CH 4 : marchés, taux d'intérêt et gestion des risques mardi 4 janvier 2022 00:03 Plan : Marché bancaire et marché financier (l’intermédiation en jeu Concentration bancaire et risque systémique Risques bancaires Régulation bancaire Taux d’intérêt Intermédiation bancaire ou intermédiation financière : Dans bcp de pays développés à économie de marché : l'autofinancement est préféré au financement externe Le financement intermédié est préféré au financement de marché Facteurs explicatifs : Asymétrie de l'information : au niveau des bourses Les couts d'agence : effet par lequel le mandataire/l'agent devient mieux informé que le mandant/le principal Imperfection des marchés de capitaux : le risque de crédit (est le risque qu'un emprunteur ne rembourse pas tout ou une partie de son crédit aux échéances prévues par le contrat) est préféré au risque de marché ( le risque de perte qui peut résulter des fluctuations des prix des instruments financiers qui composent un portefeuille.) Exigence de liquidité des ANF Les banques peuvent adopter deux stratégies : Agressives : demande structurelle de monnaie centrale => cas des banques d'affaires ==> (merchant banks) monétisent des créances de long terme (elles procèdent généralement à de la création monétaire pour acheter des titres de créances ou de propriété sur le marché financier) Passives : offre structurelle de monnaie centrale → banque de dépôt ==> (joint stock banks) se chargent de monétiser des créances à court terme. Leur passif se compose essentiellement de dépôts à vue des ANF Calcul ??? Taux d'intermédiation bancaire = Volume des crédits octroyés par les IFM / Volume des financements externes obtenus par les ANF Taux d'intermédiation financière = Volume des crédits et financements octroyés par les IF / Volume des financements externes obtenus par les ANF ==> le taux d'intermediation bancaire représente environ 90 % du PIB dans la zone euro contre 15 % aux États-Unis. QUID du Maroc ?.. le secteur financier est devenu l’un des plus développés et inclusifs de la région MENA. Une inclusion financière limitée ( l'offre de services financiers et bancaires de base à faible coût spécifique pour des consommateurs en situation de difficultés et de ce fait exclus des services traditionnels) Les TPE comptent peu sur les banques Le capital-risque (Financement de la création ou du développement d'une entreprise à risque mais à fort potentiel, sous la forme d'une prise de participation) et les investisseurs providentiels (business angels= une personne fortunée qui investit son propre argent dans une entreprise à ses premiers stades de développement, généralement une entreprise en démarrage) sont pratiquement inexistants. Marché des capitaux en berne : manque de liquidité à la bourse Casablancaise / "Bien que la Bourse de Casablanca soit le deuxième marché d’Afrique, les entreprises l’utilisent rarement pour lever des capitaux " "Les liquidités sont rares et la Bourse casablancaise manque de nouveaux émetteurs" Les banques et la globalisation financières : Les banques se sont adaptées à la globalisation financière : marchéisation des crédits bancaires (modèle «originate to distribute ») Le originate to hold ==> système bancaire traditionnel où l'intermédiaire financier qui offre un prêt va le garder dans son bilan jusqu'à sa maturité, c'est-à-dire jusqu'au remboursement complet du principal et des intérêts. Inversement, dans le modèle « originate to distribute »==> l'intermédiaire financier ne conserve pas dans son bilan le prêt qu'il vient d'émettre mais le transforme en un actif financier vendu sur le marché. Le prêt ainsi titrisé correspond à un titre de créance de l'acheteur à l'endroit de l'emprunteur en échange d'une rémunération du risque via le versement régulier d'un intérêt. L'institution se contente de sélectionner l'emprunteur mais ne porte plus le risque et n'est rémunérée qu'au moment de la transaction. Concentration bancaire et risque systémique Les banques se sont adaptées à la globalisation financière Les banques deviennent systémiques ! Banques systémique .. M. Aglietta : le risque systémique résulte de l’agrégation des réponses rationnelles des agents aux divers risques qu’ils perçoivent. Dans certaines conditions, cette agrégation accroît l’instabilité financière au lieu de la réduire Les G-SIBs : Globaly systemically important banks L’explosion de la taille des bilans bancaires accroit l’instabilité financière Un indicateur essentiel dans le bilan bancaire : les fonds propres Un fond propre bancaire : Seule ressource non remboursable : n'est pas une dette Constitué des actions émises (apports en capitaux des propriétaires) et les benefices mis en réserve Le poids du secteur bancaire est énorme, il représente des centaines pourcent du PIB des pays La concentration bancaire : La concentration bancaire réduit l’intensité de la concurrence tout en créant des « mastodontes bancaires » En France : 4 banques systémique (PNB Paribas, Credit agricole, STES générale, BPPCE) En Allemagne : la deutsche bank Problèmes : Too big to fail Too interconnected to fall Too big to save ! Les études empiriques montrent que dans le secteur bancaire ce sont les acteurs de taille intermédiaire qui ont la structure de coût le plus faible Grandes banques : déséconomies d’échelle du fait des coûts d’organisation Facteurs de concentration : o Pouvoir de marché o Recherche d'une couverture par les autorités politiques et monétaires (bail out) La déformation de la structure des bilans accroit l'instabilité o Au passif : hausse des dettes de marché (titres emis) au détriment des FP o À l'actif : hausse des titres acquis sur le marché financier au détriment des crédits = financiarisation des bilans financiers Effet de la globalisationn financière et des stratégies bancaires sur le risque systémique : Du développement de la titrisation (securitization) = transformation des actifs financiers tels que des créances/prets en titres financiers De la hausse des activités sur produits dérivés et notamment les activités hors bilan : surévaluation par les banques de leur ratio de fonds propres ! De la hausse du shadow banking ! ==> le risque systémique est le résultat de 4 facteurs : La réponse rationnelle et collective des agents face aux risques et qui les incite à s'en débarrasser en le transférant l'asymétrie de l'information et les comportements opportunistes La hausse des activités hors-bilan : shadow banking La hausse des tailles des bilans bancaires : financiarisation des bb => BQ SYSTEMIQUES Les risques bancaires : Le risque opérationnel : tout évènement qui perturbe le déroulement normal des processus métier et qui génère des pertes financières ou une dégradation de l’image de la banque. Les risques opérationnels sont générés par les activités métiers et l’environnement opérationnel de la banque Le risque d'exploitation : Le risque d’exploitation désigne le risque lié à l’incertitude des rendements d’exploitation, il dépend essentiellement de la variation des charges entre charges fixes et charges variables. La régulation bancaire : 1988 : Après le krach de 1987, « Accords de Bâle I » Ratio Cooke : ratio international de solvabilité. Les banques doivent respecter la contrainte d’au moins 8 % entre le total de leurs actifs pondérés par les risque et leurs fonds propres => Objectif : imposer une capitalisation minimale aux banques par une régulation microprudentielle => résultat : majoration de la mesure des FP par les banques => taux porté à 2% 2004 : « Accords de Bâle II » : (mis en application après la crise de 2008) Ratio Mc Donough : ratio international de solvabilité. Les banques doivent respecter la contrainte d’au moins 8 % entre le total de leurs actifs pondérés par les risque et leurs fonds propres => changement dans la méthode de calcul de pondération des risques Processus de surveillance prudentielle (Stress tests) Recours à la discipline de marché (discours des banques en faveur d’une plus grande transparence) Bâle II a renforcé la pro-cyclicité du système financier (surestimer le risque en temps de recession, et sous-estimer en temps d'expansion) => Pour répondre aux règles prudentielles, les banques sont incitées à des contractions de crédits et de désendettement (deleveraging) durant les phases récessives. Pendant les phases haussières de cycle à hausse des prises de risques ! En 2008 : la crise mondiale Dans l'impossibilité des sauvetages internes, la solution était le bailing out, le renfouement (Fait d'injecter à nouveau des capitaux dans une entreprise en difficulté.) 2009 : accord de bale III : sommet du G20 Hausse du ratio de capitalisation (avec notamment une mesure plus « dure » des fonds propres) Prise en compte des engagements hors bilan (incitations pour les banques à ne pas sortir les actifs les plus risqués de leur bilan !) Obligation pour les banques de détenir des actifs plus liquides dans leur bilan Le lobby bancaire a vivement contesté ces nouvelles mesures notamment en arguant du fait que cela fera accroitre le shadow banking ! Mise en place d'un nouveauratio de solvabilité : coussin de conservaion Les accords de bale 3 restent toutefois insuffisants : il y a eu une union bancaire européenne en 2012 3 piliers : Les mecanismes de surveilllance unique (MSU) : BCE Les mécanismes de résolution unique (MRU) : le bail in devient possible avant le bail out. Mutualisation de la garantie des dépots (MGD) : La création d'un fond européen de garantie de dépots Régulation prudentielle l’ensemble des règles qui assurent la stabilité du système financier Comprend la micro et macro Régulation micro prudentielle assurer la sécurité des institutions financières à titre individuel. Son objectif est de protéger les déposants ou les investisseurs en cas d’accidents individuels Macroprudentielle assurer la stabilité du système monétaire et financier dans sa dimension globale. Elle vise donc à prévenir ou à contenir le risque systémique. Deleveraging when a firm cuts down its financial leverage or debt by raising capital, or selling off assets and/or making cuts where necessary BAIL IN (sauvetage interne) permet à une banque de faire participer les créanciers (actionnaires, clients, etc.) à son sauvetage en cas de difficulté financière le bail-in fait peser les conséquences d’une faillite sur le secteur privé. Ce qui revient à dire qu’en cas de besoin, les dépôts des épargnants peuvent être considérés comme des fonds propres bancaires. BAIL OUT the action by a government or central bank of giving money, loans, or other financial help to a company so it can continue to do business without going bankrupt Taux d'interet et risque systématique : Taux d'interet nominal et réel Nominal : le taux convenu dans le contrat et payé par l’emprunteur. c'est la rémunération d'un pret Réel : Le taux d’intérêt réel est un taux d’intérêt nominal qui tient compte de l’inflation, c’est-à-dire de l’augmentation des prix. Pour le calculer on déduit le taux d’inflation du taux nominal. Et taux réel : r = (1+𝑖) −1 (1+𝑃) 1 L’inflation est favorable aux emprunteurs et défavorables aux prêteurs Le taux d’inflation ex-ante (anticipé en t0) permet de trancher en investir ou détenir la liquidité Le taux d’inflation ex-poste (effectif en t1) permet une détermination de revenu entre prêteurs et emprunteurs Il existe une relation croissante entre le taux d’intérêt nominal et inflation, quand l’inflation augmente, le taux d’intérêt nominal s’élève du même montant (relation de Fischer) Taux long et court Les taux courts dépendent des politiques monétaires tandis que les taux longs réagissent notamment aux taux d’emprunt des Etats 3. Taux de référence et taux de base Le Taux de base bancaire (TBB) est le taux d'intérêt minimum annuel fixé par les banques et qui sert de référence à la tarification et pour le calcul du prix des crédits qu'elle consent à ses clients (TPE, PME). Ce pourcentage est fixé en fonction du marché monétaire. les taux de court terme basé sur les opérations de la BC tandis que les taux de long terme se base sur les bons de trésor (BTAN) et les obligations de l’Etat 4. Taux d'interet, épargne, investissement et inflation Taux d'interet et épagne Taux d'interet et investissement Taux d'interet et inflation La hausse du i aura un effet revenu et un effet substitution L’augmentation de i améliore le niveau de vie de l’épargnant, donc, il va consommer plus et épargner moins (effet revenu). Si le revenu augmente : propension d'épagne augmente au detriment de la consommation Les deux effets jouent en sens inverse et l’un des effets doit dominer, généralement c’est l’effet substitution qui l’emporte légèrement. La hausse du i décourage les investisseurs et l’amoindrissement du i les encourage. L’investisseur compare la somme actualisée des revenus attendus sur n période (s0) et le coût de l’investissement (I0) Les ménages réduisent leurs liquidités au maximum quand les taux d’inflation sont élevés,