Cours de Mathématiques Algèbre Générale Sommaire Algèbre Générale Sommaire I Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.1 Définition, exemples et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . I.2 Sous-Groupes. Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.3 Action d’un groupe sur un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.4 Les groupes Z/nZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II Anneaux et corps commutatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.1 Définition, exemples et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . II.2 Cas d’un anneau euclidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif . . . III.1 Polynôme minimal d’un élément d’une algèbre de dimension finie . . . III.2 Extension algébrique d’un corps commutatif . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 3 5 6 8 8 10 15 15 16 c EduKlub S.A. Page 1 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes I Groupes I.1 Définition, exemples et premières propriétés Un groupe est un couple (G, ×) où G est un ensemble et × est une loi de composition interne sur G (c’est à dire une application de G × G vers G) associative, admettant un élément neutre e ∈ G , pour laquelle tout élément a ∈ G admet un symétrique a0 ∈ G : a × a0 = a0 × a = e . Le groupe (G, ×) est déclaré commutatif (ou abélien) lorsque sa loi × est commutative. ☞ Un élément neutre et un symétrique pour la loi × d’un élément de G sont uniques lorsque (G, ×) est un groupe. Dans un groupe (G, ×) tout élément a ∈ G est régulier c’est à dire que a × x = a × y =⇒ x = y 2 ∀ (x , y) ∈ G , x × a = y × a =⇒ x = y Il revient au même de dire que les homothéties de G à gauche et à droite de rapport a , a × x et ha : x x × a , sont injectives. En fait, a h et ha sont des bijections ah : x de G sur lui-même et (ha )−1 = ha−1 , (a h)−1 = a−1 h . Le groupe (G, ×) est commutatif si et seulement si toute homothétie à gauche est une homothétie à droite. ☞ Lorsqu’il n’y a aucune ambiguité sur la loi du groupe (G, ×) on ne la note pas : on dit simplement que G est un groupe et on écrit ab pour le composé de a par b au lieu de a × b . Dans ce cas le symétrique d’un élément a ∈ G pour la loi de groupe de G prend le nom d’inverse de a et se note a−1 . Alors ∀ (a , b) ∈ G2 , (ab)−1 = (b)−1 (a)−1 (attention à l’ordre des facteurs). L’élément neutre du groupe G est noté 1G et par récurrence sur l’entier naturel n on définit pour tout a ∈ G : an = 1G si n = 0 et an = aan−1 si n > 1 . Lorsque n est un entier relatif négatif on pose an = (a−1 )|n| . La famille (an )n∈Z est dite progression de raison a . On a les propriétés suivantes ∀ (m , n) ∈ Z2 , ∀ a ∈ G , am+n = am an , (an )m = amn (1) ☞ Si (G, +) est un groupe on dit souvent que sa loi est additive et les homothéties du groupe (G, +) sont plutôt qualifiées de translation (à gauche ou à droite si le groupe n’est pas commutatif). L’élément neutre de G est noté OG , le symétrique d’un élément a de G est noté −a et la progression de raison a est notée (na)n∈Z . ☞ Voici quelques exemples de groupes ➣ Z , Q , R , C sont des groupes additifs commutatifs mais R+ n’est pas un groupe pour l’addition. Q∗ , R∗ , Q∗+ , R∗+ sont des groupes pour la multiplication ainsi que le cercle unité de C . ➣ Tout espace vectoriel est un groupe additif commutatif. ➣ Les translations d’un espace vectoriel ou d’un espace affine constituent un groupe commutatif pour la loi de composition. ➣ Les rotations d’un espace euclidien de dimension n constituent un groupe pour la loi de composition. Ce groupe est commutatif si et seulement si n 6 2 . c EduKlub S.A. Page 2 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes ➣ L’union de l’ensemble des homothéties et des translations d’un espace affine non vide, non réduit à un point est un groupe pour la loi de composition. Ce groupe n’est pas commutatif. ➣ L’ensemble S(E) des bijections de E sur lui-même est un groupe pour la loi de composition. Ce groupe est commutatif si et seulement si Card(E) 6 2 . Un élément de S(E) est appelé permutation de E . Pour n ∈ N∗ , le groupe des permutations de [[ 1 , n ]] s’appelle groupe symétrique d’indice n et se note Sn : Card(Sn ) = n! . ➣ L’ensemble des isométries d’un espace affine euclidien E laissant globalement invariant un sous-ensemble E de E est un groupe pour la loi de composition. I.2 Sous-Groupes. Morphismes de groupes Une partie H d’un groupe G , qui est stable par la loi de G , et qui est un groupe pour la loi induite sur H par celle de G , s’appelle sous-groupe de G . Théorème Caractérisation des sous-groupes Soit H une partie d’un groupe G . Les assertions suivantes sont équivalentes : (i) H est un sous-groupe de G (ii) 1G ∈ H et ∀ (x , y) ∈ H 2 , xy −1 ∈ H Lorsque G est un groupe additif l’assertion (ii) est à remplacer par OG ∈ H et ∀ (x , y) ∈ H 2 , x−y ∈H. ☞ L’intersection d’une famille quelconque de sous-groupes d’un groupe G est un sous-groupe de G . En particulier pour toute partie A d’un groupe G , l’intersection H de la famille des sous-groupes de G contenant la partie A est un sous-groupe de G : H est le plus petit des sous-groupes de G contenant A . On dit que H est le sous-groupe de G engendré par A. ☞ Le sous groupe d’un groupe G engendré par la partie vide est {1G } . On déduit de la formule (1) que le sous-groupe de G engendré par un singleton {a} ⊂ G (on dit engendré par a) est {an | n ∈ Z} ☞ Lorsque le sous-groupe engendré par une partie de G est G lui-même on dit que la partie est génératrice de G . Un groupe est dit monogène s’il peut être engendré par un singleton. Par exemple (Z, +) est un groupe monogène engendré par 1 , et pour tout entier naturel non nul n le groupe multiplicatif Un = {z ∈ C | z n = 1} des racines n ième de l’unité est 2iπ un groupe monogène engendré par e n . ☞ Pour tout n ∈ Z l’ensemble nZ = {nk | k ∈ Z} des multiples de n est le sous-groupe du groupe additif Z engendré par n . Si H est un sous-groupe non réduit à {0} de (Z, +), la partie non vide H+∗ des éléments strictement positifs de H admet un plus petit élément n . Alors nZ ⊂ H puisque H est un sous-groupe de Z auquel n appartient. Inversement, pour tout élément h de H , la division euclidienne de h par n fournit un quotient q ∈ Z et un reste r ∈ [[ 0 , n − 1 ]] tels que h − nq = r ∈ H . Or un élément de H+ est nul ou supérieur ou égal à n . Comme r ∈ H+ et r < n , on a r = 0 et h = nq . Ainsi H ⊂ nZ ⊂ H : H est un groupe monogène engendré par n . On a ainsi montré le théorème suivant à la base de l’arithmétique de Z : c EduKlub S.A. Page 3 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes Théorème Sous-groupes de Z Tout sous-groupe non réduit à {0} du groupe additif Z est monogène, engendré par son plus petit élément strictement positif. L’ensemble des sous-groupes de Z est {nZ | n ∈ Z} . Une application f : G 7−→ G0 où G et G0 sont des groupes est dite morphisme de groupes lorsque ∀ (x , y) ∈ G2 , f (xy) = f (x)f (y) . Si de plus f est bijective on dit que f est un isomorphisme de G sur G0 . Un endomorphisme du groupe G est un morphisme de groupes de G vers G . Un automorphisme de G est un isomorphisme de G sur G . On vérifie facilement les résultats suivants : Proposition ➣ Le composé de deux morphismes (resp. isomorphismes) de groupes est un morphisme (resp. isomorphisme) de groupes. ➣ L’image directe d’un sous-groupe H de G par un morphisme de groupes f : G 7−→ G0 est un sous-groupe de G0 . En particulier l’image de f , Im f = f hGi = {f (x) | x ∈ G} est un sous-groupe de G0 . L’image réciproque d’un sous-groupe H 0 de G par f est un sous-groupe de G. En particulier le noyau de f , Ker f = f −1 h{1G0 }i = {x ∈ G | f (x) = 1G0 } est un sous-groupe de G0 . ➣ L’image d’une partie génératrice de G par un morphisme de groupes f de source G est une partie génératrice du groupe Im f . En particulier l’image d’un groupe monogène G par un morphisme de groupes est un groupe monogène engendré par l’image de tout générateur de G . ➣ Un morphisme de groupes est injectif si et seulement si son noyau est réduit au singleton neutre. Voici quelques exemples de morphismes ou isomorphismes de groupes : ☞ f : G 7−→ G0 étant un isomorphisme du groupe G sur le groupe G0 , l’application f −1 est un isomorphisme de G0 sur G . On dit alors que les groupes G et G0 sont isomorphes. ☞ Transport de structure : Si f : G 7−→ E est une bijection d’un groupe (G , ·) sur un ensemble E , la loi de composition interne ? définie sur E par 2 −1 −1 ∀ (x , y) ∈ E , x ? y = f f (x) · f (y) fait de E un groupe et f est un isomorphisme du groupe (G , · ) sur le groupe (E , ? ). ☞ Soit G un groupe et a un élément de G . La formule (1) montre que l’application ϕa : (Z, +) 7−→ (G, · ) qui à tout n ∈ Z associe ϕa (n) = an est un morphisme de groupes. ☞ Produit de groupes : Étant donnés deux groupes G1 et G2 la loi de composition interne définie sur G1 × G2 par (x , y)(x0 , y 0 ) = (xx0 , yy 0 ) fait de G1 × G2 un groupe appelé groupe produit de G1 par G2 . Les groupes G1 × G2 et G2 × G1 sont isomorphes par l’application (x , y) (y , x) . Les applications pi : G1 × G2 7−→ Gi , i = 1, 2 , définies respectivement par (x , y) x et (x , y) y sont des morphismes surjectifs de groupes que l’on appelle première et deuxième projection canonique. Si G est un groupe, G2 est c EduKlub S.A. Page 4 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes le groupe produit de G par lui-même. Plus généralement pour tout entier naturel n non nul la loi sur Gn définie par (xi )i∈[[ 1 , n ]] (yi )i∈[[ 1 , n ]] = (xi yi )i∈[[ 1 , n ]] fait de Gn un groupe et xi sont des morphismes surjectifs de groupes. les projections canoniques pi : (xi )i∈[[ 1 , n ]] Gn est canoniquement isomorphe à Gp × Gn−p pour tout p ∈ [[ 1 , n − 1 ]] (n > 2 ). ☞ Lorsque G est un groupe les applications σg : G 7−→ G définies pour chaque g ∈ G par x σg (x) = g −1 xg sont des automorphismes du groupe G . L’application σ : G 7−→ S(E) qui à tout g ∈ G associe σg est un morphisme du groupe (G , · ) vers le groupe (S(E) , ◦ ) des permutations de E . Le noyau de σ est le sous-groupe de G constitué des éléments de G commutant avec tout autre : c’est le centre de G . ☞ Si E est un ensemble de cardinal n ∈ N∗ et σ : [[ 1 , n ]] 7−→ E une bijection, l’application f : S(E) 7−→ Sn définie par f (x) = σ −1 ◦ x ◦ σ est un isomorphisme du groupe des permutations de E sur le groupe symétrique d’indice n . ☞ Si (G , · ) est un groupe, son groupe opposé est le groupe G0 = (G , ? ) où la loi ? est définie par x ? y = y · x . Ces groupes sont isomorphes par l’application f : x x−1 . I.3 Action d’un groupe sur un ensemble Une action d’un groupe G sur un ensemble E est la donnée d’une application ϕ : G × E 7−→ E telle que (2) ∀ (g , g 0 , x) ∈ G × G × E , ϕ g, ϕ(g 0 , x) = ϕ(gg 0 , x) et ϕ(1G , x) = x On convient de poser ϕ(g, x) = gx de sorte que (2) s’écrit simplement : g(g 0 x) = (gg 0 )x et 1G x = x . L’équation gx = y admet alors l’unique solution x = g −1 y pour tout g ∈ G et y ∈ E . σg (x) = gx est donc une bijection de E sur E . En outre (2) montre L’application σg : x 0 2 que ∀ (g , g ) ∈ G , σgg0 = σg ◦ σg0 si bien que l’application σ : G 7−→ S(E) qui à g associe σ(g) = σg est un morphisme de groupes. Réciproquement, la donnée d’un morphisme de groupes σ : G 7−→ S(E) définit une action ϕ du groupe G sur E par la formule ϕ(g, x) = gx = σ(g)(x) . On dit que G opère (à gauche) sur E au moyen de l’action ϕ . Lorsque le groupe opposé G0 de G opère à gauche sur E au moyen d’une action ϕ0 on dit que G opère à droite sur E et on convient (xg 0 )g = x(g 0 g) et x 1G = x . de poser ϕ0 (g, x) = xg de sorte que (2) s’écrit simplement : L’orbite d’un élément x de E , sous l’action ϕ du groupe G sur l’ensemble E , est l’ensemble O(x) = {gx | g ∈ G} . ☞ Un sous-groupe H d’un groupe G opère à gauche sur l’ensemble des éléments de G au moyen de l’action ϕ définie par restriction à H × G de la loi de G : ∀ (h , g) ∈ H × G , ϕ(h, g) = hg . Bien sûr, H opère à droite sur G par l’action ϕ0 définie sur H 0 × G par ϕ0 (h, g) = gh . L’orbite à gauche et l’orbite à droite d’un élément x de G sont Hx = {hx | h ∈ H} et xH = {xh | h ∈ H} . c EduKlub S.A. Page 5 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes ☞ Tout sous-groupe H du groupe S(E) des permutations d’un ensemble E opère sur E au moyen de l’action naturelle ϕ définie par ∀ (h , x) ∈ H × E , ϕ(h, x) = h(x) . L’orbite d’un élément x de E est l’ensemble de toutes ses images par les permutations de E appartenant à H . ☞ Voici un exemple venant de l’algèbre linéaire : Le groupe GLn (K) des matrices carrées inversibles d’ordre n à coefficients dans un corps commutatif K opère sur l’ensemble Mn (K) des matrices carrées d’ordre n par l’action ϕ : GLn (K) × Mn (K) 7−→ Mn (K) définie par ϕ(P, M ) = P M P −1 . L’orbite d’une matrice M ∈ Mn (K) sous l’action de GLn (K) est l’ensemble des matrices relativement à toutes les bases de K n de l’endomorphisme de K n canoniquement associé à M . ☞ Un sous-groupe H d’un groupe G opère sur G au moyen du morphisme de groupes σ : H 7−→ S(G) défini par σ(h)(g) = h ? g = hgh−1 . D’une façon générale sur les actions de groupe on a le résultat suivant : Théorème Partition des orbites Soit G un groupe opérant sur un ensemble E . L’ensemble {O(x) | x ∈ G} des orbites des éléments de E sous l’action de G est une partition de E , c’est à dire que toute orbite est non vide, que deux orbites distinctes sont disjointes et que l’union des orbites est E . On vérifie en effet facilement, grâce à (2), les points suivants assurant le théorème : ∀x ∈ E , x ∈ O(x) et z ∈ O(x) ∩ O(y) =⇒ O(x) = O(y) = O(z) . Corollaire Théorème de Lagrange Soit G un groupe fini. Le cardinal de tout sous-groupe de G est un diviseur de Card (G) . On a vu en effet (premier exemple) qu’un sous-groupe H de G opère sur G et dans cette action l’ensemble des orbites est {Hx | x ∈ G} . L’homothétie (à droite) de rapport x étant injective, le cardinal de tout orbite Hx est indépendant de x égal au cardinal de H . Par le théorème de partition des orbites {Hx | x ∈ G} est une partition de G , donc Card (G) = Card {Hx | x ∈ G} Card(H) . Card(G) · C’est pour rappeler cette Donc Card(H) divise Card(G) et Card {Hx | x ∈ G} = Card(H) égalité que l’on note G/H l’ensemble des orbites des éléments de G dans l’action (à gauche) de H sur G . On dit que G/H est l’ensemble quotient du groupe G par son sous-groupe H , et ainsi le cardinal de l’ensemble quotient d’un groupe fini par l’un de ses sous-groupes est le quotient de leurs cardinaux. I.4 Les groupes Z/nZ Soit H un sous-groupe non nul de (Z, +) . D’après le théorème caractérisant les sous-groupes de Z , on peut écrire H = nZ où n est le plus petit élément strictement positif de H . Dans c EduKlub S.A. Page 6 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie I : Groupes l’action naturelle de H sur Z , définie par restriction à H × Z de l’addition de Z , l’orbite de tout élément x de Z est On (x) = H + x = {mn + x | m ∈ Z} . On dispose ainsi de l’ensemble quotient Z/nZ = {On (x) | x ∈ Z} , qui est une partition de Z , et d’une application surjective On : Z 7−→ Z/nZ . La relation d’équivalence associée à On définie sur Z par On (x) = On (x0 ) s’appelle congruence modulo n et se note x ≡ x0 [n] : x ≡ x0 [n] ⇐⇒ x − x0 ∈ nZ ⇐⇒ x − x0 est divisible par n On confond ainsi en un même élément de Z/nZ tous les entiers relatifs dont la différence est divisible par n . La commutativité du groupe (Z, +) et le fait que H = nZ soit un sous-groupe de Z montrent que x ≡ x0 [n] et y ≡ y 0 [n] =⇒ x + y ≡ x0 + y 0 [n] . Cela s’écrit aussi On (x) = On (x0 ) et On (y) = On (y 0 ) =⇒ On (x + y) = On (x0 + y 0 ) . On définit donc bien une loi de composition interne + sur l’ensemble Z/nZ par la formule ∀ (X , Y ) ∈ Z/nZ , ∀ (x , y) ∈ X × Y , X + Y = On (x) + On (y) = On (x + y) . ☞ (Z/nZ, +) est un groupe commutatif fini de cardinal n et l’application On : Z 7−→ Z/nZ est un morphisme surjectif de groupes qui induit une bijection de [[ 1 , n ]] sur Z/nZ . Le noyau de On est nZ = On (0) : C’est l’élément neutre du groupe Z/nZ . ☞ Soit G un groupe fini, a un élément de G et Ga le sous-groupe de G engendré par a . L’application ϕa : Z 7−→ Ga définie par x ϕa (x) = ax est un morphisme surjectif x de groupes dont le noyau {x ∈ Z | a = 1G } est de la forme nZ = Ker On , où n est le plus petit entier naturel non nul tel que an = 1G . Alors la relation d’équivalence définie sur Z par ϕa (x) = ϕa (x0 ) est la même que x ≡ x0 [n] , si bien que l’on définit un morphisme surjectif ϕa : Z/nZ 7−→ Ga par la relation ∀ X ∈ Z/nZ , ∀ x ∈ X , ϕa (X) = ϕa (x) = ax . Par construction Ker ϕa = {nZ} est réduit à l’élément neutre de Z/nZ donc le morphisme surjectif ϕa est aussi injectif : c’est un isomorphisme du groupe Z/nZ sur le groupe monogène Ga engendré par a , qui est ainsi de cardinal n . L’entier n = Card (Ga ) s’appelle ordre de a : D’après le théorème de Lagrange n est un diviseur de Card (G) si bien que aCard(G) = 1G . On a donc montré le Théorème Pour tout groupe fini G et tout élément a de G , aCard(G) = 1G . ☞ Un groupe fini monogène est dit cyclique : Tout groupe cyclique G est isomorphe au groupe additif Z/nZ où n = Card (G) . En particulier un groupe cyclique est commutatif. Par exemple le groupe Un des racines nième de l’unité est un groupe cyclique engendré par 2iπ ω=e n ☞ Soit G un groupe fini et a ∈ G un élément d’ordre n . Pour tout x ∈ Z l’ordre m de b = ax est le plus petit des entiers y ∈ N∗ tels que xy soit multiple de n . Donc xm est le plus petit commun multiple n ∨ x de x et de n . Le plus grand commun diviseur n ∧ x de x et n de n vérifie (n ∨ x)(n ∧ x) = xn si bien que m = · (n ∧ x) ☞ Il résulte de la formule ci-dessus que le nombre de générateurs d’un groupe cyclique de cardinal n est le nombre d’entiers relatifs x premiers avec n . c EduKlub S.A. Page 7 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs II II.1 Anneaux et corps commutatifs Définition, exemples et premières propriétés Un anneau est un triple (A, +, · ) où A est un ensemble et + et · sont deux lois de composition interne sur A telles que (A, +) soit un groupe commutatif et · soit associative, distributive (à gauche et à droite) par rapport à + et admette un élément neutre 1A . Un corps (K, +, · ) est un anneau tel que (K r {0K }, · ) soit un groupe. Un anneau (ou un corps) est dit commutatif lorsque sa seconde loi · est commutative. ☞ Un anneau (A, +, · ) est dit intègre lorsqu’il est commutatif et que la nullité d’un produit de deux éléments de A implique la nullité de l’un d’entre eux. ➣ Dans un anneau A les homothéties de rapport a ∈ A , ha : A 7−→ A , définies par x ha (x) = ax , sont des endomorphismes du groupe (A, +) . Dire qu’un anneau commutatif est intègre est donc équivalent à dire que ses homothéties de rapport a non nul sont injectives. ➣ Dans un corps commutatif K tout élément non nul k de K est inversible : toute homothétie hk de rapport non nul k est un automorphisme du groupe (K, +) , d’inverse h−1 k = hk−1 . En particulier, tout corps commutatif est un anneau intègre. ➣ Dans un anneau intègre A qui est fini, toute homothétie de rapport non nul a est injective et donc aussi bijective : Tout élément non nul a de A est alors inversible, d’inverse a−1 = h−1 a (1A ) . Ainsi Tout anneau intègre fini est un corps. ➣ On montre qu’il existe un plus petit corps commutatif parmi ceux qui contiennent un anneau intègre donné A : On l’appelle corps des fractions de A : Ses éléments sont de la forme ab−1 (que l’on note aussi ab ). ☞ Quelques exemples d’anneaux : ➣ L’ensemble Z muni de ses lois d’addition et de multiplication usuelles est un anneau intègre. Son corps des fractions est le corps Q des nombres rationnels. ➣ Si A est un anneau et I est un ensemble non vide, l’ensemble AI des applications de I vers A est un anneau pour les lois naturelles (somme et produit de deux applications). Même si l’anneau A est intègre, l’aneau AI ne l’est pas dès que I admet au moins deux éléments. ➣ Soit A un sous-anneau d’un anneau commutatif B et x un élément de B : Il existe un plus petit sous-anneau de B parmi ceux qui contiennent A ∪ {x} : On le note A[x] , ses éléments sont polynômiaux en x à coefficients dans A , c’est à dire de la n X forme ak xk où (ak )k∈N ∈ AN est une suite nulle au delà d’un certain rang n . k=0 ➣ Anneaux de polynômes : Soit A un anneau commutatif. Il existe un anneau commutatif B = A[X] où X est un élément de B dit transcendant sur A , c’est à n X dire tel que toute relation de la forme ak X k = 0 (n ∈ N et (ak )k∈[[ 0 , n ]] ∈ An+1 ) k=0 implique que les ak soient tous nuls. c EduKlub S.A. Page 8 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs – Les éléments de A[X] s’appellent polynômes à une indéterminée sur A . – Tout polynôme P de A[X] se décompose de manière unique sous la forme n X P = ak X k n ∈ N et (ak )k∈[[ 0 , n ]] ∈ An+1 k=0 Lorsque A est un anneau intègre l’anneau A[X] des polynômes à une indéterminée sur A est lui-même un anneau intègre : Le corps des fractions de cet anneau intègre s’appelle corps des fractions rationnelles à une indéterminée sur A et se note A(X) . ☞ Lorsque A est un anneau commutatif et n ∈ N∗ , l’ensemble Mn (A) des matrices carrées d’ordre n à coefficients dans A (c’est à dire des applications U = (uij )ij∈[[ 1 , n ]]2 de [[ 1 , n ]]2 dans A) est muni de son addition naturelle (celle des applications) et d’une multiplication n X (dite produit matriciel) définie par U.V = (wij )ij∈[[ 1 , n ]]2 où wij = uik vkj . Pour ces lois k=0 Mn (A) est un anneau qui n’est pas commutatif dès que n > 2 . ☞ Les anneaux Z/nZ , (n ∈ N∗ ) : La commutativité de l’anneau Z assure que le sous-groupe additif nZ est stable par multiplication par tout élément de Z . Il en résulte que dans Z , x ≡ x0 [n] et y ≡ y 0 [n] =⇒ xy ≡ x0 y 0 [n] . En notant On la surjection canonique de Z sur Z/nZ cela s’écrit aussi On (x) = On (x0 ) et On (y) = On (y 0 ) =⇒ On (xy) = On (x0 y 0 ) . On définit donc bien une loi de composition interne notée · sur l’ensemble Z/nZ , par la formule ∀ (X , Y ) ∈ (Z/nZ)2 , ∀ (x , y) ∈ X × Y , X · Y = On (xy) . le groupe additif Z/nZ muni de cette loi multiplicative devient un anneau commutatif pour lequel la surjection canonique On : Z 7−→ Z/nZ est un morphisme d’anneaux : On (x + y) = On (x) + On (y) 2 ∀ (x , y) ∈ Z On (xy) = On (x) · On (y) ➣ application : critère de divisibilité par 3 ou 9 ∀ k ∈ N , O3 (10k ) = O3 (10)k = O3 (1)k = 1Z/nZ donc si l’on considère l’écriture n X décimale d’un entier naturel x = ak 10k (les ak dans [[ 0 , 9 ]]) on peut écrire k=0 O3 (x) = n X O3 (ak ) · O3 (10k ) = k=0 ce qui est équivalent à x ≡ n X O3 (ak ) = O3 k=0 n X k=0 ak [3] . De même x ≡ n X ! ak k=0 n X ak [9] . On en déduit k=0 le critère de divisibilité par 3 ou par 9 : Pour qu’un entier soit divisible par 3 (respectivement par 9) il faut et il suffit que la somme de ses chiffres soit divisible par 3 (respectivement par 9) c EduKlub S.A. Page 9 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs ➣ critère de divisibilité par 11 ∀ k ∈ N , O11 (10k ) = O11 (10)k = O11 (−1)k . On en déduit comme ci-dessus que pour qu’un entier soit divisible par 11 il faut et il suffit que la somme alternée de ses chiffres soit divisible par 11. Par exemple l’entier 4 002 009 est divisible par 11 (4 − 2 + 9 ≡ 0 [11]). ☞ Morphismes d’anneaux : ➣ Un morphisme d’anneaux est une application f d’un anneau A vers un anneau B f (x + y) = f (x) + f (y) f (xy) = f (x)f (y) L’image de f est alors une telle que ∀ (x , y) ∈ A × B , f (1A ) = 1B partie de B , contenant 1B , stable par les lois de B : Im f = f hAi est un sous-anneau de B . Le noyau de f est un sous-groupe de (A, +) stable par multiplication (à gauche et à droite) par les éléments de A . ➣ L’application ϕ : Z 7−→ A de Z vers un anneau A définie par n n1A est un morphisme d’anneaux. – Si Ker ϕ = {0} alors Im ϕ , qui est le plus petit sous-anneau de A contenant 1A , est isomorphe à Z . – Si Ker ϕ 6= {0} alors il existe un unique générateur p ∈ N∗ au sous-groupe Ker ϕ de (Z, +) : Ker ϕ = pZ où p est le plus petit entier naturel non nul tel que p1A = OA . On dit que p est la caractéristique de l’anneau A . L’application ϕ : Z/pZ 7−→ A qui à tout X ∈ Z/pZ associe ϕ(X) = ϕ(x) pour tout x ∈ X est bien définie puisque deux entiers relatifs x et x0 éléments de X sont congrus modulo p et donnent alors la même image par ϕ . On vérifie dans ces conditions que ϕ est un morphisme d’anneaux dont le noyau est réduit à {OZ/pZ } et dont l’image est Im ϕ . Ainsi, lorsque A est un anneau de caractéristique p ∈ N∗ , le plus petit sous-anneau de A contenant 1A , est isomorphe à l’anneau Z/pZ . II.2 Cas d’un anneau euclidien On dit qu’un anneau A est euclidien lorsqu’il est intègre et muni d’une application d : A{OA } 7−→ N telle que ∃ (q , r) ∈ A2 , a = bq + r (3) ∀ (a, b) ∈ A × A{OA } , avec r = OA ou d(r) < d(b) ☞ Par exemple Z est un anneau euclidien . En effet l’application d désignant la valeur absolue, à tout couple (a , b) ∈ Z2 tel que b 6= 0 on peut associer le qotient q et le reste r dans la division euclidienne de a par b : a = bq + r et 0 6 r = d(r) < |b| = d(b) . De même l’anneau K[X] des polynômes à coefficients dans un corps commutatif K est euclidien pour l’application d◦ qui à tout polynôme non nul de K[X] associe son degré : à tout couple (a , b) ∈ K[X]2 tel que b 6= 0 on peut associer le quotient q et le reste r dans la division euclidienne du polynôme a par le polynôme b : a = bq + r et r = 0 ou d◦ (r) < d◦ (b) . c EduKlub S.A. Page 10 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs On dit qu’une partie I d’un anneau commutatif A est un idéal de A lorsque c’est un sous-groupe de (A, +) stable par multiplication par les éléments de A : OA ∈ I , ∀ (a , b) ∈ A2 , a + b ∈ I et ∀ (a , b) ∈ A × I , ab ∈ I . ☞ Par exemple dans un anneau commutatif A le plus petit idéal contenant un élément a de A est Aa = {λa | λ ∈ A} . Le plus petit idéal contenant une paire {a , b} d’éléments de A est Aa + Ab = {λa + µb | (λ , µ) ∈ A2 } . ☞ Les idéaux de Z sont exactement les sous-groupes de Z . En conséquence les idéaux non nuls de Z sont de la forme pZ où p est le plus petit élément strictement positif de l’idéal. Cela se généralise dans un anneau euclidien par le théorème suivant : Théorème Tout idéal I d’un anneau euclidien A est engendré par l’un de ses éléments, c’est à dire qu’il existe a ∈ I tel que I = Aa . On dit que les idéaux de A sont principaux. En effet, soit A un anneau euclidien, muni d’une application d : A{OAn} 7−→ N vérifiant (3)o. Si I est l’idéal nul, I = AOA . Et si I est un idéal non nul de A la partie d (x) | x ∈ I{OA } non vide de N admet un plus petit élément d(a) pour a convenable dans I{OA } . Alors pour tout x ∈ I , il existe (q , r) ∈ A2 tel que x = aq + r avec r = OA ou d (r) < d (a) . Or r = x − aq ∈ I puisque (x , a) ∈ I2 et que I est un idéal de A . Le cas r ∈ I{OA } est irrecevable puisqu’il provoquerait d (r) > d (a) . Donc x = aq et I ⊂ aA = Aa . L’inclusion réciproque est directe puisque a ∈ I et que I est un idéal de A . Divisibilité dans un anneau euclidien ☞ La relation de divisibilité dans un anneau intègre A : On dit qu’ un élément a de A divise un élément b de A (ce que l’on écrit a | b) lorsqu’il existe c ∈ A tel que b = ac . L’anneau A étant commutatif, on a les équivalences : a | b ⇐⇒ ∃ c ∈ A , b = ac ⇐⇒ Ab ⊂ Aa . ☞ La relation de divisibilité est réflexive et transitive sur les éléments de A . Cette relation est presqu’un ordre sur A mais il lui manque l’antisymétrie. Elle induit de fait un ordre sur l’ensemble des idéaux principaux de A . L’intégrité de l’anneau A assure que deux éléments de A engendrent le même idéal (c’est à dire se divisent l’un l’autre) si et seulement si l’un se déduit de l’autre par multiplication par un élément inversible de A . c EduKlub S.A. Page 11 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs Théorème de Bézout Soit A un anneau euclidien et (a, b) ∈ A2 . L’ensemble des diviseurs communs dans A à a et à b admet un élément maximal c pour la relation de divisibilité (tout diviseur commun à a et b divise c). On dit que c est un plus grand commun diviseur de a et de b : c est un générateur de l’idéal engendré par a et b : Aa + Ab = Ac . ➣ En particulier deux éléments a et b de A sont dits étrangers (ou premiers entre eux) lorsque leur plus grand diviseur commun est 1A . Les conditions suivantes sont équivalentes (i) a et b sont étrangers (ii) Aa + Ab = A (iii) ∃ (u , v)) ∈ A2 , ua + vb = 1 . Ce théorème résulte directement du théorème assurant que tout idéal d’un anneau euclidien est principal : ici l’idéal I = Aa + Ab de A est principal, c’est à dire qu’il existe c ∈ I tel que I = Ac . Alors Ac ⊃ Aa et Ac ⊃ Ab donc c | a et c | b . Et si d | a et d | b , alors a et b sont éléments de Ad donc I = Ac ⊂ Ad et d | c . Théorème de Gauß Soit A un anneau euclidien et (a, b, c) ∈ A3 . Si a divise bc et est étranger avec b alors a divise c . Cela résulte du théorème de Bézout, car si a et b sont étrangers, on peut choisir (u, v) ∈ A2 tels que ua + vb = 1A et alors uac + vbc = c . Donc si a divise bc , a divise aussi c (A est un anneau commutatif). On peut appliquer notamment ces théorèmes dans les anneaux euclidiens Z et K[X] (K corps commutatif ). ☞ Éléments inversibles de Z/nZ (n ∈ N∗ ) : Pour qu’un entier relatif m soit tel que sa classe modulo n , soit inversible dans l’anneau Z/nZ il faut et il suffit qu’il existe un entier relatif u tel que mu ≡ 1 [n] , c’est à dire qu’il existe un couple (u, v) ∈ Z2 tel que mu + nv = 1 . On déduit du théorème de Bézout que les éléments inversibles de Z/nZ sont les classes des entiers relatifs étrangers avec n . Ce sont aussi les générateurs du groupe additif Z/nZ . ☞ Si Z/pZ est un anneau intègre non nul, sa caractéristique p est, par définition, un nombre premier c’est à dire n’admettant pour seuls diviseurs distincts, dans Z , que ±1 et ±p . Si p un entier naturel premier, alors tout entier naturel de [[ 1 , p − 1 ]] est par définition étranger avec p et admet ainsi une classe modulo p qui est inversible dans Z/pZ . Les éléments non nuls de l’anneau Z/pZ étant inversibles cet anneau est un corps. Comme tout corps commutatif est un anneau intègre, on en déduit le Théorème Il y a équivalence, pour tout entier p > 2 , entre les trois assertions : (i) Z/pZ est un anneau intègre (ii) p est un nombre premier (iii) Z/pZ est un corps c EduKlub S.A. Page 12 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs ☞ Soit p un entier naturel premier. Puisque Z/pZ est un corps, l’ensemble Gp de ses éléments non nuls est un groupe multiplicatif de cardinal p − 1 . Il résulte du théorème du §I.4 que pour tout a ∈ Gp , ap−1 = 1Z/pZ . Cela équivaut à dire que ap = a puisque Z/pZ est un anneau intègre. Ce résultat est connu sous le nom de Théorème de Fermat Pour tout entier naturel premier p et tout entier relatif x , xp − x est divisible par p . On peut également partitionner Gp en les paires {a , a−1 } (a 6= a−1 ) et les deux singletons {1Z/pZ } , {−1Z/pZ } : En effet, Z/pZ étant intègre, les seules solutions dans Z/pZ de l’équation (x − 1)(x + 1) = OZ/pZ sont ±1Z/pZ et cette équation est équivalente à Y Y l’équation x = x−1 . Il en résulte que a = −1Z/pZ . Or a est la classe modulo a∈Gp p de Y a∈Gp k = (p − 1)! . On a donc obtenu le résultat connu sous le nom de k∈[[ 1 , p−1 ]] Théorème de Wilson Pour tout entier naturel premier, (p − 1)! + 1 est divisible par p . Décomposition en produit de facteurs premiers Définition On dit qu’un élément a de A est premier (ou extrémal) s’il engendre un idéal maximal parmi les idéaux de A distincts de A , c’est à dire si tout idéal de A distinct de A et contenant Aa est égal à Aa . On sait que tous les idéaux de l’anneau euclidien A sont de la forme Ab . Il revient donc au même de dire que a est un élément premier de A ou que tout diviseur de a non inversible dans A est multiple de a par un élément inversible dans A . Proposition Dans un anneau euclidien, tout élément non inversible admet un diviseur premier . En effet, s’il n’en était pas ainsi, il existerait un élément a0 non inversible de l’anneau euclidien A sans diviseur premier : On pourrait construire par récurrence sur n ∈ N une suite strictement (pour la relation d’inclusion) d’idéaux de A tous strictement contenus dans croissante (Aan )n∈N[ A . Mais alors I = Aan est un idéal de A par croissance de la suite (Aan )n∈N et, comme A n∈N est euclidien, il existe b ∈ I tel que I = Ab . En notant N un entier tel que b ∈ AaN on aurait ∀ n > N , I = Ab = Aan ce qui contredit la stricte croissance de la suite (Aan )n∈N . ☞ En conséquence, l’ensemble des éléments premiers d’un anneau euclidien est infini. En effet siY l’ensemble P des éléments premiers de l’anneau euclidien A était fini, l’élément p n’aurait aucun diviseur premier dans A . a = 1A + p∈P c EduKlub S.A. Page 13 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie II : Anneaux et corps commutatifs ☞ Existence d’une décomposition en produit de facteurs premiers : Soit a un élément non inversible de l’anneau euclidien A : D’après ce qui précède, il existe un diviseur premier p1 de a dans A : Soit α1 le quotient de a par p1 . Si α1 est inversible, on stoppe le procédé. Sinon on choisit un diviseur premier p2 de α1 et on note α2 le quotient de α1 par p2 . Si α2 est non inversible on peut poursuivre le procédé. On crée ainsi par récurrence sur n une suite (pi )i∈[[ 1 , n ]] de diviseurs premiers de a et une suite strictement croissante (Aαi )i∈[[ 1 , n ]] d’idéaux de A tels que ∀ i ∈ [[ 1 , n ]] αi−1 = pi αi (on pose α0 = a). Cette construction récurrente doit s’arrêter à un rang n où αn est inversible, sinon elle se poursuit indéfiniment avec une suite strictement croissante (Aαn )n∈N d’idéaux de A : Or on a vu à la fin du point précédent qu’une suite croissante d’idéaux de A était nécessairement stationnaire à partir d’un certain rang. On a donc montré l’existence d’un entier n ∈ N∗ et d’une suite (pi )i∈[[ 1 , n ]] de diviseurs n Y premiers de a et d’un élément inversible λ dans A tels que a = λ pi . i=1 ☞ Unicité : On vient de voir l’existence d’une décomposition de a en produit de facteurs premiers qui, si on regroupe les facteurs premiers identiques (l’anneau A est commutatif), prend r Y la forme a = λ pαi i où λ est inversible et les pi sont des diviseurs premiers de a deux à i=1 deux distincts et les αi sont des entiers naturels non nuls. Si maintenant pαi est un diviseur de a tel que α soit un entier strictement supérieur à αi , r Y α alors, par intégrité de A , pi serait un diviseur du produit pj j étranger avec chacun j=1 j6=i des facteurs de ce produit : cela est contraire au théorème de Gauß. Il en résulte que αi est l’unique entier maximum parmi les entiers α tels que pα divise a . De plus si p est un diviseur premier de a il doit être, à un facteur multiplicatif inversible près, l’un des pi : en effet si tel n’était pas le cas, l’élément premier p serait étranger avec chacun des pi et alors p ne pourrait diviser aucun produit des pi (par le théorème de r Y −1 Gauß), en particulier p ne pourrait diviser λ a = pαi i . Il en résulte le i=1 Théorème Tout élément non inversible a d’un anneau euclidien admet une décomposition en r Y produit de facteurs premiers distincts de la forme a = λ pαi i où λ est inversible. i=1 Dans cette décomposition les entiers r et αi sont uniques, et les éléments premiers pi sont définis à un élément multiplicatif inversible près. c EduKlub S.A. Page 14 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie III : Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif III III.1 Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif Polynôme minimal d’un élément d’une algèbre de dimension finie Soit K un corps commutatif et E une K-algèbre. Pour un élément donné a de E on considère l’application Φa : K[X] 7−→ E de l’anneau des polynômes à une indéterminée sur K vers E , n X qui à tout polynôme P = ak X k associe l’élément de E obtenu en remplaçant l’indéterminée k=0 n X X par a : Φa (P ) = Pe(a) = ak ak . On vérifie que Φa est un morphisme de K-algèbres. k=0 ☞ L’image de Φa est la plus petite sous-algèbre de E contenant K ∪ {a} : elle est notée K[a] . C’est aussi le sous-K-espace vectoriel de E engendré par (ak )k∈N . ☞ Le noyau de Φa est l’idéal de l’anneau K[X] constitué des polynômes P annulant a . Lorsqu’il existe un polynôme non nul P ∈ K[X] annulant a on dit que a est algébrique sur K , sinon on dit que a est transcendant sur K . On a donc les équivalences a est transcendant sur K ⇐⇒ Ker Φa = {0} ⇐⇒ Φa est injectif . ☞ Si K[a] (ou E) est de dimension finie en tant que K-espace vectoriel, alors Φa n’est pas injectif (puisque K[X] est de dimension infinie) et a est algébrique sur K . Inversement, si a est algébrique sur K , il existe un polynôme non nul P de K[X] de degré d tel que Φa (P ) = Pe(a) = 0 . Pour tout b ∈ K[a] il existe Q ∈ K[X] tel e . En effectuant la division euclidienne de Q par le polynôme non nul que b = Q(a) P , on peut écrire Q = DP + R où D et R sont dans K[X] et do R < d . Alors e e Pe(a) + R(a) e e . Ainsi b appartient au K-espace Kd−1 [a] engendré b = Q(a) = D(a) = R(a) 0 d−1 par a = 1E , a , · · · , a . Dès lors K[a] = Kd−1 [a] est de dimension finie au plus d . On a donc la caractérisation suivante des éléments algébriques : Théorème Pour tout élément a d’une K-algèbre : a est algébrique sur K ⇐⇒ la K-algèbre Im Φa = K[a] est de dimension finie. Lorsque a est algébrique sur K , l’idéal non nul Ker Φa de l’anneau euclidien K[X] est de la forme K[X]Pa où Pa est l’unique polynôme unitaire de degré minimum parmi ceux des polynômes unitaires annulant a . On dit que Pa est le polynôme minimal de a . La preuve précédente montre que le degré da de Pa est la dimension de K[a] et plus précisément la famille (ak )k∈[[ 0 , da −1 ]] est une base de K[a] . ➣ Si a est un élément algébrique d’une algèbre intègre E , le polynôme minimal Pa de a est irréductible en produit de polynômes de degré strictement inférieur à da = do Pa , si bien que Pa est premier dans l’anneau euclidien K[X] . c EduKlub S.A. Page 15 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie III : Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif ➣ Si P ∈ Ker Φa est premier, alors il existe λ ∈ K tel que P = λPa et pour tout Q ∈ K[X] tel e que Q(a) 6= 0 , les polynômes P et Q sont étrangers (sinon leur pgcd serait Pa et Q serait e divisible par Pa ce qui exigerait Q(a) = 0). Le théorème de Bézout assure l’existence d’un 2 e Ve (a) = 1 . couple (U , V ) ∈ K[X] tel que Pa U +QV = 1 si bien que Φa (Pa U +QV ) = Q(a) e Tout élément non nul Q(a) de l’anneau K[a] est ainsi inversible et K[a] est un corps. e ➣ Si K[a] est un corps, lorsque a 6= 0 il existe Q ∈ K[X] tel que aQ(a) = 1 et alors P = XQ − 1 est un polynôme non nul de K[X] annulateur de a . Donc a est algébrique sur K et K[a] est une algèbre intègre de dimension finie sur K . On a donc montré le théorème suivant : Théorème Soit a un élément d’une K-algèbre. Les conditions suivantes sont équivalentes (i) K[a] est une algèbre intègre de dimension finie sur K (ii) Il existe un polynôme premier (i.e irréductible) dans K[X] annulant a (iii) K[a] est un corps . III.2 Extension algébrique d’un corps commutatif Définition Soit K un corps commutatif et L un corps commutatif contenant K . On dit que L est une extension algébrique de K lorsque tout élément de L est algébrique sur K . On dit que cette extension est finie lorsque L est un K-espace vectoriel de dimension finie. On note alors [L : K] la dimension du K-espace vectoriel L et on dit que c’est le degré de L sur K . ☞ Par exemple le corps C = R[i] = R ⊕ R i est une extension algébrique finie de R de degré 2 puisque tout complexe z est racine du polynôme Pz ∈ R[X] défini par Pz = X 2 − (z + z)X + |z|2 . ☞ D’une façon générale, considérons un élément algébrique a d’une K-algèbre intègre. Le théorème précédent montre que K[a] est un corps. De plus, puisque a est algébrique sur K , K[a] est de dimension finie, si bien que pour tout b ∈ K[a] , K[b] est une sousalgèbre de dimension finie de K[a] et ainsi par le théorème de caractérisation des éléments algébriques, b est algébrique sur K . Alors le corps K[a] est une extension algébrique finie du corps K et, d’après le paragraphe précédent, son degré est celui du polynôme minimal annulateur de a . ☞ On montre que l’ensemble des nombres réels algébriques sur Q est dénombrable. Le corps R étant indénombrable n’est pas une extension algébrique de Q . Proposition Lorsque les corps K ⊂ K1 ⊂ K2 sont tels que K1 soit une extension algébrique finie de K et K2 une extension algébrique finie de K1 , alors K2 est une extension algébrique finie de K et [K2 : K] = [K2 : K1 ][K1 : K] . c EduKlub S.A. Page 16 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie III : Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif En effet, si a ∈ K2 , K1 [a] est un K1 -espace vectoriel de dimension finie, et comme K1 est un K-espace de dimension finie, K1 [a] est de dimension finie sur K et a est algébrique sur K . K2 est donc bien une extension algébrique de K . En outre, K2 est isomorphe, en tant que [K :K ] K1 espace vectoriel à K1 2 1 et K1 est isomorphe en tant que K-espace vectoriel à K [K1 :K] . Comme une application K1 -linéaire est aussi K-linéaire, on en déduit que K2 est isomorphe (en [K2 :K1 ] . Le degré de K2 sur K est la dimension de ce K-espace, tant que K-espace) à K [K1 :K] c’est à dire [K2 : K1 ][K1 : K] . √ ☞ Par exemple √ K1 = Q[ 2] est une extension algébrique de Q de degré 2 (le polynôme √ 2 2 est X − 2). Le réel 3 n’est pas élément de K1 (car √ une égalité minimal de √ √ 2 3 = a + b 2 avec (a , b) ∈ Q exigerait, par élévation au carré, que ab 2 ∈ Q et √ 3 / Q on aurait ab = 0 et alors 3 ou serait carré d’un rationnel ce qui est comme 2 ∈ 2 √ exclu). Donc K [ 3] est une extension algébrique 1 √ √ de√K1 de degré 2 (le polynôme minimal √ 2 3] est une extension algébrique de de 3 est X − 3). Ainsi K2 = K1 [ 3] = Q[√ 2][ √ Q de degré 2.2 = 4 . En outre, le réel α = 2 + 3 ∈ K2 est racine du polynôme P = (X 2 − α2 )(X 2 − α−2 ) = X 4 − 10X 2 + 1 qui est irréductible sur Q . Il en résulte que Q[α] est une extension algébrique √ √ de Q de degré 4, incluse dans l’extension K2 elle aussi de degré 4, donc K2 = Q[ 2][ 3] = Q[α] . ☞ Lorsque K1 est une extension algébrique finie de K de base (αi )i∈[[ 1 , p ]] et K2 une extension algébrique finie de K1 de base (βj )j∈[[ 1 , q ]] on vérifie sans difficulté que (αi βj )(i,j)∈[[ 1 , p ]] × [[ 1 , q ]] est une base de K2 sur K . ☞ Soient K et L deux corps commutatifs tels que K ⊂ L . Lorsque x et y sont deux éléments de L algébriques sur K , la sous-K-algèbre K[x][y] de L engendrée par x, y est un corps d’après le second théorème du §III.1. Il en résulte que l’ensemble CK (L) des éléments de L qui sont algébriques sur K est un sous-corps de L qui est le plus grand des sous-corps de L qui soit une extension algébrique de K : On dit que CK (L) est la clôture algébrique de K dans L . La clôture algébrique de CK (L) dans L est CK (L) : en effet si a ∈ L est n X n λi X n−i ∈ CK (L)[X] alors a est algébrique sur le annulé par le polynôme P = X + i=1 corps K 0 = K[λ1 ] · · · [λn ] qui est une extension algébrique finie de K et il en résulte que K 0 [a] est une extension algébrique finie de K et donc a ∈ CK (L) . ☞ Par exemple la clôture algébrique de Q dans C est une extension algébrique de Q qui n’est pas finie : c’est ce que l’on appelle le corps des nombres algébriques. C est la clôture algébrique de R dans C et c’est une extension finie de R de degré 2. Théorème de d’Alembert-Gauss C est algébriquement clos, c’est à dire que toute extension algébrique de C est égale à C ou encore, tout polynôme de C[X] de degré au moins 1 a toutes ses racines dans C . Pour obtenir ce résultat, il suffit de montrer qu’un polynôme P ∈ C[X] qui n’a aucune racine dans C est nécessairement constant. Considérons un polynôme P ∈ C[X] sans racine dans C : Z 2π 1 1 alors la fonction f : R+ 7−→ C définie par f (r) = dθ est de classe C ∞ sur R+ iθ e 2π 0 P (r e ) c EduKlub S.A. Page 17 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Cours de Mathématiques Algèbre Générale Partie III : Éléments algébriques d’une algèbre sur un corps commutatif et, en dérivant par rapport à r sous le signe d’intégration, ∗ ∀ r ∈ R+ , 1 f (r) = − 2π 0 2π Z 0 θ=2π 1 1 Pe0 iθ iθ iθ = 0. (r e ) e dθ = − (r e ) 2iπr Pe Pe2 θ=0 La fonction continue f sur R+ , ayant une dérivée nulle sur l’intervalle R∗+ , est constante de 1 valeur non nulle f (0) = · Or si le polynôme P est non constant, il existe une constante e P (0) 1 M 6 d où d = do P > 1 . Ceci exigerait que M ∈ R+ telle que ∀ z ∈ C , |z| |Pe(z)| ∀ r ∈ R+ , 1 1 |f (r)| = 6 2π |Pe(0)| Z 0 2π 1 |Pe(r eiθ )| dθ 6 M −−−−−→ 0 ce qui est impossible . rd r→+∞ c EduKlub S.A. Page 18 Michel Lepez www.klubprepa.net Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites.