneumoniae – Haemophillus influanzae – Moraxella c – Staphyloccocus a – BGN – Pseudomonas a Pneumopathie nosocomiale • La pneumopathie nosocomiale est acquise en milieu hospitalier après 72h d’hospitalisation alors qu’elle était absente à l’admission • Infection souvent sévère • Difficulté thérapeutique • 0,6 à 7% des malades hospitalisés • Risque de mortalité Facteurs de risques • Pathologie pulmonaire chronique • Trouble de la conscience • Malade ventilé • post op de chirurgie thoraco- abdominale • Sujet âgé 70ans • Dénutrition • Usage extensifs des ATB • Rupture de la barrière cutanéo muqueuse • Médicament immuno suppresseur (corticoide, ains,chimiothérapie,…) Facteurs de risque de mortalité • Agents infectieux virulent, et potentiellement résistant aux ATB (BGN,staph,enterocoques,aspergillus,…) • Etiologie poly microbienne • Atteinte pulmonaire bi latérale • État sous jacent médiocre Mécanismes • Dissémination hématogéne • Extension d’un processus contigu • Contamination de l’air inspiré • Inhalation de germes colonisant l’oropharynx – Favorisé par l’utilisation: ATB,anti histaminique,alcoolisme,ins renal, diabète,anti acide… Diagnostic • Difficulté de faire la part des choses entre colonisation et inféction • Le Dgc est évoqué: – Clinique: SF et SG – Modification d’une image radiologique eu apparition d’une nouvelle images – Syndrome biologique Diagnostic bactériologique • Interet du LBA et le brossage protégé distale Traitement • Préventif: – Lutter contre la colonisation oro pharyngé • Éviter les anti acides et les anti h2 • Éviter les dépresseur du système nerveux central – Emploi d’eau stéril au niveau des humidificateur et nébuliseur – Changement réguliers des circuits de ventilation – Eviter les traitement immuno suppresseur Traitement • Curatif: – ATB empirique initiale après prélèvement infectieux – Se baser sur les données bactériologiques de l’environnement hospitalier – Viser le STAPH et les BGN – Bi antibiothérapie synergique et bactéricide – Adaptation thérapeutique apres résultats des prélevements conclusion • Les pneumopathies nosocomiales,témoins malheureux des progrès de la réanimation posent le problème de leurs – DGC bactériologique – Du traitement curatif – Taux d’échec élevé CONCLUSION 1 La gravité persistante et l’incidence croissante des ces infections respiratoires qui sont dues à plusieurs causes Ces infections respiratoires ne sont pas toujours dues à un agent antibiosensible . Aussi on est souvent confronté à l’inexistence d’une méthode : simple , Rapide, non invasive, sensible et spécifique qui permet d’identifier les agents affectant. CONCLUSION 2 Les infections pulmonaires communautaires constituent un pourcentage non négligeable dans les consultations et les hospitalisations des malades tout venant des services de pneumologie. Ces infections pulmonaires bien prises en charge et traitées selon les consensus actuellement mis au point répondent parfaitement. Ce qui nous permet d’éviter les complications et même les résistances aux différents antibiotiques.