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CHEIKH ANTA DIOP ET L’HISTOIRE DE LA RELIGION AFRICAINE LES SOURCES COSMO- THEOLOGIQUES PHILOSOPHIQUES AFRICAINES DES RELIGIONS REVELEES.

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 Jumamosi, 29 Julai 2017 17:39
CHEIKH ANTA DIOP ET L’HISTOIRE DE LA RELIGION
AFRICAINE : LES SOURCES COSMO- THEOLOGIQUES
PHILOSOPHIQUES AFRICAINES DES RELIGIONS
REVELEES.
 Written by Traoré Adama
Fresque datant de -310 AV JC (Musée copte du Caire) on y voit le KER SESHETA (Christ) Issa qui est un negro africain.
« Quand les idéologies et les religions occultent les vérités les plus évidentes, c’est
l’ensemble des œuvres de l’Homme qui devient éphémère »
Kama Sywor Kamanda dans « les fondements de l’être »
Introduction
J’ai montré dans une étude précédente que Cheikh Anta Diop est
bien le fondateur de l’histoire moderne de la religion africaine. Mais
le travail pionnier qu’il a entrepris dans ce sens reste encore très
peu connu du grand public voir même des spécialistes pourtant très
avertis.
Aussi cette communication vise à mettre en lumière l’une de ses
nombreuses idées constitutives de l’histoire de la religion restées
dans l’obscurité à savoir l’origine philosophique africaine des
religions dites révélées.
Il s’agit donc, d’une part, d’exposer cette idée et d’examiner sa
valeur démonstrative en cherchant à savoir quelles sont les sources
et la méthode utilisées ?
Il s’agit, d’autre part, de dégager la portée de cette idée novatrice à
savoir ses enjeux scientifiques et sociaux pour la renaissance
africaine.
Aussi le plan de la communication est le suivant
I - La fondation de l’histoire moderne de la religion africaine par
Cheikh Anta Diop
II – La méthodologie de notre travail
III – La description de la cosmogonie africaine de l’antiquité
IV – La mise en évidence de l’apport conceptuel africain aux religions
révélées
V – la portée de la thèse de l’origine cosmo-théologique africaine des
religions révélées
I - LA FONDATION DE L’HISTOIRE MODERNE DE LA RELIGION
AFRICAINE PAR CHEIKH ANTA DIOP
Au regard du thème de ce colloque « La Renaissance Africaine et San
Kofa », il n’est pas exagéré d’affirmer que la Renaissance Africaine en
Afrique trouve principalement ses fondements théoriques dans la
pensée de Cheikh Anta Diop.
C’est la raison pour laquelle, les grandes thématiques (histoire,
anthropologie, sociologie comparative, politique, philosophie,
sciences exactes, etc.) développées par le savant dans son œuvre
ont fait par la suite l’objet de nombreuses études par les chercheurs
africains. Aucun auteur africain n’a suscité de la part de ses
compatriotes autant d’intérêt scientifique.
Cependant, on peut observer que la question religieuse dans l’œuvre
de Cheikh Anta Diop fait partie des thèmes qui ont été
insuffisamment mis à jour.
Mais ce constat est un paradoxe dans la mesure où la pensée du
savant assigne au « monothéisme ancestral », une place centrale
dans la Renaissance Africaine en tant que religion nationale.
L’absence d’études pertinentes sur la religion africaine a dès lors, eu
pour conséquence de retarder la reconnexion spirituelle de millions
d’Africains avec leurs ancêtres. La question religieuse apparaît donc
actuellement comme le ventre mou du panafricanisme et de la
renaissance africaine.
Au regard de ce qui précède, j’ai entrepris dans une récente étude[1],
de renouveler la grille traditionnelle de lecture de l’œuvre de
l’historien. Je montre que Cheikh Anta Diop contrairement au mythe
qui fait de lui un fervent musulman est un partisan de la religion
africaine. Il en est le défenseur, l’historien et in fine le rédempteur.
Dans cette étude, j’y ai relevé les nombreuses thèses établies par le
savant Cheikh Anta Diop qui fondent ce point de vue. Je retiens ici les
sept principales :
- 1 – La religion africaine est la source des religions révélées.
- 2 - La religion africaine est monothéiste dès sa naissance.
- 3 - L’évangélisation et l’islamisation de l’Afrique sont des formes
insidieuses de domination à condamner.
-
4 - La religion négro-africaine de l’Afrique moderne est la
continuité historique de la religion de l’Egypte ancienne.
- 5 - La religion nubienne est antérieure à la religion égyptienne.
- 6 - La religion antique africaine était aussi pratiquée en Europe et
en Asie.
- 7 - Il faut reformer la religion nationale ancestrale pour mettre le
continent à l’abri de toute forme d’aliénation culturelle et assurer
une coexistence pacifique des religions.
L’importance de la religion dans l’œuvre du savant étant ainsi mise à
jour par cette étude, je saisi l’occasion de ce colloque pour
approfondir la thèse du savant africain relative aux origines africaines
des religions révélées. Nous restreignons ici le champ de
l’investigation au domaine philosophique. La connaissance de
l’apport de ces doctrines africaines à la pensée religieuse mondiale
est cruciale pour la conscience historique et la renaissance
africaines.
II – LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE
21 - Définition, délimitation et méthodes
A la suite du philosophe M. Bilolo, « Nous définissons la philosophie
comme une tentative, un effort de réflexion en profondeur sur des
questions fondamentales que les hommes se posent et en vue
d’éclaircir, autant que faire se peut, l’énigme de Dieu (théologie)., du
Monde (cosmogonie) et de l’homme (anthropologie). Selon cette
définition, la théologie et la cosmogonie sont des orientations à
l’intérieur de la philosophie… L’expression « cosmo-théologie
philosophique » devient une tautologie. Nous avons ajouté cette
épithète pour préciser qu’il s’agissait d’une théologie fondée sur la
raison humaine et non d’une théologie révélée, c’est-à-dire fondée sur
des textes censés révélés – le cas de la théologie chrétienne et
islamique »[2]
Cheikh M’Backé, dans une étude biographique consacrée à son père,
a bien vu que celui-ci distingue dans le système philosophique de
l’héritage de l’Egypte ancienne trois composantes : matérialiste,
idéaliste ou spiritualiste et religieuse, qui sont toutes à la source à la
fois des écoles philosophiques grecques et des religions révélées[3].(
Boa Ramses parle d’essence matérialiste et idéaliste de la
cosmogonie égyptienne »[4].)
Pour mettre en relief, l’apport conceptuel africain aux religions dites
révélées, Cheikh Anta Diop a recours à l’analyse chronologique et
comparative des principaux concepts religieux entre l’Egypte
Ancienne et les religions révélées. Nous sommes dans le domaine de
l’histoire des idées religieuses ou de la philosophie comparée.
Théophile Obinga, nous rappelle que « la comparaison en histoire est
l’histoire elle-même »)[5].
22 – Bibliographie et sources de Cheikh Anta Diop
C’est principalement dans son dernier livre « Civilisation ou barbarie »
parue en 1981, et plus précisément en son chapitre dix-sept (17)
intitulé « Existe-t-il une philosophie africaine ? »[6], que l’auteur
examine l’apport de l’Afrique aux idées philosophiques et religieuses
mondiales.
Pour réaliser son analyse sur la religion égyptienne, Cheikh Anta Diop
se réfère aux ouvrages de E. Amélineau, J. Pirenne, Serge Sauneron, J
Yoyotte, André Aymard et Jeannine Auboyer, Solange de Ganay,
Marcel Griaule et Germaine Dieterlen etc.
Mais il est aussi manifeste que Cheikh Anta Diop a vérifié ses
hypothèses en allant directement aux sources pour décrypter les
textes et les iconographies des anciens égyptiens eux – mêmes
comme les textes des pyramides, les textes des sarcophages et le
« raou nou peret em herou[7] » (Livre à la sortie du jour), les textes
gnostiques de Valentin etc.
Ainsi à la page quatre – cent – treize (413) de « Civilisation et
Barbarie », l’auteur donne un long extrait du chapitre XVII du ‘raou nou
peret em herou » [8] dont les origines remontent aux premières
dynasties. Cet extrait contient à lui tout seul, selon le commentaire de
l’auteur lui – même « Tout ce que les religions révélées, le judaïsme,
et le christianisme, doivent à la religion égyptienne ».
Le savant panafricain a recours donc à l’égyptologie, à l’histoire de la
philosophie pour établir sa thèse.
III – LA DESCRIPTION DE LA COSMOGONIE AFRICAINE DE L’ANTIQUITE
La cosmogonie est un système d’explication de l’origine de l’univers et de
l’apparition de tout ce qui est. Cheikh Anta Diop a bien vu que les systèmes de
pensée hermopolitain, héliopolitain, memphite et thébain ne sont que des
variantes d’une seule et même cosmogonie : la cosmogonie égyptienne. Celleci est attestée dans les textes des pyramides c’est-à-dire à une époque où la
Grèce elle – même n’existait pas encore et encore moins le judaïsme, le
christianisme et l’islam.
Dans son dernier chef-d’œuvre cité ci-avant « civilisation ou barbarie », il fait un
résumé de l’essentiel de ces quatre (4) « doctrines »[9].
Selon Cheikh Anta Diop, dès le début, chaque principe d’explication de l’univers
est doublé d’une divinité et au fur et à mesure que la pensée philosophique se
développe en Egypte et particulièrement en Grèce l’un cède le pas à l’autre.
La cosmogonie repose donc sur des concepts clés qui, à l’origine, sont tous
doublés d’une divinité. En voici quelques-uns relevés par l’auteur.
Le Noum est la « matière primordiale » ou « eaux primordiale » qui est une
« matière incréée sans commencement ni fin » et qui a toujours existé. C’est
une « matière chaotique » qui était à l’origine, l’équivalent du « non-être » et qui
sera la substance de l’univers. Cette matière contenait en l’état d’archétype
toutes les essences de l’ensemble des êtres futurs qui allaient être un jour à
l’existence ; ciel, étoiles, terre, air, feu, animaux, plantes, humains.
Kheper est la « loi de la transformation », le principe d’évolution de la matière à
travers le temps. C’est « la loi du devenir » qui, agissant sur la matière à travers
le temps, va actualiser les archétypes, les essences, les êtres qui sont
longtemps créés en puissance avant d’être créés en actes.
Raest le créateur, le démiurge. En effet, entrainée dans son propre mouvement
d’évolution, la matière éternelle incréée, à force de franchir les paliers de
l’organisation, finit par prendre conscience d’elle-même. La première
conscience émerge ainsi du Noum, c’est le Dieu Ra qui va achever la création.
Ra est un Dieu autogène ; c’est-à-dire, qu’il n’a pas été engendré. Il n’a ni père ni
mère.
Ka est la parole de « ra » qui achève la création. C’est la raison universelle
présente partout dans l’univers, en chaque chose. Il correspond au « verbe »
des religions révélées et au « logos » des philosophes grecs.
Les quatre couples divins
Ra va créer les quatre couples divins selon la cosmogonie héliopolitainne.
Schou et Tefnut : Shou représente l’air (l’espace) et Tefnut l’humidité (l’eau).
Geb et Nut : Geb est la terre et Nut le ciel (lumière et feu).
Cheikh Anta Diop reconnait dans ces deux premiers couples les quatre
éléments constitutifs de l’univers des philosophes grecs présocratiques
(Thalès, Anaximandre, Héraclite, Parménide, Anaxagore), à savoir l’air, l’eau, la
terre, le feu ; même Platon les adoptera encore.
Osiris et Isis : le couple humain fécond qui va engendrer l’humanité.
Seth et Nephtys : le couple stérile qui introduit le mal dans l’histoire humaine. A
ce propos l’historien fait remarquer « ; ici pas de notion de péché originel ; le
mal est introduit par les hommes et non par les femmes ; pas de pessimisme,
ni de misogynie, typiques des sociétés nomades aryano-semites ».
Osirisle Dieu rédempteur : Seth jaloux parce que stérile tue son frère Osiris (qui
symbolise la végétation à partir de la découverte de l’agriculture au
néolithique). Celui-ci ressuscite pour sauver l’humanité de la faim.
Conception de l’être
Selon la pensée égyptienne, l’être est composé de trois principes (Platon,
Aristote…) auxquels on pourrait en ajouter un quatrième : l’ombre.
1. – Le Zed ou khet qui se décompose après la mort,
2. Le ba, qui est l’âme corporelle (le double du corps, dans
le reste de
l’Afrique Noire)
3. L’ombre de l’être.
4. Le Ka = principe immortel qui rejoint la divinité au ciel après la mort. Ainsi
est fondé sur le plan ontologique l’immortalité de l’Ame.
Enfin l’Ogdoade hermopolitaine est spécifiquement composée de quatre
couples divins représentant les principes opposés de la nature qui seraient à
l’origine des choses :
Kouk et Kouket = les ténèbres primordiales et leur opposée : les ténèbres et la
lumière,
Noun et Nounet = les eaux primordiales et leur opposé : la matière et le néant,
Heh et Hehet = l’infinité spatiale et leur opposée : l’infini et le fini, l’illimité et le
limité,
Amon et Amonet = le caché et le visible, le noumène et le phénomène,
Niaou et Niaouet = le vide et son opposé : le vide et le plein, la matière (plus
tard).
On voit comment on pouvait construire l’univers, à partir de ces notions, qui
seront aussi à la base de la philosophie occidentale et de la pensée dialectique
en particulier. On voit ce que la philosophie grecque a emprunté aux africains ;
La théorie des contraires d’Héraclite, la dialectique d’Aristote…les diverses
cosmogonies des philosophes présocratiques, etc.
Mais pour rester dans notre sujet intéressons – nous maintenant à l’apport
conceptuel africain au domaine religieux.
IV - L’APPORT CONCEPTUEL AFRICAIN AUX RELIGIONS REVELEES
Le Dieu créateur
Cheikh Anta Diop affirme « Ra est bien dans l’histoire de la pensée religieuse le
premier dieu, autogène (qui n’a pas été engendré, qui n’a ni père, ni mère). »[10]
Il fait observer que le concept de Dieu (et non le mot) selon les différentes
cosmo-philosophies est attesté pour la première fois en Afrique environ trois
millénaires avant l’ère chrétienne : Atoum (le créateur) ou Ra (le soleil) à Iounou,
Amon (l’invisible) à Ouaset, Ptah (le forgeron) à Men Néfer, Aton (le lumineux),
Djehouty à Schom. Il prend donc des noms différents selon les localités. En
effet si ce principe est commun (avec quelques variantes) à toutes les
cosmogonies égyptiennes, le rôle de démiurge est généralement dévolu au dieu
tutélaire de chaque grand centre religieux.
L’auteur s’appuie aussi sur Hérodote pour montrer que les Grecs ont emprunté
leurs dieux en Egypte :
« Presque tous les noms des Dieux sont venus d’Egypte en Grèce. Il est très
certain qu’ils nous viennent des barbares (étranger) : je m’en suis convaincu par
mes recherches. Je crois donc que nous les tenons principalement des
[11]
Egyptiens » (Hérodote ; II, 50) .
Le Dieu autogène
Cheikh Anta Diop considère que le caractère autogène du Dieu biblique est un
héritage de la religion ancestrale d’Egypte : « En effet, Ra est bien dans l’histoire
de la pensée religieuse le premier Dieu autogène (qui n’a pas été engendré, qui n’a
[12]
ni père ni mère) » .
Comme à Iounou (Héliopolis) où le Dieu Ra est autogène, les autres grandes
écoles de Men Nefer (Menphis) et de Wouaset (Thèbe) conçoivent aussi un
démiurge autogène (auto-engendré) à l’origine du premier couple divin, lequel
engendra aussi les autres divinités et la création.
Dieu Unique
Le créateur apparaît d’emblée en tant que « Dieu » unique, créateur du ciel, de la
terre et des hommes.
Dans la religion égyptienne, le démiurge Atoum est l'entité créatrice de l'Univers
issue du Noun (l'océan primordial). Il vient à la vie en prenant conscience de
son existence et, par le verbe et la pensée, il crée toutes choses.
Dieu qui crée par le verbe
L’idée dans les religions révélées de « Dieu qui crée par le verbe » est un
héritage de la cosmo-philosophie égyptienne selon Cheikh Anta Diop. Elle est la
réplique de l’expression « Ra qui crée par la parole » :
« RA est le premier Dieu, le premier Demiurge de l’histoire qui ait créé par le verbe.
Tous les autres Dieux de l’histoire sont venus après lui et il existe un rapport
historique démontrable entre la parole de Ra, le Ka, ou la raison universelle
présente partout dans l’univers, et en chaque chose – et le logos de la philosophie
[13]
grecque ou le verbe des religions révélées. »
Le couple primordial
« Le couple primordial Adam et Eve » que Cheikh Anta Diop repère dans la Bible
n’est pour lui qu’une réplique tardive du couple Osiris et Isis de la religion
égyptienne : « Osiris et Isis, le couple humain fécond qui va engendrer l’humanité
(Adam, Eve) »[14].
L’introduction du mal dans l’histoire humaine par un couple humain
Dans l’analyse comparative faite par Cheikh Anta Diop, il ressort que
l’introduction du mal dans l’humanité par le couple Adam et Eve selon la Bible
est la réplique exacte du mal qu’introduisirent Seth et Nephtys dans les textes
anciens africains : « Seth et Nephtys : le couple stérile qui introduira le mal dans
l’histoire humaine »[15].
Le Dieu rédempteur
Cheikh Anta Diop montre que, dans la religion chrétienne, l’idée du Christ, fils de
Dieu, qui meurt et ressuscite pour sauver l’humanité et monte au ciel pour
s’assoir à la droite de son père est une réplique tardive de celle de la religion de
l’Egypte antique où Osiris, fils de Ra, tué pas son frère Seth, ressuscite pour
sauver l’humanité et monte au ciel :
« D’autre part, Seth jaloux parce que stérile tue son frère Osiris (qui symbolise la
végétation, à partir de la découverte de l’agriculture au néolithique). Celui-ci
ressuscite pour sauver l’humanité de la faim. Osiris est le Dieu Rédempteur… En
tout cas Osiris est bien le Dieu qui, trois mille avant le Christ, meurt et ressuscite
pour sauver les hommes. Il est le Dieu rédempteur de l’humanité ; il montera au
ciel à la droite de son père, le grand Dieu Ra. Il est le fils de Dieu ».
Le Christ
La connaissance de la langue pharaonique par Cheikh Anta Diop lui permet
d’affirmer que le mot Christ, lui-même, est d’origine égyptienne :
« Le terme Christ ne serait pas une racine indo-européenne. Il viendrait de
l’expression égyptienne pharaonique «Kher Sesheta » ; «Celui qui veille sur les
mystères », et qui était appliqué aux divinités Osiris, Anubis, etc. Il a été appliqué à
Jésus au 4ème siècle après contamination religieuse »[16].
Pour Cheikh Anta Diop, la figure du Christ est incontestablement un héritage de
l’Egypte ancienne : « Les religions monothéistes actuelles dérivent de la religion
égyptienne en particulier la figure du Christ qui est identifiable point par point à
[17]
celle d’Osiris » .
Hilaire Essoh Ngome dans son livre Parenté ethnoculturelle de l’Egypte
ancienne et du monde bantu[18] édité en 2014 attire notre attention
sur le mot « KHRST » qu’il relève dans le chapitre 162, intitulé
« formule pour faire naitre une flamme sous la tête du bienheureux,
du « livre des morts des anciens égyptiens »[19] de Barguet.
Cette formule montre comment un défunt devient un « KHRST » à
travers un rituel funéraire savamment bien orchestré.
Cette découverte a fait dire à Hilaire Essoh Ngome « que la religion
traditionnelle africaine, qu’elle soit de l’Egypte Ancienne ou de
l’Afrique Noire actuelle, est une sorte de « Khristianisme »
traditionnel »[20]
On peut souligner que pour devenir KHRST il faut absolument subir
un rituel précis.
Voici donc ce passage :
« Paroles à dire : salut à toi maître de puissance…tu es le dieu
puissant qui vient à celui qui l’invoque, qui sauve le malheureux du
besoin. Ainsi vient à ma voix ! je suis la vache -ihet ; ton nom est dans
ma bouche et je vais le dire…
Pa-en-HQ-HGH est ton nom ;
IRI -IQRS INQ – RBT est ton nom ;
Queue de lion-bélier est ton nom ;
KhRST est ton nom. »[21]
Boire le sang et manger la chair du christ
«Dans Le livre des morts, il est dit 1500 ans avant Jésus-Christ : «Ceci
est la propre chair d’Osiris ».
Dionysos, réplique d’Osiris en Méditerranée septentrionale, dira 500 ans
avant Jésus-Christ :
« Bois, ceci est mon sang… Mange, ceci est ma chair Et l’on voit
comment la dégradation de pareilles croyances peut conduire à la
notion de sorcier mangeur d’homme en Afrique noire » .
La trinité
La méthode comparative permet à Cheikh Anta Diop d’établir que le concept de
trinité dans la religion chrétienne est un emprunt à la religion antique
égyptienne :
« La cosmogonie égyptienne dit également : « Je suis un, je deviens trois » ; cette
notion de trinité remplit toute la pensée religieuse égyptienne et se retrouve dans
les multiples triades divines tels que Osiris-Isis-Horus ou ra le matin, à midi, le
[22]
soir. »
L’Immaculée conception
Cheikh Anta Diop nous apprend aussi que le concept de l’immaculée
conception n’est pas une invention de la Bible, il est attesté dans la religion
égyptienne des siècles avant la naissance de la religion chrétienne : « La
génisse (symbole d’Hathor) reçoit sur elle un rayon descendu du ciel et de ce fait
« enfante » le Dieu Apis : il s’agit sans conteste possible d’une préfiguration de
[23]
l’immaculée conception de la sainte vierge » .
Le principe de l’immortalité de l’être et l’âme
L’une des contributions exclusives et majeures du nègre à l’histoire des idées
pour Cheikh Anta Diop est le concept de l’immortalité de l’âme, comme on le lit
dans ces deux citations :
«Le Ka = principe immortel qui rejoint la divinité au ciel après la mort. Ainsi est
fondée sur le plan ontologique l’identité de l’être ontologique, l’immortalité de
l’être (3000 ans avant la naissance des religions révélées). Chaque homme
possède une parcelle de la divinité qui remplit le cosmos et le rend intelligible à
l’esprit. C’est peut-être à ce titre que la cosmogonie égyptienne fait dire à Dieu
[24]
« qu’il a fait l’homme à son image» .
« La parcelle de Ka individuel rejoint le ka universel – l’intellect ou l’âme du monde
– et ne se perd jamais dans le grand tout ; ainsi la philosophie égyptienne a
inventé l’immortalité de l’âme dès l’ancien empire, 2600 ans avant Jésus-Christ et
même plus tôt, comme en font foi les textes des pyramides, plus de 1000 ans
[25]
avant la première religion révélée » .
Le paradis, l’enfer et le tribunal des morts dans l’au-delà
Cheikh Anta Diop a bien vu aussi que les concepts de tribunal des morts, de
paradis et d’enfer dans les religions juive, chrétienne et islamique trouvent leur
origine dans la religion d’Osiris :
« La religion d’Osiris est la première en date dans l’histoire de l’humanité, à
inventer les notions de paradis et d’enfer. Deux mille ans avant Moïse, et 3000 ans
avant le Christ, Osiris, la personnification du bien, présidait déjà le tribunal des
morts dans l’au-delà, coiffé du Atew ou Arel…On pense que le champ d’Aarou, le
paradis égyptien, a servi de modèle pour les Champs Elysées d’Homère,
contemporain de Piankhi ou de Shabaka, et qui aurait visité l’Egypte, d’après la
tradition grecque même »[26].
Dans Civilisation ou barbarie, Cheikh Anta Diop faisait observer les similitudes
entre la tradition islamique et celle de la vallée du Nil qui l’avait précédée de
plusieurs millénaires. Il écrit à ce sujet :
« L’enfer de la religion égyptienne représenté dans le tombeau de Séthi Ier, père de
Ramsès II (XIXe dynastie, 1300 av. J.-C.). Un serpent monstrueux forme avec ses
boucles un pont hideux suspendu dans le vide, au-dessus de l’enfer, dont les
geôliers attisent les flammes. Le mort, à droite, face à la gueule du serpent, n’est
soutenu que par ses actions antérieures sur terre pour traverser ce pont et gagner
le paradis. Si le bien l’emporte, il est sauvé. Dans le cas contraire, il est précipité
dans les flammes de l’enfer qui le dévorent. C’est bien le siratal moustakhima de
l’islam, 1700 ans avant la naissance du prophète Mahomet, et l’on saisit le lien
historique indéniable qui existe entre la religion ancestrale égyptienne et les
religions révélées. On aurait pu reproduire aussi le tribunal d’Osiris (Aras de
l’islam), le jour du Jugement dernier »[27].
Au total, la cosmo-théologie ancienne de l’Afrique jettent une lumière
inattendue sur les emprunts inavoués des religions révélées. Elle souligne la
parenté historique des trois religions révélées avec la pensée religieuse
égyptienne.
Aussi ces doctrines seront indispensables aux africains s’ils veulent
reconstruire leur religion ancestrale.
V – LA PORTEE DE LA THESE DE L’ORIGINE COSMO-THEOLOGIQUE
AFRICAINE DES RELIGIONS REVELEES.
L’enjeu de la thèse de l’origine philosophique des religions révélées est rien
moins que la promesse de la renaissance religieuse africaine. Aussi quatre
problématiques peuvent – être formulées :
- La réécriture de l’histoire philosophique et religieuse et la fin de la falsification.
- L’antiquité nubio-egyptienne comme concept scientifique opératoire pour la
rénovation de la pensée et de la religion à partir d’un terrain historique.
- L’impact de la théorie de l’origine africaine des religions dites révélées sur la
conscience des africains.
- L’afrocentricité : une théorie sociale pour la renaissance culturelle et religieuse
du peuple kamit.
- La réappropriation des textes sacrés et en particulier le « Raou nou peret em
herou » comme cadre de références des traditions actuelles.
51 – La réécriture de l’histoire philosophique et religieuse et la fin de la
falscification.
En posant la théorie de l’origine philosophique africaine des religions révélées
l’auteur établit d’emblée l’antériorité historique des idées religieuses négroafricaines dans l’histoire. Il prend ainsi le contre – pied du discours pseudoscientifique et de la propagande religieuse en usage au moins depuis
l’invention de l’Egyptologie au XIXème ème siècle. Cette théorie est une
contribution majeure à la fin définitive de la falsification de l’histoire de la
philosophie et en particulier à celles des idées religieuses des peuples
africains.
Il s’agit d’une rupture épistémologique considérable dans la mesure où l’auteur,
en rompant avec les idées reçues et les postulats pseudo-scientifiques, en
recourant à une méthodologie rigoureuse notamment la prise en compte des
sources écrites des anciens égyptiens eux – mêmes, aboutit à des résultats
nouveaux qui marquent en réalité - et cela n’est jamais assez souligné – la
naissance de l’histoire moderne de la religion.
Si dans le cadre de cet exposé, je me suis limité principalement aux sources
cosmo-théologiques philosophiques des religions révélées, le lecteur aura
cependant compris que la théorie de l’origine africaine émise par Cheickh Anta
Diop couvre en réalité tout le champ de la philosophie. En effet l’auteur montre
dans « civilisation ou barbarie » comment la philosophie grecque a aussi
massivement puisé dans les textes sacrés de l’Egypte ancienne.
Son travail comme il le commente lui-même permet de « retrouver les chemins
sinueux qu’ont suivis les doctrines philosophiques antiques à partir de l’Egypte.
Elles jettent une lumière inattendue sur les emprunts inavoués des Grecs à la
pensée égyptienne… »[28].
52 – Le recours à l’antiquité nubio-égyptienne : un concept opératoire et fécond
pour la rénovation de la pensée religieuse africaine à partir d’un terrain
historique.
Dès lors, par l’établissement de la thèse de l’origine philosophique africaine des
religion révélées, nous voyons clairement à la suite du professeur lui – même
que le recours à ce corpus de textes antiques est une exigence scientifique
pour l’étude des doctrines cosmogoniques actuelles de l’Afrique noire et in fine
est nécessaire pour « l’archéologie de la pensée africaine » et « ne serait-ce que
pour cela, leur étude sera toujours indispensable au penseur africain, s’il veut
bâtir une tradition intellectuelle à partir du terrain historique »[29]
En rompant avec la falsification historique, l’auteur offre désormais au
chercheur une masse importante de documents écrits datant d’au moins 5000
ans et d’une profondeur historique de 3000 ans pour la connaissance de « la
religion ancestrale ».
Les perspectives ouvertes par le savant sont insoupçonnées et illimitées pour
la spiritualité contemporaine africaine.
Aussi le retour à l’Egypte ancienne préconisé par l’auteur dès ses premières
publications pour bâtir un corps de connaissances solides ne se limite pas
seulement aux domaines des sciences et des arts mais il s’étend aussi à la
religion et cela est très peu mis en évidence dans les travaux consacrés à la
pensée du professeur.
En 1954, dans Nations nègres et culture, le jeune savant africain d’alors fait-il
cette révélation fracassante que le dieu égyptien Amon est le Dieu de toute
l’Afrique noire, y compris l’Egypte ancienne[30] :
Avant Cheikh Anta Diop, Maurice Delafosse avait déjà remarqué en 1901 que,
comme chez les anciens Egyptiens, l’attribut du Dieu Amon chez les Baoulé
était le bélier.[31] :
Cheikh Anta Diop établit ainsi fermement donc l’unité historico-géographique
de la religion africaine de l’antiquité nubio-egyptienne à l’époque moderne :
« Les cosmogonies nègres, africaines et égyptiennes, sont si proches les unes
des autres qu’elles se complètent fréquemment. Il est frappant que pour
comprendre certaines conceptions égyptiennes, il soit nécessaire de se référer au
monde noir »[32].
Il fixe ainsi chez les africains les bases de la conscience d’un destin partagé
nécessaire à la création de l’unité politique.
53 – L’impact de la théorie de l’origine africaine des religions dites révélées sur
la conscience des africains convertis.
Pour Cheikh Anta Diop, la connaissance du passé et de tout le passé y compris
le passé religieux permet de rétablir la continuité historique. Or c’est cette
continuité qui appelle la conscience historique ; étape nécessaire à la reprise de
l’initiative historique.
Il est indéniable que Cheikh Anta Diop invite tous les africains à prendre
conscience que la religion africaine est la religion nationale et que par
conséquent elle constitue la base de la civilisation africaine. Elle est, en
dernière instance, le rempart le plus sûr contre toute aliénation culturelle
insidieuse de l’étranger ainsi qu’il l’affirme dans son œuvre. La Maat est son
principe de base. Les africains doivent agir donc à la protéger en la reformant.
La théorie de l’origine africaine des religions dites révélées à des effets
redoutables sur la conscience des africains convertis. En effet comme le
suggère Doué Gnonsea[33], il y a un effet inattendu de l’introduction du facteur
temps dans l’histoire religieuse africaine qui met face-à-face l’histoire et le
présent des pensées religieuses étrangères et africaines.
En effet, les adeptes africains des religions étrangères découvrent avec stupeur
que celles-ci ont une dette incommensurable envers la religion de leurs
ancêtres dans la mesure où « la religion d’Amon » est la source philosophique
du christianisme et de l’islam.
Ils prennent alors conscience que l’Egypte, décrite si négativement dans la
littérature sacrée de ces religions étrangères (Thora, Bible et Coran) est le pays
de ses ancêtres. Le roi africain (pharaon) y est présenté comme l’incarnation
du mal. La descendance de Cham, père biblique des Noirs, est frappée par la
malédiction. Cette malédiction de Cham a servi de prétexte pour les juifs,
l’Eglise et les musulmans pour engager la guerre religieuse contre les noirs. Ce
phénomène est connu par les historiens occidentaux sous les euphémismes de
« Traite négrière et esclavage » et « colonisation ». Ainsi, écrit Doué Gnonsea :
« Donc, pour l’Africain pratiquant ces cultes non africains, se pose
inévitablement le problème de l’adéquation entre son engagement religieux et
sa conscience historique telle qu’elle est reconstruite par les travaux de Cheikh
Anta Diop et de Théophile Obinga »[34].
54- L’afrocentricité ; la naissance d’une théorie sociale africaine pour la
renaissance culturelle.
Il convient cependant de souligner que l’appel du savant africain à la
renaissance religieuse a été entendu et compris par quelques rares
intellectuels panafricains ; notamment ceux dit de « l’école de l’afrocentricité ».
Ceux – ci vont approfondir, systématiser sa pensée et ouvrir une nouvelle
perspective en encourageant ouvertement le retour impératif des Africains
conscients à leur religion ancestrale.
En effet sur la base notamment des travaux de Cheikh Anta Diop, le philosophe
Molefi Kete Asante assoit vers 1980 la théorie de l’afrocentricité qui vise en
définitive à remettre au centre de la pensée et de l’action de l’Africain les
expériences historique, scientifique, philosophique et religieuse et autres de ses
ancêtres.
Ayant fait le même constat que Cheick Anta Diop au sujet de l’effet aliénant de
l’islamisation et de l’évangélisation sur les Africains, Molefi Kete Asante insiste
plus que Diop sur l’incompatibilité entre la personnalité africaine et
l’appartenance aux religions dites révélées :
« L'effet le plus mutilant de l'islam, aussi bien que du christianisme pour nous, est
l'adoption de coutumes et comportements non africains, dont certains sont en
contradiction directe avec nos valeurs traditionnelles »[35].
Ama Mazama dans son ouvrage « Religion et renaissance africaine » paru en
2010[36], va donner un contenu précis, une organisation et une feuille de route
à la renaissance religieuse africaine en y proposant notamment que les
fondements de la religion rénovée africaine reposent sur la cosmogonie –
théologie de l’antiquité kamit.
Aussi Ama Mazama, peut affirmer quelques années plus-tard et avec un peu de
recul :
« …Il me plait de dire aujourd’hui qu’en fait la quête afrocentrique est en
dernière instance une quête spirituelle. En effet en exigeant de nous le retour à
notre matrice culturelle, l’Afrocentricité nous mène directement à nos ancêtres
car ces derniers sont bien en dernière instance, le pillier central de cette
matrice… »[37].
CONCLUSION,
Il y a comme un voile de pudeur jeté sur la question religieuse dans l’œuvre du
savant africain Cheikh Anta Diop, comme si on redoutait les conséquences de
ses idées pour l’ordre dominant actuel.
Aussi si Cheikh Anta Diop a bien réussi à faire de l’Egypte nègre un fait de
conscience historique, il reste cependant que sa thèse relative à l’origine
africaine des religions dites révélées est souvent passée sous silence retardant
ainsi la reconnexion des millions d’Africains avec leurs ancêtres.
Cet exposé sur la théorie de l’origine philosophique africaine des religions
révélées permet de mettre en lumière une idée fondamentale de Cheikh Anta
Diop à savoir que l’Afrique est le berceau des idées religieuses.
Aussi cette théorie établit que tous les premiers concepts religieux, qu’on
retrouve plus tard dans les textes sacrés ultérieurs (la Thora, la Bible et le
Coran) : monothéisme, sauveur, paradis, enfer, jugement dernier, fils de Dieu,
immaculée conception… se trouvent tous déjà consignés dans la première
écriture sacrée de l’humanité, les Mdw Ntr (Paroles de Dieu)[38].
Les enjeux de cette théorie sont donc considérables pour la société africaine.
Au niveau scientifique elle contribue à la réécriture de l’histoire des relations
interreligieuses dans le monde. Aussi elle fait du recours à l’antiquité
égyptienne un concept opératoire pour les études africaines et nécessaire à la
reconstruction de la pensée et de la religion africaine. Sur le terrain religieux
elle interpelle les africains convertis et les met face à leur responsabilité. Enfin
la théorie de l’afrocentricité élaborée par Keté Asanté à la suite des travaux de
Cheikh Anta Diop et développée par Ama Mazama apporte un dynamisme
nouveau à la renaissance religieuse africaine déjà engagée par Cheikh Anta
Diop.
BIBLIOGRAPHIE
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YOSSI TRAORE Adama, Cheikh Anta Diop, l’historien de la religion d’Amon,
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[1] Yossi Traoré Adama, Cheikh Anta Diop, l’historien de la religion d’Amon, Afrocentricity International,
Inc. Philadelphia, 2017. (A paraitre bientôt).
[2] M. Bilolo, Les cosmo-théologies philosophiques de l’Egypte antiques, vol 1, Menaibuc, Paris, 2003,
page 5 et 6.
[3] Diop, Cheikh M’Backé, L’homme et l’œuvre, Présence Africaine, 2003. Citation : « …les systèmes
philosophiques de l’Egypte ancienne recèlent trois composantes ; matérialiste, idéaliste ou spiritualiste
et religieuse ; celles -ci sont à la source des écoles philosophiques qui se sont développées
ultérieurement en Grèce en particulier avec Démocrite, Epicure, Pythagore, Platon, que les systèmes
philosophiques de l’Egypte ancienne sont également à la source des religions révélées (Judaïsme,
christianisme, Islam). « CAD l’homme et l’œuvre ».
[4] Ramsès L. Boa Thiemele, Recherches philosophiques, tome 1, Quelle philosophie pour l’Afrique,
EDUCI, Abidjan, 2005.
[5] T. Obinga, Cheikh Anta Diop, Volney et les Spinx, Khepera/Présence Africaine, Paris, 1996.
[6] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981.
[7] Il s’agit du célèbre livre sacré africain maladroitement appelé par les égyptologues occidentaux
[7]
« livre des morts ». Le titre authentique est : « Raou Nou Peret em Herou » . C’est-à-dire littéralement
en français « formules pour la sortie dans la lumière du jour » ou en abrégé «Peret em hérou » traduit
par la « sortie dans la lumière du jour ».
[8] Il s’agit d’un extrait du « raou nou peret em heru » cité dans « prolégomènes à l’étude de la religion
égyptienne » de E. Amélineau.
[9] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981. Page 388.
[10] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981, page 391.
[11]Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Présence africaine, Paris, 1954, 1979, page 400
[12]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence Africaine, Paris, 1981, page 391
[13] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981, page 390.
[14]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981, page 390
[15]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 391
[16]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, présence africaine, Paris, 1981, page 391
[17] Cheikh Anta Diop, L’antiquité africaine par l’image, les Nouvelles Editions Africaines, Dakar, Abidjan,
1976, pages 7 et 8.
[18] Hilaire Essoh Ngome, Parenté ethnoculturelle de l’Egypte ancienne et du monde bantu, Editions
Menaibuc, Paris , 2014, Pages 381 et 382.
[19] Paul Barguet, Le livre des morts des anciens égyptiens, Les éditions du Cerf Paris, 1967.
[20] Hilaire Essoh Ngome, Parenté ethnoculturelle de l’Egypte ancienne et du monde bantu, Editions
Menaibuc, Paris , 2014, Page 382.
[21] Paul Barguet, Le livre des morts des anciens égyptiens, Les éditions du Cerf Paris, 1967. Pages 228
et 229.
[22]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 391
[23]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 391
[24]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 392
[25]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 416
[26]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 416
[27]Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 417.
[28] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 405.
[29] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, page 405.
[30] « Or, Champollion-Figeac, lors de son passage en Nubie en 1833, nous instruit de l’androgénie divine
d’Amon, Dieu Suprême du Soudan Méroétique et de l’Egypte… Amon est également le Dieu de toute
l’Afrique noire. Soit dit en passant qu’au Soudan Méroétique, en Afrique noire et en Egypte, Amon est lié à
l’idée d’humidité, à l’idée d’eau. Son attribut dans tous ces pays est le bélier… C’est ainsi que dans le livre
au titre significatif, Dieu d’eau de Marcel Griaule qui traite, entre autres, du dieu dogon Amma, ce dernier
apparait sous la forme d’un Dieu Bélier avec une calebasse entre les cornes (disque d’Amon) ».
[31]M. DELAFOSSE, Sur les traces probables de la civilisation égyptienne et d’hommes de race blanche à
la Côte d’Ivoire, Paris Masson et Cie, Editeurs, 1901. Disponible à la Bibliothèque de Kemetmaat.
26. C. A. DIOP, Nations nègres et culture, Présence Africaine, Paris, 1954, 1979, p. 211.
29.DOUÉ Gnonsea, Cheikh Anta Diop, Théophile Obinga : Combat pour la renaissance africaine,
L’Harmattan, Paris, 2003 (réimpression 2015), page 259.
30. DOUÉ Gnonsea, Cheikh Anta Diop, Théophile Obinga : Combat pour la renaissance africaine,
L’Harmattan, Paris, 2003 (réimpression 2015), page 259.
[35] Molefi Kete Asante, Afrocentricité, traduit de l’anglais par Ama Mazama, Afrocentricity
International, Inc. Philadelphia, 2014.
[36] Ama Mazama, Religion et Renaissance Africaine, Mambo Presse, 2010.
[37] Ama Mazama, Moi, Manbo, Pera aat Universelle, ma vie. Mon engagement, Afrocentricity
International, Inc. Philadelphia, 2015. Pages 100 et 101.
[38] Traduite par « hiéroglyphes » par les Grecs.
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