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societe

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LYCEE KEUR MASSAR
Classe: TL2B
professeur: M. THIOY
EXPOSE PHILOSOPHIE
AVANTAGES ET
INCONVENIENTS DE LA
SOCIETE
EXPOSANTS
AISSATOU DIENG
TENING GNING
AMI DIAKHATE
MAREME NDIAYE
AMY DIBA
I.
II.
III.
IV.
V.
INTRODUCTION
DEFINITION
NECESSITE DE LA
SOCIETE
LES NORMES SOCIALES
AVANTAGES
INCONVENIENTS
CONCLUSION
ANNEE SCOLAIRE : 2021 - 2022
INTRODUCTION
Du point de vue philosophique, le mot « société » est ambigu : il désigne à la fois un
ensemble de relations spontanées, fondées sur des rapports de dépendance, et un ensemble de
relations fondées sur un accord réciproque (société civile). Dans le premier cas, contrairement
au second, la société ne signifie pas une association volontaire. Elle relève toujours des
intérêts particuliers ; son objet n’est jamais l’intérêt général. Elle n’obéit pas à une logique
d’ensemble ; elle se régule elle-même par tâtonnement, négociation ou conflit. Elle ne
concerne pas directement la sphère publique. La société a des règles non instituées, comme la
bienséance ou le savoir-vivre.
I.
DEFINITION
Du latin socius, compagnon, allié, la société s'oppose à l'individu isolé et désigne un
groupe organisé d'individus. Lorsque l'on parle de société humaine, c'est pour l'opposer à la
nature, et du point de vue de la culture, elle signifie des institutions, des traditions communes,
une histoire. La société humaine se distingue en philosophie politique de l’État : la société est
l'ensemble des citoyens ou des sujets, qui constitue « la société civile », l’État est l'instance
dirigeante de ces citoyens, le gouvernement.
Dans la POLITIQUE, ARISTOTE affirme « l’homme est par nature un " zoon
politikoon" ( animal politique )……celui qui vit naturellement sans société est ou un dégradé,
ou un dieu ». Cette affirmation aristotélicienne signifie simplement que tout vivant a
naturellement besoin de ses semblables parce qu’il est animé d’un instinct de procréation, de
conservation de l’espèce et d’un instinct qui vise la satisfaction d’un besoin de nutrition,
d’habitat etc.… (
C’est pourquoi, on est bien autorisé à parler de société animale comme de société humaine.
Les animaux, par exemple les abeilles et les fourmis sont tellement bien organisés que
certains de leurs taches sont improprement appelés ‘’TRAVAIL‘’ sans compter cette
hiérarchisation rigoureuse entre les membres d’une même espèce. On peut à partir de cette
réflexion définir la société comme une association d’être vivant à la fois coordonnée et
hiérarchisée naturellement.
La société forme alors une structure c'est-à-dire selon Claude Levy STRAUSS, un ensemble
dont les différentes parties sont inter-reliées. Un groupe de vingt (20) personnes ou plus,
n’entretenant pas de rapport peut être considérer non pas comme une structure mais comme
un ensemble amorphe.
Il faut simplement ajouter que ce qui structure la société humaine c’est non seulement la
nature ( instinct de procréation, de grégarité…) mais aussi et surtout la culture. Ainsi il ya lieu
de se demander maintenant quelle est la signification véritable de la société pour l’individu et
en particulier l’homme ?
II.
NECESSITE DE LA SOCIETE
Toute société est composée d’individus et ces derniers sont ses éléments constitutifs. C’est
d’ailleurs la raison pour la quelle l’état de nature est rejeté car considéré comme fiction. Pour
HENRY BERGSON : « la société ne peut subsister que si elle est subordonnée à l’individu ».
Selon lui, toute société humaine est un ensemble d’individus qui vise la satisfaction des
besoins. Cela nous amène à considérer le rôle déterminant de la société pour l’homme. Elle a
pour fonction d’humanisr l’individu c'est-à-dire de développer sa personnalité tant au point de
vue psychologique, intellectuelle, morale, spirituel et physique.
Par la culture, toute société prend en charge les différents individus qui la composent en vue
de façonner leur comportement et leur vision de monde. L’homme ne nait pas cultiver, il le
devient grâce à la société et celle-ci lui enseignant les lois, les règles, etc.…
Pour JEAN ITARD : « sans la culture, l’homme serait un des plus faibles et des moins
intelligents des animaux ». KARL MARX s’est inscrit dans cette même perspective d’une
nécessité de la société car il soutient dans sa VIème thèse sur FEUERBACH : « l’essence de
l’homme n’est pas abstraction inhérente à l’individu isolé, en réalité c’est l’ensemble des
rapports sociaux ». MARX récuse l’idée selon laquelle l’homme peut se définir entant
qu’activité propre opposé à ses semblables.
VISION D’ALAIN : Il oppose les aspirations individuelles à celle de la collectivité pour
montrer que si l’individu est naturellement bon, le groupe a tendance à justifier la violence,
l’oppression et le meurtre ( exemple : la guérilla ). Cette opposition fait que l’individu se sent
mal à l’aise le plus souvent dans le groupe. On comprend ainsi pourquoi ces déviants positifs
comme les prophètes, les révolutionnaires, ou les philosophes contestent leurs sociétés en
s’appuyant sur des valeurs plus humaines c'est-à-dire plus universelles.
Mais il arrive très souvent que ce qui pousse l’individu à contester sa société résulte de la
volonté de ce dernier à satisfaire ses basses passions c'est-à-dire celle que FREUD
symbolise par ‘’ EROS ‘’ et ‘’ THANATOS ‘’ c'est-à-dire le principe du plaisir et pulsions
de destructions. Quand un individu est seulement animé par ses principes négatifs, on dit que
sa déviance est négative. Il faut seulement précisé que tout homme est animé par ses principes
mais que la majorité qui les domine à partir de l’éducation qui a pour fonction de réprimer (
au sens freudien du terme ) l’aspect sauvage des deux principes.
FREUD dit ainsi : « le bonheur n’est pas une valeur de civilisation, car pour être
heureux l’individu doit satisfaire ses désirs sans limite alors que toute société pour se
conserver a aussi besoin de réglementer ses désirs. ». La répression est donc nécessaire et
c’est la raison pour laquelle il faille nécessaire de mieux comprendre les normes au sain d’une
société donnée.
III.
LES NORMES SOCIALES
Du mot latin « Norma » (c’est-à-dire la règle, l’équerre ou encore le diamètre pour tracer une
droite) la norme se définit à trois niveaux :
Elle est une ligne de conduite, un code qui demande à l’individu d’être droite et la
droiture étant un comportement voulu par la société.
La norme est aussi la voie à suivre, le chemin tracé par la société que chaque individu
doit empreintes pour être accepter.
La norme est la référence, le modèle à suivre dans nos comportements et nos relations
avec nos semblables.
Les normes sont relatives car elles varient d’une société à une autre. Les normes sont diverses
car elles peuvent religieuses (les dogmes, les commandements), morales ( les règles, les
maximes, le bien, le mal etc.…), culturelles (les pratiques, l’éducation etc.…), traditionnelles
(les coutumes, les mœurs ), politiques ( lois, décrets ).
a- La normalité
Pour vivre et appartenir à une société, il faut se soumettre aux normes établies. Celles-ci sont
des contraintes qui pèsent sur nos comportements, sur nos activités, sur nos besoins, sur nos
désirs et nos sentiments, dans nos relations avec nos semblables etc. Brefs elles sont des
limites à notre liberté.
En effet, les normes contrôlent ou sanctionnent nos comportement et il est question d’accepter
et de subir. Elles rejettent celui qui ne se soumet pas et c’est à partir des normes que l’opinion
juge et les tribunaux condamnent. Pour Roland JACCARD : « est normal celui qui s’adapte
c'est-à-dire celui qui se soumet aux lois de sa société ». Ainsi la normalité c’est l’adaptation
sociale réussit, la plaine intégration.
b- L’anormalité
Lorsque la société ne répond pas toujours aux attentes des individus dont la satisfaction de
leurs besoins, elle est le théâtre de comportements anormaux, c'est-à-dire contraire aux
normes établies : la déviance, la marginalité, la délinquance, les perversions (c’est-à-dire la
satisfaction des désirs contraire aux normes), la folie.
L’individu anormal se révolte contre les normes de sa société et remet en cause l’ordre social
en admettant des comportements contraire aux normes. C’est pourquoi la société tolère une
certaine anormalité car elle reconnait ses limites dans la satisfaction des besoins de ses
membres :c’est le cas de la marginalité de l’homosexualité, la mendicité etc.…
Ainsi il convient de distinguer la déviance par excès de la déviance par défaut.
La déviance par excès : c’est le triomphe de comportements anormaux au départ sur
les normes établies par la société. En d’autre termes, ce qui était anormale devient normale car
il ya un changement, une évolution : c’est la prophétie, la révolution etc.… On peut donc dire
que la déviance par excès est un comportement qui bouleverse les normes d’une société
durant une époque donnée.
-
La déviance par défaut : elle se manifeste dans la maladie mentale.
c- La folie
Elle est une atteinte à notre santé mentale, à notre esprit. Le malade mental est dans la
déraison, il n’est pas maitre, il n’est pas responsable de ses actes et de ses propos. En ce sens,
la psychiatrie cherche à analyser, à traiter les malades mentaux. La folie nous révèle précarité
de notre santé mentale car il n’est jamais tard pour être fou et il ya des signes, des symptômes
qui l’annoncent : c’est le rire, la parole, le regard etc.… Chaque société a son propre concept
de la folie. En Afrique certains malades mentaux sont considérés comme des individus
atteints par de mauvais esprits ou des forces occultes. A la cérémonie du « NDEUP » au
Sénégal permet de chasser de notre corps ces mauvais esprits afin de nous réconcilier avec les
« TOURS » ou les « RAPS ».
Ainsi les normes sociales permettent de réguler la société et cette dernière pour son équilibre,
contrôle les comportements et punie en cas de nécessité.
Le rapport individu et société qui est pris dans un cadre général sera spécifié dans une étude
autour des concepts de natures et de cultures.
IV.
AVANTAGES
La société idéale est celle où règnent l’entente, la cordialité et la concorde de tous ses
membres. Il s’agit de faire taire les conflits interindividuels et les tensions internes afin de
favoriser la paix sociale. Cette paix sociale exige un accommodement réciproque lequel est le
gage d’une cohésion sociale. Cet accommodement est d’ailleurs l’épine dorsale de tous les
principes de l’harmonie dont nous pouvons citer le respect ou la courtoisie, la pitié et la
tolérance, l’amour ou l’amitié pour ne citer que cela.
a. L’amour ou l’amitié
L’amour est un sentiment certes mais il est l’un des sentiments les plus actifs. En effet
l’amour est une tension dotée d’une certaine énergie capable de nous pousser à agir dans un
but précis. C’est dans ce sens que Max Stiner définit l’amour comme étant le principe actif de
la sympathie nous portant vers quelqu’un ou vers quelque chose. Il s’agit alors d’un facteur
de rapprochement particulièrement de deux individus. Aimer quelqu’un c’est donc non
seulement le désirer mais aussi lui vouloir du bien. Cet attachement et cette inclination vers
notre semblable est le moyen le plus sûr pour, non seulement préserver la société des tensions
internes, mais aussi pour annihiler la menace de sa désagrégation. C’est dire que l’harmonie et
la paix sociale reposent essentiellement sur ce sentiment intense qu’est l’amour. Cette
intensité d’ailleurs fait de l’amour une passion qui selon Hegel est la source nourricière de
toute grande réalisation humaine. Pour reprendre ses propres termes : « Rien de grand ne se
fait dans ce monde sans passion »
Qu’il soit amour parental, romantique ou de l’amour du prochain, le don désintéressé et la
spontanéité qui le caractérisent démontrent une réelle empathie pour les autres. Le don de soi
dont il est particulièrement question se révèle de la charité qui cimente les liens entre les
individus. C’est parce que la société n’est pas un simple agrégat d’individus qui vivent les uns
à côté des autres qu’elle nécessite une cohésion. Or cette cohésion ne peut se faire sans deux
principes essentiels. D’une part un principe qui établit le partage d’un bien matériel ou
spirituel entre les membres du groupe. Ce principe s’explique par le fait que nous ne
vivons en communauté que parce que nous possédons en commun quelque chose de fort et
d’indivisible. Qu’il soit un espace, une histoire, une langue, une culture etc. : ils constituent
tous des biens indivisibles qui lient les individus vivant en société. D’autre part un principe
affectif qui tisse un lien de solidarité, d’entraide des membres du groupe grâce à l’amour et
l’amitié
Mais puisque l’amour est une projection d’un moi à un toi, il indique deux liens inséparables.
Dans un premier temps, il implique un lien d’attachement qui s’intensifie pour devenir, en
plus d’un puissant moteur assurant la survie de la société, un véritable gage de la paix sociale.
Par ce sentiment d’identification, Leibniz a raison de définir l’amour ainsi : « Aimer, c'est
trouver plaisir au bonheur d'autrui »
Dans un second temps l’amour implique un lien de fusion créant ainsi une force constructive.
Platon avait posé les conditions d’existence de l’amour dès l’antiquité. Au premier rang de ces
conditions, il y a l’aimant et l’aimé. Dans le cadre de la société, l’amour consiste en un
rapprochement sans cesse de deux individus distincts. Platon poursuit ainsi l’idée
d’Empédocle qui soutient que l’amour sous-tend une fusion ou un retour à l’unité originelle.
Mais à défaut de cette fusion de deux personnes, l’amour, exige, dans tous les cas, la
considération ou le respect réciproque. Le respect devient un principe de l’harmonie sociale.
b. Le respect et la politesse
Tout comme l’amitié, le respect consiste à reconnaitre l’autre comme une personne
digne d’intérêt. Ils ont tous comme condition une séparation entre un « moi » et un « toi » qui
permet d’affirmer sa différence tout en considérant l’autre dans ce qu’il a de particulier.
Tout aussi comme dans un amour sain, le respect consiste en une projection qui
exclut d’emblée une dissolution dans l’ombre ou dans la lumière d’un autre. En effet celui qui
se dissout ne s’affirme pas encore ; or le respect exige un équilibre dans les relations
humaines. Donc le premier aspect du respect c’est qu’il s’adresse à la personne en tant que
telle et il commence forcément par le respect de soi. « Se respecter soi-même en tant que
personne humaine » est d’ailleurs le point de départ de tous les principes de l’harmonie
sociale précités. Pythagore a raison d’en faire un de ces préceptes de son secte religieux
notamment dans ses « Vers d’Or » où il écrit :
« Ne commets jamais aucune action dont tu puisses avoir
Honte, ni avec un autre,
Ni en ton particulier. Et, plus que tout, respecte-toi toi-même »
De plus, Kant fait du respect la base de la morale ; et avec lui s’est construite une
véritable philosophie du respect. Il écrit dans sa «Critique de la raison pratique » : « Le
respect s'applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses. Les choses peuvent
exciter en nous de l'inclination et même de l'amour, si ce sont des animaux (par exemple des
chevaux, des chiens, etc.), ou aussi de la crainte, comme la mer, un volcan, une bête féroce,
mais jamais du respect. »
La définition d’André Lalande s’inscrit en droite ligne de ce principe kantien lorsqu’il écrit :
« Le respect est le sentiment provoqué par la conscience de la valeur morale de la personne ».
Ainsi en plaçant la personne au cœur de sa philosophie, Kant formule la plus grande maxime
de la morale objective faisant ainsi appel directement au respect : « Agis de telle sorte que tu
traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours
(….) comme une fin et jamais simplement comme un moyen ». Toutefois le respect peut être
purement formel et se manifeste seulement de l’extérieur. Dans cette optique, le respect est
réduit à de la politesse ou de la courtoisie qui sont de simples conventions car elles varient
selon les sociétés.
De plus, la politesse est liée au seul fait d’être homme. Ainsi on peut dire que la politesse est
en quelque sorte un « hommage » ; c’est-à-dire le fait de traiter un homme comme un homme.
C’est la condition minimale pour vivre avec son semblable qui pourrait toutefois ne pas
gagner mon estime. La politesse est, selon La bruyère, une certaine attention à se comporter
dans ses rapports avec les autres, de manière à ne point les blesser, mais au contraire à leur
être agréable.
Mais si la politesse ne se situe qu’à l’extérieure, on se demande si elle a une utilité
morale. Pascal reconnaît l’inutilité de la politesse tout en adhérant à son esprit de délicatesse.
Dans ses « Pensées », il l’exprime en ces termes : « Respect est : « Incommodez-vous » Cela
est vain en apparence, mais très juste, car c’est dire : « je m’incommoderais bien si vous en
avez besoin, puisque je le fais bien sans que cela vous soit utile ». Toute personne mérite donc
respect, certes, mais c’est le mérite qui est relativisé en rapport avec le type de grandeur
qu’elle incarne.
D’une part les grandeurs d’établissement qui varient selon les cultures. Avec ce type de
grandeur, c’est seulement la volonté des hommes qui attache de la dignité et de la noblesse à
une fonction ou à un statut social. C’est donc très juste de se conformer à cette convention
établie afin de ne pas perturber l’ordre social. C’est dans cette optique que le respect qui s’y
attache se réduit alors à de la politesse ou de la courtoisie.
D’autre part les grandeurs naturelles quant à elles font appel à de l’estime. L’estime s’adresse
uniquement à la valeur morale de la personne indépendamment de son
statut.
Toutefois le respect serait anéanti s’il n’y avait pas une dose de tolérance du fait
l’imperfection humaine.
c. La Pitié et la tolérance
La tolérance consiste principalement à laisser aux autres la liberté d’agir ou
d’exprimer des opinions que nous ne partageons guère. C’est dans ce sens d’ailleurs que la
tolérance intègre le respect. En effet il s’agit de respecter la liberté d'autrui en matière
d'opinions religieuses, philosophiques, politiques etc. En plus d’intégrer le respect, la
tolérance exige aussi l’ouverture d’esprit sans quoi il n’y a pas de compréhension encore
moins de la pitié. La pitié, en effet, est beaucoup plus exigeante que la tolérance car en
plus de comprendre autrui, elle permet de ressentir la souffrance de celui-ci. On pourrait
même penser que la pitié est le sentiment générique qui regroupe tous les principes de
l’harmonie sociale particulièrement l’amour et la politesse. Selon Rousseau, la pitié est le
sentiment le plus naturel qui permet de s’oublier au bénéfice l’autre lorsqu’il écrit : « La pitié
est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soimême, concourt à la conservation mutuelle de l’espèce ». Avec la pitié, on essaie de
s’identifier ou de se mettre à la place de l’autre pour ressentir la même souffrance. Ainsi la
pitié et la tolérance font lever des barrières entre les individus car elles nécessitent une
communion intime.
En plus d’être un sentiment de miséricorde, la tolérance demeure une valeur aussi bien morale
que religieuse. En outre, elle constitue la base du stoïcisme. En effet la maxime « Acceptes
et supportes » que déclarent les stoïciens suppose que nous laissons passer même les idées
opposées aux nôtres ; c’est dire qu’au nom de la tolérance, nous nous abstenons de les
combattre. La question qui se pose est de savoir s’il faut tolérer toutes les idées.
La question est d’autant plus pertinente, que le stoïcisme à qui nous attribuons la philosophie
de la tolérance commence par cette maxime : « Instruis- les, si tu peux ; si tu ne peux pas,
supporte-les ». De cette maxime de Marc Aurèle, nous voyons d’une part que la recherche de
la vérité prime sur toute autre valeur. D’autre part, elle montre que l’amour de la vérité ne doit
pas verser dans le fanatisme ou l’extrémisme dont la conséquence ultime est le terrorisme. Le
terroriste est celui qui croît la Vérité est Sa vérité en tentant de l’imposer (par la force brute) à
tout le monde. Or dans cette philosophie de la tolérance, il ne s’agit pas de combattre mais de
convaincre. Donc on ne tolère qu’à défaut de pourvoir convaincre. Ainsi cette deuxième
alternative n’est-elle pas alors un aveu d’impuissance à convaincre ?
La tolérance est l’une des valeurs morales où règne un conflit de devoirs. En effet le devoir
de dire la vérité et celui de combattre l’erreur se heurtent ici au respect de la pensée d’autrui.
Selon Nietzsche, ce conflit aurait pu être évité s’il n’avait pas cette morale des faibles qui
tente de transformer l’impuissance et le ressentiment en valeur suprême. De cette
transformation morale, ne pas pouvoir se venger devient ne pas le vouloir et se présente alors
comme une fausse monnaie (valeur) nommée tolérance. S’affirmer est présenté comme de
l’égoïsme devient alors mal et réprimable en soi. S’oublier pour les autres devient politesse ou
respect, est par conséquent appréciable selon ces faux monnayeurs. De plus compatir à la
douleur d’autrui qui définit la pitié est hissé au premier rang de l’humanisme. Or prôner la
pitié est ignorer la vie elle-même est cruelle. Nietzsche écrit à ce propos « Vivre cela
signifierait donc : être sans pitié pour les agonisants, les misérables, les vieillards ? Etre sans
cesse assassin ? –Et pourtant le vieux Moïse a dit : « tu ne tueras point ! » »
Ces principes de l’harmonie sociale soulèvent beaucoup de questions quant à leur utilité ou
leur valeur morale. Mais toujours est-il que ces principes constituent le prix à payer pour avoir
la paix sociale.
V.
INCONVENIENTS
Le problème est que la société réalise l'unité d'une multiplicité (les individus). Dans quelle
mesure les individus sont-ils préservés et inversement, qu'en est-il de l'unité des particularités
de chacun ? Quelle part accorder à la société civile dans les phénomènes politiques et sociaux
par rapport à la part de l’État ? Le passage de la nature à la culture pose problème lorsque l'on
envisage les sociétés animales et les sociétés humaines. Comment se forme cette dernière, estce une tendance naturelle de l'homme ; l'homme est-il « un animal sociable » ou bien est-ce le
fruit d'un « funeste hasard » (Rousseau) qui a contraint les hommes à ce rapprochement ? La
notion d'échange suppose qu'un objet peut valoir pour un autre, mais quelle équivalence y a-til par exemple entre du pain et un manteau ? De plus, lorsqu'il s'agit d’abstraction, quelle
équivalence y a-t-il par exemple entre un travail et son salaire ? On peut donc se demander si
tout peut être échangé, dans la mesure où l'échange est posé comme condition de possibilité
d'une vie en société. Il faut considérer que l'échange ne se réduit pas à un objet que l'on donne
contre un autre ayant la même valeur (le troc) pour penser les rapports humains en termes
d'échanges. La société peut-elle exister sans échanges ? Distinguer la société de l’État pose
problème, car la société participe aux lois issues du travail du législateur et en même temps
possède ses propres lois, souvent inconscientes. Ces lois sociologiques s'imposent souvent à
l'insu des individus qui composent la société, d'autant plus facilement que chacun croit agir
spontanément (les modes vestimentaires, par exemple). Comment envisager les relations entre
État et société si ce sont deux réalités distinctes ? L’État est-il le garant de la société, le
protecteur de ses intérêts ou bien représente-t-il un pouvoir dont la société doit se méfier .
S’il y a une fusion de l’individu dans les groupes d’animaux grégaires, la personne, elle, est
libre de prendre des distances par rapport aux autres. Mais en tout de cause la différenciation
par laquelle chacun se détermine a pour condition l’existence de l’autre.
Mais qui est l’autre ?
L’autre est à la fois semblable et différent de moi ; c’est mon alter ego. Cette ambivalence
amène Sartre à dire : « Autrui, en effet, c’est le moi qui n’est pas moi ». C’est dire que l’autre
est doué de conscience au même titre que moi, mais cette conscience aboutit à une
personnalité différente. Le Je se pose en exigeant nécessairement un Tu. Ainsi la personne est
donnée simultanément et corolairement avec autrui. Pour Martin Buber, le groupe Je-Tu se
dégage en premier de la donnée globale des origines pour se décomposer ensuite. La solitude
de la conscience cartésienne est récusée puisque celle d’autrui n’est ni extérieure ni seconde.
Donc connaître la personne avec qui je vis est digne d’intérêt. Toutefois cette connaissance est
problématique car l’introspection par laquelle nous nous découvrons ne nous révèle que notre
« pour-soi ». Toutefois si la conscience d’autrui est impliquée dans ma conscience, on
envisage alors une théorie de l’analogie pour saisir la réalité de l’autre. Il s’agit, dans des
situations similaires, d’une projection de sentiment et de réaction sur tout autre être
semblable. Lorsque cette méthode va au-delà d’une simple projection pour être une fusion :
c’est la télépathie. La télépathie est un sentiment certes, mais qui peut permettre à certains
individus de communiquer par leur pensée. L’analogie et la télépathie se fondent sur la
négation du « solipsisme » de Descartes. C’est parce qu’entre moi et l’autre moi, il y a selon
Husserl « l’intersubjectivité ». L’intersubjectivité signifie que le cogitatum qui complète le
cogito est pour « nous ». Il s’agit d’un acte qui rend l’alter ego « co-présent » avec la
personne en l’insérant dans l’ambiance du cogito et du cogitatum. Mais malgré cette insertion,
l’alter égo ne pénètre pas dans l’intimité de mon sphère psychique. Le raisonnement par
analogie pour connaitre mon semblable est ainsi critiqué car il se fonde sur des présupposés
qui peuvent fausser la particularité qu’a chaque personne de penser et d’agir différemment
même dans des situations analogues.
Renonçant à l’analogie, le behaviorisme se fonde sur des phénomènes observables pour
connaître autrui. Ainsi ne pouvant pas entrer dans l’intimité d’une personne, les behavioristes
se contentent d’étudier le comportement que constitue l’ensemble de nos actes et dires. C’est
parce que le comportement est le reflet de notre pensée qu’on doit étudier le sujet, à partir non
pas d’une introspection, mais de l'ensemble de sa conduite. Illustré par Watson, le
behaviorisme se veut une théorie scientifique et expérimentale du comportement. Seulement
la complexité de l’être humain qui use parfois d’efforts pour sembler ce qu’il n’est pas peut
fausser l’étude comportementale à cause de cette rupture entre son intime pensée et son
comportement. Le behaviorisme est donc trop mécanique pour une étude d’un être aussi
complexe que l’homme car on se heurte alors à l’hypocrisie, au mensonge et à la perfidie
pour saisir la vraie réalité de la personne. Maurice Merleau-Ponty souligne que l’être humain
est aussi doué d’intention qu’on ne peut pas saisir par le comportement. De plus il écrit : « Les
sentiments et les conduites passionnels sont inventés comme les mots ». Ces obstacles,
n’annihilent pourtant pas la nécessité de comprendre autrui. En effet les relations amicales
ou conflictuelles que j’entretiens avec mon alter ego dépendent de la façon dont je l’ai
appréhendé.
Nous partageons un seul et même monde et nous en formant, chacun en ce qui le concerne,
une vision. Mais cette vision du monde et de notre personne, nous dit Sartre, ne
sont consistantes et objectives que par l’acceptation de l’autre. Sartre écrit : « Pour obtenir
une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre ». Se faire reconnaître et se faire
accepter est la toile de fond et l’objectif de la lutte des consciences. Cette lutte des
consciences revêt un caractère paradoxal. Tantôt autrui est le facilitateur ; tantôt il est
l’obstacle qui m’empêche de mener ma vie en toute liberté.
a. Autrui : l’obstacle
Par son regard, autrui se hisse dans mon intimité, m’observe d’une manière pénétrante et
prétend me connaître et même me juger. Il devient alors l’obstacle à l’affirmation de ma
liberté et de ma personnalité. Agir, s’habiller et s’exprimer ne peuvent se faire sans tenir en
compte la présence d’autrui. Tout se passe comme s’il y a une limitation de ma liberté à rester
tel que je suis. La réciprocité de cette situation aboutit à un conflit. Mais ce conflit est-il
inévitable ?
Depuis l’antiquité, Héraclite a montré que la loi de l’existence est le combat c’est-à-dire le
conflit. Sans le conflit, aucune existence n’est concevable car les contraires s’interpellent et
s’interpénètrent nécessairement. Ce conflit interindividuel est donc non seulement utile mais
demeure inévitable car c’est la loi irrévocable de la vie. Héraclite écrit dans son fragment 8
«Ce qui est contraire est utile et c’est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie,
tout se fait par discorde ». Hegel abonde dans le même sens lorsqu’il souligne que la lutte des
consciences a pour finalité de faire sortir l’individu de sa solitude dissolvante pour lui offrir
une plénitude d’existence. Cette lutte qui nous révèle notre conscience authentique, bien
qu’exposant à un risque tragique, est un impératif pour avoir une certitude d’existence. Hegel
écrit à ce propos : « Le comportement des deux consciences de soi est donc déterminé de telle
sorte qu’elles se prouvent elles-mêmes et l’une à l’autre au moyen de la lutte pour la vie et
pour la mort ». Même s’il est inévitable, un conflit comporte toujours des gains et des pertes.
Etablie depuis la fameuse théorie de Darwin, la lutte favorise certes la survie de certains
individus mais provoque aussi l’anéantissement d’autres. Sur le plan de la relation
interindividuelle aussi, la même loi s’impose. L’affirmation de la conscience de soi et de sa
personnalité implique négation de l’autre. La dialectique hégélienne du maître et de l’esclave
est une illustration de l’affirmation ou de la négation de la liberté.
Le monde n’est plus à moi seul ; ma vision du monde se heurte à celle des autres. De plus je
deviens objet à penser dans ce monde. De « cogito », je réduis alors à un simple
« cogitatum ». Par cette réduction, autrui m’a dépossédé de ma condition de sujet pensant le
monde pour n’être rien d’autre qu’un objet pensé du monde. De plus il m’influence
lourdement au point de faire coïncider mon être avec l’opinion qu’il s’en fait. Si des
sentiments bloquants comme la peur et la honte existent, c’est parce que la présence d’autrui
n’est pas neutre : il s’intronise en témoin et juge de mes actes. Jean Paul Sartre écrit :
« …autrui est le médiateur entre indispensable entre moi et moi-même : j’ai honte de moi tel
que j’apparais à autrui. Et par l’apparition même d’autrui, je suis mis en mesure de porter un
jugement sur moi-même comme sur un objet, car c’est comme un objet que j’apparais à
autrui. ». Ce regard et cette réduction d’objet demeurent parfois insupportables que Sartre a
pu conclure dans son « Huis clos » : « L’enfers c’est les Autres ». En dehors de cette
retentissante conclusion de « Huis-clos », Sartre a montré aussi un renversement de situation
du précepte « connais-toi toi-même » de Platon. En effet la vision que l’autre se fait de moi
semble avoir plus d’importance que l’idée que je me fais de moi-même. Chacun des
personnages que Sartre met sur scène s’oublie pour se poser des questions sur l’autre. Donc
de « pour-soi » on est devenu un « pour autrui ». La présence d’autrui est donc constitutive
de mon être car, selon Sartre, il est, par son seul surgissement, « solidification et aliénation de
mes propres possibilités ». Si l’étonnement devant le monde est le commencement de la
philosophie ancienne, puis le retournement de son regard vers soi-même est celui de la
philosophie moderne avec comme maître Descartes, on peut espérer un troisième
commencement de la philosophie avec l’étonnement du penseur devant son semblable. C’est
surtout parce qu’une véritable problématique riche et pertinente s’est dégagée autour de
l’étude de mon semblable. Ainsi on peut envisager autrui sous un autre
angle.
b. Autrui : une aide
Au-delà de la relation la plus évidente qui présente autrui comme l’adversaire, le concurrent
ou le rival, la philosophie moderne n’a pas manqué de souligner autrui comme le partenaire :
un allié sûr. Le conflit interindividuel dont nous faisons état d’ailleurs n’est pas négatif en
soi. Hegel a montré d’ailleurs que cette lutte a pour objectif principal la reconnaissance. En
effet le moi réduit à une immédiate et solitaire conscience resterait incomplet. Il a besoin
d’être reconnu par autrui car la reconnaissance de la conscience d’exister est indissociable de
la vie et de la liberté. Donc sans la présence d’autrui, et malgré le conflit qu’elle implique,
nous ne pouvons pas obtenir cette certitude d’existence. Autrui n’est pas, dans cette lutte,
l’obstacle à notre existence ou à la réalisation de soi : il est plutôt une médiation. En effet
L’immédiateté est toujours synonyme de tautologie (figure du « mêmeté » et de répétition
chez Hegel) : il est dans ce sens une absence de détermination. Ainsi le dépassement, le
déploiement de ma conscience ne peut se faire que grâce à l’existence d’une altérité avec qui
la contradiction puisse s’exercer. Dans la mesure où la contradiction est la condition de toute
vie, le moi a besoin d’un autre moi qui s’oppose à lui tout en le mettant en valeur. Hegel écrit
à ce propos : «Le concept de conscience de soi, comme sujet qui soit en même temps objectif,
entraîne le rapport suivant : il y a pour la conscience de soi une autre conscience de soi. »
Ainsi les deux consciences qui s’opposent s’efforcent de se manifester et exigent d’être
reconnu mutuellement. . En face de l’autre donc chacun est lui-même mais exige d’être tel
pour l’autre
De plus l’introspection par laquelle nous saisissons notre identité semble avoir des limites. En
effet nous sommes souvent aveuglés par l’amour de soi et le narcissisme ou le manque
d’assurance pour réaliser ce précepte « connais-toi-même ». Toutefois ces obstacles d’une
meilleure connaissance de soi sont surmontés par l’existence de l’autre. Nous ne pouvons pas
nous contempler nous-mêmes : il nous faut donc un médiateur certes ; mais le médiateur,
digne de ce nom, ne peut être qu’un ami. L’ami est le miroir à travers lequel je me regarde ;
c’est par l’ami que j’ai ma propre intuition. Aristote écrit à ce propos: « Concluons : la
connaissance de soi est un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de quelqu’un d’autre
qui soit notre ami ; l’homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d’amitié pour
apprendre à se connaître soi-même ». A travers l’ami, l’autre est d’un secours indispensable
pour se connaître car c’est lui seul qui me renvoie ma propre image.
Autrui est également un garant de notre foi religieuse. La foi est un sentiment certes, mais
elle a besoin, de toute évidence, d’un fondement solide. Ainsi relevant, pour une grande
partie de notre fort intérieur, la part d’assurance(ou d’objectivité) de la foi nous est garantie
par la présence d’autrui. A défaut d’une totale justification rationnelle, la foi se fonde sur la
confiance que nous avons en autrui. Que ce soit Dieu ou les esprits, nous les appréhendons
par les autres qu’il s’agit des prophètes ou des prêtres. Dieu ou les Esprits, étant des réalités
transcendantales, ne nous parlent pas directement. Ils se manifestent toujours par
l’intermédiaire d’un privilégié : c’est donc par l’autre que nous connaissons Dieu et avoir
ainsi la foi religieuse. Mais c’est toujours par l’autre que nous connaissons la mort. Personne
n’expérimente sa propre mort et pourtant nul ne peut douter de son existence. C’est parce que
la mort nous affecte d’abord dans celle de l’Autre que nous en déduisons que nous sommes
des êtres mortels. La connaissance de la mort est acquise donc par personne interposée
car celle-ci advient soit très tôt ou soit trop tard.
Avec autant d’avantages peut-on vraiment parler de conflit dans le rapport que j’entretiens
avec autrui ?
Maurice Merleau-Ponty ne conçoit pas de conflit qui serait entrainé ipso facto par la seule
rencontre d’autrui. D’ailleurs Le conflit n’est nullement posé d’office et demeure surtout
évitable. En effet le conflit est entraîné par une objectivation réciproque. Or celle-ci doit
être remplacée impérativement par une communication. Donc la communication est
essentielle dans toute relation interindividuelle ; c’est elle seule qui rétablit le caractère
humain de notre relation. Maurice Merleau-Ponty écrit « Mais l’objectivation de chacun par le
regard de l’autre n’est ressentie comme pénible que parce qu’elle prend la place d’une
communication possible. Le regard d’un chien sur moi ne me gêne pas. Le refus de
communiquer est encore un mode de communication ». C’est une entente que doit générer la
présence d’autrui. En effet la communication permet de lever toute incompréhension pour
connaître les intentions de mon prochain. Cet échange linguiste ouvre un libre débat au lieu et
à la place d’une activité stratégique qui viserait la manipulation de l’autre. Jürgen Habermas
souligne que la validité d’un acte ou d’une théorie exige d’ailleurs la participation et
l’intercompréhension des personnes qui sont en relation dans une communauté sociale. C’est
parce que nous vivons dans une communauté que nous devons communiquer. La
communication est donc le lien qui garantit l’appartenance de la personne à un groupe social
donné.
CONCLUSION
« L'enfer, c'est les autres » affirme Sartre dans une pièce théâtre intitulée Huis Clos Cette
citation renvoie à une vision très négative de la société, en tant que source de contrainte et de
privation pour l'individu. Toutefois face aux multiples avantages que nous offre le fait de
vivre avec nos semblables, il n’est guère permis de se limiter à la vision négative de la société.
En effet la société demeure incontestablement le lieu de perfectionnement de l’homme et
même de son épanouissement. L’aspect négatif est même à chercher non du côté de la société
mais de la nature humaine qui est, selon Hobbes, un être méchant par nature. « L’homme est
un loup pour l'homme » déclare ainsi Hobbes. « L’insociable sociabilité » de Kant ne nous
montre-t-il le paradoxal caractère de l’homme ayant son impact dans le groupe.
En outre c’est avec l’avènement de la société que la morale et la justice voient le jour.
L’homme qui sort de l’état de nature se doit donc de tailler un idéal commun à atteindre.
Finalement, il semble que la société soit le lieu du bonheur et il est difficile d’envisager un
bonheur d’un homme qui vivrait seul, même si c'est un modèle préconisé par certains ascètes.
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