Les mouvements oculaires 1 seulement ? Nicolas Desbiendras Psychologue clinicien Docteur en psycholinguistique Praticien et superviseur EMDR Europe La thérapie EMDR est de plus en plus connue et ce que les personnes en retiennent est bien souvent résumé par les mouvements des yeux. Et pour cause, les deux premières lettres de l'acronyme EMDR signifient « Eye Movements », soit « mouvements oculaires. » Mais n'y a-t-il que les mouvements oculaires en EMDR ? Bien que les mouvements oculaires en soient un des éléments constitutifs, la thérapie EMDR n'est pas qu'une simple procédure dont la caractéristique serait les mouvements des yeux. C'est une psychothérapie complexe, dont de multiples éléments contribuent à sa richesse et à sa réussite auprès de nombreux patients et dans des situations diverses. En outre, il existe d'autres formes de stimulations pouvant remplacer les mouvements oculaires. Peuton donc faire de l'EMDR à une personne non-voyante ou malvoyante ? Comment peut-on aider les patients avec d'autres types de stimulations que les mouvements oculaires et surtout est-ce autant efficace ? 1. LES STIMULATIONS D'ATTENTION DOUBLE Les mouvements des yeux servent à remettre en route le processus de traitement adaptatif de l'information qui était bloqué jusque-là. Ces mouvements alternatifs sont utilisés pendant que l’on invite le patient à focaliser son attention sur un stimulus externe, tout en lui demandant de se concentrer sur une information interne douloureuse. Francine Shapiro décrit les mouvements des yeux comme un « stimulus bilatéral d'attention double » (Shapiro, 1991, 1995), pour désigner cet état dans lequel le patient est attentif à la fois aux stimuli externes et internes. C'est ce qui est appelé stimulations bilatérales alternées, ou stimulations bilatérales d'attention double. Les praticiens EMDR utilisent le plus souvent les mouvements oculaires comme stimulus d'attention double mais il existe d'autres stimulations bilatérales qui sont utilisées couramment par les thérapeutes EMDR. Le tapping peut se définir comme des tapotements bilatéraux alternatifs tactiles faits par le thérapeute sur les genoux ou les mains du patient. Il existe aussi un appareil pouvant délivrer de petites vibrations tactiles dans les paumes du patient et dont la force de vibration et la fréquence peuvent être contrôlées par le thérapeute. De la même manière, il est possible de faire des stimulations auditives à l'aide d'un appareil et d'un casque. Le thérapeute peut en ajuster le volume et la fréquence. Sans vraiment se poser la question de savoir s’ils fonctionnent aussi bien que les mouvements des yeux, l'utilisation de ces stimuli alternatifs a été intégrée aux protocoles EMDR depuis plus de 10 ans. Un paradoxe existe entre les nombreuses validations scientifiques sur l'efficacité de l'EMDR utilisant les mouvements oculaires et la créativité des thérapeutes jonglant entre les trois types de stimulations. Certains protocoles ont même comme indication d'utiliser exclusivement le tapping. Publié dans : Pratique de la psychothérapie EMDR - Introduction et approfondissements pratiques...: Introduction et approfondissements pratiques et psychopathologiques, Broché – 25 janvier 2017 1 2. DIFFÉRENTES STIMULATIONS POUR DIFFÉRENTS PATIENTS OU DIFFÉRENTS PROBLÈMES ? Il existe donc trois types de stimulations en EMDR, des stimulations visuelles, tactiles et auditives. Sont-elles toutes les trois aussi efficaces et y a-t-il une corrélation entre le choix d'un type de stimulation et une meilleure efficacité de la thérapie EMDR selon le type de patient ou de problème que l'on traite en séance ? En PNL, puis aujourd’hui aussi en hypnose, est utilisée la technique des « canaux sensoriels » ou « VAKOG » (Bandler et Grinder, 1982). Cette méthode se base sur le fait que notre relation au monde extérieur passe nécessairement par au moins un des cinq sens et qu’au fil du temps chaque personne favorise un, voire deux d'entre eux. Le terme « VAKOG » désigne donc une catégorisation des individus selon le mode d'appréhension du réel sur un canal sensoriel privilégié : il existerait des personnes à dominance visuelle - auditive - kinesthésique - olfactive - gustative. Ce sont les trois premiers canaux qui sont principalement gardés pour catégoriser les individus. Les patients seraient soit à dominance visuelle, auditive ou kinesthésique (tactile). Pouvons-nous donc penser que selon le mode de perception privilégié du patient, un type de stimulation d'attention double serait plus judicieux en EMDR (puisque le patient y est plus réceptif) ? Pour des patients visuels nous utiliserions donc plus les mouvements oculaires, pour les auditifs nous utiliserions les stimulations audio, pour les kinesthésiques nous utiliserions le tapping. De plus, est-ce qu'un type de stimulation serait plus efficace pour un type de problème ? Peuton imaginer que le tapping serait plus efficace pour les douleurs chroniques, ou justement serait-il déconseillé ? Les stimulations auditives seraient-elles plus efficaces pour les patients souffrant de reviviscences et de flashback auditifs ? 3. RECHERCHES SCIENTIFIQUES SUR LES STIMULATIONS D'ATTENTION DOUBLE Si l'efficacité de l'EMDR n'est plus à prouver grâce au nombre impressionnant de recherches scientifiques attestant ses résultats (Lee et Cuijpers, 2013), qu'en est-il des effets des différents types de stimulations bilatérales d'attention double ? Dans les années soixante-dix, des études avaient associé les mouvements oculaires aux mécanismes de retraitement cognitifs (Antrobus, 1983). Ces études montraient que des mouvements oculaires spontanés accompagnaient les émotions déplaisantes et les changements cognitifs. Depuis, il existe plus de deux douzaines d'études scientifiques randomisées qui ont été publiées à propos du rôle des mouvements oculaires dans la thérapie EMDR. Une étude récente a de nouveau démontré les effets positifs des mouvements oculaires (Lee et Cuijpers, 2013). Dans les 26 études, un effet significatif des mouvements oculaires a été mis en corrélation avec la diminution de la douleur émotionnelle liée à un souvenir autobiographique. Un nombre supplémentaire d'études a montré qu'il y avait d'autres effets sur la mémoire, tels qu'un déclenchement de la mémoire épisodique et une meilleure reconnaissance des vrais souvenirs (Christman et al., 2004). S'il existe de très nombreuses recherches prouvant l'efficacité de l'EMDR, et notamment les effets spécifiques des stimulations d'attention double de type visuel sur les émotions et les souvenirs, assez peu ont comparé les trois types de stimulations d'attention double entre elles. Servan-Schreiber et al., (2006), ont fait une recherche sur un groupe de 21 patients souffrant d'état de stress post-traumatique à la suite d'un événement. Ils ont fait trois sessions consécutives d'EMDR avec divers types de stimulations auditives et tactiles à la fréquence de un Hertz (un battement par seconde) : stimulations bilatérales alternées, stimulations bilatérales simultanées et stimulations bilatérales continues. Pour les cibles traitées en plus d’une séance, la diminution de la perturbation et la rapidité de cette diminution fut significativement supérieure dans le cas des stimulations bilatérales. Une autre étude a abouti à la même conclusion concernant l'importance des stimulations bilatérales alternées (Manfield, 2001). Ils ont donc trouvé que les stimulations alternées auditives diminuaient la perturbation. Mais les stimulations auditives étaient systématiquement couplées avec des stimulations tactiles, donc l'effet unique des stimulations auditives n'était pas clair. Une autre recherche a spécifiquement étudié les effets des trois types de stimulations (oculaires, tactiles et auditives) sur l'amélioration de la récupération d'informations en mémoire (Nieuwenhuis et al., 2013). Les chercheurs ont émis l'hypothèse que cette dernière ne se ferait pas seulement à partir du système visuo-moteur (en lien avec les mouvements oculaires), mais aussi à partir du système somato-sensoriel (en lien avec les stimulations tactiles). Par contre, il n'y aurait pas d'effet bénéfique pour le système auditif. Cette hypothèse est basée sur l'organisation controlatérale des différents systèmes en lien avec la stimulation des deux hémisphères cérébraux. Les résultats de cette recherche ont bien confirmé les effets bénéfiques des stimulations visuelles et tactiles. Elles augmenteraient la communication entre chaque hémisphère du cerveau. Par contre, l'effet ne se produit effectivement pas lors des stimulations auditives. Les deux études suivantes tirent leurs hypothèses de la théorie de la mémoire de travail, qui avance que les effets bénéfiques de la thérapie EMDR pourraient venir de la purge de cette dernière (van den Hout et al., 2011 ; de Jongh et al., 2013). Les auteurs expliquent que le fait de se remémorer un souvenir dépend de la mémoire de travail dont les ressources sont limitées. Si une tâche secondaire est exécutée durant la remémoration, moins de ressources seront disponibles et le souvenir sera revécu comme moins vivace et moins émotif. Selon cette approche, les mouvements oculaires sont perçus comme tenant ce rôle de tâche secondaire, purgeant la mémoire de travail (Andrade et al., 1997 ; Barrowcliff et al., 2004 ; Gunter et Bodner, 2008 ; van den Hout et al., 2001 ; Kavanagh et al., 2001 ; Kemps et Tiggermann, 2007 ; Maxfield, 2008). Tandis qu'une concentration mentale sur l'image la pire d'un souvenir crée une inflation de la perturbation, une purge de la mémoire de travail durant la remémoration semble avoir l'effet inverse et crée une diminution de la vivacité et de l'émotionnalité du souvenir (Baddeley, 1998). Cette troisième étude a comparé les effets des stimulations bilatérales alternées visuelles et auditives ainsi qu'un rappel simple sans tâche d'attention double (van den Hout et al., 2011). Elle a évalué la vivacité d'un souvenir négatif et la perturbation émotionnelle avant et après quatre séries de stimulations de 24 battements. Les résultats ont montré que les stimulations alternées auditives diminuaient la vivacité des souvenirs négatifs. Mais les bénéfices étaient trois fois moindres comparés à ceux issus des stimulations par mouvements oculaires. Quant à l'expérimentation sans tâche d'attention double, non seulement il n'y avait pas de bénéfice mais une aggravation de la perturbation émotionnelle. Cette étude ne comprenait que des volontaires sains ne souffrant pas de syndrome posttraumatique. D'autres auteurs ( de Jongh et al., 2013) suggèrent que dans le contexte de la thérapie EMDR avec des patients souffrant d'état de stress post-traumatique, les stimulations auditives auraient un effet thérapeutique inexistant ou bien plus faible que les stimulations par mouvements oculaires. La quatrième et dernière étude a reproduit les résultats de van den Hout et al. (2011) à une plus grande échelle (soixante-quatre patients) pour augmenter la validité scientifique ( de Jongh, Ernst, Marques, Hornsveld, 2013). Elle a comparé les différences entre les stimulations visuelles, auditives et le rappel simple d’un souvenir douloureux. L'effectif fut de 64 patients souffrant de troubles mentaux : deux groupes de 32 patients souffrant soit d’un état de stress post-traumatique, soit ayant un diagnostic différent ( de Jongh et al., 2013). Comme le montre la figure 1, les résultats ont confirmé que les mouvements oculaires avaient une meilleure efficacité sur la diminution de la perturbation émotionnelle que les stimulations auditives, qui sont elles-mêmes légèrement supérieures au rappel simple. Toutefois, les chercheurs se sont rendu compte que 64% des patients préféraient les stimulations auditives si on leur en donnait le choix. Les résultats montrent que l’efficacité du traitement ne coïncide pas avec la préférence de stimulation du patient. Pour expliquer leur préférence pour les stimulations auditives, les patients donnaient le plus souvent les arguments suivants : « Je peux mieux me concentrer », « les sons sont relaxants », « je peux fermer les yeux », etc. Le fait que dans les deux études (van den Hout et al., 2011 ; de Jongh et al., 2013) les mouvements oculaires ont une meilleure efficacité que les sons, suggère que pour la pratique clinique, les mouvements oculaires doivent être choisis comme modalité prioritaire de la thérapie EMDR. Figure 13.1. Diminution de la perturbation émotionnelle selon la tâche ( de Jongh et al., 2013). Données statistiques 2 1,5 Stimulations visuelles 1 Stimulations auditives Rappel simple 0,5 0 Trois types de tâches Au fil des années, les thérapeutes EMDR ont commencé à remplacer les mouvements oculaires par d'autres types de stimulations, notamment les stimulations auditives avec un casque et un appareil visant à ajuster le volume et la fréquence. Cependant, il n'existe aucune donnée clinique contrôlée, aucun argument théorique cohérent, ni aucune recherche scientifique qui suggère que les stimulations bilatérales alternées auditives soient efficaces dans le contexte de la thérapie EMDR. Les recherches actuelles tendent même à montrer que cette stimulation alternative ne procure pas ou peu d'effet positif. 4. RECOMMANDATIONS DE FRANCINE SHAPIRO Dans une lettre de janvier 2015 destinée aux formateurs, superviseurs et facilitateurs de la thérapie EMDR, Francine Shapiro rappelle que : « [...] les stimulations bilatérales d'attention double devant être privilégiées en premier sont les mouvements oculaires. Les recherches ont prouvé que ce sont les stimulations qui fonctionnent le mieux et que même en passant à d'autres formes de stimulations les patients doivent garder les yeux ouverts2 » (traduction personnelle). Francine Shapiro précise que parfois les patients préfèrent d'autres types de stimulations que les mouvements oculaires car ils croient qu'ils sont censés garder le souvenir en mémoire et n'arrivent pas à se concentrer. Comme l'a montrée l'étude de de Jongh et al., (2013), les patients préfèrent les stimulations auditives pour « mieux se concentrer. » Mais Francine Shapiro nous rappelle bien qu'ils ne sont pas censés faire cela. Durant les séries de mouvements oculaires, les patients ne doivent pas essayer de garder quoi que ce soit à l'esprit, juste de « laisser venir ce qui vient », c'est-à-dire d'observer ce qui se passe en soi et d'accueillir les pensées, souvenirs, sensations, émotions qui peuvent se produirent. Les recherches scientifiques montrent que les stimulations d’attention double efficaces sont les stimulations bilatérales alternées faites de manière visuelles ou tactiles. L'EMDR n'est ni de l'hypnose, ni de la PNL et son processus ne répond donc pas aux mêmes impératifs. Nul besoin de se référer au concept de « VAKOG » pour choisir le type des stimulations. D'ailleurs, une étude confirme le fait que les mouvements oculaires sont aussi efficaces dans la réduction de la perturbation émotionnelle et la vivacité du souvenir que la cible de départ comprenne une composante visuelle, auditive ou sensorielle (Lee et Kristjansdottir, 2011). Au-delà des mouvements oculaires, qui ont donné son nom à la thérapie EMDR, le tapping fonctionne aussi. C'est d'ailleurs parce que les stimulations tactiles sont efficaces qu'il est possible d'intervenir en groupe en 2 Eye movements should always be the first choice of dual attention bilateral stimulation. All the research indicates superiority of eye movements to other forms of stimulation. Trainers and facilitators should make that clear in the trainings and during supervision », F. Shapiro, PhD, 2015. EMDR. Une procédure appelée le « Butterfly hug » (le câlin papillon) a été développée en premier lieu par Lucy Artigas comme une technique d'auto-stimulation qu'elle a utilisée quand elle travaillait à Acapulco avec des groupes de survivants de l'ouragan « Paulina » (1997). Puis Judith Boel a présenté cette technique à la conférence internationale de Toronto en 2000. Aujourd'hui, plusieurs protocoles EMDR de groupe utilisent cette technique pour pouvoir intervenir en immédiat et post-immédiat en EMDR (EMDR Integrative Groupe Therapy Protocol [EMDR-IGTP], Artigas, Jarero 2006). La thérapie EMDR a eu cette richesse d'utiliser et de formaliser un processus adaptatif naturel que chacun a en soi pour soigner des blessures psychologiques profondes qui jusque-là restaient douloureuses. Durant la thérapie EMDR, les stimulations d'attention double par mouvements oculaires et par stimulation tactile sont toutes les deux efficaces. Toutefois, les études scientifiques montrent une efficacité renforcée en utilisant les mouvements des yeux. Il est donc préférable de privilégier les mouvements oculaires, réservant les stimulations tactiles comme alternative quand le patient est débordé par une abréaction et ne peut plus suivre des yeux. Mais pour ce qui est des stimulations bilatérales auditives, en l'état actuel des choses on ne peut que les déconseiller car soit elles sont nettement moins efficaces, soit elles ne le sont pas du tout. BIBLIOGRAPHIE ANDRADE J., KAVANAUGH D., BADDELEY A. (1997). « Eye-movements and visual imagery : a working memory approach to the treatment of post-traumatic stress disorder », British Journal of Clinical Psychology, 36, 209-233. ANTROBUS J. (1983). « REM and NREM sleep reports: comparison of word frequencies by cognitive classes », Psychophysiology 20(5): 562-8. ARTIGAS L., JARERO I., MAUER M., LOPEZ CANO T., ALCALA N. 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