Typologie des stations au niveau des taillis d`arganier du plateau

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Typologie des stations au niveau
des taillis d’arganier du plateau des Haha
Tarik Belghazi
, Mustapha Ezzahiri
(1)
(2)
et Quentin Ponette
(3)
1 - Chercheur au Centre Régional de Recherche Forestière, BP 12360, Ain Itti, Marrakech,
Maroc. Email : [email protected] 2 - Enseignant chercheur à l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs, BP 511, Salé,
Maroc. Email : [email protected] 3 - Professeur à l’Université Catholique de Louvain, Croix du sud, 2 bte 9, B 1348,
Louvain-la-Neuve, Belgique. Email : [email protected]
Résumé
L’étude des jeunes recépages d’arganier dans le plateau des Haha, abordée dans le cadre de ce
travail a pour but d’identifier les différents milieux rencontrés en tenant compte des descripteurs
écologiques et des groupes floristiques correspondants. Ainsi 129 placettes circulaires de 314 m²
ont été inventoriées sur une superficie de 2913 hectares selon un échantillonnage stratifié aléatoire.
Une analyse de la végétation a été abordée par une ordination et une classification des relevés. Les
données numériques ont été traitées par l’analyse factorielle des correspondances. Une classification
hiérarchique permet de regrouper les espèces et les relevés les plus semblables dans les ordinations
obtenues par l’AFC. Ainsi, trois groupements floristiquement différents sont différenciés selon
l’influence océanique, l’altitude et la pente du terrain.
Mots clés : Essaouira, arganier, Haha, rejets, phytoécologie.
Typology of stations in the young coppices
of argan tree in the plateau of Haha
Abstract
The study of the young coppice of argan tree in the plateau of Haha, approached in this work
aims to identify the different areas by taking into account ecological descriptors and corresponding
floral groups. So 129 circular plots of 314 m² were inventoried on a 2913 hectare surface according
to a stratified random sampling. Vegetation analysis was approached by an ordination and a
classification of the floristic statements. The numeric data were treated by the factorial analysis of
the correspondences and a hierarchical classification was used to group species and the most similar
floristic statements in ordinations. So, three different floristic groups are differentiated according to
the oceanic influence, the height and the slope of the area.
Key words : Essaouira, argan, Haha, sprout, phytoecology.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Introduction
L’arganier (Argania spinosa L.) est une sapotacée endémique du Maroc, localisée dans le sudouest du Royaume. Elle couvre une superficie de 871 210 ha (IFN, 1999) occupant ainsi le deuxième
rang des essences forestières marocaines. C’est une espèce très rustique et très robuste, qui peut se
développer dans des conditions écologiques variées et difficiles (milieux secs, sols superficiels …).
Les arganeraies se présentent sous forme de futaies, ou de taillis provenant de recépage. On
distingue actuellement deux grands types d’arganeraie : l’arganeraie-verger et l’arganeraie-forêt.
L’arganeraie-verger se rencontre généralement dans les zones peu accidentées, sa densité moyenne
est de 100 souches/ha ; ce type de forêts est soumis à une utilisation agricole très poussée et à
un pâturage très intense par le cheptel local. L’arganeraie-forêt se cantonne dans les parties non
cultivables du littoral atlantique (Essaouira-Agadir) et dans les parties accidentées (montagne), la
densité peut atteindre 500 souches/ha.
La régénération de l’arganier en forêt naturelle est actuellement très faible voire absente car
toutes les noix sont précieusement ramassées pour l’extraction de l’huile (principale source de revenus
pour les populations locales). Les jeunes plantules issues de graines qui échappent à la récolte sont
systématiquement broutées par les animaux (M’hirit et al, 1998).
La régénération artificielle, quant à elle, ne semble pas avoir été pratiquée dans les temps
anciens, malgré l’intérêt accordé par les populations à cet arbre. Elle a pourtant démontré son intérêt
à l’occasion de reboisements sur certains sites dans le Souss (forêt d’Admine, forêt de la région
de Tiznit) ou dans des emplacements de charbonnière, même si des échecs ont été observés dans
l’arganeraie d’Essaouira et de Tamanar. Cependant, cette opération se heurte à diverses difficultés
techniques. Jusqu’à présent, les taux de réussite de ce mode de régénération sont très faibles (moins
de 20%). Les techniques d’élevage des plants et la transplantation sont mises en cause.
Les difficultés rencontrées au niveau de la régénération naturelle par semis et artificielle
par plantation font du rejet de souche, à l’état actuel, le mode de régénération le plus usité pour
l’arganier.
L’arganier présente une longévité de 300 à 350 ans (Alifriqui, 2004), comme l’attestent des
spécimens conservés dans divers cimetières dans l’aire de l’arganier. Le sujet le plus âgé se trouverait
dans un cimetière de la région de Talmest dans la province d’Essaouira. Ceci dit l’arganier se multiplie
principalement par rejets de souches jusqu’à un âge avancé (150 à 200 ans) (Nouaim et al, 1991). Au
bout d’une dizaine d’années, on peut obtenir facilement une forêt jeune et bien reconstituée (Rieuf,
1962). Les rejets sont vigoureux et abondants, leur croissance est rapide et ils évoluent vers de beaux
peuplements si la mise en défens et la conduite sylvicole étaient bien respectées (Soulères et al.,
1998).
C’est dans ce sens que la présente étude s’intéresse aux jeunes rejets de souche d’arganier dans
le plateau des Haha. Elle vise une caractérisation et une typologie des différents milieux rencontrés
en tenant compte des descripteurs écologiques et des groupes floristiques correspondants.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Matériels et méthodes
Les peuplements d’arganier qui ont fait l’objet de cette étude, sont répartis sur l’ensemble du
plateau des Haha et sont gérés par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts d’Essaouira par le
biais de trois Centres de Conservation et de Développement des Ressources Forestières : CCDRF
d’Essaouira, de Smimou et de Tamanar.
La région des Haha est une région typiquement méditerranéenne qui subit en été, saison chaude et
sèche, l’influence tropicale venant du sud et du sud-est (chergui), en hiver, saison froide et pluvieuse,
les vents du nord ou du nord-ouest. Ceci a un effet direct sur la répartition des climats et par
conséquent, sur la végétation autochtone.
Le climat de la région est particulier par sa proximité de l’Océan Atlantique d’un coté et des
montagnes de l’autre coté. Le volume des précipitations moyennes annuelles varie de 269 mm/an
à Essaouira à 457 mm/an à Aïn Asmama. Le bioclimat de la région est du type semi-aride chaud à
tempéré alors que le régime saisonnier est du type HAPE.
Du point de vue géologique, le substratum géologique qui domine le pays des Haha est carbonaté.
Il s’agit soit des calcaires marneux ou argileux tendre, soit des calcaires gréseux durs.
Pour ce qui est des sols de la région, ils sont selon la nature de la roche mère, et la topographie, peu
évolués et peu profonds à assez profonds. Les principaux types de sols rencontrés sont (Aboulkassim,
1995) :
* des sols bruns fertialitiques caractérisés par leur profondeur et leur richesse en matière
organique qui leur confère une couleur brune bien marquée ;
* des sols rouges fertialitiques qui occupent les niveaux alticoles et les moyennes altitudes
des plateaux. Développés sur des calcaires durs et compacts, leur texture est de nature
argileuse (argile rouge) ;
* des sols bruns calcaires : ils occupent les zones de basse et moyenne altitude des plateaux
calcaires et calcairo-marneux. Ces sols localisés sur les plateaux et les diverses expositions
sont caillouteux et peu profonds ;
* des sols colluviaux calcaires peu évolués, assez profonds, se placent sur les versants en bas
de pentes ;
* des lithosols ou sols squelettiques, souvent réduits à la roche mère géologique. Ils occupent
les versants de haute altitude. La végétation y est dégradée.
Les jeunes recépages d’arganier étudiés dans le cadre de ce travail sont répartis sur tout le
plateau des Haha et couvrent une superficie totale de 2913 hectares.
Le dépouillement des documents disponibles sur la zone et les visites du terrain nous ont permis
de constater une certaine hétérogénéité au niveau de la régénération de l’arganier et des milieux. C’est
dans ce sens qu’un échantillonnage stratifié aléatoire a été réalisé moyennant des placettes circulaires
de 314 m² réparties entre les différentes strates selon une allocation proportionnelle. Le critère de
stratification retenu est l’âge des rejets, variable disponible dans les registres d’exploitation.
Un total de 129 placettes a été inventorié et réparti sur toute la zone de manière à couvrir toutes
les gammes d’âge existantes. Au niveau de chaque placette, trois types de relevés ont été effectués :
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- Relevé écologique : Il s’agit des descripteurs topo-climatiques et édaphiques notés à l’échelle
de la placette tels que : l’altitude, l’exposition, la pente, la situation topographique, la nature
du substrat, la profondeur du sol et l’éloignement par rapport à l’océan.
- Relevé de la végétation : Au niveau de chaque placette, un inventaire qualitatif (liste floristique
de toutes les espèces présentes) et quantitatif (abondance-dominance) de la végétation a été
fait.
Des coefficients d’abondance-dominance et de sociabilité ont été attribués à chaque espèce
selon les échelles proposées par Braun-Blanquet (1932, 1952).
- Inventaire dendrométrique : Les informations prélevées dans chaque placette sont :
- le nombre de cépées,
- le nombre de brins par cépée,
- la hauteur totale et la circonférence à 1,30 m de 3 brins dominants, moyens et dominés par
cépée.
L’application de l’analyse factorielle des correspondances à l’étude des groupements végétaux
passe par la récolte des données floristiques. Celles-ci ont été réalisées au niveau de placettes
circulaires de 314 m² de superficie. Cette superficie est suffisante pour représenter l’aire minimale du
groupement végétal. Cette aire minimale varie d’une formation végétale à une autre, d’après Ozenda
(1982) elle peut être de :
- 20 à 50 m² pour les groupements de prairies et de pelouses ;
- 100 à 400 m² pour les forêts ;
- 1 hectare et plus dans certaines forêts tropicales à flore très riche.
Pour analyser la végétation, nous avons utilisé deux techniques complémentaires : l’ordination
et la classification des relevés. Selon Goodall (1973) et Bouxin (2008), il est préférable que la
classification des relevés d’un tableau de végétation soit précédée d’une ordination. Les données ont
été codées et traitées sur des bases numériques par l’analyse factorielle des correspondances (AFC).
Une classification hiérarchique ascendante (CHA) du moment de l’ordre 2, basée sur les coordonnées
factorielles de l’AFC et considérée la plus adaptée à cette analyse (Roux, 1985), permet de regrouper
les espèces et les relevés les plus semblables dans les ordinations obtenues par l’AFC. Pour Romane
(1987), ces méthodes de classification, si elles ont parfois l’inconvénient de créer des classes même là
où la structuration est quasiment inexistante, ont quand même l’avantage de le faire d’une manière
objective.
Dans le cadre de ce travail, un premier traitement a concerné 129 relevés et 57 espèces. Une analyse
du tableau des contributions absolues des relevés et des espèces montre que leurs contributions sont
faibles. Ceci est dû à une redondance des relevés. Par la suite, nous avons sélectionné uniquement
les relevés et les espèces ayant de fortes contributions. Ainsi, une seconde analyse n’a concerné que
69 relevés et 48 espèces.
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Résultats et discussions
a. Tableau des valeurs propres
L’analyse factorielle des correspondances appliquée sur cette matrice de données montre des
valeurs propres relativement faibles des premiers axes factoriels (Tableau 1). La plus grande valeur
propre enregistrée est de 0,34. Cette situation traduit le fait que le nuage de point ou la répartition
spatiale des formations auxquelles l’arganier participe ne présente pas une grande dissymétrie dans
sa structure. En outre, les valeurs propres relatives aux différents axes ne sont pas très différentes,
ce qui indique que l’information qu’ils expriment est sensiblement la même.
Tableau 1. Valeurs propres
Axes
1
2
3
Valeurs propres
0,34
0,29
0,26
Taux d’inertie (%)
4,6
3,5
1,9
Cumul (%)
4,6
8,1
9,9
Si une valeur propre dépasse 0,6, il est facile de trouver des groupements qui s’individualisent et
l’interprétation devient alors aisée (Ezzahiri, 1989), ce qui n’est pas le cas dans cette étude. On peut
à priori retenir l’idée que les structures floristiques organisées à grande échelle par l’arganier dans le
plateau des Haha ne présentent pas une très forte hétérogénéité.
L’interprétation des axes se fait par le biais des contributions absolues qui indiquent quels
relevés et quelles espèces participent de manière significative à la construction et à l’explication des
axes factoriels. Pour cela, ne sont retenues que les relevés et les espèces qui ont une contribution
relativement importante (supérieure à la moyenne des contributions).
b. Interprétation des axes factoriels
Pour interpréter les axes factoriels, les fortes contributions relatives des espèces ont été prises
en compte. Etant donné que l’ensemble des relevés et celui des espèces sont en correspondance,
l’interprétation des axes est basée sur la signification écologique des espèces.
* Premier axe : sur le pôle négatif, les espèces suivantes sont rencontrées : Ajuga iva, Ceratonia
siliqua, Chamaerops humilis, Genista tricuspidata, Hyparrhenia hirta, Olea europea, Pistacia atlantica,
Rhus pentaphylla, Tetraclinis articulata, Ziziphus lotus.
Sur le pôle positif, on retrouve les espèces suivantes : Echium plantagineum, Eryngium
tricuspidatum, Helianthemum ledifolium, Lupinus hersuta, Plantago psyllium, Stipa ritorta Teucrium
polium, Tolpis barbata.
En se basant sur les valeurs écologiques de ces espèces, les conclusions suivantes sont
avancées:
- contrairement au coté positif qui regroupe des espèces steppiques (Stipa ritorta), le coté négatif
de l’axe 1 regroupe des espèces méditerranéennes de hautes et de moyennes altitudes notamment :
Tetraclinis articulata, Pistacia atlantica et Olea europea. La présence de Genista tricuspidata indique
un milieu difficile pour le développement de l’arganier.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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- l’axe 1 représenterait donc la continentalité (éloignement par rapport à l’océan).
* Deuxième axe : sur le pôle positif, les espèces suivantes sont rencontrées : Asphodelus
microcarpus, Genista tricuspidata, Lavandula dentata, Lavandula multifida, Ononis natrix, Origanum
compactum, Periploca laevigata, Rhus pentaphylla, Teucrium fruticans, Tetraclinis articulata.
Sur le pôle négatif, on retrouve les espèces suivantes : Argania spinosa, Arisarum vulgare
Chamaerops humilis, Erodium bipinatum, Medicago polymorpha, Reseda alba, Thapsia garganica,
Tolpis barbata, Urginea maritima.
L’examen des valeurs écologiques des espèces permet de dégager pour cet axe les conclusions
suivantes:
- du coté positif de l’axe figurent des espèces xérothermophiles peu exigeantes. Tetraclinis articulata
est indicatrice des moyennes et hautes altitudes de la région des Haha où le thuya s’étale du semiaride au subhumide chauds à tempérés, inframéditerranéen et thermoméditerranéen. La présence
d’Asphodelus microcarpus indique des milieux très dégradés par le surpâturage. Ceci est confirmé
par la présence de Genista tricuspidata indicatrice d’un milieu hérité de la dégradation ancienne de la
couverture forestière. Quant à Lavandula dentata, elle est liée aux sols squelettiques et aux milieux
généralement très secs.
- du coté négatif de l’axe se trouvent surtout les thérophytes envahissantes qui indiquent que le
milieu est perturbé par les labours (droit de jouissance). La présence de Chamaerops argentea indique
des basses montagnes relativement plus fraiches sur sols profonds, généralement argileux.
En conclusion, l’axe 2 peut être considéré comme étant un axe qui indique l’altitude et la
dégradation de la végétation spontanée.
c. Plans factoriels
L’application des analyses factorielles et des classifications sur cette matrice ont permis
l’individualisation de 3 ensembles de relevés (Figures 1, 2 et 3).
a) Plan 1-2 : Ce plan absorbe le maximum d’information (% I = 8,1). Certains relevés se situent
aux alentours de l’origine qui traduit une situation moyenne. Cette architecture justifie fort bien les
faibles valeurs propres des axes correspondants.
Les trois ensembles mis en évidence sont comme suit :
* Ensemble 1 regroupe les relevés suivants : (1, 2, 4, 5, 3, 9, 6, 7, 11, 32, 12, 15, 16, 27, 13, 25,
23, 17, 22, 18, 21, 45, 121, 108, 124, 126, 98, 100, 14, 46, 28, 52, 39, 40, 41, 44, 43, 50).
La projection des espèces sur le plan factoriel 1-2 permet d’associer les espèces suivantes à
ce groupe :
Ajuga iva, Androcymbium gramineum, Argania spinosa, Arisarum vulgare, Calendula avensis,
Carralluma sp, Ceratonia siliqua, Cladenthus arabicus, Genista tricuspidata, Hyparrhenia
hirta, Phagnalon saxatile, Pistacia atlantica, Rhus pentaphylla, Tetraclinis articulata, Teucrium
fruticans, Urginea maritima.
* Ensemble 2 : Situé dans la partie droite de l’axe factoriel (1-2), il réunit les relevés suivants
: (8, 82, 89, 105, 107, 109, 119, 122, 123, 125, 127, 95, 103, 104, 97, 99, 101, 102). La
projection des espèces sur le plan factoriel 1-2 permet d’associer les espèces suivantes à ce
groupe :
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Anthyllis tertaphylla, Asphodelus microcarpus, Centaurea sulphurea, Citrullus colocynthis,
Coronilla scorpoides, Echium plantagineum, Eryngium tricuspidatum, Filago germanica, Helianthemum
Origanum compactum, Pallenis spinosa, Periploca laevigata, Plantago psyllium, Stipa
ledifolium, Lavandula multifida, Lupinus hersuta, Olea europea, Ononis natrix, Origanum compactum,
Teucrium polium, Tolpis barbata.
Pallenis spinosa, Periploca laevigata, Plantago psyllium, Stipa ritorta, Teucrium polium, Tolpis barbata.
ritorta,
** Ensemble
Ensemble3 3: Situé
: Situé
dans
parties
négatives
des axes
2, il regroupe
les suivants
relevés suivants
:
dans
lesles
parties
négatives
des axes
1 et 2,1 iletregroupe
les relevés
:
(58,
60,
61,
67,
59,
62,
68,
64,
65,
74,
75,
69).
La
projection
des
espèces
sur
le
plan
factoriel
1-2
(58, 60, 61, 67, 59, 62,
65, 74, 75, 69). La projection des espèces sur le plan factoriel
permet
d’associer
les espèces
suivantes
à ce àgroupe
: :
1-2 permet
d’associer
les espèces
suivantes
ce groupe
Bellis annua, Bryonia dioica, Centaurea pullata, Chamaerops argentea, Erodium bipinatum,
Bellis annua, Bryonia dioica, Centaurea pullata, Chamaerops argentea, Erodium bipinatum,
Fagonia cretica, Matthiola parviflora, Medicago polymorpha, Reseda alba, Thapsia garganica,
Fagonia cretica, Matthiola parviflora, Medicago polymorpha, Reseda alba, Thapsia garganica, Withania
Withania frutescens, Ziziphus lotus.
frutescens, Ziziphus lotus.
Figure 1 : Analyse des données floristiques. Projection des relevés sur le plan factoriel 1-2.
Figure 1 : Analyse des données floristiques. Projection des relevés sur le plan factoriel 1-2.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Figure 2 : Classification des relevés par la méthode de WARD.
b) Plan 1-3 : Comparé au premier plan factoriel, celui-ci manifeste un pourcentage d’inertie moins
important (I des
= 6,5%).
Une interprétation
possible surde
les deux
premiers axes (plan 1-2).
Figure 2 : Classification
relevés
pars’est
la révélée
méthode
WARD.
Cependant, il faut noter que ce plan confirme l’analyse du premier, à savoir l’importance de
l’individualisation floristique des groupements (Figure 3).
b) Plan 1-3 : Comparé au premier plan factoriel, celui-ci manifeste un pourcentage d’inertie
moins important (I = 6,5%). Une interprétation s’est révélée possible sur les
7 deux premiers axes (plan
1-2). Cependant, il faut noter que ce plan confirme l’analyse du premier, à savoir l’importance de
l’individualisation floristique des groupements (Figure 3).
Figure 3 : Analyse des données floristiques. Projection des relevés sur le plan factoriel 1-3.
L’analyse des paramètres environnementaux passe par l’application de l’analyse factorielle des
correspondances
à l’étude des données
écologiques. Elle discrimine
des variablesdes
écologiques
Figure 3 : Analyse
des données
floristiques.
Projection
relevés sur le plan factoriel 1-3.
représentant des types de stations significativement voisins des groupements végétaux
préalablement mis en évidence (Ezzahiri, 1989).
Ce type d’investigation écologique a fait l’objet de divers travaux dont particulièrement ceux de
Vedrenne (1982), Vidal (1982) et Dulière et al., (1996).
Les facteurs stationnels retenus pour cette étude sont : l’altitude, l’exposition, la topographie, la
pente, la profondeur du sol, l’influence océanique et le recouvrement des trois strates arborée,
arbustive et herbacée.
Dans le cadre de ce travail, une analyse canonique des correspondances a été appliquée moyennant
l’utilisation du logiciel Pc-Ord et a permis de mettre en évidence, au niveau des deux premiers
axes, deux facteurs écologiques, influence océanique et altitude (55,3% et 52,3%) expliquent le
mieux la distribution des relevés de végétation. La pente par contre n’explique que 24,2% au
niveau du troisième axe (Tableau 2). La topographie, la profondeur du sol et le recouvrement des
trois strates ont des contributions relatives très faibles et n’interviennent pratiquement pas dans la
constitution des groupes de relevés.
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L’analyse des paramètres environnementaux passe par l’application de l’analyse factorielle
des correspondances à l’étude des données écologiques. Elle discrimine des variables écologiques
représentant des types de stations significativement voisins des groupements végétaux préalablement
mis en évidence (Ezzahiri, 1989).
Ce type d’investigation écologique a fait l’objet de divers travaux dont particulièrement ceux de
Vedrenne (1982), Vidal (1982) et Dulière et al., (1996).
Les facteurs stationnels retenus pour cette étude sont : l’altitude, l’exposition, la topographie,
la pente, la profondeur du sol, l’influence océanique et le recouvrement des trois strates arborée,
arbustive et herbacée.
Dans le cadre de ce travail, une analyse canonique des correspondances a été appliquée
moyennant l’utilisation du logiciel Pc-Ord et a permis de mettre en évidence, au niveau des deux
premiers axes, deux facteurs écologiques, influence océanique et altitude (55,3% et 52,3%) expliquent
le mieux la distribution des relevés de végétation. La pente par contre n’explique que 24,2% au niveau
du troisième axe (Tableau 2). La topographie, la profondeur du sol et le recouvrement des trois strates
ont des contributions relatives très faibles et n’interviennent pratiquement pas dans la constitution
des groupes de relevés. Tableau 2. Valeurs propres et poids facteurs-axes
Axe 1
Axe 2
Axe 3
0,247
0,210
0,093
Variance expliquée (%)
7
6
2,6
Cumul (%)
7
13
15,6
Altitude
- 0,157
0,523
- 0,151
Exposition
- 0,082
- 0,017
- 0,076
Pente
0,059
0,119
0,242
Influence océanique
0,553
- 0,273
- 0,035
Valeurs propres
Poids facteurs-axes
L’analyse du tableau 2 révèle que la variance expliquée par les trois premiers axes correspond
respectivement à 7 ; 6 et 2,6% de l’inertie totale soit 15,6% pour les trois. Une interprétation s’est
révélée possible sur les deux premiers axes (Figure 4).
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
Exposition
Pente
Influence océanique
- 0,082
0,059
0,553
- 0,017
0,119
- 0,273
- 0,076
0,242
- 0,035
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L’analyse du tableau 2 révèle que la variance expliquée par les trois premiers axes correspond
respectivement à 7 ; 6 et 2,6% de l’inertie totale soit 15,6% pour les trois. Une interprétation s’est
révélée possible sur les deux premiers axes (Figure 4).
Figure 4 : Analyse des facteurs écologiques. Projection des relevés sur le plan factoriel 1-2.
En:définitive,
peutfacteurs
retenir que écologiques.
les descripteurs écologiques
responsables
de la sur
diversité
et de la
Figure 4
Analyseondes
Projection
des relevés
le plan
factoriel 1-2.
répartition de la végétation dans l’ensemble des taillis d’arganier étudiés dans le plateau des Haha
sont par ordre
d’importance
l’altitude
et enfin la pente
du terrain. Cecide la diversité et
En définitive,
on peut
retenir: l’influence
que les océanique,
descripteurs
écologiques
responsables
concorde avec les résultats avancés par El Kharouid (2002) dans son étude sur les rejets
de la répartition
de dans
la végétation
dans
l’ensemble des taillis d’arganier étudiés dans le plateau des
d’arganiers
les forêts d’Ida
ou Throuma.
Haha sont par ordre d’importance : l’influence océanique, l’altitude et enfin la pente du terrain. Ceci
concorde avec les résultats avancés par El Kharouid (2002) dans son étude sur les 9rejets d’arganiers
dans les forêts d’Ida ou Throuma.
d. Typologie des communautés végétales
Le groupement végétal est un ensemble d’espèces réunies dans une même station par suite
d’exigences écologiques identiques ou voisines (Ozenda, 1960) in Ezzahiri (1989). A partir de
l’ensemble des relevés de végétation couvrant les taillis d’arganier au niveau du plateau des Haha,
trois groupements floristiquement différents peuvent se distinguer.
* Groupement 1 : Cette unité comprend les relevés effectués dans l’arganeraie de moyenne et haute
altitude en particulier dans les cantons d’Ida-oussarene, Tihamrine et de Tamaroute situés dans la
région de Smimou. L’étude du cortège floristique permet de retenir les espèces suivantes : Tetraclinis
articulata, Ceratonia siliqua, Pistacia atlantica, Hyparrhenia hirta, Rhus pentaphylla, Carralluma sp et,
Genista tricuspidata. Généralement, cet ensemble indique des milieux difficiles sur des fortes pentes
et des sols squelettiques faisant affleurer, par endroit, la roche mère calcaire.
L’altitude au niveau de ces milieux atteint 829 m avec des pentes allant jusqu’à 55%. L’éloignement
moyen par rapport à l’océan est de 22,6 km.
Sur le plan dendrométrique, le nombre moyen de brin par cépée est de 29. L’accroissement moyen
en circonférence est de l’ordre de 8,8 mm/an alors que l’accroissement moyen en hauteur est de
l’ordre de 25 cm/an.
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Sur le plan phytosociologique, ce groupement végétal se rattache à l’association des TetraclinoArganietum spinosae (Fennane, 1987), association marquée par un cortège floristique diversifié
réunissant des espèces de la classe des Ononido-Rosmarinetea et des ordres des Acacio-Arganietalia
et des Pistacio-Rhamnetalia. En définitif, ce groupement peut être rattaché à la classe des Quercetea
ilicis (Br.-Bl., 1947).
* Groupement 2 : Ce groupe est constitué par une majorité de relevés effectués dans les cantons
d’Iferkhess, Tamanar sud et Aït Aissi. Ces cantons font partie de la forêt de Tamanar. L’altitude du
groupe est comprise entre 265 et 665 m. La pente moyenne du terrain est de 8,7%. Pour ce qui est de
l’éloignement moyen par rapport à l’océan, il est de 13,2 km.
Sur le plan dendrométrique, le nombre moyen de brin par cépée est de 42. L’accroissement moyen
en circonférence est de l’ordre de 7,1 mm/an alors que l’accroissement moyen en hauteur est de
l’ordre de 17 cm/an.
L’analyse floristique montre que dans ce groupe on trouve essentiellement Olea europea associée
à Periploca laevigata et Lavandula multifida ainsi que d’autres thérophytes indicatrices des milieux
relativement dégradés et ouverts à savoir : Asphodelus microcarpus et Asphodelus tenuifolus. Cette
unité correspond à l’association à Argania spinosa- Tetraclinis articulata avec Periploca laevigata défini
par Peltier (1982).
* Groupement 3 : Cet ensemble intègre une grande partie des relevés effectués dans les cantons
de Bella-ou-zeroual et Argan-el-hanchan au niveau des forêts d’Essaouira. L’altitude à ce niveau ne
dépasse pas 430 m et une pente moyenne du terrain de l’ordre de 7,25%. L’éloignement moyen par
rapport à l’océan est de 31,5 km.
Sur le plan dendrométrique, le nombre moyen de brin par cépée est de 22. L’accroissement moyen
en circonférence est de l’ordre de 10,5 mm/an alors que l’accroissement moyen en hauteur est de
l’ordre de 24 cm/an.
L’analyse floristique permet de rattacher les structures forestières de cet ensemble à l’arganeraie
de basse et moyenne altitude de la région. Il est caractérisé par la présence d’espèces, en particulier
Chamaerops argentea et Ziziphus lotus indicatrices d’une ambiance favorable pour le développement
de l’arganier sur sol profond ou moyennement profond à bilan hydrique favorable.
D’autre part, l’analyse floristique met en évidence la présence d’un grand nombre d’espèces
annuelles comme : Medicago polymorpha, Bellis annua et Centaurea pullata indiquant des milieux
dégradés par les activités humaines et le surpâturage. Cet ensemble correspond au groupement
d’Argania spinosa-therophytes défini par Barbero et al. (1982) et faisant partie de la classe
phytosociologique des Théro-Brachypodietea.
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