COMMUNAUTES AQUACULTURES : LES POISSONS Introduction Les eaux continentales et les océans renferment une immensité d’espèces végétale et animale (biodiversité) Au niveau des animaux, les espèces vont des plus minuscules au plus grandes tailles (Ex : de la paramécie à la baleine) Dans les eaux les espèces les plus rependus sont représentées par les poissons. Le poisson dans l’eau doit faire face à trois exigences : -se protéger des contraintes du milieu (pH, le courant, l’O2, la conductivité, la salinité, la température…) -il doit se protéger des prédateurs mais aussi des compétiteurs pour assurer sa survie. -se nourrir dans les meilleures conditions possibles afin d’assurer sa croissance et sa maturation. -se reproduire à l’état adulte dans les conditions meilleures pour assurer la survie de l’espèce. I-L’habitat des poissons Les milieux aquatiques et notamment les milieux lotiques sont caractérisés par une grande variabilité temporelle et spatiale en raison fluctuations du débit et du niveau de l’eau qui modifie considérablement la nature et l’étendue des volumes utilisables par le poisson. Un problème majeur pour tout poisson est de savoir comment partager son temps et utiliser son énergie pour se nourrir et/ou se reproduire de manière à ce que le succès de la reproduction soit maximale. Ainsi, en minimisant l’énergie nécessaire à la recherche et la capture des proies, le poisson aura plus s’énergie à consacrer à la croissance et au métabolisme. De la sorte, l’habitat peut être définit comme l’ensemble des biotopes nécessaires à l’accomplissement du cycle biologique de ce poisson. On définit également ce qu’on appelle micro habitat comme l’endroit où un poisson trouve les conditions de température, courant, substrat, d’abris…qui lui sont les plus favorables pour réduire les dépenses énergétiques en étant les plus protégés possibles des prédateurs. La sélection de certains types d’habitats est à mettre en relation avec la nécessité de trouver des abris pour échapper aux prédateurs. Ainsi, dans de nombreux rivières africains, on estime que les zones humides ou inondées fournissent aux juvéniles comme proie de nombreuses espèces qui se reproduisent durant la crue. L’habitat a une dimension temporelle et spatiale. 1-Habitat à l’échelle temporelle Les milieux nouvellement créés ou qui viennent de subir une perturbation majeur sont plus rapidement colonisés par des organismes ayant un temps de génération court que par les organismes ayant un temps de génération long. Egalement à l’échelle temporelle certains phénomènes peuvent se manifester sur des périodes plus ou moins longues. Ainsi, les tendances climatiques à long terme peuvent se surimposer à des variations saisonnières de telle sorte qu'un système peut être en cour d'évolution lente sans que l'on s'en rende compte, car le phénomène à mettre en évidence si l'on ne dispose pas de longues séries d'observations. C’est ce qu'on appelle le présent invisible. 2-Habitat à l'échelle spatiale Compte tenu de la variabilité et de l'hétérogénéité de l'environnement, des espèces peuvent disparaître dans certaines régions alors qu'elles prospèrent dans d'autres, selon que les conditions écologiques deviennent favorables ou non dans le temps. Conclusion partielle La structure et la composition d'un peuplement de poisson à une échelle spatiale et à un moment donné sont donc le résultat d'un ensemble de phénomènes qui interagissent à différentes échelles spatiales et temporelles. Pour mieux comprendre ces situations on fait appel à la notion de structure hiérarchique c’est-à-dire que pour des milieux hétérogènes, il est possible de considérer qu’une zone étudiée est composée de sous unités, elle-même décomposable en unités plus petites. II- La nutrition Une des raisons pour poisson de fréquenter certains types de milieu est d’y trouver de la nourriture adaptée à sa taille et à ses exigences physiologiques. Cette relation entre la taille, le régime alimentaire et les conditions écologiques est un paramètre important pour comprendre l’occupation d’une espace ou d’un milieu donné par une espèce. Les stratégies alimentaires des poissons peuvent être vues comme des systèmes de prise de décision pour répondre à des questions : -où un individu doit il se nourrir ? -vers quelle proie doit-il diriger sa recherche ? Le poisson doit ainsi décider du moment où il doit se nourrir, du lieu et de la durée de la période de nutrition. Il s’agit de faire face efficacement à différentes contraintes de l’environnement, à la raréfaction de la nourriture et à la variation imprévisible de la de la ressource. Dans les milieux habités par de nombreuses espèces du même groupe trophique et ayant des régimes alimentaires relativement proche, les stratégies peuvent être d’occuper des habitats spatialement différents afin de réduire la compétition entre espèces, c’est lecas dans le lac Victoria où on a remarqué que chez les haplochromineszooplanctophages,il existe des phénomènes de ségrégations spatiales qui permettentqui permettent un isolement écologique des espèces. La recherche de zones favorables à l’alimentation amène les espèces à effectuer des migrations de faibles amplitudes pour se nourrir : migration trophique. Dans les lacs profonds par exemple, les espèces effectuent des migrations nycthémérales passant le plus souvent la journée en profondeur et remontant en surface la nuit pour se nourrir. III-La stratégie de reproduction La stratégie de reproduction d’une espèce de poisson dans un environnement donné, recouvre un ensemble de traits comme l’âge à la première reproduction, la relation entre la taille et la fécondité, le comportement parentale, la taille des gamètes, la saison de reproduction. Mais un individu (poisson) peut développer des tactiques qui sont en réalité des variations par rapport au schéma de reproduction tactique de manière à répondre avec succès à des modifications des facteurs de l’environnement. Il s’agit alors d’un comportement adaptatif à des conditions écologiques particulières qui a pour objet d’assurer la survie de l’espèce. La définition de l’habitat d’une espèce doit obligatoirement tenir compte du comportement reproducteur de cette espèce et la nécessité de trouver les meilleures conditions pour pondre. En particulier la ponte a lieu généralement à une période où les conditions environnementales sont favorables à la survie des œufs et des larves. Beaucoup d’espèces ont un cycle saisonnier de reproduction. Dans les grands fleuves tropicaux, l’ensemble des conditions qui prévalent au début de la crue paraît constituer le principal régulateur de la reproduction. On distingue deux grands types de trajectoire ontogéniques dans le modèle de cycle biologique : le modèle direct et le modèle indirect. a- le modèle indirect Ici, les œufs sont généralement petits et produits en grand nombre qui donne naissance à des jeunes larves incomplètement développées. Avec un faible volume de vitellus qui est insuffisant pour produire le phénotype définitif. Les jeunes larves doivent se nourrir sur des particules de petites tailles pour achever leur développement et sont donc très vulnérables durant cette période. En effet elles sont soumises à une forte mortalité mais elles libèrent les parents pour d’autres activités dès la ponte. Dans le cas du développement indirect on a affaire à des espèces nomades susceptible de couvrir de grandes distances pour se reproduire. Ainsi la nécessité d’utiliser des biotopes distincts pour les différentes phases de développement conduit les espèces à effectuer des migrations qui sont parfois de grande amplitude. Une migration est un déplacement entre deux habits et qui se produit de manière régulière durant la vie et qui concerne une grande partie de la population. Les poissons effectuant les migrations de type anadrome ou catadrome sont rare en Afrique tropical strates en Afrique tropicale. En revanche les poissons potanodrome sont abondants. Ce type de migration présente un avantage adaptatif dans la mesure où il a pour objectif d’atteindre les lisières propices à l’alimentation ou à la reproduction. Dans les migrations, on distingue celles qui s’effectuent entre la mer et les milieux aquatiques continentaux appelés diadromes et celles qui s’effectuent à l’intérieur des eaux douces appelées potamodromes. Parmi les espèces diadromes on distingue les anadromes qui passent la plus grande partie de leur vie en eau douce et migrent en eau douce pour se reproduire. Les catadromes passent la plus grande partie de leur vie en d’eau douce et migrent en mer pour se reproduire. Exemple : les anguilles. Les amphidrome partagent leur vie entre les milieux est continentaux sans que cela ne soit nécessairement lié à la reproduction. b- le modèle direct ou développement direct Dans ce modèle les poissons produisent un nombre restreint d’œufs de grande taille avec une grande quantité de vitellus qui permet le développement de l’embryon jusqu’à un stade avancée. Développement direct consiste à investir dans la survie d’un faible nombre d’individu ce qui demande aux parents un investissement énergie prolongé. Les poissons ici ont un comportement de type sédentaire éventuellement territorial. C’est le cas des cichlidae (carpes) endémiques des grands lacs d’Afrique de l’est. Les gros œufs riches en vitelles donnent naissance à des jeunes de tailles suffisamment grandes pour utiliser la même nourriture que les grands. En général,le développement direct s’accompagnent de soins parentaux c’est-àdire une aide qui est apportée par les parents qui a pour but d’assurer une meilleursurvie de l’œuf après sa formation .Cette aide peut aller de la construction de nid jusqu’à la garde des œufs et des alevins. Les soins parentaux ont pour fonction principale de protéger les jeunes des prédateurs. La pratique des soins parentaux peut s’accompagner de comportements territoriaux liés à la compétition et à la défense d’un territoire de reproduction. Le comportement territorial se traduit souvent par la défense d’un territoire visà-vis des individus Co spécifiquesou hétérospécifiquesde la mêmeespèce ou d’espècesdifférents. Les soins parentaux peuvent également consister à ce qu’on appelle l’incubation buccale dans laquelle le mâle ou la femelle garde les œufs fécondés dans la bouche jusqu’à éclosion. Sur les fonds sableux, les mâles construisent des nids dans lesquels les femelles pondent. Ces mêmes femelles transportent les œufs fécondés dans la bouche vers les zonesd’incubation où les jeunes sont relâchés une fois éclos. NB Chez les poissons, la fécondation se fait dans l’eau.Il n’y a pas de rapprochement sexuel.