Livret 1 Le vieillissement normal du cerveau : son fonctionnement. Je vais commencer ce protocole en décrivant succinctement les multiples structures de votre cerveau, et particulièrement celles impliquées dans la mémoire et le déclin cognitif. 1) Les structures du cerveau On distingue : - Le système nerveux central, qui correspond au cerveau dans sa globalité́ et la moelle épinière, c’est-à-dire les organes centraux qui traite des informations et envoient des ordres. - Le système nerveux périphérique qui englobe tous les nerfs du corps qu’ils soient sensitifs pour remonter une information au cerveau ou moteurs pour transmettre une information aux organes. Dans ces vidéos, nous nous intéresserons au système nerveux périphérique et plus particulièrement au CERVEAU. On estime que ce dernier est constitué́ d’environ 100 milliards de neurones et autant de cellules dites gliales, qui forment l’environnement des neurones, ainsi que d’un système vasculaire qui lui est propre. Sur le plan fonctionnel, on peut diviser le cerveau en 2 parties : - La matière grise (que l’on appelle aussi substance grise ou cortex) est située en périphérie du cerveau. Elle contient le corps et le noyau des neurones, l’endroit où on traite les informations reçues du système nerveux périphérique. - La matière ou substance blanche, qui contient les axones, ces prolongements des neurones qui leur permettent d’envoyer un message vers d’autres neurones ou d’autres cellules. . Mais anatomiquement il existe d’autres structures sur lesquelles je reviendrai. C’est en partie dans le cortex que se situe notre mémoire. C’est aussi le lieu de la pensée et du raisonnement. C’est pourquoi l’atrophie corticale qui correspond anatomiquement à un amincissement du cortex est la cause des troubles de la mémoire et du comportement observés dans le vieillissement cognitif précoce. Une autre partie de votre mémoire se situe dans le système limbique. Si le cortex se trouve en périphérie des 2 hémisphères cérébraux, le système limbique est situé́ au milieu du cerveau et en dessous des hémisphères. C’est un système constitué de plusieurs structures complexes qui correspond au cerveau dit « reptilien », c’est-à-dire la partie du cerveau apparue en premier au cours de l’évolution de l’espèce humaine. Le système limbique serait un des principaux centres des émotions, mais aussi des réflexes primaires, comme la peur. C’est donc une zone de la mémoire « instinctive » et parfois inconsciente qui nous permet de nous souvenir, par exemple, d’une odeur qui va entrainer un souvenir agréable ou déplaisant. Ce sera le cas d’une odeur de brulé́ qui va nous faire réagir instinctivement en nous faisant ressentir un danger. On comprend déjà que les notions de mémoires regroupent plusieurs définitions et sont assez complexes Il faut également savoir que chaque partie du cerveau a une fonction bien déterminée. En cas de traumatisme ou de lésion vasculaire dans une zone précise, une seule des fonctions sera touchée. Parfois, cette zone sera essentielle pour la mémorisation ou l’interprétation d’un événement ou d’un stimulus. 2) Le fonctionnement de vos neurones Concentrons-nous maintenant sur le fonctionnement de vos neurones. Pour que vous compreniez les raisons des différentes prises en charge que je vais exposer dans ce protocole, vous devez connaitre l’anatomie « fonctionnelle » du neurone, cette cellule qui vous permet de fonctionner et d’exister en tant qu’êtres humains pensants. Le neurone est l’élément central du cerveau et responsable, entre autres, des phénomènes de mémorisation. Il est constitué́ d’un corps avec un noyau, comme toutes les autres cellules, avec un fonctionnement très particulier. On trouve d’un côté des « dendrites », des petits prolongements qui servent à recevoir une information (un stimulus visuel, tactile, auditif ou même biologique, comme la température ou le taux de sucre). De l’autre côté, un prolongement beaucoup plus long et unique appelé́ « axone » qui va envoyer un ordre après que la cellule ait traité les informations reçues par les dendrites. Et à l’extrémité́ de l’axone, se situe la « synapse », qui est le lieu des échanges, de la communication avec une autre cellule. L’axone est recouvert d’une gaine de myéline permettant une transmission beaucoup plus rapide de l’ordre. Cet ordre, qui peut être aussi une information, sera transmis à un autre neurone ou une autre cellule par 2 mécanismes : - un signal électrique, qui va parcourir l’axone de façon très rapide ; - puis un mécanisme « chimique », qui va permettre, grâce aux neuromédiateurs fabriqués au niveau de la synapse, de transmettre un message à la cellule et à l’organe, qui sont connectés à cet axone par cette synapse. La qualité́ de l’information, et donc, pour ce qui nous concerne ici, la qualité́ de votre mémoire, dépend donc de la « santé » de vos neurones. Or ces neurones, du fait de leurs structures, ont besoin d’être très souples et très flexibles. C’est ce que l’on appelle la « plasticité́ » neuronale. J’y reviendrai en détails lorsque j’aborderai la prise en charge, mais cette plasticité́ dépend en particulier de la richesse de la membrane en acides gras essentiels qu’on appelle polyinsaturés, dont les fameux oméga 3, mais aussi de la présence dans cette même membrane de cholestérol ! En effet, le cholestérol est un stabilisant de la membrane du neurone. C’est le mécanisme avancé pour expliquer que les personnes ayant un cholestérol trop bas souffrent davantage de dépression. Enfin, n’oubliez pas que la première partie de la communication neuronale est un mécanisme électrique, ce qui peut expliquer que des ondes de l’environnement puissent perturber le fonctionnement de nos neurones.