Telechargé par Papa Madiop NDIAYE

La susceptibilité

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La susceptibilité
Sensibilité aiguë et manque de confiance en soi
La susceptibilité, cette tendance à distordre le réel pour se sentir persécuté, témoignerait alors
en réalité d'une confiance en soi détériorée, altérée, comme si seule une appréciation
négative pouvait être pertinente.
"Les personnes susceptibles ont souvent peu confiance en elles, abonde Béatrice CopperRoyer, psychologue clinicienne et auteure de Enfant anxieux, enfant peureux (éd. Albin
Michel). Cette image fragile découle soit du fait d'avoir été surestimé dans l'enfance, soit au
contraire très peu valorisé. En résulte une sensibilité aiguë, qui pousse à tout prendre avec une
intensité particulièrement dramatique."
"Une manière maladroite de vouloir attirer l'attention"
"La susceptibilité conduit alors souvent à des interprétations erronées, à attribuer aux autres
des pensées qu'ils n'ont pas. Cette mauvaise lecture relève de la distorsion cognitive et peut
aller jusqu'à une forme de paranoïa, chez les gens hyper-susceptibles."
De quoi gâcher la vie de ceux qui démarrent au quart de tour. "La susceptibilité est en réalité
une manière particulièrement maladroite, un peu immature, de vouloir attirer l'attention. En
boudant, on attend d'être deviné, compris et surtout que l'on fasse un pas vers nous.
Malheureusement, on a plutôt tendance à être agacé par la susceptibilité de nos proches",
analyse Béatrice Copper-Royer.
"Apporter du grain à moudre à ma susceptibilité"
Et Marion ne se contente pas de faire de la moindre réaction un affront: elle est à l'affût, prête
à monter en épingle la plus petite contrariété. "Je me sens constamment visée, persuadée que
souvent les gens cherchent à me rabaisser. Tout est bon pour apporter du grain à moudre à
ma susceptibilité même si j'ai consciente que cette irritabilité permanente est épuisante pour
mes proches."
Conséquence de cette tendance, Marion se remet en question en permanence. Convaincue que
rien n'est jamais acquis, elle se laisser désarçonner par la remarque la plus anodine. "Il y a
quelques jours, Matthieu, mon compagnon, m'a dit qu'il aimait bien la robe que je portais.
Plutôt que de simplement m'arrêter à ce compliment, j'en ai immédiatement déduis qu'il
trouvait que je m'habillais mal le reste du temps. Je lui ai vertement fait remarquer et me suis,
presque malgré moi, mise à bouder", se désole Marion, un peu gênée.
"Cette image négative, je m'y reconnais"
"Quand l'un de mes proches, dans ma vie personnelle ou professionnelle me fait une
remarque, je me sens complètement démoralisée. J'intériorise ce que l'on m'a dit pour me
dévaloriser. Cette image négative, je m'y reconnais, je me dis qu'elle est la seule valable."
"Ce sentiment permanent d'infériorité me pousse paradoxalement souvent à être agressive. Je
réponds durement, je suis parfois cassante, comme cette fois au travail où l'un de mes
collègues ne m'avait pas dit bonjour. Quand il est venu me demander quelque chose plus tard
dans la journée, je n'ai pas pu m'empêcher de l'envoyer paître sous le regard un peu médusé
des autres personnes du bureau", se souvient Marion.
"Changer de perspective"
Comment alors, surmonter son exaspération pour faire entendre raison à une personne
particulièrement susceptible? Pour la spécialiste, "si la personne reconnaît qu'elle se vexe
facilement, on peut l'encourager à changer de perspective, à voir les choses autrement. Cela
demande un effort mais cela peut s'apprendre."
"En revanche, mieux vaut éviter à tout prix d'être dans le conflit, le reproche. Cela apporterait
d'autant plus d'eau au moulin de la personne susceptible. Au contraire, l'humour, la
bienveillance sont essentiels. Enfin, tenter de rassurer, rappeler les qualités de cette personne
peut lui être salutaire. Cela lui permettra de prendre peu à peu du recul, de poser les bases
d'une confiance en soi renouvelée", conclut Béatrice Copper-Royer.
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Je me dispute avec tout le monde
Une critique acerbe, un retard imprévu, et les voilà pestant et s’emportant contre tout le
monde. Comment expliquer ce comportement ? Le point sur ces querelleurs invétérés.
Pourquoi ?
Plusieurs explications au comportement querelleur :
Une estime de soi non sécurisée. Nos relations aux autres nous renseignent sur la place que
nous tenons dans la société – l’influence que nous exerçons, l’amour ou la reconnaissance que
nous demandons. Ce besoin de reconnaissance peut se traduire, pour l’individu, par une forme
de dépendance à l’autre, qui le fragilise. Attendre d’un tiers qu’il légitime notre existence
revient à lui donner un immense pouvoir sur la qualité de notre équilibre interne. Dès lors que
l’on se sent menacé, le conflit naît. La programmation neurolinguistique (PNL) nomme «
référence externe » ce mouvement qui consiste à chercher l’estime de soi à l’extérieur plutôt
que dans ses propres ressources. Non sécurisé dans son estime de soi, l’individu réagit à la
moindre remarque, d’où une tendance fâcheuse à développer une agressivité et à entrer en
conflit, façon de clamer : « Aimez-moi ! ».
Le prolongement, à l’âge adulte, du comportement de toute-puissance que tout enfant
adopte naturellement.Selon l’analyse transactionnelle, la toute-puissance est définie comme
la promesse de voir tous ses besoins satisfaits. Le nourrisson trouve normal que sa mère se
rende disponible pour satisfaire l’ensemble de ses besoins. En grandissant, il comprend
qu’elle n’est pas son prolongement ; il apprend à différer la satisfaction de ses besoins, voire à
y renoncer. Or, il arrive que l’adulte refuse de voir la réalité avec ses contraintes. Tout
désaccord est alors vécu comme un rejet de soi, toute entrave à un projet, comme une menace.
L’adulte, en quelque sorte, régresse à l’état d’un enfant hurlant, tapant, mordant tant qu’on ne
lui donne pas son jouet.
Une émotion interdite dans le milieu familial. Selon la psychanalyste Alice Miller, la
colère, causée par des vexations, humiliations, dévalorisations, etc., est refoulée, stockée sous
sa forme pulsionnelle. Elle finira par se retourner contre soi ou contre d’autres personnes.
Tout se passe comme si l’individu devenait infirme dans sa capacité à gérer cette émotion
qu’il n’a pas apprise puisqu’on la lui interdisait. Cette colère, contrôlée pendant des années,
réapparaît plus tard dans sa forme brute, et peut se déclencher à tout moment et dans
n’importe quelle situation. D’autres émotions, comme la peur ou la tristesse, ont pu être
interdites. En prenant l’habitude de les occulter, l’individu peut leur substituer une autre : la
colère, exemple classique d’un stress devenu irritabilité.
Que faire ?
Apprendre à “s’associer” et à exprimer son sentiment en “adulte”.
S’associer, c’est être attentif à son ressenti interne et l’accepter. Un apprentissage qui consiste
à discerner le sentiment authentique et à en comprendre les raisons. On peut alors l’exprimer
non plus dans sa forme brute, mais dans un langage acceptable par l’autre.
Prendre de la distance avec ses actes.
Lorsqu’on s’identifie trop à ses actes, les remarques des autres sont autant de remises en
question. Se dire que l’on est plus riche que cet acte critiqué. On peut à tout moment réactiver
des souvenirs positifs pour analyser avec lucidité les sources de conflit et les dédramatiser. En
se concentrant sur cette analyse, on désamorce l’explosion de colère.
Faire dialoguer les différentes parties en soi.
La PNL affirme que toute action a une intention positive. Même la colère. Pourtant une autre
partie de nous voudrait vivre les relations dans un esprit constructif. Prendre le temps de faire
s’exprimer l’une et l’autre, la clé se trouvant dans le compromis : il est légitime d’exprimer sa
colère, mais sans agressivité.
Conseils à l’entourage
L’individu a un message à transmettre, mais manifeste, à travers ses disputes, une difficulté à
l’exprimer. Un, le laisser exploser, évacuer, même si ses propos heurtent. Ne pas lui intimer
de se calmer, mais l’écouter en lui disant : « Je (te) comprends. » Deux, reformuler devant lui
ses propos de façon plus positive et sur un ton plus calme. Trois, l’interroger sur le motif de sa
colère.
Surtout ne pas jouer les moralisateurs ; simplement se positionner dans une attitude
empathique et d’écoute : il se sentira compris, et sera en position de retrouver une relation
juste et apaisée.
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