Telechargé par Marin Albin

COURS SUR LA SPECTROSCOPIE 2021 BON

publicité
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
REPUBLIC OF CAMEROON
PAIX-TRAVAIL-PATRIE
PEACE-WORK-FATHERLAND
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
UNIVERSITE DE MAROUA
THE UNIVERSITY OF MAROUA
FACULTE DES SCIENCES
BP 814 Maroua
Tél. : (237) 22 29 32 00
Fax : (237) 22 29 19 88
FACULTY OF SCIENCE
DEPARTEMENT DE CHIMIE
CODE DE L’UE :CHM213/PHY263
INTITULE : CHIMIE ORGANIQUE GENERALE ET
ELEMENTS DE SPECTROSCOPIE
Filière :CHIMIE/PHYSIQUE
Cycle :LICENCE Niveau : II
CREDIT: 6
CM: 30H
TD: 20H
TPE: 10H
ENSEIGNANT : Pr. NGANSO DITCHOU Yves Oscar
(Maître de Conférences, Université de Maroua)
ANNEE ACADEMIQUE: 2021-2022
1
IV.1.Spectroscopie Ultraviolette
1. Théorie de Born-Oppenheimer.
Ce modèle pose l’approximation suivante: les noyaux sont fixes les uns par raport aux
autres. seuls les électrons sont mobiles. donc seuls les niveaux d’énergie électroniques
sont quantifiés (voir cours d’atomistique). Soit une molécule dans l’état énergétique Ei .
On ne va considérer que les niveaux quantifiés d’énergie, en supposant qu’ils ne varient
pas lors d’une transition électronique, ce qui est faux en pratique Cette molécule est
atteinte par un photon hν, d’énergie susceptible de provoquer une transition
électronique. La molécule passe à l’état d’énergie Ej . Deux règles permettent de
connaître ces transitions:
* il y a transition uniquement si hν = hνi = Ej - Ei .
* la probabilité (donc son intensité) de la transition est proportionnelle au carré
suivant:
2. Domaine de l’U.V.
λ varie de 180 à 450 nm. On observe les substances en solution diluée (quelques
milligrammes pour 100 cm3). Les solvants utilisés ne doivent pas absorber dans cette
zone. Par exemple, on utilisera l’éthanol (à l’abri de l’air, car l’éthanal absorbe dans
cette zone), l’hexane. Le chloroforme peut être utilisé si l’on étudie le composé au
dessus de 220 nm.
3. Loi de Beer - Lambert.
Le spectre compare un faisceau
monochromatique de l’ongueur d’onde
donnée λ passant au travers de la
solution à étudier, et un autre
faisceau de même longueur d’onde et
de même intensité initiale passant au
travers d’une cuve ne contenant que
le solvant utilisé. Soit I l’intensité du
premier et Io celle du second. On
définit la densité optique de la
solution à étudier par : D = log
(Io/I), qui est toujours positif. La densité optique d est proportionnelle à la longueur
de la cuve et à la concentration molaire volumique du composé. Le coefficient de
proportionnalité s’appelle le coefficient d’extinction molaire ε : D = ε . l(cm) . c (g/l)
ε varie beaucoup. Au maximum d’absorption de chacun des corps suivant ( λmax)
2
spectroscopie ultraviolette
correspond une valeur de
Prof NGANSO
ε
4. Études des différents chromophores.
4.1. Définitions
Un chromophore est une fonction ou un groupe d’atomes qui modifient la fréquence de
l’onde U.V. ainsi que l’intensité d’absorption (ε). Les quatre termes utilisés sont:
· effet bathochrome : le chromophore diminue la fréquence
d’absorption (augmente le λmax).
· effet hypsochrome : le chromophore augmente la fréquence
d’absorption (diminue le λmax).
· effet hypochrome : le chromophore diminue l’intensité
d’absorption : (diminue ε).
· effet hyperchrome : le chromophore augmente l’intensité
d’absorption : (augmente ε).
4.2. Double liaison carbone-carbone.
Plus le groupe est substitué, plus la bande d’absorption est déplacée vers le visible :
effet bathochrome. Par exemple:
- Z et E but-2-ène et 2-méthyl-propène : λmax = 186 nm
- 2-méthyl but-2-ène : λmax = 192 nm
- 2,3-diméthyl but-2-ène : λmax = 198 nm
On constate donc un incrément de 5 nm par substituant.
Mais l’intérêt de l’U.V. pour les éthyléniques reste réduit.
4.3. Diènes conjugués : Règles de Woodward-Fieser
Selon la nature "s-cis" ou "s-trans" du diène, λmax est différent. Pour le butadiène s-trans,
λmax = 214 nm ; par contre, pour le butadiène s-cis, λmax = 253 nm :
Transitions π → π* de quelques diènes conjugués
Composés
Buta-1,3-diène
λmax (nm) (nm)
Log ε
217
4,32
3
spectroscopie ultraviolette
Z Hexa-1,3,5-triène
Page 3 sur 7
247
4,21
256
4,35
266
4,27
247
4,53
258
4,64
268
4,56
Cyclopentadiène
238
3,62
Cyclohexa-1,3-diène
259
4,0
Cycloocta-1,3,5,7-tétraène
280
2,64
E Hexa-1,3,5-triène
Si le substituant est autre chose qu’un groupe alcoyle, il faut rajouter aux λmax des
incréments correspondant à la nature des substituants:
Règles de WOODWARD – FIESER pour les diènes conjugués.
Structure de base
Valeur de base
Substituant
Valeur à ajouter pour
chaque substiuant (nm)
Double liaison conjuguée supplémentaire
30
Double liaison exocyclique
5
Alkyle ou reste alkyle
5
—O—R
6
—S—R
30
— Cl , — Br
— NR2
— O — CO — R
5
60
0
4
spectroscopie ultraviolette
Prof NGANSO
Exemple : λmax = 253 + 2*5 + 60 = 323 nm
La règle de Fieser-Kuhn permet de déterminer à peu de chose près la longueur d’onde
(λmax) :
où n est le nombre de doubles liaisons conjuguées,
M est le nombre de substituants alkyles du système conjugué,
Rendo est le nombre de doubles liaisons endocycliques faisant partie du système
conjugué,
Rexo est le nombre de doubles liaisons exocycliques faisant
partie du système conjugué
4.4. Cétones éthylèniques
Ici λmax = 215 nm (but-1-ène-3-one). S’il y a une double liaison supplémentaire, il faut
incrémenter de 30 nm si les doubles liaisons son s-trans, et de 69 nm si elles sont scis.
Règles WOODWARD pour les composés carbonylés α,β insaturés
5
spectroscopie ultraviolette
Page 5 sur 7
4.5. Carbonyles saturés
En dehors de la transition π → π* de longueur d’onde faible, il y a une transition n → π*
un petit peu permise : pour la propanone, λmax = 275 nm, et ε = 20.
4.6. Molécules aromatiques
Le benzène présente trois bandes d’absorption U.V. :
la bande K : 184 nm (ε = 6000)
la bande B : 203 nm (ε = 7900)
la bande R : 256 nm (ε = 200)
Si l’on étudie la symétrie des orbitales moléculaires du benzène, on constate que seules
quatre transitions sont permises, dont deux de même énergie, d’où les trois bandes K,
B et R.
6
spectroscopie ultraviolette
Page 6 sur 7
L’effet inductif des substituants ne modifie pas les niveaux énergétiques des O.M. π.
Par contre l’effet mésomère les transforme profondément, et on a rapprochement de
ces O.M., d’où un effet bathochrome. On dit que le substitutuant est un auxochrome.
Voici les valeurs des incréments pour les bandes B et R :
Substituant
bande B
+0
+3
+6
+7
+ 17
bande R
–2
+5
+7
+ 14
+ 24
+ 32
+ 36
Absorption de quelques dérivés substitués du benzène
λmax (nm) (nm)
log ε
solvant
Phénol
271
3,28
Éthano
Ion phénate (ion phénolate)
287
3,41
Hexane
Éthoxybenzène
271
3,23
Éthano
Aniline
284
3,27
Éthano
Ion anilinium
254
2,18
Chlorobenzène
258
2,13
Composés
Absorption de composés aromatiques à groupements chromophores
λmax (nm) (nm)
log ε
solvant
Styrène
245
4,18
Éthano
Benzaldéhyde
241
4,15
Acétophénone
243
4,12
Éthano
Nitrobenzène
260
3,91
Éthano
Composés
Cyclohexa
Les règles de SCOTT permettent de prévoir approximativement le
λmax d’absorption dans l’éthanol des composés carbonylés
aromatiques substitués :
7
spectroscopie ultraviolette
Page 7 sur 7
Règles de SCOTT : Prévision de λmax des composés carbonylés aromatiques (dans
l’éthanol)
Valeur à ajouter en nm
En 2
En 3
En 4
3
3
10
7
7
25
0
0
10
2
2
15
— NH — CO — CH3
20
20
45
— NR2
20
20
85
— NH2
15
15
58
Alkyle (ou reste de cycle)
— OH , — OR
— Cl
— Br
Lorsque deux substituants sont en para et que leur effet mésomère n’est pas très
différent, on peut ajouter les deux incréments. Voici quelques exmples et contreexemples (pour la bande B):
substituant A
substituant B
∆λ calculé
+ 32
+ 48
+ 71
+ 97
∆λ observé
+ 38
+ 55
+ 77
+ 199
La spectroscopie U.V. est donc surtout intéressante pour étudier les systèmes
conjugués et aromatiques, et vérifier par exemple la présence de tel ou tel substituant
sur un noyau aromatique.
8
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
IV.2.Spectrographie de masse
1. Principe de la méthode.
Le spectrographe de masse consiste à ioniser par des électrons une molécule A. Celleci va donc donner une entité A+ ayant perdu un électron. A+ va pouvoir se scinder en
plusieurs groupements (chargé + ou non) plus petits, ou bien se réarranger.
On accélère alors ces particules par un champ électrique, puis elles sont déviées par un
champ magnétique. On montre que la déviation est proportionnelle à
(ici à
).
Un spectrographe de masse dan lequel on ne modifie aucun paramètre va pouvoir être
étalonné. Il sera étalonné en masses molaires, puisque e est constant. Le nombre de
molécules aura un incidence sur la plaque sensible du détecteur : plus nombreux sont
les ions d’un type donné, plus intense sera la tache obtenue. Actuellement, les
détecteurs informatisés permettent d’obtenir directement un spectre étalé.
Voici un schéma simplifié d’un spectrographe de masse :
1.1. Étude mécanique.
Soit v la vitesse de la particule ionisée (de charge positive) entrant dans la zone où
règne le champ magnétique. Elle est soumise à le force centrale
, soit,
9
Spectrographie de masse
Page 2 sur 11
puisque pour l’ion qui effectivement sortira du tube analyseur
est perpendiculaire à
, mg = F = evB . Ce mouvement étant à accélération centrale,
où R est le
rayon axial du tube analyseur. On obtient donc :
. La
masse de l’ion analysé sera donc d’autant plus petite que la vitesse d ’entrée dans le
tube analyseur sera grande. Ainsi, si tous les ions sont accélérés à la même vitesse,
seul celui qui respecte la condition ci-dessus sera analysé. On pourra faire varier cette
vitesse pour analyser un à un tous ces ions (on obtiendra un impact sur le collecteur
d’autant plus intense que la quantité d’ions du même type sera plus élevée). On pourra
donc établir un spectre, dit spectre de masse, donnant l’intensité de ces impacts en
fonction de la masse molaire (proportionnelle à m) de ces ions.
1.2. Utilisation des spectres de masse.
Le nombre d’ions de chaque type est en fait dépendant de la stabilité relative de
chacun de ces ions. Voici le spectre de masse du toluène.
Voici un tableau récapitulatif du spectre précédent :
m/e
38
39
45
50
51
62
63
65
91
92
93
94
% du pic
de base
4,4
5,3
3,9
6,3
9,1
4,1
8,6
11
100
68
4,9
0,21
Abondance isotopique :
m/e
92 (M)
93 (M+1)
94 (M+2)
% du pic moléculaire
100
7,23
0,29
10
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
On trouve dans ce spectre un pic important : le pic de base, et on
mesure les autres pics en % par rapport au pic de base Le pic de l’ion
moléculaire (ici
, avec un électron p enlevé au cycle) est
plus petit que le pic de base (qui est ici
ou encore formé par réarrangement). On
retrouve aussi des pics de masse molaire M+1 et M+2 provenant des isotopes du
carbone, de l’azote, de l’oxygène,.... Bien sûr, la probabilité de trouver deux isotopes de
faible abondance dans une même molécule est très faible, aussi M+2 est-il très petit.
La réaction ayant lieu lors du bombardement peut s’écrire ainsi :
2. Isotopes.
Abondance relative par rapport
Élément Masse atomique Nucléide
1
H
C
N
O
F
1,00797
12,01115
14,0067
15,9994
18,9984
H
Masse
1,00783
D (ou 2H) 2,01410
au plus abondant
100
0,016
12
C
12,00000
100
13
C
13,00336
1,08
14
N
14,0031
100
15
N
15,0001
0,38
16
O
15,9949
100
17
O
16,9991
0,04
18
O
17,9992
0,20
F
18,9984
100
Si
27,9769
100
19
28
11
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
29
Si
P
S
Cl
28,086
30,974
32,064
35,453
28,9738
5,10
30,9738
3,35
P
30,974
100
32
S
31,9721
100
33
S
32,9715
0,78
34
S
33,9679
4,40
35
Cl
34,9689
100
37
Cl
36,9659
32,5
Br
78,9183
100
Br
80,9163
98
126,904
100
31
I
79,909
126,904
Si
31
79
Br
Si
81
127
I
3. Détermination des formules brutes.
Le pic parent est le pic moléculaire, c’est-à-dire le pic provenant d’une molécule dans
laquelle n’entrent que les isotopes de plus grande abondance. En fonction du nombre de
chaque atome présent, pour plusieurs molécules possèdant le même pic moléculaire, le
pourcentage relatif des pics isotopiques par rapport au pic parent va varier.
3.1. Par exemple, dans le cas de l’éther diisopropylique
de formule
brute
, de pic moléculaire 102, les pics isotopiques ont un pourcentage relatif
de 7,8 (103) et 0,5 (104). Il existe des tables qui donnent tous les arrangements
possibles de C, H, O et N donnant un pic moléculaire de 102 avec les pourcentages
relatifs de M+1 et M+2. On recherche dans la table la formule (compatible avec les
autres spectres) , respectant la valence des atomes, qui possède des pourcentages
relatifs voisins de ceux obtenus par l’expérience.
12
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
On trouve les formules suivantes :
C7H2O : M+1 : 7,64% , M+2 : 0,45% . Le nombre d’hydrogènes est manifestement
beaucoup trop faible en regard du spectre RMN par exemple.
C8H6 pourrait convenir, mais serait sans doute aromatique : donc incompatible avec les
spectres RMN et IR :
13
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
Le nombre d’atomes d’hydrogène doit impérativement être pair, sauf lorsqu’il y a un
nombre impair d’azote dans la molécule. Ainsi C7H4N , C6NO , C5N3 , C5H12NO ,
C4H12N3 , etc... sont impossibles. Il ne reste donc que C6H14O .
Il existe une formule empirique qui permet de retrouver le nombre d’atomes de
carbone d’une molécule. Si cette molécule contient un nombre n d’atomes d’azote, cette
formule s’écrit :
Manifestement il n’y a ici aucun atome d’azote , on doit donc trouver :
NC = 7,8 / 1,2 = 6,5 , ce » qui est malgré tout assez imprécis.
3.2. Autre exemple :
ici : M (118) : 100
M + 1 : 7,95
M + 2 : 4,96
Lorsque M + 2 n’est pas environ dix fois plus petit que M + 1 ou que celui-ci n’est pas
environ dix fois plus petit que M , il y a un autre élément que C, N, O, H . Dans le
tableau des isotopes, on recherche un élément pour lequel M + 1 » 0 – 1 et M + 2 » 4 –
5 . On trouve bien sûr le Soufre. On retranche alors les abondances relatives de 33S
et 34S à M + 1 et M + 2 :
M (–S) (118 – 32=86): 100
M (–S) + 1 : 7,95 – 0,78 = 7,17
M (–S) + 2 : 4,96 – 4,40 = 0,56
M (–S) présente des pourcentages compatibles avec la seule présence de C, N, O, H .
Dans la table, à M = 86 (pour un composé saturé, au vu du spectre RMN) on ne trouve
comme possibles que, ainsi queC5H10O et C4H10N2 (M+1 trop faible),
Seul C6H14 possède un M+1 compatible. La formule brute est donc C6H14S , donc un
thiol ou un sulfure. Le petit pic à 2600 cm–1 en IR montre la présence de S – H :
14
Spectrographie de masse
Page 7 sur 11
Le spectre RMN permet de déterminer la formule développée.
3.3 Dernier exemple.
ici : M (146) : 100 Ici, aucun élément isolé ne peut être isolé.
M + 2 : 93 Il faut alors penser à un élément double, voire
M + 4 : 30 triple, possèdant un isotope +2 important :
C’est le cas de Cl , la configuration existante indiquant la présence de 3 atomes de
chlore dans la molécule. Il reste alors une masse de 41, ce qui correspond soit à CHN2
(non) , C2HO (non) , C2H3N (impossible, car le nombre d’H en présence d’un azote doit
être pair) et enfin C3H5.
Voici le tableau donnant le nombre d’halogène présent en fonction du pourcentage
relatif des pics M + 2 , M + 4 , etc...
%M+2
%M+4
%M+6
Br1
97,9
Br2
195
95,5
Br3
293
286
Cl1
32,6
Cl2
65,3
10,6
Cl3
97,8
31,9
3,47
Cl4
131
63,9
14
%M+8
% M + 10
% M + 12
93,4
1,15
15
Spectrographie de masse
Page 8 sur 11
Cl5
163
106
34,7
5,66
0,37
Cl6
196
161
69,4
17
2,23
Br1Cl1
130
31,9
Br2Cl1
228
159
31,2
Cl2Br1
163
74,4
10,4
0,11
4. Fragmentations.
Nous voyons apparaître sur les spectres de masse des ions de masse inférieure au pic
parent. Il s’agit de structures obtenues par fragmentation des ions parents.
4.1. Alcanes.
Ils sont peu intéressants. Ils donnent surtout des cations éthyl, propyl, butyl et
pentyl, quel que soit l’alcane étudié.
4.2. Dérivés de type R — CR’R" — X , où X est OH , NH2 , Cl ou Br.
il y a rupture de la liaison en a du –OH :
Puis la fragmentation de
ramène aux résultats obtenus pour les alcanes : par
exemple, dans le cas du pentan-1-ol, on retrouve
(29) ,
(43) ,
(57) .
Dans le cas des alcools II et III, on obtient, après une première fragmentation,
et
. Voici l’exemple des pentan-2-ol et 2-méthyl butan-2-ol :
16
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
4.3. Dérivés carbonylés.
17
Spectrographie de masse
Prof NGANSO Yves
Il y a également rupture en α de la fonction carbonyle
On obtient des pics à 43 (
) , 57 , 71 ...
Exemple de la p-chlorobenzophénone :
De même les aldéhydes peuvent-ils perdre H , et le spectre de masse présentera un pic
M – 1. Ils présenteront aussi le pic 29 :
.
4.4. Réarrangement de Mac Lafferty.
Il se rencontre pour les dérivés carbonylés (ou les esters)chaîne aliphatique de plus de
3 carbones
Ainsi, l’octanoate de méthyle donnera t-il un pic de base à 74 :
18
Spectrographie de masse
Page 11 sur 11
19
Prof NGANSO Yves
IV.3.Spectroscopie Infrarouge
Spectroscopie infrarouge
Les transitions énergétiques se font ici entre les niveaux d’énergie de rotation des
molécules ou entre leurs niveaux d’énergie de vibration.
Les transitions entre niveaux de rotation apparaissent dans l’I.R. lointain (de 20 à 250
). Les transitions entre niveaux vibrationnels apparaissent de 1
µm ou de 500 à 40
à 20 µm (ou de 10 000 à 500
). Nous ferons porter notre étude sur les transitions
vibrationnelles. On constate qu’elles nécessitent plus d’énergie que les transitions
rotationnelles. Aussi la lumière excitatrice provoquera-t-elle, pour chaque transition
vibrationnelle, une multitude de transitions rotationnelles, qui vont donner au pic de
transition vibrationnelle l’allure d’une bande d’absorption :
Modes de vibration.
1. Élongation.
Appelé aussi vibration de valence ou
"stretching", ce mode concerne la vibration de
la molécule le long des liaisons. La fréquence de
l’onde électromagnétique qui induit la vibration
d’élongation est donnée par la relation :
où k est la constante de force de la liaison
(considérée ici comme un ressort),
proportionnelle à l’énergie de liaison, et m la
masse réduite des deux atomes reliés par cette
liaison. Ainsi, les liaisons multiples, plus
énergétiques que les simples, auront une
constante de force plus élevée, donc une
fréquence de vibration (remplacée dans la
pratique par le nombre d’onde) plus élevée que
celles des liaisons simples entre atomes identiques : C–C absorbe vers 1100
, C=C
vers 1600
et C≡ C vers 2100
. Par contre, les liaisons X–H, où X est un
atome quelconque (C, N, O, ...), auront une fréquence d’élongation plus élevée que celle
d’une liaison C–X, car la masse réduite µ y est plus petite : pour C–H, µ = 0,92 u.a. ;
pour C–C, µ = 6 u.a.
2. Déformations dans et hors du plan.
Considérons une structure
. En plus de la vibration de valence, l’angle des liaisons
20
Spectroscopie Infrarouge
Page 2 sur 14
peut varier : il y a flexion ou déformation. Ces déformations peuvent avoir lieu dans le
plan des deux liaisons concernées (on les note δ ) ou hors du plan (on les note γ ou ρ ). Il
y a aussi possibilité de déformations symétriques et asymétriques. voici quelques
exemples :
Application de l’I.R. à la détermination des diverses fonctions d’un composé
organique.
Non seulement la nature des deux atomes vibrants intervient dans la valeur de la
constante de force, mais aussi l’environnement électronique. Aussi chaque groupement
fonctionnel aura-t-il des fréquences caractéristiques d’élongation et de déformation.
Nous allons passer en revue les diverses fonctions grâce à l’étude de quelques
spectres :
1. Les groupements carbonés saturés : les alcanes.
On trouve principalement les vibrations d’élongation de la liaison C–H entre 3000 et
2840
. Nous retrouvons ici les fréquences suivantes :
Il suffira de repérer une absorption dans ce domaine pour suspecter fortement la
présence de liaisons C–H.
Vers 1400
se situent les vibrations de déformation dans le plan des liaisons C–H :
21
Spectroscopie Infrarouge
Page 3 sur 14
Une vibration de déformation hors du plan des
apparaît à 722
sont très faibles et se situent entre 1200 et 1800
. Les
.
2. Doubles liaisons carbone - carbone.
Par rapport à l’exemple précédent, il apparaît deux pics nouveaux : à 1645
s’agit de
. À 3050
, il s’agit de
.
, il
Les vibrations des groupements
saturés apparaissent toujours, et il faut encore remarquer les deux bandes
à
986 et 907
. Ces deux bandes ne sont à étudier que s’il y a un problème de
stéréochimie éthylénique (Z ou E) non soluble par ailleurs.
Lorsque les doubles liaisons sont conjuguées :
Les trois bandes précédentes subissent un effet hyperchrome ; le
outre un effet hypsochrome et les autres
subit en
un effet bathochrome :
3. Triple liaison carbone–carbone.
22
Spectroscopie Infrarouge
Page 4 sur 14
Il faut remarquer la faible bande de l’élongation
à 2110
. On ne la voit
pas toujours, surtout lorsqu’il s’agit d’alcynes disubstitués. Par contre, la bande
d’élongation
des alcynes monosubstitués est toujours intense et sort ici à
3268
. Moins importante à signaler est la bande de déformation de
acétylénique (630
) , ainsi que son premier harmonique (1247
).
4. Composés aromatiques mononucléaires (benzènoïdes).
Il faut toujours s’intéresser aux bandes des basses fréquences : de 900 à 650
.
C’est là que l’on trouve les renseignements concernant le nombre de substituants du
cycle aromatique et leur position l’un par rapport à l’autre. Sur notre exemple, l’unique
bande de déformation hors du plan de la liaison
aromatique
montre l’existence d’une disubstitution –1,2 ; et ce d’autant plus sûrement qu’il s’agit
d’une bande intense.
Dans l’exemple suivant (alcool benzylique avec cycle monosubstitué), on trouve deux
bandes fortes
, correspondant aux deux modes privilégiés de
déformation hors du plan pour 5 hydrogènes aromatiques adjacents. On trouve, dans la
zone allant de 1300 à 1000
les bandes de déformation dans le plan des H
aromatiques. Elles sont plutôt faibles et nous ne nous en serviront pas pour la
détermination fonctionnelle.
Intéressante aussi est la zone comprise entre 2000 et 1667
(lorsqu’il n’y a pas de
carbonyle dans la molécule) où l’on retrouve les harmoniques des bandes de
déformation hors du plan et dans le plan : c’est la signature de la molécule aromatique,
qui peut confirmer, si nécessaire, les informations obtenues grâce aux
. Il faut
23
Spectroscopie Infrarouge
Page 5 sur 14
aussi rappeler les bandes
(un peu au dessus de 3000
, ici 3008
), avec
un plus grand nombre de bandes pour l’alcool benzylique, entre 3100 et 3000
(B).
Il existe également plusieurs modes d’élongation des liaisons C = C aromatiques : dans
cet exemple ils apparaissent à 1605, 1495, 1466
. S’il y a conjugaison du cycle
avec un doublet π ou σ non liant, il peut apparaître une quatrième bande.
5. Alcools et phénols.
Les bandes caractéristiques concernent les liaisons C–O et O–H . L’élongation de O–H
d’un alcool donne une absorption intense dont la fréquence dépend de l’existence ou
non de liaisons hydrogène :
. Pour une molécule diluée dans un solvant
aprotique apolaire, donc lorsqu’il n’y a pas de liaisons H, la fréquence
se situe
entre 3600 et 3584
. Par contre pour l’alcool benzylique pur, avec de fortes et
nombreuses liaisons H , cette fréquence descend à 3300
. L’alcool secondaire
suivant (2,6,8-triméthyl-nonan-4-ol) voit son
à 3355
. Laissons de côté les
,
bandes déjà étudiées (
,
). Selon le type d’alcool (primaire, secondaire ou
tertiaire), les
et
auront des absorptions différentes :
I
II
III
phénol
(en
)
1208
1355
vers 1380
1360
(en
)
1017
1138
vers 1160
1223
Le phénol montre tous les pics précédents, avec les effets de la conjugaison entre les
électrons p du cycle et le doublet non liant de O : hyperchrome en général,
24
Spectroscopie Infrarouge
hypsochrome pour
bathochrome pour
Prof NGANSO Yves
(3045
),
aromatique (1580
(1360
) et
(1223
), et
en particulier). Les deux bandes
pour la monosubstitution se retrouvent à 685 et 745
(G et H).
6. Éthers.
La réponse caractéristique des éthers est associée à l’élongation du système C–O–C. Il
y a une bande d’élongation symétrique (faible en général, sauf s’il y a conjugaison) :
1030
pour l’anisole ; et une bande d’élongation asymétrique, toujours forte, vers
1200
(1245
pour l’anisole : E)
7. Cétones.
Tous les composés organiques comportant un groupement carbonyle C=O ont une
absorption caractéristique intense vers 1700
: c’est la bande la plus intense et la
plus nette d’un spectre IR. La valeur de l’absorption du C=O dépend de l’état physique
(solide, liquide, vapeur, en solution) , des effets dus aux groupes voisins, de la
conjugaison, et des liaisons H éventuelles.
25
Spectroscopie Infrarouge
Page 7 sur 14
Une cétone aliphatique absorbe vers 1715
. Le remplacement d’un groupement
saturé par un hétéroatome provoque un effet hypsochrome si l'effet –I prédomine (–
X, mais aussi –O d’un ester, acide, anhydride,...) et un effet bathochrome si l’effet +E
prédomine (–N, –S,...). La conjugaison avec une double liaison C=C diminue la force de la
liaison C=O et de la liaison C=C. Il y a effet bathochrome pour les deux absorptions
). La conjugaison ne se fait pas sentir pour
et
(1685 -1666
pour le
les a -dicétones R–CO–CO–R.
Sur les deux spectres de cétones proposés, on va retrouver les
respectivement à
1725
(non conjugué) et 1683
(conjugué). Il faut remarquer l’existence d’une
bande d’élongation C–CO–C, de faible intensité, à 1172
pour le premier composé, à
1255
, plus forte, pour la cétone aromatique. Cette bande est à distinguer de celle
des esters et des acides (beaucoup plus forte, dans la même zone de nombre d’onde).
Les contraintes dues aux cycles ont un effet hypsochrome sur le
cyclohexanone absorbe-t-elle à 1715
, la cyclopentanone à 1751
cyclobutanone à 1775
.
. Ainsi la
et la
8. Aldéhydes.
L’absorption de
se fait pour une fréquence un peu plus élevée que pour une cétone
(1740–1720
). On retrouve l’influence des effets –I et +E, ainsi que celle de la
conjugaison. Le trichloroéthanal absorbe ainsi à 1768
. De nouvelles bandes
apparaissent, celles dues à l’absorption
aldéhydique. Le premier sort
sous forme d’un doublet (C) (ici 2825 et 2717
) au dessous des
aliphatiques.
26
Spectroscopie Infrarouge
Le second sort à 1389
Page 8 sur 14
(F) (peu important).
9. Acides carboxyliques.
Deux bandes importantes :
et
, et deux bandes mineures :
et . Les acides
carboxyliques existent sous forme de dimères à cause des très fortes liaisons H
existant entre O–H et C=O :
Ainsi observe-t-on la plupart du temps le
du dimère. En solution très diluée dans
un solvant apolaire,
vaut 3520
. Lorsque le dimère existe, on a au contraire
une bande très large et très intense entre 3300 et 2500
, sur laquelle se
superposent les
alkyles et aryles (B sur le spectre de l’acide heptanoïque). Le du
du monomère est intense et absorbe vers 1760
(effet –I de O qui prime ici).
Dans le dimère (qui est la structure habituelle), la liaison C=O est affaiblie par la
liaison H et la bande d’absorption subit un effet bathochrome important : entre 1720
et 1706
(ici 1715
). Les effets électroniques sont toujours à prendre en
compte. À 1408
, on trouve
, à 1280
,
; à 930
,
.
10. Ions carboxylate.
On trouve deux bandes pour
, avec un effet bathochrome par rapport à la
bande C=O : 1600
(symétrique) (m) et 1385
(asymétrique) (F).
11. Esters et lactones.
27
Spectroscopie Infrarouge
Prof NGANSO Yves
Ceux-ci ont deux bandes intenses qui permettent de bien les identifier : les
et
. À cause des effets –I de O (tempérés ici par les effets +I du groupe alkyle),
l’absorption
subit un effet hypsochrome : 1750 – 1735
. Si le groupement lié
à O est insaturé (comme c’est le cas ici), la conjugaison du doublet non-liant de O avec
la double liaison dégarnit l’oxygène de quelques pour-cent d’électron ; ceci va
augmenter l’effet –I de O et donc la fréquence d’absorption du
: 1770
pour
l’éthanoate de phényle. L’effet de cycle (lactones) joue comme pour les cétones
cycliques : les g –lactones absorbent à 1795 – 1760
. La conjugaison avec le C=O a
comme prévu un effet bathochrome sur
(1730 – 1715
pour les benzoates).
Il y a deux élongations couplées qui font intervenir la liaison C–O :
et
. La première est très intense : 1210 – 1260
(ici 1205). La seconde
l’est surtout pour les esters de phénol : 1030 – 1190
(ici 1183).
12. Halogénures d’acides.
Le C=O subit un effet hypsochrome, entre 1815 et 1785
(1870 pour les fluorures).
Ici, l’absorption se fait à 1790
à cause de la conjugaison (A). Le C–Cl vibre à 875
(C), et donne un harmonique assez net à 1745
(B).
13. Anhydrides d’acides.
28
Spectroscopie Infrarouge
Page 10 sur 14
Les deux carbonyles vibrent de manière couplée :
. Aussi observe-ton des fréquences d’élongation asymétrique (1825
) et symétrique (1758
). À
1040
, il s’agit de l’élongation
symétrique et asymétrique.
14. Amides
Les amides sont caractérisées par les vibrations relatives à C=O , N–H
essentiellement, C–N accessoirement (
= 1425
). Le
sort pour une
fréquence plus basse que dans le cas des cétones (effets +E de N) et recouvre la
bande correspondante au
(1640
pour ces bandes). Dans le cas de la N’N–
diméthyl–méthanamide, seul le
existe (1680
). Les bandes de vibration
sortent aux alentours de 3250
dans les produits purs à cause des liaisons H. Il y
a deux bandes pour les amides primaires (élongations symétrique et asymétrique) (ici
3350 et 3170
), l’asymétrique étant la plus intense. On ne trouve qu’une bande
dans cette zone pour les amides secondaires (3210
pour la N–éthylpropanamide),
et pas de bande du tout pour les amides tertiaires. À remarquer encore la bande large
à 700–600
.
15. Amines.
29
Spectroscopie Infrarouge
Prof NGANSO Yves
Comme pour les amides, on retrouve, mais en moins intense, les bandes suivantes :
: deux pour les amines I (3365 et 3290
ici), une pour les amines II et zéro pour
les amines III ;
: 1063
(pas de conjugaison) ;
: 1620
et
: 910 –
660
.
16. Les nitriles.
La bande
sort, comme pour les acétyléniques, vers 2200
(2210 ici), mais elle
est plus intense. D’autres groupements absorbent intensément dans cette zone : les
isocyanates –N=C=O , les isothiocyanates –N=C=S , les diimides –N=C=N– et les
isonitriles
.
17. Dérivés nitrés.
Deux bandes très intenses correspondant aux élongations asymétrique (1520
) et
symétrique (1345
) du groupement
ressortent très nettement du spectre.
Le
est relativement intense à 850
.
30
Spectroscopie Infrarouge
Prof NGANSO Yves
18. Hétérocycles aromatiques.
On retrouve les mêmes modes de vibration que pour les aromatiques :
*
, entre 3077 et 3003
nombre de modes d’élongation)
*
, comme pour les aromatiques (il y a ici un grand
; lorsqu’elle existe, cette liaison fait apparaître une bande entre 3500 et 3220
(cf. amides) . c’est le cas pour le pyrrole, l’imidazole, l’indole,...
*
; comme dans le cas des benzènes substitués, on compte le nombre d’atomes
d’hydrogène adjacents pouvant se déformer de manière couplée. Ainsi, pour la pyridine,
il y a 5 H adjacents, ce qui correspond à un benzène monosubstitué, et donc à deux
modes de déformation hors du plan à 748 et 703
. Il y a 4 bandes de squelette (B)
pour la pyridine, moins pour les cycles à 5 chaînons.
19. Dérivés soufrés.
Les Thiols sont remarquables par l’existence d’une bande assez faible vers 2560
(ici C : 2665
). Comme les dérivés nitrés, les sulfones et autres acides sulfoniques,
sulfonates,..., présentent deux bandes très fortes vers 1350
(ici 1351
) et
vers 1180
(ici 1176
).
20. Méthode d’étude d’un spectre IR :
1. Rechercher la présence d’un groupe C=O : présence d’une bande intense vers 1700
31
Spectroscopie Infrarouge
Prof NGANSO Yves
- 1800 cm–1. Si oui, continuer ci-dessous, sinon, passer au §2
1.1. Essayer de trouver d’autres bandes caractéristiques des fonctions comprenant un
C=O :
·
doublet νC−H des aldéhydes entre 2650 et 2800 cm–1.
·
bande large et forte νO−H des acides entre 2500 et 3300 cm–1
·
bande très forte νC − O des esters à 1200 cm–1
·
bande attenante au νC = O de la fonction amide primaire et secondaire : δ N − H vers
1650 cm–1 et bande(s) ν N − H vers 3300 cm–1 (F ; 2 bandes pour les primaires et une pour
les secondaires)
1.2. vérifier la fréquence d’absorption du νC = O en fonction des autres bandes
trouvées :
·
1660-1685 pour les amides
·
1700 pour les acides
·
1715 pour les cétones
·
1720-25 pour les aldéhydes
·
1740-55 pour les esters
·
1780-1850 pour les lactones
·
1800-1870 pour les halogénures d’acide
passer au § suivant
2. Rechercher la présence de bandes fortes et pas trop larges vers 3250 – 3500 cm–
1. Il s’agit d’élongations νO−H des alcools (TF ; 3350) , ν N − H des amines (mf ; 2 bandes
pour les primaires et une pour les secondaires) , νC−H des alcynes vrais (F à TF, vers
3250).
3. Il reste les fonctions particulières :
·
dérivés halogénés
·
dérivés soufrés
32
Spectroscopie Infrarouge
·
Page 14 sur 14
dérivés azotés (nitriles, isocyanates, etc...)
pour tous ceux-là, voir le tableau des valeurs IR
4. Enfin, étude des liaisons C–H autres que celles vues auparavant :
·
νC−H : alcanes : 2850 à 2950 cm–1
·
νC−H : alcènes : 3050 à 3080 cm–1, avec les ν C = C à 1640 cm–1 (v. aussi les γ C − H
·
νC−H : aromatiques : 3020 à 3050 cm–1, avec les γ C − H caractéristiques de la
substitution (voir tableau) vers 650 - 900 cm–1, et les ν C = C vers 1450 – 1600 .
33
Prof NGANSO Yves
IV.4.Spectroscopie RMN
1. Phénomène de la R.M.N. : présentation sommaire.
1.1. Moment cinétique d’un noyau atomique.
Le noyau de certains atomes se caractérise par l’existence d’un moment cinétique
.
L’existence d’un moment cinétique pour le noyau rend celui-ci semblable à une charge
électrique en rotation et lui confère en quelque sorte les caractéristiques d’un petit
solénoïde.
1.2. Moment magnétique du noyau atomique.
Il en résulte pour le noyau un moment magnétique
proportionnel à
:
où
γ , le rapport gyromagnétique, est une constante caractéristique du noyau considéré.
1.3. Énergie interne d’un noyau atomique plongé dans un champ magnétique.
Placé dans un champ magnétique
, un aimant de moment magnétique
acquiert une
énergie potentielle supplémentaire Es donnée par la relation :
encore :
, soit
(I).
sur
1.4. Quantification de la projection de
.
On montre en mécanique ondulatoire que la projection de
sur
que des valeurs discrètes, dont l’unité de quantification est
. Ainsi, cette projection,
notée
ne peut prendre
, ne peut prendre que les valeurs suivantes :
, où
I est le nombre quantique de spin du noyau (suivant le noyau, I peut prendre les valeurs
0 , ½ , 1 , , 2 ...) et est la constante de Planck divisée par 2π .
Voici quelques valeurs de I pour divers noyaux :
1H
2H
12C
13C
14N
15N
16O
½
1
0
½
1
½
0
17O
19F
31P
½
½
Tableau 1
Ainsi,
pourra prendre les valeurs h , 0 et –h pour le deutérium 2H. Dans le cas du
proton 1H et du carbone 13 13C ,
sera égal soit à +½h , soit à –½h .
1.5. Cas du proton : niveaux d’énergie apparaissant dans le noyau.
34
Spectroscopie RMN
D’après le §1.4. , la relation (I) devient :
Page 2 sur 15
. L’énergie potentielle d’un
noyau d’hydrogène en l’absence de champ magnétique extérieur étant U , ce noyau va
pouvoir exister dans H0 sous deux énergies différentes :
1.6. Transition entre ces niveaux d’énergie.
Le nombre d’atomes d’hydrogène dans chaque état énergétique est donné par la
relation de Boltzmann :
, soit donc un nombre d’atomes dans l’état U1
bien plus important que ceux existant dans l’état U2 . Si l’on soumet ce proton, plongé
dans un champ magnétique, à un champ électromagnétique adéquat, il sera possible de
provoquer la transition d’un très grand nombre de noyaux de U1 à U2 , transition qui
sera donc facilement décelable grâce à la baisse d’intensité importante de l’onde
électromagnétique ayant traversé la substance contenant le proton étudié.
Cette onde électromagnétique aura une fréquence qui suit la relation d’Einstein :
Cette relation est la relation fondamentale de la RMN.
Exemples : expérimentalement, on constate que, placés dans un champ magnétique de
l’ordre de 1,4 T (Tesla), les protons absorbent l’énergie électromagnétique vers 60.106
Hz (fréquence radio). Placés dans le même champ, les noyaux du carbone 13 (13C)
absorbent vers 15.106 Hz. Les noyaux de fluor 19 (19F) absorbent vers 56.106 Hz .
2. Le déplacement chimique.
2.1. Phénomène du déplacement chimique.
Lorsque l’atome d’hydrogène est engagé dans une liaison, le champ magnétique régnant
au niveau du noyau est différent du champ magnétique appliqué H0 . On peut, en effet,
considérer que les électrons de liaison forment un écran autour du noyau, écran qui se
manifeste par l’apparition d’un champ local ∆H0 opposé au champ H0 et proportionnel à
ce champ : ∆H0 = – σH0 . La constante de proportionnalité σ , appelée constante
d’écran, est indépendante du champ appliqué H0 . Elle est fonction de
35
Spectroscopie RMN
Page 3 sur 15
l’environnement chimique du noyau, donc fonction de sa nature chimique.
Pour un proton caractérisé par une constante d’écran σ , la fréquence de retournement
de spin de ce proton vaut :
Il résulte de ce phénomène que placés dans un champ magnétique H0 , les divers
protons d’une molécule organique absorberont l’énergie à des fréquences différentes
qui seront fonction des constantes d’écran correspondantes, donc de l’environnement
électronique c’est-à-dire de la nature chimique des protons présents. L’analyse de ce «
déplacement chimique » des fréquences d’absorption fournira des renseignements
précieux sur la structure des molécules organiques.
Il est à remarquer que les constantes d’écran sont très faibles de l’ordre de quelques
millionièmes. Cependant, le pouvoir de résolution des spectrographes RMN est
remarquablement élevé (environ
Hz pour un appareil fonctionnant à 60 MHz). cela
permet, en fait, d’apprécier des variations de s de l’ordre de
.
La différence de fréquence d’absorption pour le retournement de spin des protons du
dichlorométhane
et du trichlorométhane
vaut 118,2 Hz, ce qui
correspond à une différence
qui est grande devant le pouvoir
de résolution de l’appareil et par suite facilement mesurable.
2.2. Mesure de déplacement chimique.
La fréquence d’absorption d’un proton caractérisé par une constante d’écran s est
proportionnelle au champ magnétique appliqué. Il n’est donc pas commode de repérer le
déplacement chimique en fréquence puisque ce repère dépend du champ utilisé, donc
de l’appareil. Aussi repère-t-on pratiquement les signaux de composé étudié par
rapport au signal d’un composé de référence qui est généralement le tétraméthylsilane
. Le tétraméthylsilane (ou TMS) a été choisi pour sa volatilité (
),
son inertie chimique, et une constante d’écran très élevée : il n’existe que très peu de
composés organiques dans lesquels des hydrogènes présentent des σ supérieurs.
Le déplacement chimique (mesuré en fréquence) du signal d’un proton par rapport au
TMS est donné par :
Pour faire disparaître le terme H0 on divise les deux membres de cette relation par
, ce qui conduit à une grandeur notée δ, indépendante du champ H0 appliqué :
36
Spectroscopie RMN
(On peut négliger
Page 4 sur 15
devant 1 , car il est de l’ordre du cent millième).
Remarques importantes :
a) les constantes σ sont de l’ordre du millionième et il en est évidemment de même de
leurs différences. Le déplacement chimique δ sera donc généralement exprimé en «
parties par million» (ppm)
b) Fréquence d’absorption et champ magnétique sont liés par une relation linéaire. Il
est donc possible expérimentalement d’enregistrer les spectres RMN en opérant
indifféremment à champ constant en faisant varier la fréquence, ou bien à fréquence
constante en faisant varier le champ. Pratiquement la deuxième solution est, pour des
raisons qui tiennent à l’appareillage, la plus fréquemment retenue. Les spectres sont
alors présentés dans la forme ci-dessous :
Le champ est croissant de la gauche vers la droite. Les signaux apparaissant à droite
dans le spectre correspondent donc aux σ les plus élevés.
Le déplacement chimique va croissant de la droite vers la gauche.
La relation entre le déplacement mesuré en Hz et le déplacement chimique est
évidente :
soit, pour notre appareil à 60 MHz :
Et plus généralement : « déplacement en Hz » = δ (ppm) × A (MHz) , où A est la
fréquence de fonctionnement du spectrographe.
2.3. Facteurs agissant sur le déplacement chimique.
Voici trois tables donnant les plages déplacements chimiques correspondant à divers
37
Prof NGANSO Yves
Spectroscopie RMN
types de protons :
table 1
table 2
CH3
CH2
CH
proton
d
proton
d
proton
d
CH3 – C
0,9
– C – CH2 – C
1,3
– C – CH – C
1,5
(cyclique)
1,5
(en tête de pont)
2,2
– C – CH – C – O
2
CH3 – C – C=
1,1
– C–CH2 – C – C=C
1,7
CH3 – C – O
1,4
– C – CH2 – C – O
1,9
CH3 – C=C
1,6
– C – CH2 – C=C
2,3
CH3 – Ar
2,3
– C – CH2 – Ar
2,7
– C – CH – Ar
3
CH3 – CO – R
2,2
– C – CH2 – CO –R
2,4
– C – CH – CO – R
2,7
CH3 – CO – Ar
2,6
CH3 – CO – OR
2,0
– C – CH2–CO–OR
2,3
CH3 – CO – OAr
2,4
CH3 – CO – NR
2,0
CH3 – OR
3,3
– C – CH2 – OR
3,4
– C – CH – OR
3,7
38
Spectroscopie RMN
Prof NGANSO Yves
CH3 – OH
3,4
– C – CH2 – OH
3,6
CH3 – O – Ar
3,8
– C – CH2 – O – Ar
4,3
CH3 – O – CO – R
3,7
–C–CH2 –O–CO–R
CH3 – N –
2,3
CH3 – N+
3,3
CH3 – S –
CH3 – C – NO2
– C – CH – OH
3,9
4,1
–C–CH –O–CO– R
4,8
– C – CH2 – N –
2,5
– C – CH – N –
2,8
2,1
– C – CH2 – S –
2,4
1,6
C–CH2 – NO2
4,4
C–CH – NO2
4,7
C–CH2 – C – NO2
2,1
CH3 – C=C – CO
2,0
–C–CH2 –C=C–CO
2,4
C = C(CH3) – CO
1,8
– C=C(CH3) – CO
2,4
5,9
CH3 – Cl
3,0
– C – CH2 – Cl
3,4
– C – CH – Cl
4,0
CH3 – C – Cl
1,5
– C – CH2 – C – Cl
1,7
– C – CH – C – Cl
1,6
CH3 – Br
2,7
– C – CH2 – Br
3,3
– C – CH – Br
3,6
CH3 – C – Br
1,7
– C – CH2 – C – Br
1,7
– C – CH – C – Br
1,7
CH3 – I
2,2
– C – CH2 – I
3,1
– C – CH – I
4,2
CH3 – C – I
1,9
– C – CH2 – C – I
1,8
– C – CH – C – I
1,9
CH3 – CN
2,0
– C – CH2 – CN
2,3
– C – CH – CN
2,7
– CO – CH2 – Ar
3,8
0,3
0,7
2,6
3,1
Table 2
4,6
7,2
39
Spectroscopie RMN
Page 7 sur 15
– CO – OH
– C = CH2
4,3
– C = CH –
5,1
– C = CH – (cyclique)
5,3
R–C≡C–H
3,1
Ar – H
9,0 - 7,0
Ar – OH (liaison H
intramoléculaire)
10 - 14
– C = CH – CO
5,9
R – NH –
0,6 ~ 5
– CH = C – CO
6,8
Ar – NH –
2,9 ~ 4,7
R – CHO
9,9
R – CO – NH –
Ar – CHO
9,9
5~8
H – CO – O –
8,0
CHCl3
7,2
H – CO – N –
8,0
H2O
~5
8,5 - 13
C = C – OH
11 - 17
R – OH
0 7 ~ 5,5
Ar – OH
4,2 ~ 7,1
Il existe quelques formules empiriques qui permettent de retrouver les déplacements
chimiques des protons des groupements méthylène et des protons éthyléniques :
a) Règles de Shoolery qui concernent X — CH2 — Y
Tableau des incréments σ
–CH3
–C=C
–CºC
–F
–CF2
CF3
0,47
1,32
1,44
1,85
1,21
1,14
–Cl
–Br
–I
–OH
–OR
–OF
40
Spectroscopie RMN
Page 8 sur 15
2,53
2,33
1,82
2,56
2,36
3,23
–O–CO–R
–CO–R
–CO–F
–CO–OR
–CO–NR2
–CºN
3,13
1,70
1,84
1,55
1,59
1,70
–NR2
–NH–CO–R
–N3
–SR
–OSO2R
1,57
2,27
1,97
1,64
3,13
b) Règles de TOBEY. PASCUAL, MEYER, SIMON
Dans l'application de cette règle, chaque substituant a une constante différente
suivant son orientation cis, trans ou gem par rapport à l'hydrogène dont on calcule le
déplacement chimique
δ = 5,28 + σgem + σcis + σtrans
Groupe
σgem
σcis
σtrans
Groupe
σgem
σcis
σtrans
H
0
0
0
-CO2H
1.00
1.35
0.74
Alkyl
0.44
- 0.26
- 0.29
-CO2H
0.69
0.97
0.39
(CH3)
(0.44)
(- 0.32)
(- 0.34)
-CO2R
0.84
1.15
0.56
Cycloalkyl
0.71
- 0.33
- 0.30
-CO2R (R
0.68
1.02
0.33
-CH2-O-
0.67
- 0.02
- 0.07
-CHO
1.03
0.97
1.21
-CH2-S-
0.53
- 0.15
- 0.15
-CO-N
1.37
0.93
0.35
-CH2-Cl,
-CH2-Br
0.72
0.12
0.07
-CO-Cl
1.10
1.41
0.99
-CH2-N
0.66
- 0.05
- 0.23
-OR (R
aliph.)
1.18
- 1.06
- 1.29
-CºC-
0.50
0.35
0.10
-OR (R
conj.)
1.14
- 0.65
- 1.05
0.23
0.78
0.58
-OCOR
2.09
- 0.40
- 0.67
-C≡Ν
(conj.)
conj.)
41
Spectroscopie RMN
Page 9 sur 15
(0.30)
(0.75)
(0.53)
-C=C
0.98
- 0.04
- 0.21
-Ar (Ph)
1.35
(1.43)
0.37
(0.39)
- 0.10
(0.06)
-C=C
(conj.)
1.26
0.08
- 0.01
-Cl
1.00
(1.05)
0.19
(0.14)
0.03
(0.09)
-C=O
1.10
1.13
0.81
-Br
(1.02)
(0.33)
(0.53)
-C=O
(conj.)
1.06
1.01
0.95
-SR
1.00
- 0.24
- 0.04
-NR (R
aliph.)
0.69
- 1.19
- 1.31
-SO2-
1.58
1.15
0.95
-NR (R
conj.)
2.30
- 0.73
- 0.81
Il est intéressant de déterminer la cause des valeurs élevées des déplacement
chimique des protons aromatiques et éthyléniques, alors que celui du proton
acétylénique est relativement faible.
Placés dans un champ magnétique, les électrons p du noyau benzénique peuvent être
considérés comme deux éléments de courant, s’opposant au champ magnétique appliqué.
Ils créent autour du noyau des zones d’anisotropie magnétique provoquant pour les
protons situés dans ces zones un déplacement du signal correspondant, soit vers les
champs faibles (déblindage), soit vers les champs forts (blindage)
42
Spectroscopie RMN
Prof NGANSO Yves
2.4. Intégration des signaux.
Dans un spectre RMN l’énergie absorbée par une espèce donnée de protons est
proportionnelle au nombre de protons mis en jeu. C’est-à-dire que l’intensité du signal,
qui est mesurée par sa surface, est proportionnelle au nombre de protons intéressés.
Avec les spectrographes courants l’intégration des aires des signaux peut être
obtenue directement et se présente sous la forme d’une série de paliers (figure
suivante). La hauteur de chaque palier est proportionnelle à l’aire intégrée du signal
correspondant.
Le spectre représenté ci-dessus est celui de l’alcool benzylique. La hauteur du palier
correspondant aux protons aromatiques est de 35 mm. Celle du palier correspondant au
groupe –CH2– est de 14 mm, soit bien les 2/5 de 35 mm. Même raisonnement pour le
proton de la fonction alcool.
Il est très important de noter que l’intégration ne fournit pas le nombre de protons
en valeur absolue. On pourrait tout aussi bien avoir un nombre de protons égal à 10, 4
et 2 pour le spectre ci-dessus.
Application à des mélanges
Le spectre suivant correspond à un mélange d’alcool benzylique et de 1,3,5triméthylbenzène (mésitylène : δAr–H = 6,78 ; δméthyl =2,25). La courbe d’intégration
permet de doser les constituants du mélange :
43
Spectroscopie RMN
Page 11 sur 15
On remarque que 1 proton de l’alcool benzylique intègre pour 8 mm (δ = 2,43 ppm), et
que 3 protons du mésitylène intègrent pour 12 mm (δ = 6,78 ppm). On ramène tout à 1
(de manière à rapporter à 1 molécule de chaque produit : 1 molécule d’alcool benzylique
⎯ → 8 mm et
1 molécule de mésitylène ⎯ → 4 mm
Il y a donc deux fois plus d’alcool benzylique que de mésitylène dans le mélange : 67%
et 33%.
2.5. Couplage spin – spin
2.5.1. Phénomène de couplage
Dans le spectre d’un composé dissymétrique du type A2CH – HCX2 dans lequel A et X
provoquent une différenciation considérable du déplacement chimique des protons H(A)
et H(X) , les signaux de ces mêmes protons ne se présentent pas sous la forme de raies
uniques, mais sous la forme de deux doublets centrés sur les fréquences auxquelles
résonneraient H(A) et H(X) s’ils n’étaient pas couplés. La même distance J mesurée en
Hertz sépare les composantes de ces deux doublets et elle est indépendante du
champ magnétique appliqué.
On peut donner de ce phénomène la représentation simpliste qui suit : Le proton H(X)
peut être considéré comme un petit aimant, qui, lorsqu’il est de spin ± ½ , induit un
champ local, ∆H au niveau du proton H(A) . Ce champ local ∆H ,évidemment indépendant
du champ appliqué H0 , se retranche du champ H0 lorsque H(X) est de spin – ½ . Le
44
Spectroscopie RMN
Page 12 sur 15
proton H(A) est donc soumis, suivant le spin de H(X) , aux champs H0 – DH ou H0 + ∆H
et il va résonner à l’une des deux fréquences suivantes :
Le champ ∆H étant indépendant de H0 , J est indépendant de H0 et on le mesure en
Hertz. Il est à noter que cette explication n’a pas le moindre sens physique. Elle
permet cependant d’arriver à des résultats en accord avec l’expérience.
2.5.2. Spectres de types simples.
Le calcul du spectre théorique de deux protons HA et HB couplés entre eux avec une
constante de couplage J conduit aux résultats schématisés ci-dessous :
Le spectre se compose de quatre raies systématiquement disposées par rapport à la
fréquence
(On pose
et dont les positions sont données par la relation :
) . L’intensité des composantes extérieures de ce système est
proportionnelle à I – J/D ;
Comme le montre la figure précédente, l’allure du spectre de deux protons couplés
entre eux varie selon le déplacement chimique relatif ∆n des deux protons et selon la
valeur du couplage J.
Lorsque le déplacement chimique ∆n est grand devant J , il est d’usage de désigner les
deux protons par deux lettres très espacées dans l’alphabet (A et X par exemple).
Lorsque ∆n est de l’ordre de grandeur de J ils seront nommés A et B . Deux protons de
même déplacement chimique seront nommés A et A .
Cette nomenclature est facilement généralisée à plusieurs protons. Trois protons
conduiront à un spectre ABX si
est du même ordre de grandeur que JAB , JAX
et JBX et si
et
>> JAB , JAX et JBX .
2.5.2.1. ∆ν >> J : spectre de type AX.
45
Spectroscopie RMN
Page 13 sur 15
Le spectre se compose de quatre raies d’égale intensité se répartissant en deux
doublets symétriques par rapport aux fréquences nA et nB .
2.5.2.2. Spectres de type AX2.
Considérons un proton HA couplé avec deux protons HX magnétiquement équivalents et
tels que la constante de couplage JAX de HA avec chaque HX soit la même et que JAX
soit très petit devant
. Le spectre présente l’allure suivante : Le proton HA
donne naissance à un triplet dont les composantes (d’intensité relative 1-2-1) sont
séparées par un intervalle J, les protons HX donnent naissance à un doublet dont les
composantes d’intensité égale sont séparées par le même intervalle J .
2.5.2.3. Spectres de type AX3.
On peut de la même manière reconstituer le spectre d’un composé tel que CH3 –
CHBr2 , qui présente des déplacements chimiques valant environ 2 ppm pour les trois
protons du méthyle et 5 ppm pour le proton de CHBr2 :
46
Spectroscopie RMN
Prof NGANSO Yves
2.5.2.4. Spectre AXn .
D’une manière générale, on montre que le spectre d’un proton HA couplé avec n protons
équivalents est un multiplet composé de n + 1 raies dont les intensités relatives sont
comme les nombres du triangle de Pascal (ou comme les coefficients du binôme
.
2.5.2.5. Autres types de spectres.
Nous étudierons ces spectres au cas par cas (type ABX , ABC , AB2 , etc ...)
2.5.3. Valeurs des constantes de couplage (en Hz).
0
2à9
10 à 13
11 à 18
0à
1,5
6
à
9
6 à 14
0,5
à2
1
à
3
0,5 à 3,5
4à
10
0
à
1
5,7
47
Spectroscopie RMN
Page 15 sur 15
1à3
6,7 à 7,2
à
6,8
48
Téléchargement