MODULE 1

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INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
MODULE 4
INTERPRETATION
4.1. OBJECTIFS ET AGENDA

Les participants sont capables d’exploiter les cartes d’occupation des terres et des sols

Les participants maîtrisent les notions d’analyse synchronique et diachronique des
résultats dans un observatoire

Les capacités des participants à élaborer les indicateurs pertinents issus des cartes
d’occupation des terres et d’utilisation des sols sont renforcées
Pré-requis : Notions de cartographie, connaissances en écologie végétale et en botanique
essentielles
Module 4 : durée 3 heures 30
APRES MIDI
14h30 – 14h40

Introduction du module 4 (et rappel sur le M3)
14h40 – 16h00
 Etude de cas / travail en groupes :
1. Exploitation des COT / CUS et identification/élaboration d’indicateurs
(exemples de résultats obtenus dans les observatoires
ROSELT/OSS)
2. Etude synchronique et diachronique : comparaison des indicateurs
dans le temps et dans l’espace dans un observatoire de surveillance
environnementale
16h00 – 16h30
Pause café
16H30 – 17h20

Restitution des travaux de groupes
17h20 – 17h40

Rappel des points clés de l’exploitation des COT / CUS pour
l’élaboration d’indicateurs pertinents
17h40 – 18h00


Synthèse des modules 3 et 4
Lien avec la socio-économie : densité de population, charge
pastorale / capacité de charge, croissance démographique…
croissance cheptel : thésaurisation des ménages…
18h00
Clôture de la journée
NB : pour les travaux de groupes, les COT et CUS élaborées dans les observatoires
ROSELT/OSS ainsi que les tableaux de données y afférents (superficies des formations
végétales et superficies d’utilisation du sol) seront fournis par les formateurs.
Les documents d’appui seront des articles scientifiques élaborés dans le cadre des travaux
du réseau ROSELT/OSS (ex : Hanafi & Jauffret 2008 ; Mahamane et al. 2007).
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
4.2. FICHE PEDAGOGIQUE DU MODULE 3
Contenu
Introduction du module 4
Rappel
des
principales
d’élaboration des COT/CUS
Méthodes
supports
/ Durée Points-clés pour le formateur
Observations
Présentation power point sur Le formateur rappelle ce qui a été fait la matinée et Le formateur
méthodes datashow par le formateur 10’ propose d’étudier / exploiter les COT/CUS élaborées originales
pour identifier des indicateurs
’
Etude de cas / travail en groupes :
Introduction
de
l’exercice :
1. Exploitation des COT / CUS et Présentation power point sur
identification/élaboration d’indicateurs datashow par le formateur
(exemples de résultats obtenus dans
les observatoires ROSELT/OSS en
1h20’
Algérie, en Tunisie et au Niger)
2. Etude synchronique et diachronique :
comparaison des indicateurs dans le
temps et dans l’espace dans un
observatoire
de
surveillance
environnementale
fournit
les
cartes
Les participants mettent en pratique leurs Le formateur insiste sur la qualité du
connaissances actuelles (et peut être diverses) pour travail à réaliser au cours de
exploiter les COT et CUS
l’exploitation de la COT/CUS qui
permettra de fournir des éléments
Les participants identifient des indicateurs pertinents
d’aide à la décision importants : les
indicateurs
Les participants mettent en exergue la nécessité de
comparer les indicateurs dans le temps et de disposer Les COT et CUS récentes d’un cas
d’autres données (climatiques, socio-économiques) d’étude (observatoire ROSELT/OSS
pour mieux interpréter les résultats
de Menzel Habib ou de Dantiandou)
sont fournies
Le tableau des superficies des
formations végétales et des types
d’utilisation des sols est donné afin de
permettre aux participants d’analyser
les COT et CUS
Restitution des travaux de groupes (10’ Restitution sur cartes Metaplan Les groupes confrontent leur expérience
chacun) et discussion en plénière / ou flip-chart des mots-clés et
échanges d‘expériences (30’)
discussion en plénière
Le formateur anime une discussion structurée en
plénière sur le thème comparaison des indicateurs
50’
dans le temps et dans l’espace au sein de dispositifs
d’observatoires
2
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Rappel des points clés de l’exploitation Présentation power point sur Le formateur propose une méthodologie harmonisée
des COT / CUS pour l’élaboration datashow par le formateur
d’élaboration des indicateurs issus des COT et CUS
d’indicateurs
pertinents
(étude
synchronique et diachronique)
Le formateur insiste sur la nécessité de comparer
20’
dans le temps (étude diachronique) et dans l’espace
’
(étude synchronique) les indicateurs pour évaluer les
tendances d’évolution des milieux
Après les travaux de groupes, la
restitution permet au formateur de
synthétiser les idées clés soulevées
par les groupes
Synthèse des modules 3 et 4
Présentation power point sur Le formateur insiste sur les liens entre écologie et
datashow par le formateur
socio-éonomie : seule la socio-économie peut
Lien avec la socio-économie : densité de
apporter les éléments explicatifs de l’impact des
population, charge pastorale / capacité de
usages sur les milieux
charge, croissance démographique…
20’
croissance cheptel : thésaurisation des
’
ménages…
3
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
4.3. DESCRIPTIF
4.3.1. Les données issues des Cartes d’Occupation des Terres et
d’Utilisation des Sols
Les données collectées pour l’élaboration des COT et des CUS sont des données dites de
diagnostic. Dans le cadre de la surveillance écologique, les données de diagnostic sont des
données collectées de manière discontinue (ponctuelle), à des pas de temps répétés (4, 5,
10 ans...). Comme l’évolution de l’occupation des terres et d’utilisation des sols n’est pas
aisément perceptible entre deux années successives, mieux vaut refaire les cartes tous les
4-5 ans. En comparant les cartes à 5 ans d’intervalle, les changements seront donc visibles.
Il est donc préférable de réactualiser les données sur des périodes de temps plus grandes.
Soulignons que les données de la COT sont les données collectées sur le terrain et
extrapolées à l’ensemble des unités délimitées sur le territoire de l’observatoire. Leur
spatialisation / intégration dans un SIG autorise en plus le calcul de la superficie occupée par
chaque unité.
Comme nous l’avons vu dans le module 2, les indicateurs issus des COT et des CUS qui ont
été testés par la communauté scientifique en général et qui ont été définitivement validés par
le réseau ROSELT/OSS sont :
• les changements physionomiques :
- évolution des superficies des types d’occupation des terres : % des formations
végétales,
- évolution des recouvrements de la végétation par type d’occupation des terres
(formations végétales),
• la proportion des types d’utilisation des terres ou occupation des sols (terres
cultivées vs. terres de parcours…).
Nous allons donc apprendre ici à traiter les données en vue d’élaborer ces indicateurs et
d’interpréter les résultats qui en sont issus.
4.3.3. Elaboration et interprétation des indicateurs issus de la COT
4.3.3.1. Deux indicateurs principaux de la physionomie
Les indicateurs issus de la carte d`occupation des terres sont pour la plupart des indicateurs
d’état (cf. module 1).
A travers l’étude des changements physionomiques, deux indicateurs sont privilégiés :
- les superficies des types d’occupation des terres : % des formations végétales et des
faciès de dégradation,
- le recouvrement de la végétation par formations végétales.
1. Superficies des classes d’occupation des terres
Objectif : comparer l’évolution des cartes d’occupation des terres au cours du temps (étude
diachronique).
16
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Définition : Le changement physionomique est un paramètre descriptif basé sur le
changement dans l’espace et dans le temps des unités physionomiques de végétation :
 Les séquences de végétation / les formations végétales : elles constituent les
unités synthétiques de végétation et sont directement liées à la physionomie de la
végétation qui dépend essentiellement du type biologique des espèces
dominantes ;
 les faciès de végétation (appelés aussi systèmes écologiques) : ils résultent de la
combinaison des premières espèces dominantes (il est généralement admis de ne
retenir que les 3 premières espèces dominantes, exceptionnellement la quatrième
espèce dominante peut être prise en compte).
Les formations végétales et faciès de dégradation correspondent donc à différentes classes
d’occupation des terres.
Qu’est-ce qu’une séquence de végétation ?
La séquence de végétation comprend les stades d’évolution dont la succession est
prévisible, en fonction des principaux critères visibles, in situ (Godron & Poissonet 1972).
Chaque séquence, liée en général à des grands types de milieu, comprend le groupement
phyto-écologique correspondant en « bon état », ainsi que les faciès de dégradation
distingués de ce groupement. Elle est désignée par le nom de l’espèce dominante qui
caractérise le groupement en « bon état ».
Une séquence est constituée de plusieurs systèmes écologiques définis comme « unités »
qui tiennent compte à la fois du climat, du sol, de la végétation et de l’utilisation du sol (Floret
et al. 1978). Ils prennent en compte le groupement phyto-écologique en « bon état » et ses
faciès de dégradation. Ces systèmes écologiques correspondent donc au stade en bon état
et aux différents stades de dégradation d’une séquence de végétation.
Par exemple dans les steppes tunisiennes pré-sahariennes, il y a la séquence de végétation
à Rhanterium suaveolens nommée RK (majuscule pour les espèces ligneuses dominantes)
et ses 4 systèmes écologiques :
RK3 steppe à Rhanterium suaveolens en bon état
RK2 steppe à Rhanterium suaveolens moyennement dégradée
RK1 steppe à Rhanterium suaveolens dégradée
RK0 steppe à Rhanterium suaveolens très dégradée
-
Description de la méthode :
Valorisation des acquis :
Il faut rechercher l’ensemble des données cartographiques existantes et numériser
l’information afin de l’intégrer dans un Système d’Information Géographique.
Collecte et traitement des données :
La méthode d’élaboration des COT a été détaillée dans le module 3.
Cependant, nous soulignons ici que la COT établie pour la date actuelle doit tenir compte de
la nomenclature utilisée par le passé. L’harmonisation de la terminologie est essentielle afin
de comparer les mêmes choses.
17
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Données requises : Les données collectées sur le terrain (relevés phytoécologiques) ont
permis de décrire chaque m2 de l’observatoire en lui affectant une classe d’occupation des
terres. Les données anciennes et les données collectées au temps t0 (actuel) ont été
numérisées et intégrées dans un SIG.
Traitement des données : Grâce aux tables de données attributaires du SIG, les
superficies de chaque classe d’occupation des terres peuvent être calculées pour les deux
(3, 4) dates disponibles.
Analyse des données
Les % des superficies relative à chaque classe d’occupation des terres sont alors comparées
deux à deux afin d’analyser leurs évolutions dans le temps.
2. Les changements du recouvrement de la végétation
Objectif : suivre l’évolution du recouvrement de la végétation dans le temps et dans l’espace
Définition : Le recouvrement global de la végétation (RGV) est la projection verticale au sol
de la partie aérienne des espèces végétales. Il est généralement estimé d'une manière semiquantitative lors des levés de la COT selon les états et les classes suivantes :

Fermée :
recouvrement global supérieur à 90%

Peu ouverte :
recouvrement compris entre 75 et 90%

Semi-ouverte :
recouvrement compris entre 50 et 75%

Ouverte :
recouvrement compris entre 25 et 50%

Très ouverte :
recouvrement compris entre 10 et 25%

Extrêmement ouverte : recouvrement compris entre 0 et 10%
Afin d’uniformiser les traitements, et surtout de rendre les comparaisons possibles, il faut
choisir une seule classification (qui pourra être réutilisée ou qui a déjà été utilisée).
L’état de dégradation des milieux est mis en évidence à travers le suivi de l’évolution du
recouvrement global de la végétation de la région cartographiée.
-
Description de la méthode :
Valorisation des acquis :
Il faut rechercher l’ensemble des données cartographiques existantes et numériser
l’information afin de l’intégrer dans un Système d’Information Géographique.
Collecte et traitement des données :
Données requises : les recouvrements (classes) issus de la COT ou qui sont consignés
dans les fiches de terrain lorsqu’ils ont été relevés lors de la tournée de terrain réalisée pour
élaborer la COT et définir les différentes unités de végétation (formation végétale et/ou
faciès). Il faudra alors réaliser le calcul de la moyenne des recouvrements des relevés et ce
pour chaque unité afin d’analyser / de caractériser les zones dégradées des zones non
dégradées.
Traitement des données : les recouvrements seront pondérés par les superficies des
unités étudiées en procédant directement, grâce au SIG, au calcul d’une colonne dérivée en
18
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
faisant le produit du recouvrement et de la superficie de chaque unité ; on procédera par la
suite au calcul du rapport de l’ensemble des recouvrements pondérés par la superficie totale
de l’unité.
Analyse des données
Analyse de l’évolution des recouvrements pondérés pour l’ensemble de la région
cartographiée, ainsi que par formations végétales et par faciès.
4.3.3. Elaboration et interprétation des indicateurs issus de la CUS
L’indicateur principal de la Carte d’Utilisation des Sols est la superficie des différents
types d’utilisation des sols.
Objectif : suivre dans le temps l’évolution de la superficie des différents types d’utilisation
des sols en % de la superficie totale de l’observatoire.
Définition : comme nous l’avons vu dans le module 3, les différents types d’utilisation du sol
sont généralement classés selon 4-5 grandes classes : forêts, terres de parcours, terres
cultivées/cultures/jachères, zones irriguées, zones / infrastructures urbaines.
-
Description de la méthode :
Valorisation des acquis :
Il faut rechercher l’ensemble des données cartographiques existantes et numériser
l’information afin de l’intégrer dans un Système d’Information Géographique.
Collecte et traitement des données :
Données requises : Grâce aux tables de données attributaires du SIG, les superficies de
chaque classe d’utilisation des sols peuvent être calculées pour les deux (3, 4) dates
disponibles.
Traitement des données :
En plus de la réalisation de la carte elle-même, il faut réaliser la somme des superficies par
unités d’utilisation des terres.


Analyse des données
Analyse de la répartition dans l’espace des types d’utilisation des sols.
Analyse de l’évolution dans le temps des superficies de chaque unité d’utilisation des
terres par rapport aux autres et à la superficie totale du territoire.
4.3.5. Interprétation globale des résultats
Si chaque indicateur peut être analysé seul, il est préférable d’interpréter les résultats en
prenant en compte l’ensemble des indicateurs. Ceci permet d’avoir une vision
écosystémique et synoptique de l’état des écosystèmes à l’échelle du paysage.
De plus, l’étude de l’ensemble des données est indispensable et les corrélations sont à
rechercher avec d’autres paramètres issus d’autres disciplines :
• production primaire vs. pluviométrie annuelle (climatologie)
19
MODULE 4
•
•
•
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
capacité de charge des terres de parcours vs. charge pastorale (socio-économie)
extension de l’agriculture vs. densité de population / croissance démographique
(socio-économie)
dégradation des parcours (diminution du couvert végétal/érosion des sols) vs.
croissance du cheptel …
20
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Tableau récapitulatif des indicateurs issus des COT et des CUS et leur interprétation
Indicateurs
% de la superficie des
formations végétales et
des
faciès
de
dégradation
COT
CUS
Interprétation des résultats
Données nécessaires à
l’amélioration des
interprétations
Etude synchronique dans un même observatoire : permet
de comprendre l’organisation spatiale des classes
d’occupation des terres ou d’utilisation des sols (en relation Données
avec la localisation des habitations)
pluviométrie
climatiques :
% du recouvrement de Etude synchronique entre deux observatoire : permet de Données socio-économiques :
la
végétation
/ comparer pour une même année les situations écologiques
• charge pastorale,
formations végétales
à deux endroits différents (on peut alors comparer la
• croissance
réponse des écosystèmes similaires à des conditions
démographique
climatiques / anthropiques différentes)
• densité de la population
• localisation
des
habitations…
% de la superficie des Evolution diachronique dans un même observatoire :
différents
types permet la surveillance des indicateurs dans le temps dans
chaque observatoire
d’utilisation des sols
Evolution
diachronique
et
synchronique
entre
plusieurs observatoires :
C’est la comparaison des évolutions temporelles des
mêmes indicateurs entre plusieurs observatoires qui
permettent d’établir des tendances communes d’évolution
des écosystèmes
NB : Les données climatiques et socio-économiques qui serviraient à améliorer la compréhension du fonctionnement des écosystèmes doivent
aussi être collectés aux mêmes dates afin de permettre les corrélations.
16
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
4.4. INTRODUCTION DE TACHES
4.4.1. Interprétation des cartes d’occupation des terres et
d’utilisation des sols : cas d’étude de l’Observatoire ROSELT/OSS
de Menzel Habib
But :

Identifier et calculer les principaux indicateurs qui peuvent être déduits des COT et
CUS du cas d’étude
Interpréter les cartes à une date et réaliser la comparaison entre deux cartes pour
dégager les tendances d’évolution des milieux
Prendre conscience de la nécessité de compléter les interprétations grâce :
 A la comparaison des résultats avec des situations anciennes de référence (les
plus anciennes possibles / valoriser toutes les données passées)
 Au croisement avec d’autres données / facteurs explicatifs des états ou
évolutions observées.


Etapes :
1. Les participants se répartissent en 2 groupes (selon leur choix) et nomment un
rapporteur dans chaque groupe
2. La COT de 1978 et de 2000 de l’Observatoire ROSELT/OSS de Menzel Habib leur est
fournie ainsi que les tableaux des superficies des séquences de végétation et des
systèmes écologiques (Annexe 1) et les pourcentages de recouvrement par classe de
dégradation.
3. Pour chaque groupe, il est demandé de :
 Analyser la répartition des séquences de végétation sur la COT. Que déduisez
vous ?

Analyser les superficies des différentes classes de dégradation (définies par rapport
au RTP). Qu’en pensez vous ?

Analyser les % des superficies des séquences de végétation les unes par rapport
aux autres ainsi que les % des superficies des systèmes écologiques les uns par
rapport aux autres. Qu’en déduisez vous ?

Calculer les superficies des terres de parcours (séquence de végétation symbolisée
par des majuscules) vs. des terres cultivées (séquence de végétation symbolisée par
des minuscules). Qu’en pensez vous ?
4. Restitution des travaux de groupes sur Metaplan
Supports :
 Carte d’Occupation des Terres de l’Observatoire de Menzel Habib en 1978 et en
2000 avec les tableaux des superficies des séquences de végétation et des
systèmes écologiques associés
Durée :
 1h20 pour l’étude de cas
16
MODULE 4


INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
10 min de restitution pour chaque groupe
30 min de discussion
4.5. LISTE DES PRINCIPALES DIAPOSITIVES






Données issues des COT et des CUS (2)
Indicateurs testés et validés (1)
Exercice pratique : élaboration des indicateurs issus des COT et CUS (10)
Traitement des données de la COT (13)
Traitement des données de la CUS (4)
Interprétation des indicateurs issus des COT et CUS (10)
4.6. LISTE DES DOCUMENTS D’APPUI

Articles scientifiques :
o
Hanafi A. & Jauffret S. Are long-term vegetation dynamics useful in monitoring and
assessing desertification processes in the arid steppe, southern Tunisia. Journal of
Arid Environments 72 (2008) 557–572.
o
Mahamane A., Saadou M., Yacoubou B., Issaka A., Ichaou A. & K. Saley. 2007.
Analyse diachronique de l’occupation des terres et caractéristiques de la végétation
dans la commune de Gabi (région de Maradi, Niger). Sécheresse, 18 (4) : 1-9.
17
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
REFERENCES
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spectral properties. Proceedings of the first methodological workshop of CAMELEO
project, 1998, IRD – ORMVAO, Toulouse, 27 p.
CASENAVE A. & VALENTIN C. 1989. Les états de la surface de la zone sahélienne.
Influence sur l’infiltration. Editions de l’ORSTOM, Collection ‘Didactiques’. 229 p.
CHAPIN, F.S. III, ZAVALETA, E.S., EVINER, V.T., NAYLOR, R.L., VITOUSEK, P.M.,
REYNOLDS, H.L., HOOPER, D.U., LAVOREL, S., SALA, O.E., HOBBIE, S.E., LACK,
M.C. & DIAZ, S. 2000 - Consequences of changing biodiversity. Nature, 401, p. 234242.
CONGALTON, R.G. 1991 - A review of assessing the accuracy of classifications of remotely
sensed data. Remote Sensing of Environment, vol. 37, p. 35-46.
ETIENNE M., CAVIEDES E. & PRADO C. 1983 - Bases écologiques du développement de
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CNRS. 69 p. (version française et chilienne).
GODRON M., DAGET PH., EMBERGER L., LE FLOC’H E., LONG G., POISSONET J.,
SAUVAGE CH. & J.P. WACQUANT 1968 – Code pour le relevé méthodologique de la
végétation et du milieu (principes et transcription sur cartes perforées). « Code
écologique du C.E.PE », CNRS, Parsi, 292 p. 37 fig.
GODRON M., DAGET PH., EMBERGER L., LE FLOC’H E., LONG G., POISSONET J.,
SAUVAGE CH. & WACQUANT J.P. 1969. Vade-mecum pour le relevé méthodique
de la végétation. C.N.R.S. Paris. 169p.
DOUGLAS, I. 1999 - Hydrological investigations of forest disturbance and land cover impacts
in South- East Asia: a review. Philosophical Transactions of the Royal Society of
London, Series B, p. 1725-1738.
ESCADAFAL, R. 1989 - Caractérisation de la surface des sols arides par observations de
terrain et par télédétection. Études et thèses, ORSTOM, Paris, 312 p.
GODRON M. & POISSONET J. 1972 - Quatre thèmes complémentaires pour la cartographie
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FLORET C., LE FLOC’H E., PONTANIER R. & ROMANE F. 1978 - Modèle écologique
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Eau et Sols Tunis, CEPE/CNRS Montpellier et ORSTOM - Paris, 74 p.
FOODY, G.M. 2002 - Status of land cover classification accuracy assessment. Remote
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MAJOR, D.J., BARET, F. & GUYOT, G. 1990 - A ration vegetation index adjusted for soil
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OUATTARA T., DUBOIS J.M.M & Q. H J. GWYN 2006 – Méthode de cartographie de
l’occupation des terres en milieu aride à l’aide des données multisources et de l’indice
de végétation TSAVI. Télédétection, 2006, 6, 4, p. 291-304
16
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
PENNER, J.E. 1994 - Atmospheric chemistry air quality. In W.B. Meyer, B.L. Turner II (réd.)
Changes in land use and land cover: a global perspective. Cambridge University Press,
Cambridge, p. 175-209.
PICKUP, G. & MARKS, A. 2000 - Identifying largescale erosion and deposition processes
from airborne gamma radiometrics and digital elevation models in a weathered
landscape. Earth Surface Processes and Landforms, vol. 25, p. 535-557.
17
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
MODULE 4
INTERPRETATION
Annexe 1
Figures 1 et 2. Evolution de l’occupation des terres dans l’Observatoire de Menzel
Habib (Tunisie) entre 1978 et 2004 (Hanafi 2000, Hanafi et Jauffret, à paraître)
Légende :
Mis en forme : Police :(Par défaut)
Arial, 11 pt, Gras, Police de script
complexe :Arial, 11 pt, Gras
Mixte
Mixte
Steppe
Anarrihimum
brevifolium
et Zygophyllum
Steppe ààAnarrhinum
brevifolium
et Zygiophyllum
album album
Steppe
Artemisia
herba-alba
et Arthophytum
scoparium
Steppe ààArtemisia
herba
alba et Arthrophytum
scoparium
Mis en forme : Interligne :
Exactement 18 pt
Steppe à Rhanterium suaveolens et Artemisia campestris
Steppe à Rhanterium suaveolens et Artemisia campestris
Steppe à Stipa tenacissima et Gymnocarpos decander
Steppe à Stipa tenacissima et Gymnocarpos decander
Steppe à Ziziphus lotus et Arthrocnemum indicum
Steppe à Ziziphus lotus et Arthrocnemum indicum
Mis en forme : Police :(Par défaut)
Arial, 11 pt, Gras, Police de script
complexe :Arial, 11 pt, Gras, Français
(France)
Mis en forme : Police :(Par défaut)
Arial, 11 pt, Gras, Police de script
complexe :Arial, 11 pt, Gras
Question : Analyser la répartition des séquences de végétation sur la COT. Que déduisez
vous ?
16
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Tableau 1. Superficies occupées par les différentes classes de recouvrements végétaux
pérennes en 1975 et 2000, Hanafi & Jauffret à paraître.
% par rapport à la superficie totale
de la zone d’étude
Recouvrement Total Pérenne (RTP)
En 1975
En 2000
Classe 0 : < 5 %
0
52,7
Classe 1 : 5-15 %
52,6
26,2
Classe 2 : 16-25 %
26
5,3
Classe 3 : > 25 %
6,6
0,3
Sans classe (aa, zr, pv)
14,8
15,5
Question : Analyser les superficies des différentes classes de dégradation (définies par
rapport au RTP). Qu’en pensez vous ?
Tableau 2. Superficies des séquences de végétation, Hanafi & Jauffret à paraître.
Séquence de
végétation
RK
zr
SD
AZ
ZR
NS
PV
GD
LK
pv
AR
AA
rk
aa
% de la superficie
en 1975
29,27
5,87
4,06
12,09
0,54
0,73
0
2,57
2,07
1,59
0,33
10,43
20,91
9,55
% de la superficie
en 2000
18,32
4,35
2,85
11,89
0,38
0,58
0
2,91
2,45
2,21
1,21
11,82
23,85
17,18
Taux de transformation
(%)
-10,95
-1,51
-1,21
-0,19
-0,16
-0,15
0
0,34
0,38
0,62
0,89
1,38
2,94
7,63
17
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Tableau 3. Superficie des différents systèmes écologiques présents en 1975 et/ou en 2000.
En gras sont soulignés les systèmes écologiques qui n’existaient pas en 1975 (ou dont la
superficie était négligeable), Hanafi & Jauffret à paraître.
Système
Ecologique
aa
AA0
AA1
AA2
PA0
PA1
SA0
SA1
AR0
AR1
AR2
AZ0
AZ1
AZ2
ZA0
ZA1
ZA2
GD0
GD1
GD2
RK0
RK1
RK2
RK3
% 1978
9,55
9,93
0,51
0,11
0,22
9,62
2,47
2,31
0,26
16,58
6,43
6,26
% 2000
17,18
4,43
0,73
0,00
0,43
4,48
1,04
0,71
0,64
0,35
0,23
2,68
1,26
1,19
4,59
2,18
+
2,66
0,25
4,62
3,97
1,82
0,99
Système
Ecologique
rk0
rk1
rk2
AK0
AK1
AK2
AK3
LK0
LK1
LK2
LK3
HK0
HK1
HK2
SD0
SD1
SD2
ZR0
ZR1
zr
NS
PV
pv
% 1978
4,82
16,09
2,07
1,77
2,29
0,54
5,87
0,73
0,00
1,59
% 2000
11,33
1,70
2,05
1,05
0,14
1,02
1,08
0,32
0,03
0,51
1,46
0,00
0,87
1,98
0,36
0,02
4,35
0,58
2,21
Question : Analyser les % des superficies des séquences de végétation les unes par
rapport aux autres ainsi que les % des superficies des systèmes écologiques les uns par
rapport aux autres. Qu’en déduisez vous ?
18
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Question : Calculer les superficies des terres de parcours (séquence de végétation
symbolisée par des majuscules) vs. des terres cultivées (séquence de végétation symbolisée
par des minuscules). Qu’en pensez vous ?
Résultat : % terres de parcours (steppes) vs. terres cultivées
1975
2000
Steppe
62,08
52,41
Terres cultivées
37,92
47,59
L’analyse de l’évolution diachronique des COT et CUS est fournie ci-dessous.
19
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Résultats de l’étude diachronique : Identification d’indicateurs des changements à
long terme au niveau du paysage
Utilisant l’image satellitaire comme support cartographique (photo-interprétation), les
séquences de végétation et les systèmes écologiques tels que déterminés antérieurement
(Floret et al. 1978) ont pu être cartographiés. L’utilisation d’un Système d’Information
Géographique a permis de superposer les cartes correspondantes (1975 et 2000) favorisant
ainsi leur comparaison et permettant la mise en évidence de l’évolution des systèmes
écologiques à l’échelle de la petite région écologique (paysage écologique). De plus des
données bibliographiques ont permis de retracer l’historique de l’évolution de l’utilisation des
sols de la région de Zougrata depuis 1948.
1. Comparaison des cartes des séquences de végétation et des systèmes
écologiques établies en 1975 (Floret et al. 1978) et, en 2000, par Hanafi [Hanafi
2000].
L’évolution du paysage de la petite région de Menzel Habib (cartes des séquences de
végétation), sur le pas de temps de 25 années, est marquée par :
 la régression de près de moitié de la superficie des steppes pastorales ;
 la fragmentation du paysage par la mise en culture (activité anthropique structurant le
paysage dans la région de Menzel Habib) ;
 le changement de physionomie des steppes et la diminution de leur qualité pastorale :
modification de la composition floristique (en particulier remplacement d’espèces),
surtout depuis 1975 ; disparition (ou raréfaction extrême) des bonnes espèces pastorales
(graminées pérennes en particulier), remplacement par des espèces de moindre valeur
pastorale (ex : Astragalus armatus), diminution des couverts végétaux en particulier des
espèces pérennes (Figure 1). A l’heure actuelle, la permanence de la steppe à
Rhanterium suaveolens est réellement menacée.
Une dégradation importante (10,95 %) de la steppe à Rhanterium suaveolens est
actuellement observée. Cette diminution est aussi sensible pour la steppe à Stipa
tenacissima dont la superficie a diminué de 1,21 %. Par contre, une augmentation des zones
mises en cultures est notable ( + 10,57 %). La diminution de la superficie des parcours au
profit des zones cultivées n’est qu’un aspect des changements qui se sont produits depuis
les années 70. La diminution générale des couverts végétaux, et plus particulièrement du
couvert des pérennes, constitue un deuxième indicateur de changements à long terme, en
particulier de dégradation des terres de parcours. La Figure 1. illustre ces résultats :
20
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
Figure 1. Diminution des taux de recouvrement végétal total pérenne (RTP en %) dans les
zones de parcours de la région de Menzel Habib entre 1975 et 2000 (d’après Hanafi 2000)
Légende : Classe 3 : RTP > 25%
Classe 2 : 16 < RTP < 25%
Classe 1 : 5 < RTP < 15%
Classe 0 : recouvrement pérenne à 5%
Sans classe : zones cultivées
60.00
50.00
Pourcentage
40.00
30.00
1975
2000
20.00
10.00
0.00
Classe 3
Classe 2
Classe 1
Classe 0
Classe de Recouvrement
Sans classe
Dans les zones de parcours, une forte diminution du couvert végétal total est observée entre
1975 et 2000. Les classes de recouvrement se sont décalées les unes par rapport aux
autres vers une dégradation avancée de la région. La classe 3 (RTP > 25 %) a pratiquement
disparu et son taux de recul est d’environ 95 %. Il est probable que la steppe en bon état se
soit dégradée vers un stade moyennement dégradé (classe 2). La steppe moyennement
couvrante (classe 2, RTP compris entre 15 et 25 %), quant à elles, a laissé place à une
steppe dégradée (classe 1, RTP compris entre 5 et 15 %). Enfin, la steppe dégradée (classe
1) a subi une dégradation intense et la totalité de cette steppe présente maintenant des
couverts inférieurs à 5 %. Comme le souligne Hanafi (2000), la région de Menzel Habib
présente, en plus des mosaïques entre les systèmes écologiques, une mosaïque entre les
classes de recouvrement. Cette mosaïque est marquée par la dominance, sinon la présence,
de la classe 0 sur la majorité de la région.
L’évolution des systèmes écologiques au niveau de l’ensemble de la petite région
écologique (échantillon de 60 stations tests dont 36 dans les steppes) entre 1975 et 2000 se
caractérise par :
 la dégradation (diminution du couvert végétal pérenne) de 55% des stations étudiées
dont 36% mises en culture et, en particulier, 27% dans la steppe à
Rhanterium suaveolens ;
 le morcellement progressif (fragmentation) de la steppe en « bon état » (1975) de la
plaine centrale par le défrichement et la mise en culture ;
21
MODULE 4



INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
l’augmentation de la pression pastorale sur l’espace pastoral réduit [la surcharge
pastorale a été estimée entre 0,25 et 0,70 U.O./ha 1 (Genin 2000), alors que la capacité
de charge est estimée entre 0,15 et 0,2 U.O./ha (Chaïeb et al. 1991)] ;
la steppe à Armoise champêtre, Artemisia campestris, (faciès de dégradation de la
séquence à Seriphidium herba-alba), qui s’étend en particulier sur le plateau d’Hamilet
El Babouch, milieu anciennement cultivé, semble être actuellement moins sujette à la
dégradation puisque 10% de des stations étudiées témoignent d’une restauration (liée à
leur mise en défens et qui se manifeste principalement par une augmentation du couvert
végétal pérenne) ;
les zones de glacis à croûte de gypse affleurant, déjà très érodées en 1975, se sont
encore dégradées. Cette dégradation est probablement due à l’effet cumulé des
activités anthropiques (cueillette de ressources ligneuses et pâturage) et de la situation
topographique (pente) favorisant l’érosion hydrique.
En conclusion
La dégradation n’affecte pas de la même manière les différentes séquences de végétation
décrites dès 1975. L’apparition d’espèces dominantes très ubiquistes (Atractylis
serratuloides, Deverra tortuosa et Kickxia aegyptiaca), présentes dans les différentes
séquences de végétation, témoigne de l’homogénéisation et de la banalisation de la flore
pastorale dans la région de Menzel Habib. Le remplacement des bonnes espèces
pastorales par des espèces à acceptabilité faible (Astragalus armatus) témoigne d’une
dégradation avancée des terres à pâturage.
2. Etude de l’évolution des types d’utilisation des sols, du niveau de transformation
anthropique et du régime des perturbations
Entre 1948 et 2000, les proportions de l’espace occupées par les différents types
d’utilisation des sols (leur nature et les proportions) ont été bouleversées et les surfaces
défrichées et mises en culture ont plus que triplées (Figure 2). La pression (et la
dégradation) ne s’est pas manifestée de manière uniforme sur l’ensemble des systèmes
écologiques. Les milieux alluviaux non salés, les mieux alimentés en eau à partir du
ruissellement latéral, et qui présentent les meilleurs sols, étaient déjà cultivés en 1948 (et
même en 1902, comm. orale de E. Le Floc’h). Avec la sédentarisation progressive, la mise
en culture a d’abord gagné les zones où l’approvisionnement en eau était aisé, puis les
plaines sableuses (Floret et al. 1992). Cependant, la pression semble ralentir depuis 1985
puisque la mise en culture n’a augmenté que de 6% en 15 ans (1985-2000). Ceci est sans
doute en relation avec la nécessité de maintenir des zones de parcours pour une partie des
besoins alimentaires des troupeaux qui constituent encore une part importante des revenus
des agropasteurs, ou peut correspondre à une diminution de la pression sociale et foncière
sur les terres disponibles pour une réelle appropriation par certains groupes sociaux.
1
U.O. (Unité Ovine) : elle comprend une brebis, son produit, 1/25 de bélier, 1/5 d’antenaise et 1/100 d’antenais,
ce qui correspond à des besoins énergétiques annuels de 350 UF en élevage traditionnel du Sud tunisien.
22
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
MODULE 4
INTERPRETATION
Figure 2. Evolution des pourcentages d’utilisation des sols (steppes pastorales vs. terres
défrichées et mises en culture2) à Menzel Habib entre 1948 et 2000 (d’aprés Floret et
al. 1992) actualisée par Jauffret (2001)
100.00
Pourcentage d'utilisation des sols
90.00
80.00
70.00
60.00
50.00
Steppes pastorales
Terres cultivés
40.00
30.00
20.00
10.00
0.00
1948
1963
1975
1985
2000
Année
Le paysage de la région de Menzel Habib a considérablement changé depuis les années 50.
Suivant que l’on s’adresse aux différentes zones géomorphologiques de la région, une
homogénéisation des pratiques ou, au contraire, une fragmentation du paysage par la
création d’une mosaïque « terres agricoles / terres de parcours » est observée :
- la région du plateau d’Hamilet El Babouch est maintenant complètement mis en culture
(exceptée une zone de mise en défens) et les cultures s’étendent vers la plaine ;
- les zones de dépressions endoréiques et de recueil des eaux de ruissellement ont été
cultivées sans cesse et peuvent être considérées comme totalement artificialisées
depuis longtemps ;
- les zones des glacis (limoneux ou à croûte) et les montagnes sont, quant à elles, restées
des zones de parcours, compte tenu de leur faible aptitude à la mise en culture ;
- la plaine centrale représente typiquement une mosaïque entre parcours et cultures, ces
dernières occupant désormais une superficie supérieure à celle des parcours.
D’une façon générale, si l’on considère la mise en culture comme une artificialisation des
milieux naturels, le degré d’artificialisation en 2000 (niveau de transformation
anthropique) est en augmentation sur la moitié de la région de Menzel Habib, en particulier
la plaine, par mise en culture.
A l’heure actuelle, près de la moitié de la région de Menzel Habib a été défrichée, en
particulier au niveau des plaines sableuses. Les perturbations s’étendent donc sur de
grandes superficies ; entre la mise en culture et le surpâturage l’ensemble de la région est
touchée. Dans cette situation expérimentale et ne disposant pas de données suffisantes à ce
sujet (pression pastorale), l’étendue et le régime des perturbations ont été difficiles à
quantifier. Les pratiques agropastorales méritaient d’être suivies au cours d’une année de
manière à prendre en compte la distribution / répartition des pratiques dans le temps et dans
l’espace. La difficulté de suivre le régime des perturbations a résidé en fait dans la difficulté
2
les terres mises en culture comprennent les terres cultivées dans l’année : céréaliculture en sec, arboriculture
en sec, cultures avec plus ou moins de ruissellement (séguis, garaa) et les jachères récentes
23
MODULE 4
INDICATEURS ISSUS DES CARTES D’OCCUPATION DES TERRES ET
INTERPRETATION
d’obtenir des informations fiables sur les pratiques des agropasteurs. Les mises en culture
céréalières dépendent en grande partie de la pluviométrie annuelle et, en particulier, de la
pluviométrie au début de la saison automnale. Les défrichements sont aussi fonction des
conditions de l’appropriation des terres et ne correspondent pas réellement à une
valorisation agricole du domaine steppique. Enfin, les actions éventuelles de lutte contre la
désertification viennent encore « compliquer » cette évolution, et leur impact nécessiterait
d’être mieux évalué et pris en compte dans la surveillance écologique à long terme.
Pour étudier le régime des perturbations il est nécessaire de mettre en place un dispositif
expérimental (enquêtes et mesures sur le terrain, par exemple de la pression pastorale,
surveillance des cycles cultures/jachères) rigoureux et fiable. Les pratiques agropastorales
(charge animale, distribution spatiale des troupeaux dans le paysage, suivi des
transhumances…) devraient être observées durant une année entière (cycle biologique des
cultures et des terres de parcours) pour avoir une idée de leur régime.
En conclusion
Le type d’utilisation des sols (landuse) et le niveau de transformation anthropique constituent
de bons indicateurs des changements à long terme (plusieurs décennies). Dans le cadre de
cette étude, le régime des perturbations n’a pas été évalué mais cet aspect nécessite des
études sur le cycle des pratiques culturales et pastorales (cf. Guide sur la spatialisation des
pratiques, en prép.)
24
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