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monde depuis 1945

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LA CREATION DE L’ONU
La Société des Nations, créée en 1919 après la Première Guerre
mondiale pour préserver une paix chèrement acquise, a
manifestement failli à sa mission. Dans le monde de 1945, les Alliés
vainqueurs de l'Axe remettent sur le métier l'ouvrage.
I.
La création de l'Organisation des Nations Unies
• La création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) est
évoquée dès 1941 dans la Charte de l'Atlantique, confirmée le
1er janvier 1942 dans la Déclaration des Nations Unies, 26 pays unis dans
la lutte contre le nazisme. À la conférence de Téhéran, en 1943, les
Alliés s'engagent à créer cette organisation chargée de résoudre
pacifiquement les conflits entre États. La conférence de Dumbarton
Oaks, en 1944, élabore un projet de charte que la conférence de
Yalta finalise en 1945, donnant notamment naissance au Conseil de
sécurité et au célèbre droit de veto des grandes puissances.
• L'ONU est créée à la conférence de San Francisco, le 25 juin
1945, par les 50 nations en guerre contre l'Axe, qui en sont donc les
membres fondateurs (51 avec la Pologne). Elle commence à fonctionner
le 24 octobre 1945, qui devient la journée des Nations Unies. Son siège
est fixé à New York, à partir de 1946, marquant ainsi l'engagement des
États-Unis dans la nouvelle organisation, contrairement à ce qui s'était
passé avec la SDN.
• L'ONU est donc née de la Seconde Guerre mondiale. Les
fondateurs en sont les vainqueurs, mais les vaincus sont admis
progressivement (Italie en 1955, Japon en 1956, Allemagne en 1973).
II.
Objectifs et structure de l'ONU
• Les quatre buts essentiels de l'ONU sont :
maintenir la paix dans le monde ;
 développer des relations amicales entre les nations ;
 aider les nations à travailler ensemble pour aider les
pauvres à améliorer leur sort, pour vaincre la faim, la maladie,
l'analphabétisme et pour encourager chacun à respecter les droits
et les libertés d'autrui ;
 coordonner l'action des nations pour les aider à atteindre
ces objectifs.

• L'Assemblée générale est le principal organe délibérant de l'ONU,
elle comprend tous les membres (51 en 1945, 193 aujourd'hui).
Le Secrétariat s'occupe des tâches quotidiennes : à sa tête,
un secrétaire général est le véritable représentant de l'ONU dans le
monde. D'autres organismes complètent l'organigramme : le Conseil de
sécurité ; la Cour internationale de justice, dont le siège est à La Haye
(Pays-Bas) ; le Conseil de tutelle ; le Conseil économique et social.
• Le Conseil de sécurité a la responsabilité principale du maintien de
la paix et la sécurité internationales : il s'agit de l'organe exécutif de
l'ONU. Il dispose de pouvoirs spécifiques tels que l'établissement de
sanctions internationales et l'intervention militaire. Il rassemble cinq
membres permanents (États-Unis, URSS, puis Russie à partir de 1992,
Chine, Taïwan jusqu'en 1971, puis Chine populaire, France, RoyaumeUni), dotés du droit de veto, et six membres non permanents (dix depuis
1963).
• Enfin, des institutions spécialisées sont créées au fil du temps,
chargées d'actions spécifiques d'envergure internationale : ONUAA, ou
FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture,
ou Food and Agriculture Organization) ; FMI (Fonds monétaire
international) ; Banque mondiale ; OMS (Organisation mondiale de la
santé) ; UNESCO, pour l'éducation, la science et la culture ; UNICEF, pour
l'enfance ; HCR, pour les réfugiés ; OMT, pour le tourisme, etc.
III.
L'ONU : espoir et désillusions
• La création de l'ONU représente un immense espoir de paix
universelle après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale.
• Pourtant, la guerre froide en paralyse rapidement le
fonctionnement. L'URSS pratique, jusqu'en 1951, la « politique de la
chaise vide » pour dénoncer la non-reconnaissance de la Chine
communiste. Mais cette absence permet l'adoption des résolutions 83 et
84 du Conseil de sécurité, condamnant l'agression nord-coréenne et
autorisant le recours à la force sous l'égide des États-Unis. Depuis cette
date, l'URSS (puis la Russie) a toujours siégé. Les deux superpuissances
rivales bloquent alors le fonctionnement du Conseil de sécurité en utilisant
leur droit de veto à outrance : 242 veto en 45 ans !
• Avec la décolonisation, le nombre de membres augmente et l'ONU
devient une tribune d'expression anticolonialiste, fréquemment antioccidentale, pour les États nouvellement indépendants, le tiers-monde,
contribuant ainsi à l'affaiblissement de l'institution.
LA DECOLONISATION
La décolonisation s'affirme dès 1945 comme l'un des
phénomènes majeurs de l'après-guerre. En moins de trente ans, les
puissances européennes doivent abandonner leurs colonies. De
nouveaux États apparaissent. Quelles sont les étapes de cette
marche vers l'indépendance ?
I.
Un phénomène déjà ancien
•
Dès
le
début
du XXe siècle,
des mouvements
nationalistes apparaissent dans les colonies. Nourries par les idéaux
occidentaux, formées parfois dans les universités européennes, les élites
locales reprennent à leur compte les principes des droits de
l'homme (liberté, égalité, démocratie). En Inde, par exemple, entre les
deux guerres, Gandhi dénonce l'occupation britannique et organise de
vastes manifestations pacifiques. Le mouvement nationaliste algérien se
développe à partir de 1926 avec Messali Hadj. Enfin, le démantèlement
de l'Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale, fait figure de
précédent : le Liban, la Palestine et la Syrie sont placés sous
mandats français ou britannique dans l'attente d'une prochaine
autodétermination. L'idée que ces anciennes colonies puissent un jour
accéder à l'indépendance est ainsi énoncée par les Occidentaux euxmêmes.
• Les nationalistes réclament de pouvoir prendre en main leurs
propres destinées. Ils demandent le transfert des pouvoirs
politiques contrôlés par les Européens aux élites locales. Plus que
d'indépendance, on parle volontiers d'autonomie avant la Seconde
Guerre mondiale, c'est-à-dire d'une indépendance restreinte aux affaires
intérieures.
II. L'accélération de la décolonisation
1.
L'impact de la Seconde Guerre mondiale
• La guerre a considérablement affaibli les puissances
coloniales. Elles sont vaincues (la France, la Belgique, les Pays-Bas) ou
mises en difficulté (le Royaume-Uni) par l'Allemagne et perdent de leur
prestige aux yeux des peuples colonisés.
• En échange de leur participation à la guerre, les peuples colonisés
reçoivent des promesses d'indépendance. En 1944, à Brazzaville, le
général de Gaulle évoque leur participation à « la gestion de leurs propres
affaires ». Dans les Indes britanniques, les élites locales acceptent de
mettre un frein à leurs revendications pour le temps de la guerre, contre
l'indépendance à la victoire.
• Les grands vainqueurs de la guerre (les États-Unis et l'URSS)
condamnent tous deux le colonialisme et encouragent les mouvements
d'indépendance : les États-Unis en raison de leur statut d'ancienne
colonie, l'URSS par souci de saper les fondements des puissances
occidentales. L'ONU réaffirme, en 1948, le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes (Déclaration universelle des droits de l'homme) :
pourquoi ce droit serait-il restreint aux peuples d'Europe ?
2.
En Asie
• En Asie, de nombreux chefs indépendantistes, comme le
Vietnamien Hô Chi Minh ou l'Indonésien Sukarno, se montrent sensibles
aux idées communistes anticoloniales. Surtout, l'occupation
japonaise– et sa propagande anti-blanc – a porté un coup décisif au
prestige des Occidentaux. À peine le Japon a-t-il évacué l'Indochine, en
1945, que déjà le Viêt Nam (partie de l'ex-Indochine française) proclame
son indépendance, bientôt suivi par l'Indonésie.
• En 1947, la Grande-Bretagne comprend la première que le
processus est inéluctable et accorde son indépendance à l'Inde. Faute
d'entente entre hindous et musulmans, et malgré l'opposition de Gandhi,
la négociation débouche sur le partage en deux États : l'Union indienne
et le Pakistan. La séparation provoque des déplacements massifs de
populations et des massacres. Les deux États conservent cependant une
place dans le Commonwealth.
• La France adopte une politique différente, et tente de demeurer en
Indochine, au prix d'une longue guerre (1946-1954). Après le désastre
de Diên Biên Phu, en 1954, elle doit cependant se retirer. Son ancienne
colonie est alors divisée en plusieurs États : Viêt Nam du Nord
(communiste), Viêt Nam du Sud, Laos et Cambodge.
• Dans la même région, l'Indonésie obtient son indépendance en
1949, après un conflit de deux ans contre les Pays-Bas.
3.
L'extension de la décolonisation
• Les succès obtenus par les peuples asiatiques encouragent d'autres
revendications. À partir de 1955, une deuxième vague de
décolonisation touche le continent africain.
• En 1956, les deux protectorats français de la Tunisie et du
Maroc deviennent indépendants. Le statut particulier de l'Algérie (colonie
de peuplement, elle fait partie intrinsèque du territoire français) la conduira
à la guerre (1954-1962).
•
Les colonies
françaises
d'Afrique
noire obtiennent
l'indépendance de façon plus pacifique : en 1956 sont créées des
assemblées locales élues au suffrage universel (loi-cadre Defferre). Les
différents territoires sont ensuite intégrés, à partir de 1958, dans une
Communauté française (qui leur octroie l'autonomie, tout en les plaçant
sous l'autorité de la France en matière de politique étrangère). En 1960,
les pays africains colonisés par la France, mais pas encore l'Algérie,
accèdent à l'indépendance.
• Dans les années 70, le mouvement s'étend à l'Océanie (les Fidji),
aux Caraïbes (les Bahamas) ou aux anciennes colonies portugaises
d'Afrique (l'Angola, le Mozambique).
LA GUERRE FROIDE
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et
l'URSS se retrouvent face à face. Ils ont combattu dans le même
camp, mais leurs différences idéologiques et leur volonté de se
poser en modèles les conduisent à s'opposer radicalement. Surtout,
en 1945, chacun veut éviter la reconstruction d'une Allemagne qui
s'allierait au camp opposé. Quel type de relations entretiennent-ils
jusqu'en 1962 ?
I.
1947-1953 : la logique bipolaire
1. La rupture
• Dès 1946, l'Armée rouge favorise la mise en place
de gouvernements communistes dans les pays d'Europe de l'Est qu'elle
occupe. Dans son discours de Fulton, en 1946, Churchill dénonce le
« rideau de fer » qui s'est « abattu sur l'Europe ».
• Inquiets, les Américains cherchent à contenir l'expansion soviétique.
Ils proposent une aide financière et matérielle, le plan Marshall, aux pays
européens qui se reconstruisent. Sous la pression de l'URSS, les
démocraties populaires, ces pays d'Europe orientale dans l'orbite
soviétique, refusent cette aide.
2. L'affrontement des deux camps
• L'affrontement des deux grands a la particularité de se produire par
pays interposés, un affrontement direct entre les deux superpuissances
nucléaires (1945 pour les États-Unis, 1949 pour l'URSS) étant impossible.
• En Europe, l'URSS soutient le « coup de Prague », coup d'État
communiste de février 1948 en Tchécoslovaquie. Staline tente de prendre
Berlin – toujours divisée en quatre secteurs d'occupation, dont un seul
tenu par les Soviétiques – en décrétant le blocus de la ville. Les
Américains le contournent grâce à un pont aérien massif : au bout de
11 mois, Staline abandonne. La république fédérale d'Allemagne (RFA)
est alors créée à l'ouest, en mai 1949 ; à l'est, en octobre 1949 naît la
République démocratique allemande (RDA). Ces deux Allemagnes
sont le symbole de la guerre froide.
• En Asie, avec la victoire de Mao Zedong, la Chine devient
communiste (1949). En 1950, les troupes communistes de la Corée du
Nord envahissent la Corée du Sud. Les États-Unis et 19 autres pays
interviennent, sous le drapeau de l'ONU, pour contrer cette nouvelle
poussée communiste. La guerre de Corée débute. L'URSS, qui pratique
la « politique de la chaise vide » pour exiger que la Chine communiste
prenne la place de Taïwan au Conseil de sécurité, ne peut empêcher dès
lors le vote du Conseil qui déclenche l'intervention. Au bout de plusieurs
mois de durs combats et l'intervention de « volontaires chinois », le front
se stabilise jusqu'en 1953.
3. Des alliances défensives
• Les deux blocs se constituent peu à peu. Des alliances militaires
et économiques sont signées : l'OTAN (Europe occidentale et Canada)
en 1949, l'ANZUS (Australie, Nouvelle-Zélande), l'OTASE (Asie du SudEst) et le pacte de Bagdad (de la Turquie au Pakistan) assurent la sécurité
des alliés des Américains. Le bloc de l'Est répond avec la création
du Pacte de Varsovie, en 1955, assorti d'une alliance économique, le
Conseil d'assistance économique mutuelle (COMECON).
L'Europe de la guerre froide, vers 1950
II.
1953-1959 : la « coexistence pacifique »
1. Le dégel
• La mort de Staline, en mars 1953, est l'occasion d'un certain dégel
dans les rapports est-ouest : la guerre de Corée s'achève sur un statu
quo (1953), l'URSS normalise ses relations avec la RFA. En 1956,
Nikita Khrouchtchev propose que les deux grands vivent côte à côte,
chacun avec son système. C'est la « coexistence pacifique », mais
l'URSS poursuit en secret ses programmes d'armement, notamment
nucléaire.
• Le mouvement de décolonisation explique en partie l'apaisement
proposé par Khrouchtchev : avec le démantèlement des empires
coloniaux apparaissent de nouveaux pays que l'URSS entend séduire en
se montrant pacifiste. En 1956, les États-Unis et l'URSS soutiennent tous
deux l'Égypte quand elle nationalise le canal de Suez.
2. Des tensions toujours vives
• Des tensions apparaissent à l'intérieur des blocs. Ainsi, en
Europe de l'Est, les Soviétiques interviennent pour écraser toute tentative
d'émancipation (entrée des chars russes à Budapest, en
novembre 1956).
• La course aux armements se poursuit. L'URSS possède bientôt la
bombe H (1953, deux ans après les États-Unis) et envoie dans l'espace
le premier satellite artificiel, le Spoutnik, en 1957, militarisant l'espace et
démontrant ainsi sa capacité à frapper n'importe quel point du globe.
III.
1959-1962 : le paroxysme de la guerre froide
• Purement tactique, l'apaisement des relations entre les deux blocs
ne dure pas.
1. La question allemande
• En 1960, les négociations en cours concernant le sort de
l'Allemagne sont brutalement interrompues. Un an plus tard, la tension
monte d'un cran à Berlin : pour éviter l'émigration massive de ses
ressortissants vers la RFA, l'Allemagne de l'Est (RDA) construit un mur
infranchissable au cœur de la ville. La division des deux blocs n'a jamais
été aussi tangible qu'avec le mur de Berlin, aussitôt baptisé « mur de la
honte ».
2. La crise de Cuba
• La crise des fusées à Cuba (1962) constitue sans doute le point
culminant de l'affrontement entre les deux blocs. En 1959, Fidel Castro
prend le pouvoir à Cuba.
Les États-Unis soutiennent un débarquement d'exilés cubains qui
échoue (baie des Cochons, avril 1961). Castro demande alors la
protection des Soviétiques, qui tentent d'installer des missiles nucléaires
sur l'île. Le président américain John F. Kennedy ordonne le blocus de
Cuba : les cargos soviétiques font demi-tour. Des négociations permettent
d'éviter une confrontation directe entre les deux grands.
Jamais la tension n'avait été aussi forte.
La crise des fusées de Cuba, 1961-1962
LA « DETENTE » :
VERS LA FIN DE LA GUERRE FROIDE
En 1962, avec la crise des fusées à Cuba, le monde est au bord
du conflit nucléaire. Prenant conscience des risques d'une troisième
guerre mondiale, les deux superpuissances amorcent une période
de détente de leurs relations, non sans arrière-pensées. Comment
les relations entre les deux grands ont-elles évolué depuis lors ?
Doit-on parler d'un rapprochement progressif ou d'une victoire sans
appel du bloc occidental ?
I.
1963-1975 : la détente
1. La normalisation des relations
• Au lendemain de la crise des fusées à Cuba, les relations est-ouest
s'apaisent. Pour désamorcer les conflits ouverts entre deux puissances
surarmées, une liaison directe, le téléphone rouge, est établie entre
Moscou et Washington. Des accords sur l'armement nucléaire (traité de
non-prolifération en 1968) ou sur le désarmement (SALT 1 en 1972) sont
signés. En 1972, les deux Allemagnes se reconnaissent mutuellement. Le
président américain Nixon se rend en Chine populaire. En 1975,
les accords d'Helsinki entérinent les frontières de 1945 en Europe et
proposent une coopération économique entre l'Est et l'Ouest.
2. Les limites de la détente
• Les deux grands s'affrontent indirectement dans les guerres
périphériques comme celle du Viêt Nam (1964-1973) ou les conflits
israélo-arabes de 1967 et de 1973. L'intervention soviétique contre
le Printemps de Prague, en 1968, montre que le principe des zones
d'influence n'est pas remis en cause : les Russes entendent conserver le
contrôle de l'Europe de l'Est.
• Cette détente limitée ne s'explique que par l'affaiblissement relatif
des deux grands : le modèle soviétique est contesté par la Chine, les
démocraties populaires en Europe cherchent à s'émanciper ; la France
quitte le commandement militaire intégré de l'OTAN en 1966, et la RFA
tente, à partir de 1969, un rapprochement avec la RDA (l'Ostpolitik du
chancelier ouest-allemand Willy Brandt) que les États-Unis
désapprouvent ; enfin, les retards économiques et scientifiques de l'URSS
d'une part, l'importance du déficit budgétaire américain, d'autre part,
obligent les deux grands à ralentir la course aux armements, d'autant plus
qu'à partir de 1975 les Soviétiques parviennent enfin à la parité nucléaire
stratégique avec les États-Unis.
II.
1975-1985 : la « guerre fraîche »
1. De nouvelles avancées soviétiques
• À la fin des années 70 cependant, l'influence de l'URSS gagne du
terrain en Extrême-Orient (Viêt Nam, 1975 ; Cambodge, 1978), en
Afrique (Angola, 1975 ; Éthiopie, 1977), en Asie centrale (Afghanistan,
1979) et en Amérique latine (Nicaragua, 1979). Humiliés par une prise
d'otages dans leur ambassade à Téhéran (1979), après le renversement
du shah d'Iran, leur principal allié dans la région, par une révolution
islamique, les Américains sont sur la défensive.
2. La réaction américaine
• L'élection de Ronald Reagan (1980) annonce la réaction des ÉtatsUnis : « America is back » (« l'Amérique est de retour »), déclare le
nouveau président, qui fustige « l'empire du mal » qu'est l'URSS. Le
budget militaire est accru, les marines débarquent sur l'île de Grenade
(1983) pour empêcher l'établissement d'un régime marxiste, la course aux
armements est relancée. Les États-Unis soutiennent les résistances aux
régimes communistes : au Nicaragua, par exemple, ils aident la guérilla
hostile au gouvernement.
• Reagan lance un projet de « bouclier spatial » capable de protéger
les États-Unis de toute attaque nucléaire. Cette initiative de défense
stratégique, immédiatement baptisée « guerre des étoiles », est un défi
technologique et financier (100 milliards de dollars) que l'URSS ne peut
pas relever.
III.
1985-1990 : la fin de la guerre froide
• Malgré ses avancées, l'URSS s'épuise. Elle s'enlise dans une
guerre sans fin en Afghanistan et peine à contrôler les dissidences en
Europe. En Pologne, le syndicat libre Solidarnosc ébranle le régime. Le
système soviétique, surtout, ne parvient plus à répondre aux
besoins agricoles, technologiques et économiques du pays.
• Le nouveau dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev (1985-1991),
tente des réformes, la perestroïka (la « reconstruction » ou la
« restructuration »), pour libéraliser l'économie, et la glasnost (la
« transparence »), pour rétablir les libertés politiques. Le ton adopté à
Moscou favorise la reprise du dialogue. Les négociations sur le
désarmement aboutissent à des accords de réduction des arsenaux
nucléaires (traité de Washington, 1987).
• Les Soviétiques se retirent d'Afghanistan en 1989 et abandonnent la
« doctrine Brejnev » d'intervention militaire dans les pays frères :
presque immédiatement, les régimes communistes d'Europe de l'Est
s'effondrent les uns après les autres. L'URSS elle-même n'échappe
pas aux bouleversements. Elle est dissoute en 1991 après la déclaration
d'indépendance de quinze Républiques.
• Avec la disparition de l'un des deux adversaires, la guerre froide
s'achève. Si l'opposition des deux grands fut violente et radicale, les
États-Unis semblent désormais imposer leur modèle de société.
Complète les phrases suivantes :
De 1963 à 1975 les deux grands s'affrontent dans des conflits qualifiés
de , ………………………………………………………..comme la guerre du
Viêt Nam, car l'affrontement est indirect.
Cependant, dans le même temps, des accords bilatéraux sont signés
pour limiter la course aux……………………………………………………. .
C'est une période de……………………………………………..……………. .
De
1975
à
1985,
les
rivalités
reprennent
l'avancée ………………………………………………….……… en
Afghanistan.
devant
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