Telechargé par josephsamuel0991

Mémoire Samuel Texte Final

publicité
République d’Haïti
Université d’État d’Haïti
(UEH)
Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire
(FAMV)
Département du Génie Rural
(DGNR)
Sujet : « Étude de réhabilitation du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc
(4ème section, commune Torbeck) et propositions pour une meilleure gestion de l’eau »
Mémoire de fin d’études
Présenté par Samuel JOSEPH
Pour l’obtention du diplôme d’ingénieur agronome
Option : Génie Rural
Conseiller scientifique : Montès CHARLES, Ing-Civil, M.Sc
Mai 2017
i
ii
Ce mémoire est intitulé :
Études de réhabilitation du système d’adduction de Ferme-Leblanc
(4ème section, commune Torbeck) et propositions pour une meilleure
gestion de l’eau
a été approuvé par le jury composé de :
Signature
Nyankona GONOMY, Phd
Président
Date
_________________ ___ / ___ / _____
Hans GUILLAUME, Ing-Agronome, M.Sc _________________ ___ / ___ / _____
Membre
Jean Thomas FERDINAND, Ing-Agronome, M.Sc_________________ ___ / ___ / ___
Membre
Montès CHARLES, Ing-Civil, M.Sc
Conseiller scientifique
_________________ ___ / ___ / _____
iii
DÉDICACES
Je dédie ce mémoire de fin d’études :
 À Dieu, pour sa grâce, son amour et sa miséricorde ;
 À mes parents, M. Ostherne JOSEPH et Mme Jeanne Yva LORAÜS JOSEPH
pour leur dévouement et les sacrifices qu’ils ont fait pour garantir ma formation ;
 À mon conseiller scientifique, M. Montès CHARLES pour son accompagnement
tout au long de la réalisation de cette étude ;
 À mes frères et ma sœur, Junior LORAÜS, Jimmy JOSEPH, Flora JOSEPH
et Zacharie JOSEPH pour leurs conseils et assistances ;
 À un collègue exceptionnel, Agr. Dud Casson JEAN pour ses conseils et les
difficultés que nous avons surmontées ensemble ;
 À tous mes collègues de la promotion Joseph Waldeck DÉMÉTRIUS
particulièrement ceux du Génie Rural ;
iv
REMERCIEMENTS
Au terme de ce mémoire de fin d’études dont la réalisation a exigé la collaboration de
certaines personnes, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont accompagné tout au long de
ce travail :
Je remercie donc de manière très particulière :
 Monsieur Montès CHARLES, mon conseiller scientifique, qui a orienté mes
recherches et m’a aidé à la réalisation de ce travail ;
 Monsieur Maxo ISAAC, mon ancien directeur, qui m’a orienté lors du choix
d’une faculté et il m’a aussi aidé pour la rédaction de ce mémoire ;
 Mes cousins Séraphin JEAN-DENIS et Claude JEAN-DENIS ainsi que ma
cousine Éveline JEAN-DENIS, qui pendant toute la durée de l’étude n’ont
jamais cessé de m’accompagner;
 L’ingénieur Agronome
Nétus
MÉNÉLAS, pour ses
conseils
et
son
encouragement ;
 Tous les professeurs de la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire qui
ont contribué à ma formation ;
 L’agronome Missolo LORCY pour son soutien ;
 Enfin, tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont contribué à ma formation ;
v
RÉSUMÉ
À environ 17.4km de la ville des Cayes se trouve le système d’adduction d’eau potable de
Ferme-Leblanc qui, construit depuis en 1984, dessert environ six (6) localités qui sont :
Péan, Leblanc, Ferme-Leblanc, Surette, Lougout et Moreau. Ce système d’adduction, se
trouvant au niveau de la 4ème section communale de Torbeck, fait face à de nombreux
problèmes tant au niveau de sa gestion et au niveau de son fonctionnement. Aujourd’hui,
le système compte déjà 33ans, la plupart des conduites datent de 1984, l’âge de la
canalisation est donc trop élevé. Et en conséquences, ces conduites sont obstruées par du
calcaire, certaines sont coupées, la grande majorité des bornes fontaines n’est pas
alimentées et le système ne peut satisfaire que moins de 23% du besoin en eau de la
population. Le Comité d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement (CAEPA) n’est
pas fonctionnel, les abonnés ne payent pas convenablement leurs redevances, il n’y avait
jamais un horaire de distribution, l’usine de traitement automatique ne fonctionne plus
etc… Donc, c’est un système d’adduction qui ne fonctionne presque pas et sa
réhabilitation est plus qu’une nécessité.
La source de La-Monge qui alimente exclusivement ce système d’adduction a un débit de
3.229L/s. Elle n’est donc pas en mesure de répondre aux besoins en eau de la population,
dont le débit d’approvisionnement actuel est de 7.942L/s, celui de 2027 (dans 10ans) est
de 9.97L/s et celui à l’horizon 2037 (dans 20ans) est de 15.644L/s. Les résultats de
l’étude ont prouvé que, toutes les conduites du réseau d’adduction et du réseau de
distribution de l’eau doivent être remplacées par des conduites neuves, les vannes qui
permettent de contrôler l’eau au niveau des bornes fontaines et des blocs de distribution
doivent être aussi remplacées… Malgré la réhabilitation, le système ne pourra pas en
mesure de satisfaire à 100% les besoins en eau de la population, ce qui infirme notre
hypothèse de travail. Car l’évolution de la satisfaction des besoins en eau de la population
en fonction de la ressource en eau exploitée est : 57.44% actuellement, 45.75% dans
10ans et 29.16% à l’horizon de l’étude en 2037. Il faut aussi noter que le coût estimatif
de la réhabilitation de ce SAEP est d’environ dix millions de gourdes (10 000 000.00
HTG).
vi
Par ailleurs, l’enquête a révélé l’existence d’une source au niveau de la localité de
Leblanc dont le débit est de 4.49L/s qui peut être utilisée pour renforcer le système
d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc, afin qu’il soit au moins en mesure de
satisfaire les besoins en eau de la population au niveau de sa zone d’influence.
Cependant, l’utilisation de cette source exigera une reconfiguration du SAEP et une
nouvelle répartition des blocs de distribution. Ce mémoire de fin d’études présente le
système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc tel qu’il est aujourd’hui et les
travaux qui doivent être faits pour qu’il puisse assurer convenablement sa mission.
vii
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACES ..................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS .......................................................................................................... iv
RÉSUMÉ ............................................................................................................................ v
TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................ vii
LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................. xi
LISTE DES FIGURES ..................................................................................................... xii
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ................................................................... xiii
LISTE DES ANNEXES .................................................................................................. xiv
CHAPITRE I ....................................................................................................................... 1
1.
INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
1.1.
Généralité ............................................................................................................. 1
1.2.
Problématique....................................................................................................... 2
1.3.
Objectifs ............................................................................................................... 4
1.3.1.
Objectif général ............................................................................................. 5
1.3.2.
Objectifs spécifiques ..................................................................................... 5
1.4.
Hypothèse ............................................................................................................. 5
1.5.
Intérêts de l’étude ................................................................................................. 5
1.6.
Limite de l’étude .................................................................................................. 6
CHAPITRE II ..................................................................................................................... 7
2.
REVUE DE LITTÉRATURE ..................................................................................... 7
2.1.
L’eau..................................................................................................................... 7
2.2.
L’eau potable. ....................................................................................................... 7
2.2.1.
Accès à l’eau potable en Haïti selon la DINEPA ......................................... 8
2.2.2.
Historique de l’eau potable en Haïti. ............................................................ 9
2.3.
Les systèmes d’adduction d’eau potable ............................................................ 10
2.3.1.
Les acteurs de la gestion de l’eau potable en Haïti ..................................... 10
2.3.2.
Les composantes d’un système d’adduction d’eau potable. ....................... 13
CHAPITRE III .................................................................................................................. 16
3.
PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDES ........................................................ 16
viii
3.1.
Cadre Physique de l’étude .................................................................................. 16
3.1.1.
Situation géographique de la Ferme-Leblanc ............................................. 16
3.1.2.
Climat.......................................................................................................... 18
3.1.2.1. Température .......................................................................................... 18
3.1.2.2. Pluviométrie .......................................................................................... 19
3.1.3.
Aspects socio-économiques de la zone d’étude .......................................... 20
3.1.3.1. Population.............................................................................................. 21
3.1.3.2. Éducation ............................................................................................... 21
3.1.3.3. Santé ...................................................................................................... 21
3.1.3.4. Commerce ............................................................................................. 21
3.1.3.5. Moyens de Communication .................................................................. 22
3.1.3.6. Agriculture ............................................................................................ 22
3.1.3.7. Élevage .................................................................................................. 22
3.1.3.8. ONG intervenant dans les affaires de la section ................................... 22
CHAPITRE IV .................................................................................................................. 24
4.
MÉTHODOLOGIE................................................................................................... 24
4.1.
Matériels utilisés ................................................................................................ 24
4.2.
Méthodes ............................................................................................................ 25
4.2.1.
Recherches bibliographiques et documentation.......................................... 25
4.2.2.
Visites exploratoires.................................................................................... 25
4.2.3.
Élaboration de la grille de collecte des données ......................................... 26
4.2.4.
Collecte des données ................................................................................... 26
4.2.4.1. Enquête de terrain.................................................................................. 26
4.2.5.
Traitement des données............................................................................... 27
4.2.5.1. Analyse du fonctionnement actuel du SAEP ........................................ 27
4.2.5.1.1. La description du SAEP.................................................................... 27
4.2.5.1.2. La composition du SAEP ................................................................. 27
4.2.5.1.3. Détermination des paramètres de fonctionnement du réseau ........... 28
4.2.5.2. Évaluation de la performance du SAEP de Ferme-Leblanc .................. 29
4.2.5.2.1. Détermination de la taille de la population actuelle ......................... 29
ix
4.2.5.2.2. Estimation de la population aux horizons 2027 et 2037 ................... 29
4.2.5.2.3. Calcul du besoin en eau de la population actuelle ............................ 30
4.2.5.2.4. Calcul du besoin en eau de la population future ............................... 30
4.2.5.2.5. Calcul du débit d’approvisionnement de la population .................... 30
4.2.5.2.6. Vérification des paramètres hydrauliques du réseau de distribution 32
4.2.5.3. Possibilité de renforcement de la capacité du SAEP............................. 34
4.2.5.4. Propositions pour une meilleure gestion du SAEP et de l’eau .............. 35
CHAPITRE V ................................................................................................................... 36
5.
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS ........................................................................... 36
5.1.
La description du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc ......... 36
5.1.1.
Historicité du SAEP de Ferme-Leblanc ...................................................... 36
5.1.2.
Les blocs et localités desservis par le SAEP de Ferme-Leblanc ................ 37
5.1.3.
La composition du SAEP ............................................................................ 40
5.1.4.
La gestion du SAEP .................................................................................... 42
5.2.
Détermination des paramètres de fonctionnement du réseau d’adduction ......... 44
5.2.1.
Mesure du débit de la source de La-Monge ................................................ 44
5.2.2.
Mesure du débit à l’entrée du réservoir de stockage................................... 44
5.2.3.
Détermination du volume du réservoir ....................................................... 45
5.2.4.
Détermination du temps de remplissage du réservoir ................................. 46
5.2.5.
Mesure du débit à la sortie du réservoir ...................................................... 46
5.2.6.
Le temps de vidange du réservoir ............................................................... 47
5.2.7.
Estimation de la durée d’épuisement de l’eau dans le réservoir ................. 48
5.3.
Évaluation de la performance du système .......................................................... 49
5.3.1.
Population et Besoins en eau ...................................................................... 49
5.3.1.1. Estimation de la taille de la population actuelle (P0) ............................ 49
5.3.1.2. Estimation de la taille de la population aux horizons 2027 et 2037. ..... 50
5.3.1.3. Calcul du besoin en eau actuel de la population ................................... 51
5.3.1.4. Calcul du besoin en eau de la population aux horizons 2027 et 2037 .. 52
5.3.2.
Débit d’approvisionnement de la population .............................................. 54
5.3.2.1. Calcul du débit moyen journalier (QMJ) ................................................ 54
x
5.3.2.2. Calcul du débit de pointe journalier (QPJ) ............................................. 54
5.3.2.3. Calcul du débit moyen horaire (QMH) ................................................... 55
5.3.2.4. Calcul du débit de pointe horaire .......................................................... 56
5.3.2.5. Calcul du débit d’approvisionnement ................................................... 57
5.3.3.
Vérification des paramètres hydrauliques du réseau de distribution .......... 60
5.3.3.1. Calcul du débit d’approvisionnement par bloc ..................................... 60
5.3.3.2. Calcul des pertes de charges.................................................................. 63
5.3.3.3. Tracé de la ligne piézométrique ............................................................ 65
5.4.
Inventaire des matériels nécessaires pour la réhabilitation ................................ 68
5.4.1.
Les matériels endommagés ......................................................................... 68
5.4.2.
Les matériels nécessaires ............................................................................ 69
5.4.3.
Coût estimatif de la réhabilitation du SAEP ............................................... 69
5.5.
Possibilité de renforcement de la capacité du SAEP.......................................... 71
5.5.1.
Mesure du débit de la source de Leblanc .................................................... 71
CHAPITRE 6 .................................................................................................................... 73
6.
CONCLUSION ET PROPOSITIONS ...................................................................... 73
6.1.
Conclusion.......................................................................................................... 73
6.2.
Propositions ........................................................................................................ 74
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................... 76
xi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Température moyenne à 4ème section, commune Torbeck............................ 18
Tableau 2: La pluviométrie au niveau de la 4ème section, commune Torbeck ................ 19
Tableau 3: Les blocs du SAEP de Ferme-Leblanc ........................................................... 38
Tableau 4: Débit de la source de La-Monge ..................................................................... 44
Tableau 5: Mesure du débit à l'entrée du réservoir ........................................................... 45
Tableau 6: Débit à la sortie du réservoir ........................................................................... 47
Tableau 7: Répartition de la population actuelle de la zone d'influence........................... 49
Tableau 8: Estimation de la taille de la population en 2037 ............................................. 50
Tableau 9: Besoin en eau actuel de la population ............................................................. 52
Tableau 10: Besoin en eau de la population aux horizons 2037 ....................................... 53
Tableau 11: Débit moyen journalier par zones ................................................................. 54
Tableau 12: Débit de pointe journalier ............................................................................. 55
Tableau 13:Débit moyen horaire ...................................................................................... 55
Tableau 14: Débit de pointe horaire.................................................................................. 57
Tableau 15: Débit d'approvisionnement ........................................................................... 57
Tableau 16: Répartition des débits au niveau des blocs de distribution ........................... 61
Tableau 17: Calcul des pertes de charge et de la pression au sol ..................................... 64
Tableau 18: Coût des matériels nécessaires ...................................................................... 70
Tableau 19: Coût des outils nécessaires............................................................................ 70
Tableau 20: Débit de la source de Leblanc ....................................................................... 72
xii
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Vue de la zone d’influence du SAEP sur Google Earth et la carte représentative
de la zone d’étude. ............................................................................................................ 17
Figure 2: Diagramme des températures à Torbeck ........................................................... 19
Figure 3: Précipitation moyenne mensuelle au niveau de la zone .................................... 20
Figure 4: Comparaison entre la précipitation mensuelle et la précipitation cumulée ....... 20
Figure 5: Croquis du SAEP de Ferme-Leblanc ................................................................ 39
Figure 6: Courbe de croissance de la population dans la zone d'influence du SAEP ....... 51
Figure 7: Distribution des pertes techniques au niveau du SAEP .................................... 58
Figure 8: Tracé de la ligne piézométrique sur le tronçon principal .................................. 66
Figure 9: Tracé de la ligne piézométrique au niveau du bloc Moreau .............................. 67
xiii
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
 AEPA : Adduction d’Eau Potable et Assainissement.
 ASEC : Assemblée de la Section Communale.
 CAEPA : Comité d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement.
 CAMEP : Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable.
 CASEC : Conseil d’Administration de la Section Communale.
 DINEPA : Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement.
 EPA : Eau Potable et Assainissement.
 FAMV : Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire.
 IHSI : Institut Haïtienne de Statistique et d’Informatique.
 MSPP : Ministère de la Santé Publique et de la Population.
 OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
 ONEP : Office Nationale de l’Eau Potable.
 OP : Opérateurs Privés.
 ORE : Observatoire Régionale de l’Environnement.
 OREPA : Office Régional de l’Eau Potable et de l’Assainissement.
 RAEP : Réseau d’Adduction d’Eau Potable.
 SAEP : Système d’Adduction d’Eau Potable.
 SAEPA : Système d’Adduction d’Eau Potable et d’Assainissement.
 SNEP : Service National d’Eau Potable.
 TEPAC : Techniciens Eau Potable et Assainissement Communaux.
 UNICEF : Programme des Nations-Unies pour l’Enfance.
 URD : Unités Rurales Départementales.
xiv
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Fiche d’enquête pour le comité de Gestion (CAEPA) ;
Annexe 2 : Fiche d’enquête pour les usagers du système ;
Annexe 3 : Croquis du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc ;
Annexe 4 : Images relatives au système ;
1
CHAPITRE I
1. INTRODUCTION
1.1. Généralité
La quantité d’eau du globe ne diminuera jamais, mais la quantité d’eau réellement
disponible pour la satisfaction des besoins de l’homme, demeure aujourd’hui l’un des
principaux soucis de l’humanité. L’eau de boisson d’une bonne qualité est une incessante
préoccupation, c’est donc un besoin immédiat qui mérite d’être satisfait quotidiennement
surtout dans les pays en voie de développement et les pays moins avancés. Satisfaire les
besoins en eau de la population revient non seulement à avoir une quantité d’eau
suffisante, mais aussi une eau de bonne qualité pour toutes les activités dans lesquelles
l’eau se révèle indispensable (boisson, bain, lessive …). L’alimentation en eau de la
population est assurée par les systèmes d’adduction d’eau potable (SAEP). Ces derniers
doivent être entretenus et réhabilités régulièrement afin de pouvoir s’assurer que chaque
individu indistinctement ait à sa disposition une eau saine et en quantité suffisante.
Pour que les SAEP fonctionnent de manière normale, un ensemble de paramètres doit
être pris en considération. Comme l’évolution de la taille de la population, la disponibilité
des ressources en eau, l’état des infrastructures du système, le mode de gestion de l’eau
etc… Beaucoup d’éléments peuvent porter atteinte au bon fonctionnement des SAEP et
les empêchent d’atteindre leurs buts qui est de satisfaire les besoins en eau potable de la
population cible. Ces éléments peuvent conduire à la dégradation et à la défaillance du
réseau de distribution de l’eau. Pour la dégradation du système, le premier élément est
l’âge des canalisations. Ensuite vient, l’état des matériaux qui composent le système. La
défaillance du réseau de distribution est due aux phénomènes de corrosion, d’entartrage,
de la qualité de l’eau, de la diminution des capacités de transport et des fuites. Un autre
élément essentiel qui intervient dans la question c’est le mauvais fonctionnement des
Comités d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement (CAEPA). Un système
d’adduction au niveau duquel ces paramètres sont enregistrés mérite nécessairement une
réhabilitation. Car, un pareil système d’adduction n’est pas performent.
2
C’est donc une obligation, un droit que chaque individu a accès à un service d’adduction
d’eau potable. Malheureusement en Haïti, la plupart de la population vit dans des zones
où l’accès à l’eau potable est difficile, ou dans des zones où il y a un système d’adduction
qui ne fonctionne pas normalement. La situation n’est pas différente pour les habitants de
la Ferme-Leblanc qui s’approvisionnent en eau à partir des sources dont la potabilité de
l’eau n’a jamais été étudiée. Pourtant, il y a dans la zone un système d’adduction d’eau
potable (SAEP) qui ne fonctionne presque pas. C’est pourquoi, dans le cadre de ce
mémoire de fin d’études à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV),
on se propose de faire « L’étude de réhabilitation du système d’adduction d’eau potable
de Ferme-Leblanc (4ème section, commune Torbeck) et faire des propositions pour une
meilleure gestion de l’eau ».
1.2. Problématique
Le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc est alimenté exclusivement par
la source de La-Monge. Il dessert les localités de Péan, de Leblanc, de Surette, de FermeLeblanc, de Moreau et de Lougout. La zone d’influence de ce système a une population
estimée à environ 4000 habitants, c’est donc un petit système d’adduction d’eau potable.
Cependant, ce petit système fait face à de nombreux problèmes qui portent atteinte à son
bon fonctionnement.
Depuis après sa construction en 1984, il n’y a eu aucunes interventions jusqu’en 2007
(23ans plus tard). C’était en ce moment (2007 – 2008) que le Fond d’Assistance
Économique et Sociale (FAES) a fait une intervention pour réhabiliter le système
d’adduction. Mais ces travaux de réhabilitation se faisaient sans l’intégration directe de la
population cible. Le comité qui assurait la gestion du système à cette époque était exclu et
aucune étude préalable n’a pas été faite. Lors de l’exécution de ce projet de réhabilitation,
on a conservé la majorité des conduites qui était là depuis la construction du système en
1984. Alors que ces conduites soufraient déjà de problèmes de calcification, de corrosion
et d’entartrage. On peut remarquer qu’aujourd’hui, ces conduites ont plus de 33ans de
fonctionnement. Or, selon les normes de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de
3
l’Assainissement (DINEPA) et les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), les SAEP doivent être construits et/ou réhabilités sur un horizon (+20ans). Donc
pour le SAEP de Ferme-Leblanc, l’âge des canalisations dépasse le seuil normal.
C’est ainsi que depuis 2010, soit deux ans après l’exécution du projet de FAES, certains
blocs du réseau de distribution n’arrivaient pas à être alimentés à cause de l’obstruction
de la plupart des conduites qui n’ont pas été enlevées (tel est le cas des localités de
Lougout et de Moreau). Donc, depuis plus de 7ans, le SAEP compte pas mal de
problèmes liés à la distribution de l’eau qui est entravée par des conduites remplies de
calcaires ou corrodées. Des fuites et des coupures partout sur le réseau de distribution,
absence d’horaire de distribution, un comité de gestion qui fonctionne très mal etc…
Aujourd’hui, la procédure utilisée par l’actuel comité de gestion pour donner des
abonnements privés, constitue aussi une entrave au bon fonctionnement du SAEP de
Ferme-Leblanc. Quand quelqu’un fait la demande, on sectionne automatiquement la
conduite principale pour lui agréer la demande. Ainsi, on assiste à deux choses :
a) Trois (3) maisons voisines sont directement branchées sur la conduite principale
avec trois (3) points de jonction sur moins de 10.00m de distance.
b) De mauvaises soudures au niveau de la conduite principale, ce qui augmente le
risque d’avoir des pannes fréquentes sur le réseau de distribution.
Maintenant, La capacité de transport du système diminue considérablement, le système
n’est pas en mesure de répondre aux besoins en eau de la population, l’eau ne peut même
pas alimenter les bornes fontaines dont les robinets se trouvent à environ 1.20m par
rapport à la côte de la conduite principale, les conduites ne sont pas en mesure de résister
à la pression de l’eau quoi que petite, partout sur la conduite principale, il y a des
coupures occasionnées par les variations de pression et les fuites. Cette situation crée
souvent des paniques au niveau du système, car lorsque la conduite est coupée en amont,
l’aval est complètement en situation de pénurie.
4
À tous ces problèmes, il faut ajouter l’absence d’un horaire de distribution qui renforce le
mauvais fonctionnement du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc. Une
semaine peut écouler sans avoir de l’eau et quand on actionne le système, l’eau ne dure
même pas plus que deux (2) heures. Or, selon les normes établies par la Direction
Nationale de l’Eau Potable de l’Assainissement (DINEPA), les systèmes d’adduction
d’eau potable doivent être conçus de manière à assurer l’alimentation de tous les usagers
en toutes circonstances et doivent être en mesure de fonctionner tous les jours afin de
satisfaire au mieux le besoin en eau de la population (DINEPA, 2013). L’ensemble de ces
problèmes justifie la nécessité de réhabiliter ce système afin qu’il soit en mesure de
satisfaire les besoins en eau de la population pour lequel il a été construit.
Ainsi, la problématique de l’étude a permis de poser certaines questions dans le but de
guider la recherche concernant la réhabilitation dudit système d’adduction.
 Est-ce que le débit de la source de La-Monge lui permet de répondre aux besoins
en eau de la population?
 Est-ce que le diamètre des conduites leur permet d’apporter la quantité d’eau
nécessaire à la satisfaction des besoins en eau de ladite population?
 Est-ce que l’eau de la source captée est de bonne qualité (est-ce qu’elle est
potable)?
 Qu’est-ce qu’il faut faire pour renforcer la capacité du système, dans le cas où ce
dernier s’avère non performent?
 Quels sont les compétences requises pour que le comité de gestion «Comité
d’Adduction d’Eau Potable et d’Assainissement (CAEPA) » puisse assurer sans
difficulté la gestion et la survie du système?
1.3. Objectifs
Les objectifs poursuivis dans le cadre de cette étude sur le système d’adduction d’eau
potable de Ferme-Leblanc sont les suivants :
5
1.3.1. Objectif général
Contribuer au mieux à la satisfaction des besoins en eau potable de la population de
Ferme-Leblanc et des zones avoisinantes.
1.3.2. Objectifs spécifiques
 Analyser le fonctionnement actuel du système d’adduction;
 Évaluer la performance du système d’adduction ;
 Étudier les possibilités de renforcer la capacité du système ;
 Faire des propositions pour une meilleure gestion de l’eau au niveau de ce
système d’adduction d’eau potable.
1.4. Hypothèse
La réhabilitation du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc permettra de
satisfaire le besoin en eau de la population de sa zone d’influence.
1.5. Intérêts de l’étude
Cette étude, réalisée sur le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc au
niveau de la 4ème section communale de Torbeck :
 permet de connaitre et de comprendre le fonctionnement des SAEP ruraux en
prenant comme système type celui de Ferme-Leblanc ;
 permet de rendre disponible les données nécessaires concernant l’alimentation en
eau potable de la population de Ferme-Leblanc et qui pourront être utilisées par
les organismes étatiques et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) ;
 permet de mieux orienter les prises de décision concernant les services
d’alimentation en eau potable de la population haïtienne ;
 enfin, elle pourra ouvrir la voie à d’autres recherches scientifiques et techniques
afin d’aboutir à de meilleurs résultats.
6
1.6. Limite de l’étude
L’étude est limitée surtout par une contrainte économique. En effet l’analyse de la qualité
de l’eau était l’un des points essentiels dans le protocole de recherche n’était pas possible
pendant l’étude à cause des difficultés économiques.
7
CHAPITRE II
2. REVUE DE LITTÉRATURE
Ce chapitre est le fruit de consultation des documents relatifs à la conception, la
réhabilitation et la gestion des systèmes d’adduction d’eau potable. D’autres documents
élaborés par les organismes de santé (MSPP ; OMS) concernant la potabilité de l’eau ont
été également consultés.
2.1. L’eau
L’eau constitue la molécule la plus importante et indispensable à la vie sur terre. Cette
molécule constitue environ 70.8% de la superficie du globe. Les océans en occupent
97.3% et les 2.7% restant sont représentées par les eaux douces dont 80% se trouve dans
les glaciers (ONEP). Dans notre corps, l’eau occupe environ 75%. Les plantes ont leur
organisme constitué d’importante quantité d’eau, le melon par exemple ont un teneur en
eau égale à 95% et la carotte 85%. L’eau joue donc un rôle quasiment important dans le
monde vivant. C’est elle qui rend possible la vie sur terre.
2.2. L’eau potable.
L’accès à une eau saine est une condition indispensable à la santé, un droit élémentaire de
la personne humaine et une composante clé des politiques efficaces de protection
sanitaire (OMS, 2004). L’eau de boisson doit être potable et les règlements qui régissent
la potabilité de l’eau sont établis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Une
eau potable est une eau qui ne présente aucun danger pour la santé, qui répond à certain
confort et donne le plaisir de boire (ORE, 2016). L’alimentation en eau potable d’une
région est assurée par les systèmes d’adduction d’eau potable qui eux sont alimentés soit
par une source (eau de surface), soit par forage d’une nappe souterraine. L’eau potable
n’est pas une eau pure, c’est une eau qui respecte les normes établies par l’OMS afin de
ne pas nuire à la santé humaine. Ces normes sont établies autour de deux grands
concepts :
8
a) Les limites de qualité qui se portent sur les paramètres qui peuvent porter atteinte
à la santé, soit par des effets immédiats, à moyen ou à long terme. Dans ce
concept, on recherche principalement deux types de substances ; les substances
dites pathogènes (virus et bactéries) et les substances dites potentiellement
indésirables (les nitrates, le chlore etc…).
b) Les références de qualité qui concernent les substances sans incidence sur la
santé, au teneur habituellement observé dans l’eau. Certaines de ces substances
sont nécessaires pour la mise en évidence de la présence d’autres paramètres qui
peuvent être jugés nocifs à la santé. Les références de qualité concernent
également les caractéristiques organoleptiques (ORE, 2016).
Voici quelques principes pour identifier la potabilité une eau :
 Une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries et virus).
 Elle doit être claire et agréable à boire ;
 Pour être agréable à boire, il faut qu’elle contienne un minimum de sels minéraux
dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à
l’organisme ;
 Elle ne doit pas corroder les canalisations afin de sortir propre dans le robinet ;
 Elle doit être propre à la consommation du point de vue physico-chimique.
 l'eau potable doit respecter rigoureusement les valeurs de tolérance et les valeurslimites fixées pour les substances étrangères, les composés toxiques et les
organismes parasites car les risques sanitaires liés à ces microorganismes sont
grands.
2.2.1. Accès à l’eau potable en Haïti selon la DINEPA
Le droit à l'eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à
un coût abordable, d'une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels
et domestiques de chacun. Une quantité adéquate d'eau salubre est nécessaire pour
prévenir la mortalité due à la déshydratation et pour réduire le risque de transmission des
9
maladies d'origine hydrique ainsi que pour la consommation, la cuisine, l'hygiène
personnelle et domestique (Edwige PETIT, DINEPA 2012).
Selon la plus haute instance dans la gestion de l’eau potable et de l’assainissement du
pays, Environ 50% de la population consomme une eau de qualité douteuse et avec accès
difficile. Jusqu’en 2012, la couverture en eau potable du pays était de 49% et celle de
l’assainissement 26% (DINEPA, 2013). Cette situation fait d’Haïti le pays de
l’hémisphère où le taux de couverture d’approvisionnement en eau potable et en
assainissement dans les zones urbaines et rurales est le plus bas (WHO/UNICEF, 2013).
Aujourd’hui, via la DINEPA et ses différentes structures, 70% de la population a accès à
l’eau potable (Duvalsaint, 2013). Ces chiffres donnés par la DINEPA ne reflètent pas la
réalité de la population haïtienne en ce qui concerne l’accès à l’eau potable. Car la plupart
des systèmes construits par la DINEPA fonctionne deux (2) ou (3) jours par semaine et
seulement pendant quelques heures.
2.2.2. Historique de l’eau potable en Haïti.
 En 1964, le gouvernement de François DUVALIER a créé la Centrale Autonome
Métropolitaine
d’Eau
Potable
(CAMEP),
qui
était
responsable
de
l’approvisionnement en eau potable de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
 En 1977, le gouvernement de Jean Claude DUVALIER a créé le Service National
d’Eau Potable (SNEP). Sa mission était d’assurer l’approvisionnement en eau
potable du reste du pays. Mais le SNEP s’intéressait particulièrement aux villes
secondaires sans se soucier des sections communales qui sont au cœur du monde
rural.
 L’instabilité politique qui régnait dans le pays entre 1991 et 1994 avec le coup
d’état et l’embargo économique, le secteur d’eau potable a beaucoup souffert.
C’est en ce moment que le commerce d’eau dans les citernes et kiosk a vu le jour.
 En 2009, sous le gouvernement de René Garcia PREVAL, avec la loi cadre du 25
mars qui visait à décentraliser les services d’eau potable au niveau des communes,
on a créé la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement
10
(DINEPA). Sa mission est de faire appliquer la politique de l’État en matière de
l’eau et de l’assainissement. Aujourd’hui, la DINEPA comprend un ensemble de
structures décentralisées qui lui permet de remplir convenablement sa mission.
NB : Il faut noter que malgré la présence de la DINEPA, l’eau de boisson reste dans les
zones urbaines et périurbaines, une activité du secteur privé. Partout dans ces zones, il y a
des boutiques qui vendent de l’eau traitée. Car, on ne fait pas du tout confiance à l’eau du
robinet.
2.3. Les systèmes d’adduction d’eau potable
L’eau ne peut pas devenir potable miraculeusement. Pour s’assurer que la population ait à
sa disposition une eau de qualité, on utilise les systèmes d’adduction d’eau potable pour
la distribution de l’eau dans les fontaines publiques et au niveau des ménages. Dans le
monde, OMS édicte non seulement les règlements concernant la potabilité de l’eau, mais
aussi ceux pour la construction et la gestion des systèmes d’adduction d’eau potable. En
Haïti, c’est la DINEPA qui s’assure de l’application des principes qui régissent l’eau
potable et l’assainissement.
2.3.1. Les acteurs de la gestion de l’eau potable en Haïti
La gestion de l’eau potable se fait par un ensemble d’institutions étatiques qui sont sous
le contrôle de la DINEPA. Pour mieux assurer une très bonne gestion des SAEP, on a des
institutions au niveau national, régional, communal et sectoriel.
 La DINEPA
C’est la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement. Elle est chargée
d’exécuter la politique de l’État en matière de l’eau potable et de l’assainissement. Sa
mission est conçue autour de trois (3) grands axes :
a) Le développement du secteur Eau Potable et Assainissement (EPA) au niveau
national.
11
b) La régulation de ce secteur.
c) Le contrôle des acteurs.
Selon la loi cadre du 25 mars 2009 (article 6) portant sur l’organisation du secteur de
l’eau potable et de l’assainissement, les attributions de la DINEPA sont les suivantes :
a) Élaborer la politique nationale du secteur EPA en fonction des orientations du
Gouvernement et en coordination avec les ministères et institutions intéressés ;
b) Établir la politique de tarification de l’EPA basée sur l’efficience économique, la
viabilité financière et l’équité sociale ;
c) Fixer, conformément aux instructions du Gouvernement, les conditions de
participations de l’État au financement des infrastructures de l’EPA ;
d) Établir, de concert avec les ministères concernés, les normes et règlements relatifs
à la qualité de l’eau potable et de l’assainissement ;
e) Élaborer les critères à respecter par toute personne morale et/ou physique
désireuse d’exercer la fonction de gestionnaire dans les SAEP ;
f) Élaborer les indicateurs de performance et les procédures permettant de mesurer
les critères établir pour le secteur ;
g) Attribuer les permis de fonctionnement à tout gestionnaire des systèmes
d’adduction d’eau potable et d’assainissement ;
h) Approuver les contrats de gestion, d’affermage et de concession des services
d’adduction d’eau potable et d’assainissement ;
i) Évaluer les services d’EPA fournis par les gestionnaires des systèmes en fonction
des critères de qualité et de performance établis ;
j) Appliquer et faire appliquer les sanctions prévues pour la violation des normes et
des règlements établis pour le secteur ;
k) Approuver les projets de grille tarifaire de tous gestionnaires de système
d’adduction d’eau potable et d’assainissement et évaluer la qualité des services
qu’ils fournissent ;
l) Donner son aval sur la construction et l’installation de tout nouveau réseau de
distribution d’eau ;
12
m) Intervenir comme arbitre lors de tout conflit qui pourrait survenir entre les maitres
d’ouvrage, les gestionnaires des systèmes et les usagers des services d’adduction
d’eau potable et d’assainissement, sans préjudice des actions éventuelle devant les
tribunaux.
(DINEPA, septembre 2013)
 OREPA
L’OREPA est l’Office Régional de l’Eau Potable et de l’Assainissement. Les OREPA
assurent à travers les Centres Techniques d’Exploitation (CTE), le CAEPA et les
opérateurs professionnels, l’exploitation commerciale et opérationnelle des systèmes
d’adduction d’eau potable et d’assainissement sur le territoire national. Ils révèlent de la
DINEPA et agissent comme maitre d’ouvrage de tous les SAEPA jusqu’à ce que les
structures locales et communales remplissent les conditions pour le faire.
 CAEPA
Les Comités d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement assurent la gestion des
SAEPA ruraux et périurbains. Les membres des CAEPA sont élus par les usagers et/ou
les opérateurs sous la tutelle des OREPA. L’ensemble des CAEPA de la République sont
donc sous l’autorité administrative des OREPA via les Unités Rurales Départementales
(URD).
 OP
Les Opérateurs Privés (OP) sont des entités privées doués de compétences et
d’expériences nécessaires pour assurer la gestion des SAEPA. Dans le cas des systèmes
avec CAEPA, les OP sont des personnes morales choisies par le CAEPA et validées par
la DINEPA.
13
 TEPAC
Techniciens Eau Potable et Assainissement Communaux (TEPAC). Ce sont des cellules
techniques formées et déployées dans chaque commune du pays (dans les mairies
particulièrement). Ces techniciens disposent d’un contrat de travail signé par la DINEPA
et sont placés sous le contrôle direct des URD. Leurs rôles au niveau des SAEPA sont les
suivants :
a) Représenter la DINEPA, le cas échéant, dans les réunions communales ;
b) Participer au renforcement de l’équipe EPA de la mairie ;
c) Réaliser des inspections régulières des installations sanitaires réhabilitées ou
construites par la DINEPA ;
d) Effectuer des enquêtes sur les infrastructures EPA de la commune ;
e) Actualiser et élaborer les inventaires des ressources en EPA de la commune ;
f) Effectuer le contrôle de la chloration fait par les opérateurs SAEP ruraux ;
g) Effectuer des échantillonnages d’eau et des mesures quantitatives et qualitatives
relatives aux ressources de la commune ;
h) Encadrer et conseiller les opérateurs des SAEP ruraux par rapport à la chloration
des systèmes.
(DINEPA, septembre 2013)
 Les collectivités territoriales (ASEC, CASEC, Marie)
Selon l’article 20 de la loi cadre du 25 mars 2009 portant sur l’organisation du secteur de
l’eau potable et de l’assainissement, les communes sont les futures maitres d’ouvrage des
SAEPA. Donc les collectivités territoriales doivent jouer un rôle important dans la
gestion des systèmes d’adduction d’eau potable et d’assainissement.
2.3.2. Les composantes d’un système d’adduction d’eau potable.
L’alimentation en eau potable repose principalement sur :
14
a) La ressource en eau, qu’il s’agisse d’une nappe souterraine, d’un cours d’eau,
d’un plan d’eau ;
b) Le captage de cette ressource naturelle, par puits, forage, barrages, source, prise
d’eau ;
c) Le stockage ;
d) Le traitement éventuellement nécessaire pour garantir une qualité conforme aux
exigences de potabilité ;
e) Les conduites d’adduction et de distribution vers les usagers.
(AEMEDD, 2004).
Ainsi pour un système d’adduction complet, on a :
 Un champ captant (captage ou prise).
Le champ captant permet de recueillir l’eau naturelle. Il s’agit peut-être d’une eau de
surface (source ou rivière) ou d’une eau souterraine (captage d’une nappe par des forages
ou puits).
 Une conduite de liaison
La conduite de liaison permet la jonction du champ captant avec l’usine de traitement.
Car en amont des réservoirs de stockage, il faut traiter l’eau avant la distribution aux
usagers. Pour le traitement de l’eau, la DINEPA propose le principe de la chloration.
 Une usine de traitement
L’eau telle qu’elle sort de la source peut avoir beaucoup d’éléments indésirables ou
toxiques. Ainsi, il est toujours nécessaire de traiter l’eau avant d’être arrivée dans le verre
de l’usager. La chloration est la méthode de mise en Haïti.
15
 Une conduite d’amenée ou d’adduction
C’est la conduite qui relie le système de traitement et les réservoirs de stockage. Si le
système n’a pas d’usine de traitement, elle relie directement la ressource disponible et les
réservoirs de stockage.
 Conduite principale
C’est la conduite maitresse qui assure la distribution de l’eau. Ces embranchements
débouchent soit au niveau des fontaines publiques, soit au niveau des abonnements privés
(dans les ménages).
 Conduites de branchement
Ce sont les conduites qui fournissent l’eau directement aux consommateurs à partir de la
conduite principale ou d’une conduite secondaire.
 Conduite secondaire
Dans les systèmes destinés à satisfaire un grand nombre de personne (dans les zones
urbaines par exemples), les conduites secondaires relient la conduite principale aux
conduites de branchement.
16
CHAPITRE III
3. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDES
3.1. Cadre Physique de l’étude
Cette section présente les données sur la position géographique de la zone d’étude, le
climat de la zone, la situation démographique, économique, sociale et religieuse de la
zone, Ainsi qu’une présentation globale du système d’adduction d’eau potable de FermeLeblanc.
3.1.1. Situation géographique de la Ferme-Leblanc
Ferme-Leblanc est l’une des principales localités de la 4ème section communale de
Torbeck. C’est l’un des deux quartiers de la commune de Torbeck à côté de Ducis. Elle
est d’une importance si capitale au point de devenir une référence pour la section. Elle est
au cœur du système d’adduction sur lequel cette étude a été réalisée.
Le système se trouve à environ 17.4km au Nord-Ouest de la ville des Cayes et à 17.0km
un peu au Nord de la ville de Torbeck, entre les Latitude 18O17’Nord et 18O20’Nord puis
les Longitudes 73O52’Ouest et 73O55’ Ouest et fait environ 20km2 de superficie. Environ
six localités font partie intégrante du périmètre desservi par le système. Ce sont : Péan ;
Leblanc ; Ferme-Leblanc ; Surette ; Lougout et Moreau.
À l’Est, la 4ème section communale de Torbeck est limitée par la commune de CampPerrin, au Nord, elle est limitée par les communes de Beaumont et de Pestel sur le
Département de la Grande-Anse, Au Sud-Est par la ville des Cayes (Labiche et PosteDroit), au Sud par la troisième section Solon et à l’Ouest par la commune de Chantal.
17
Figure 1: Vue de la zone d’influence du SAEP sur Google Earth et la carte
représentative de la zone d’étude.
18
3.1.2. Climat
Il n’existe pas vraiment des données climatiques qui concernent exactement la 4ème
section communale de Torbeck. Étant très voisine de la commune de Camp-Perrin, le
climat de la section n’est pas différent de celui de cette commune. Cette situation amène à
utiliser les données de Camp-Perrin pour le climat de la section.
3.1.2.1.
Température
Les zones de plaine de la 4ème section communale de Torbeck bénéficient d’une
température agréable durant presque toute l’année. Seulement au cours de la période
allant de Juillet à Septembre il fait un peu chaud. Durant l’année, la plus faible
température enregistrée est d’environ 21OC en Décembre et Janvier, la plus forte est de
33OC en Juillet et Août.
Tableau 1: Température moyenne à 4ème section, commune Torbeck
Mois
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
21 21.1 22.6 23.2 23.3 24.3 24.9 24.8 24.3 24.7 21.8
T_Min
28
30 30 31
32
33
33 33
32
32 31
T_Max
T_Moy 24.5 25.55 26.3 27.1 27.65 28.65 28.95 28.9 28.15 28.35 26.4
Sources : www.meteoblue.com (Météo Torbeck – Météoblue) / [05 janvier 2017]
D
22
28
25
19
Figure 2: Diagramme des températures à Torbeck
3.1.2.2.
Pluviométrie
À Torbeck, on rencontre deux grandes périodes pluvieuses. La première s’étend entre le
mois d’Avril et Juillet, la seconde entre octobre et mi-décembre. Les précipitations les
plus intenses sont enregistrées au cours du mois de Mai et le mois d’Octobre. D’une
manière générale, Torbeck reçoit plus de 2000mm de pluie par an. Les zone proches du
massif de la Haute en reçoivent beaucoup plus que les zones côtières.
Tableau 2: La pluviométrie au niveau de la 4ème section, commune Torbeck
Mois
P en mm
Cumul
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
72 96 107 194 321 208 132 190 256 344 190
85
72 168 275 469 790 998 1130 1320 1576 1920 2110 2195
Source : PNUD : Études environnementales et sociales
20
Figure 3: Précipitation moyenne mensuelle au niveau de la zone
Figure 4: Comparaison entre la précipitation mensuelle et la précipitation cumulée
3.1.3. Aspects socio-économiques de la zone d’étude
Du point de vue économique, les habitants de la section n’ont pas un niveau économique
avancé. L’agriculture qui est la principale activité de la population est pluviale et les
irrégularités observées dans la pluviométrie ces dernières années portent vraiment atteinte
à la production agricole de la zone.
21
3.1.3.1.
Population
Selon les dernières données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)
datant de 2015, la population de la 4ème section communale de Torbeck est estimée à
environ 10 000 habitants avec environ 780 à Ferme-Leblanc.
3.1.3.2.
Éducation
La 4ème section communale de Torbeck est l’une des premières sections rurales du pays à
avoir bénéficié d’un Lycée «Lycée François Dominique Toussaint de Ferme-Leblanc»
sous le Gouvernement de René Garcia PRÉVAL en 1998. Aujourd’hui, la section compte
environ deux (2) grands collèges et seize (16) écoles primaires. Le Lycée et le Collège
Paul Lucien Pricien sont les seuls qui arrivent à la Terminale. Après leur philosophie, les
jeunes doivent se rendre à la ville des Cayes ou à Port-au-Prince pour faire leurs études
professionnelles et universitaires.
3.1.3.3.
Santé
La santé est fort négligée dans la section. Un seul dispensaire très mal équipé pour
desservir les 54 localités de la section et les zones avoisinantes qui font partie de la 3 ème
section de Torbeck et de la 2ème section des Cayes. Les habitants doivent toujours se
rendre à Camp-Perrin (Hôpital Sainte-Anne) ou à Guichard (Centre de santé de la
MEBSH) pour se faire soigner. Le plus grand problème est la traversée de la ravine du
Sud qui est souvent en crue et dangereuse durant les périodes pluvieuses.
3.1.3.4.
Commerce
Il n’y a pas de marché au sens propre dans la section, seulement dans la localité La source
(au niveau des hauteurs de Gros-Mornes), il y a un petit marché fréquenté seulement par
les gens qui habitent la contrée. Les gens qui habitent la plaine ne s’y rendent jamais.
Pour écouler leurs produits, deux grands marchés sont sollicités par tous les habitants de
la section. Ce sont : le marché de Camp-Perrin et celui de Ducis.
22
3.1.3.5.
Moyens de Communication
Deux routes relient la section à la ville des Cayes (la route de Camp-Perrin et celle de
Fond-Fraide). Mais la route de Fond-Fraide est très peu fréquentée à cause de son
mauvais état. Cependant à cause de la ravine du Sud (quand elle est en crue), les gens
sont fort souvent dans l’obligation d’utiliser la route de Fond-Fraide et ceci pour
plusieurs mois.
3.1.3.6.
Agriculture
L’agriculture est la principale activité des habitants de la 4 ème section communale de
Torbeck. La population en total vit de l’agriculture soit directement ou indirectement.
Dans les zones de Plaines, on rencontre principalement le maïs, le pois Congo, le petit
mil et la patate douce. Dans les périodes pluvieuses, on cultive aussi le haricot, le vigna et
le gombo. Dans certains endroits de la plaine, on rencontre aussi la culture d’igname. Au
niveau des zones de montagne, la principale culture est l’igname. On peut également
trouver le malanga ou tayo, le pois congo, le haricot et d’autres cultures comme le piment
et le poireau.
3.1.3.7.
Élevage
Chaque exploitation possède au moins un bœuf soit en propriété ou en gardiennage. Les
espèces animales élevées sont les bovins, les caprins et les ovins. Quant aux volailles, ils
jouent un rôle important dans les ménages. Les animaux sont surtout élevés pour être
vendus en début des saisons de culture afin de travailler pour la saison culturale ou avant
la rentrée des classes pour répondre aux exigences de l’année académique entrant.
3.1.3.8.
ONG intervenant dans les affaires de la section
Plusieurs Organisations Non-Gouvernementales (ONG) interviennent dans la section
tentant d’apporter des améliorations aux différents problèmes rencontrés dans la section.
Depuis plusieurs années AVSI intervient dans des programmes de nutritions et sanitaires
23
pour les enfants. L’institution «Save the Children » travaille actuellement avec les
enfants dans le domaine de l’éducation, de l’eau potable et sanitaire. PRODEV
n’intervient que dans l’éducation en fournissant aux différentes écoles de la section des
matériels de travail, ainsi, il aide les écoles dans des activités de réparation. Dans le
domaine agricole, surtout en ce qui concerne la relance de la production de cacao,
AYITIKA possède actuellement des fermes au niveau de la section.
24
CHAPITRE IV
4. MÉTHODOLOGIE
4.1. Matériels utilisés
Tout au long de la réalisation de l’étude, les matériels suivants ont été utilisés.
 GPS (Global Positionning System) : Un appareil GPS de marque GARMIN et
de modèle etrex 10 a été utilisé pour la détermination des coordonnées
géographiques et altimétriques des fontaines publiques et des ouvrages connexes
(réservoirs; vannes; casse-pression ; chasse-air etc…). Il a été aussi utilisé comme
chronomètre lors du calcul des débits, la délimitation de la zone d’influence du
SAEP et les tracés des conduites du réseau de distribution.
 Un appareil photographique : L’utilisation d’un appareil photographique a été
faite dans le but de faire des prises de vue des différents éléments du système afin
d’avoir une vue globale du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc.
 Un ruban métrique : Le ruban métrique a été utilisé pour les mesures de
dimension des réservoirs, du système de captage et les autres constructions faites
pour la distribution de l’eau.
 Un ordinateur : Pour le traitement des informations et la rédaction du document
de recherches.
 Des logiciels tels :
a) Google Earth : pour positionner le système sur la carte géographique via les
coordonnées prélevées par le GPS.
b) DNR_Garmin : pour l’enregistrement des waypoints, des tracés faits avec le
GPS afin de pouvoir les transférer sur ArgGIS.
c) Microsoft Excel : Pour les différents calculs relatifs à l’étude lors du
traitement des données.
25
4.2. Méthodes
Afin d’atteindre les objectifs poursuivis dans le cadre de l’étude, les méthodes suivantes
ont été employées.
4.2.1. Recherches bibliographiques et documentation
Il n’existe pas des documents concernant le système d’adduction d’eau potable de FermeLeblanc. La DINEPA ne dispose pas de documents concernant les derniers travaux de
réhabilitation de ce système, car le FAES n’a laissé aucuns ouvrages qui concernent son
intervention sur le système entre 2008 et 2009. Par ailleurs, d’autres ouvrages concernant
la conception, la gestion et la réhabilitation des systèmes d’adduction d’eau potable ont
été consultés. Ainsi, on a consulté :
 Les fascicules techniques de la DINEPA concernant les SAEP ;
 Les documents de l’IHSI concernant la taille de la population et les ressources
disponible dans la zone;
 Les documents de l’OMS concernant la potabilité de l’eau etc…
D’autres documents concernant la gestion du système d’adduction par l’actuel comité de
gestion. Ce sont :
 La liste des abonnés privés ;
 La liste des membres de l’actuel comité de gestion ;
 Les rapports financiers et techniques ;
Ces documents fournissent des données secondaires pour la réalisation de l’étude.
4.2.2. Visites exploratoires
Suite à la connaissance du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc et le
choix du sujet pour l’étude de sa réhabilitation, des visites d’exploration ont été
effectuées dans le but :
26
 d’avoir une vision globale sur le système ;
 de connaitre les personnes qui peuvent fournir les informations relatives à l’étude;
 de planifier l’élaboration de la grille d’enquête pour la collecte des données ;
 de planifier les rencontres avec le comité de gestion dudit système.
4.2.3. Élaboration de la grille de collecte des données
La grille de collecte des données était conçue de manière à regrouper des questions qui
concernent le comité de gestion directement et des questions qui concernent les usagers
(y compris les abonnés privés). Elle était destinée à utiliser pour la collecte des données.
4.2.4. Collecte des données
La collecte de données a été effectuée au moyen d’entrevue, d’observations et des
mesures sur le terrain. Les observations ont permis d’avoir une idée sur les infrastructures
physiques du système, les entrevues ont permis d’appréhender la perception des usagers
(ou l’ensemble de la population) sur le mode de gestion du système et les mesures ont
permis d’évaluer la performance du SAEP de Ferme-Leblanc.
4.2.4.1.
Enquête de terrain
L’élaboration de la grille de collecte des données a conduit directement à l’enquête pour
relever les différents problèmes que confronte le SAEP de Ferme-Leblanc. L’enquête
visait plusieurs groupes :
a) Le comité de gestion actuel ;
b) Les abonnés privés ;
c) Les usagers des fontaines publiques ;
d) Le technicien et le gardien du système ;
e) Le TEPAC dans la mairie de Torbeck ;
f) Les membres de l’ancien comité de gestion ;
27
4.2.5. Traitement des données
4.2.5.1.
Analyse du fonctionnement actuel du SAEP
La réhabilitation du SAEP passe d’abord par l’analyse du fonctionnement de ce dernier.
Cette analyse est considérée comme un diagnostic qui se fait par une description du
système d’adduction, par la détermination des paramètres du fonctionnement du réseau
de d’adduction et de distribution d’eau, enfin par une évaluation de la performance du
système d’adduction de Ferme-Leblanc.
4.2.5.1.1.
La description du SAEP
Ce sont les observations directes au cours des visites guidées et l’enquête formelle qui ont
permis de réaliser la description du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc.
Cette description tient compte de l’historicité de ce SAEP, du nombre de localités qu’il
dessert actuellement, des différents blocs qui se trouvent sur le réseau de distribution,
ainsi que son état actuel.
4.2.5.1.2.
La composition du SAEP
Les observations ont encore permis de déterminer la composition du système
d’adduction. Celle-ci se porte sur la structure physique du système. Les boites captage,
les différents types de conduite, les bornes fontaines, les vannes etc… Les coordonnées
géographiques et altimétriques de ces éléments ont été prises en considération afin de
pouvoir faire une meilleure présentation de la composition ou de l’infrastructure physique
du SAEP de Ferme-Leblanc.
 Les coordonnées géographiques
Les
coordonnées
géographiques
et
topographiques
des
différents
éléments
caractéristiques du système et celles des points nodaux ont été déterminées à l’aide d’un
GPS.
28
4.2.5.1.3.
Détermination des paramètres de fonctionnement du
réseau
Les paramètres de fonctionnement du réseau de distribution ont été déterminés à partir
des mesures réalisées sur le terrain. Ces mesures concernent les différents débits (source,
réservoir, borne fontaine), le volume du réservoir de stockage, le temps de remplissage et
le temps de vidange du réservoir. Ces temps ont été aussi calculés sous la base des
mesures des débits à l’entrée et à la sortie du réservoir de stockage.
 Mesure du débit de la source de La-Monge
Pour calculer le débit de la source de La-Monge, on a utilisé la méthode volumétrique qui
consiste à déterminer le temps de remplissage d’un récipient de volume connu.
L’estimation du débit a été faite au cours de la période sèche afin d’avoir le débit d’étiage
de la source et avoir une idée de sa capacité à satisfaire le besoin en eau de la population.
NB : Suivant cette même méthode volumétrique, on a mesuré les débits à l’entrée et à la
sortie du réservoir
 Le volume du réservoir de stockages
Avec un ruban métrique, on a mesuré le diamètre extérieur (Dex), l’épaisseur de la paroi
(e) et la profondeur du réservoir (Pi). Le diamètre intérieur (Di) quant à lui a été mesuré
avec le ruban métrique et la valeur trouvée a été vérifiée en calcul par la relation :
Di = Dex – 2*e
Le volume intérieur du réservoir de stockage a été calculé par la relation de la
détermination du volume d’un cylindre de révolution, soit :
Vi =
𝝅𝑫𝒊𝟐 ∗𝑷𝒊
𝟒
29
4.2.5.2.
Évaluation de la performance du SAEP de Ferme-Leblanc
Les paramètres de fonctionnement du système d’adduction ayant été déterminés, il
importe maintenant par d’autres calculs de voir si le SAEP est performent ou pas. Cette
évaluation de la performance se fait sous la base des principes régis par la DINEPA. Ces
donc une comparaison entre les données trouvées à propos du fonctionnement du système
d’adduction (son fonctionnement actuel) et la manière dont il devrait être selon les
normes de la DINEPA.
4.2.5.2.1.
Détermination de la taille de la population actuelle
Dans le but de déterminer la taille actuelle de la population des zones alimentées par le
système d’adduction de Ferme-Leblanc, on a procédé comme suit :
 Une délimitation de la zone d’influence du SAEP : Dans cette étape, on a
recensé les maisons qui s’approvisionnent en eau à partir du système.
 Détermination du nombre de maisons se trouvant au niveau de la zone
d’influence du SAEP.
 Recenser la population de la zone d’influence;
4.2.5.2.2.
Estimation de la population aux horizons 2027 et 2037
Selon le fascicule technique de la DINEPA concernant la conception des systèmes
d’adduction d’eau potable, on doit dimensionner les SAEP suivant l’évolution de la taille
de la population sur environ 10 ans (horizon +10 ans) et sur 20 ans (horizon +20 ans). La
formule de la population à taux de croissance géométrique permet de faire cette
estimation :
Pn = P0(1 + t)n
 Pn : est la taille de la population dans n années ;
 P0 : est la taille de la population actuelle ;
 t : est le taux d’accroissement interannuel moyen de la population ;
30
 n : est le nombre d’années.
(Fascicule technique de la DINEPA sur la conception des réseaux d’adduction et de
distribution d’eau potable, 2013).
4.2.5.2.3.
Calcul du besoin en eau de la population actuelle
Pour le calcul des besoins en eau de la population, on a utilisé les normes de
consommation journalière (NCJ). En Haïti, la consommation d’eau potable des ménages
s’établit comme suit : 70l/jour/hab. en moyenne pour les villes secondaires (hors de Portau-Prince) et 20l/jour/hab. en moyenne dans les zones rurales (Fascicule technique de la
DINEPA sur la conception des réseaux d’adduction et de distribution d’eau potable,
2013).
Besoin en eau actuel = B0
B0 = P0*NCJ
4.2.5.2.4.
Calcul du besoin en eau de la population future
L’estimation de la taille de la population future et la connaissance de la norme de
consommation journalière ont permis de calculer le besoin en eau de la population future.
Mais à cause de l’évolution de la zone, la présence de l’électricité, les nouvelles
constructions (maisons et écoles), la norme de consommation journalière qui a été utilisée
dans les calculs est 25L/jr/pers.
Bn = Pn*NCJ
4.2.5.2.5.
Calcul du débit d’approvisionnement de la population
Ce calcul tient compte du besoin en eau de la population future (à l’horizon 2037). Car, le
système doit pouvoir être en mesure d’assurer l’alimentation en eau de la population
durant cette période. De ce fait, un ensemble de paramètres a été pris en considération.
31
 Le débit moyen journalier (QMJ)
C’est le volume d’eau par jour effectivement nécessaire pour satisfaire le besoin en eau
de la population. Il correspond exactement au besoin en eau de la population future.
Donc, il est fonction de la norme de consommation journalière pour la région en question.
Il est exprimé en litre par jour (l/j)
QMJ = Bn
 Le débit de pointe journalier (QPJ)
Il correspond au débit nécessaire pour satisfaire la demande en eau de la population pour
la plus forte journée de consommation. Il dépend d’un coefficient appelé Coefficient de
Pointe Journalier (CPJ).
QPJ = CPJ*QMJ
 Le débit moyen horaire (QMH)
Il est fonction du débit de pointe journalier et du nombre d’heure prévue pour
l’alimentation en eau de la population.
QMH =
𝑸𝑷𝑱
𝑻
 Le débit de pointe horaire (QPH)
Il correspond au débit nécessaire pour satisfaire les besoins en eau de la population durant
l’heure de la plus forte consommation du jour de pointe. Il dépend d’un coefficient appelé
Coefficient de Pointe Horaire (CPH).
QPH = CPH*QPH
32
 Le débit d’approvisionnement (Q)
C’est le débit qui doit être utilisé pour satisfaire les besoins en eau de la population
compte tenu des paramètres mentionnés ci-dessus et des pertes au niveau des conduites
d’adduction et de branchement.
Q = QPH + Pertes
4.2.5.2.6.
Vérification des paramètres hydrauliques du réseau de
distribution
En fonction des besoins en eau de la population future, on a effectué des calculs relatifs à
la vérification du dimensionnement du réseau de distribution. Ces calculs nous ont permis
de vérifier si les conduites sont capables de porter le débit nécessaire à la satisfaction des
besoins en eau de la population. Ainsi, on a effectué les calculs suivants :
 Le débit d’approvisionnement de chaque bloc : Pour faire ce calcul, on a
utilisé le besoin en eau des 4 blocs du système à savoir : Péan, Ferme-Leblanc,
Moreau et Lougout.
 Vérification du diamètre des tronçons
En fonction des débits d’approvisionnement, on a utilisé la formule de BRESS pour
calculer le diamètre des conduites au niveau de chaque tronçon du réseau de distribution.
D = 1.5*√𝑸
Avec D en mètre (m) et Q en mètre cube par seconde (m3/s).
 La vérification de la vitesse d’écoulement dans les conduites
La vitesse d’écoulement de l’eau dans les conduites d’adduction se calcule par la relation
V=
𝑄
𝑆
et cette valeur de V selon la DINEPA doit être comprise en 0.5m/s et 1.5m/s et
33
entre 0.25m/s et 1m/s dans les conduites de distribution et de liaison pour les SAEP
ruraux.
 Le calcul des pertes de charge linéaires
Il existe deux formules pour calculer les pertes de charge, celle de Darcy-Weisbach et
celle de Hazen-Williams. Pour le calcul de la perte de charge au niveau du SAEP, on a
utilisé la formule de Hazen-Williams. Ce calcul a été fait par tronçon.
 Formule de Darcy-Weisbach
𝑯𝑳 =
𝝀𝑽𝟐 𝑳
𝟐𝒈𝑫
avec
𝝀: 𝐶𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑚
𝑽: 𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑′ é𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑠
𝒈: 𝐴𝑐𝑐é𝑙é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑚/𝑠 2
𝑫 ∶ 𝐷𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑛 𝑚
{ 𝑯𝑳 : 𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑚
 Formule de Hazen-Williams
𝟑.𝟓𝟗𝟐 𝟏.𝟖𝟓𝟐
𝑱=(
𝑪𝑯
)
∗
𝑳
𝑫𝟒.𝟖𝟕
∗ 𝑸𝟏.𝟖𝟓𝟐
 J : Perte de charge linéaire en m ;
 L : Longueur des conduites en m ;
 D:Diametre des conduites en m ;
 Q:Débit dans les conduites en m3/s ;
 CH : Coefficient de Hazen-Williams ;
 Calcul des pertes de charge singulières
Ce sont des pertes de charge causées par les brusques changements au niveau de
l’écoulement. Les positions où l’on trouve les pertes de charge singulières sont les
suivantes :
34
 Les branchements de section dans la conduite;
 Les changements de direction (coude);
 Les raccordements et les dispositifs de mesure ou de contrôle.
𝑽𝟐
𝑯𝒔 = 𝑲 𝟐𝒈
HS : Pertes de charge singulières en mètre; V : Vitesse moyenne d’écoulement dans les
conduites; g : accélération de la pesanteur (g = 9.81m/s2); K : Coefficient de pertes de
charge singulières qui est fonction du type de singularité.
NB : Sur les tronçons, la perte de charge singulière peut être égale à 10% de la perte de
charge linéaire (Tahir, 2012). Ainsi la perte de charge totale sur le tronçon répond à la
relation
∆𝑯 = 𝑱 + 𝟎. 𝟏𝑱 => ∆𝑯 = 𝟏. 𝟏𝑱
 Tracé de la ligne piézométrique et de la ligne de charge
L’estimation des pertes de charge a permis de calculer la pression au sol entre deux
points nodaux et de tracer la ligne piézométrique et la ligne de charge au niveau du
système.
𝑯𝑷 = 𝒁 +
4.2.5.3.
𝒑
𝝆𝒈
Possibilité de renforcement de la capacité du SAEP
Pour un système âgé de 33 ans, la population sur un horizon (+20ans) excéderait
l’estimation qui a été faite pour l’évolution de la population lors de sa construction. Ainsi,
il peut arriver que la ressource en eau disponible ne peut même pas satisfaire le besoin en
eau de la population actuelle, voir pour celle de 2037. C’est pourquoi au cours de l’étude,
on a envisagé la possibilité de renforcer la capacité du lors de sa réhabilitation.
35
4.2.5.4.
Propositions pour une meilleure gestion du SAEP et de l’eau
Se basant sur les problèmes qui portent atteinte au bon fonctionnement du système
d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc et des résultats de l’étude, des propositions
ont été faites afin de pouvoir assurer une meilleure gestion des éléments constitutifs du
SAEP ainsi qu’une gestion plus rationnelle de l’eau.
36
CHAPITRE V
5. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
5.1. La description du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc
5.1.1. Historicité du SAEP de Ferme-Leblanc
Le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc a été construit en 1984 sous le
gouvernement de Jean-Claude DUVALIER. Il a été inscrit dans le cadre d’un projet du
Service National d’Eau Potable (SNEP) pour la répartition des services d’adduction d’eau
potable au niveau des sections communales. Après sa construction en 1984, aucune
intervention visant à assurer l’entretien de ce SAEP n’a jamais été faite jusqu’en 2007.
Durant cette période (1984 – 2007), la gestion du système était assurée par un ensemble
de notables qui jugeaient bon de contribuer pour que le système reste en vie. Parmi ces
personnes, on peut citer M. Georges Ducléon, M. Estanor Esta, M. Jean Denis L. Ynacio,
M. Pricien. Ce sont ces gens particulièrement M. Esta et M. Georges qui répare les
pannes et assurent l’embranchement des abonnés.
C’était jusqu’en 2007, après des interventions et démarches inlassables des personnes
susmentionnées que le Fond d’Assistances Économiques et Sociales (FAES) intervient
sur le système pour une réhabilitation. Cependant, l’intervention de FAES ne tenaient pas
compte de ceux et celles qui ont consacré pas mal de temps pour assurer l’entretien du
système. Ainsi, le FAES agissait sans l’aval de ce comité. Il a reconstruit les bornes
fontaines, réparé le réservoir de stockage, construit une nouvelle boite captage et une
chambre de chloration automatique, remplacé une partie des conduites et laissé la
majorité des conduites sans réparation. C’est ce qui a abouti aux différents problèmes
auxquels fait face le système d’adduction.
Après les interventions de FAES, en 2009, par la loi cadre du 25 mars, le Gouvernement
de René Garcia PRÉVAL a créé la Direction National de l’Eau Potable et de
l’Assainissement (DINEPA) qui prend en charge les SAEP de la république dans les
milieux urbains, périurbains et ruraux. C’est ainsi qu’en 2012, sous l’observation de la
37
DINEPA et avec le consentement de la population, un nouveau comité prenait en charge
le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc.
Aujourd’hui, le système mérite à nouveau d’être réhabilité. Car, il n’est pas en mesure
d’assurer la satisfaction du besoin en eau des différentes localités qu’il dessert. Malgré
l’existence du Comité d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement (CAEPA), de
deux TEPAC au niveau de la commune, de l’OREPA au niveau de la région des Cayes et
celle de la DINEPA dans le département, on a un système livré à lui-même et qui fait face
à de nombreux problèmes.
5.1.2. Les blocs et localités desservis par le SAEP de Ferme-Leblanc
Le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc couvre une zone d’influence
constituée de quatre (4) blocs de distribution et de six (6) localités.
 Bloc 1 : Péan
 Les localités de Péan et de Leblanc ;
 Bloc 2 : Ferme-Leblanc
 Les localités de Ferme-Leblanc et de Surette ;
 Bloc 3 : Lougout
 La localité de Lougout
 Bloc 4 : Moreau
 La localité de Moreau
Les données de l’IHSI 2015 ne contiennent pas la taille de la population par localité.
Elles contiennent la taille de la population pour la section (10 000 habitants environ) et
pour le quartier de Ferme-Leblanc (780 habitants environ). De ce fait, il a été une
obligation de recenser la population au niveau de la zone d’influence du SAEP. Cette
enquête a révélé que la population de l’ensemble des localités desservies par ce système
d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc est d’environ 4000 habitants.
38
Le GPS permet de déterminer les coordonnées géographiques et les altitudes des
différents points remarquables du SAEP.
Le tableau suivant donne seulement les altitudes des réservoirs et bornes fontaines, ainsi
que la longueur des différents tronçons au niveau du réseau de distribution. Ces données
sont aussi nécessaires pour la vérification des paramètres hydrauliques du SAEP.
Tableau 3: Les blocs du SAEP de Ferme-Leblanc
Zone
Bloc 1 : Péan
FermeLeblanc
Lougout
Réservoir
Troncon_1
Point nodal_1
d (PND_1 ; BF_K1)
BF_K1
Troncon_2
Point nodal_2
d (PND_2 ; BF_K2)
BF_K2
Troncon_3
Point nodal_3
d (PND_3 ; BF_K3)
BF_K3
Troncon_4
Point nodal_4
d (PND_4 ; BF_K4)
BF_K4
Troncon_5
Point nodal_5
d (PND_5 ; BF_K5)
BF_K5
Troncon_6
Tronçon_7
Point nodal_6
d (PND_6 ; BF_K6)
BF_K6
Troncon_7
Altitude en
m
338
Longueur en
m
Population
desservie
340
322
8
322
320 hab.
377
305
1
305
330 hab.
689
276
2
276
300 hab.
604
267
1
267
340 hab.
565
253
2
253
360 hab.
910
5
224
3
224
350 hab.
669
39
Moreau
Point nodal_7
d (PND_7 ; BF_K7)
BF_K7
Troncon_8
Point nodal_8
d (PND_8 ; BF_K8)
BF_K8
Troncon_9
Point nodal_9
d (PND_9 ; BF_K9)
BF_K9
Troncon_10
Point nodal_10
d (PND_10 ; BF_K10)
BF_K10
Troncon_11
Point nodal_11
d (PND_11 ; BF_K11)
BF_K11
208
2
208
330 hab.
700
189
3
189
340 hab.
861
175
2
330 hab.
175
857
212
1.5
540 hab.
212
653
190
2
190
Légendes : BF = Borne Fontaine ; PND = Point nodal
Croquis du système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc
Figure 5: Croquis du SAEP de Ferme-Leblanc
460 hab.
40
5.1.3. La composition du SAEP
 La source
La source de La-Monge se trouve dans les hauteurs de La-Monge (versant sud du massif
de La Hotte), à environ 567m d’altitude. C’est une source pérenne dont le débit d’étiage
est d’environ 3.2L/s. Elle se trouve au milieu de plusieurs parcelles cultivées et par
conséquent son environnement n’est pas boisé. Ce qui contribue à la diminution graduelle
du débit de cette source. Elle est captée pour alimenter le système d’adduction d’eau
potable de Ferme-Leblanc.
 Le champ captages
Deux boites captages constituent le champ captant de la source. La première a été
construite en 1984 lors de la construction du SAEP et la seconde en 2007 lors de
l’intervention du Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES) pour la
réhabilitation du SAEP. À l’intérieure des boites captage, il y a beaucoup de sédiments.
Quand il pleut, la turbidité de l’eau augmente. Les boites captage se trouvent à 567m
d’altitude.
 Deux bassins de sédimentation
Le premier bassin se trouve à environ 430m du captage. Il sert à réduire la quantité de
sédiments arrive dans le réservoir. Malheureusement, ce bassin est ne peut pas ouvrir
pour enlever régulièrement les sédiments qui y sont accumulés.
Le deuxième se trouve à 513m d’altitude et à environ 850m du captage. Ses coordonnées
géographiques sont (18O19’04.9’’N ; 73O54’59.8’’W). Il sert à retenir les sédiments qui
n’ont pas été restés dans le premier bassin. Il a l’air d’un réservoir et est muni d’une
conduite d’entrée et de deux conduites de sortie. La première conduite alimente un
robinet en aval de ce réservoir et la deuxième est une conduite de liaison qui le relie au
réservoir de stockage.
41
 Trois ventouses
Le système compte trois ventouses pour chasser de l’air au niveau de la conduite
d’adduction. Elles sont encore fonctionnelles.
 Deux brises-charge ou casses-pression
La première brise charge se trouve en amont du deuxième bassin de sédimentation et la
deuxième en aval du réservoir. Leur rôle est de réduire les effets des coups de bélier par
la régulation de la pression de l’eau.
 Une chambre de chloration automatique
La chambre de chloration se trouve au-dessus du réservoir de stockage. Elle est munie
d’un drums dans lequel on met la solution chlorée pour le traitement de l’eau et d’une
conduite réglée par un robinet pour le contrôle de l’écoulement goutte à goutte.
Malheureusement, ce système de chloration est tombé en panne depuis plus de deux ans.
 Un réservoir de stockage
Le réservoir est celui qui est utilisé pour le stockage de l’eau afin de satisfaire le besoin
en eau de la population. Il se trouve à 338m d’altitude et a pour coordonnées
(18O18’37.7’’N ; 73O54’57.2’’W) ;
 Quatre Bornes fontaine à La-Monge
En amont du réservoir, quatre bornes fontaines sont placées afin de satisfaire le besoin en
eau de la population qui se trouve au niveau de la zone de captage (La-Monge).
 Onze Bornes fontaine au niveau des blocs de distribution
Les quatre blocs de distribution comptent en somme onze bornes fontaines. C’est au
niveau de ces blocs qu’on trouve aussi les abonnés privés.
42
 Les conduites
 La conduite de liaison qui assure le transport de l’eau des boites captages au
réservoir de stockage a pour diamètre D = 3 pouces. Cette conduite forme le
premier tronçon au niveau de La-Monge.
 Au niveau du premier bloc (dans la localité de Péan), la conduite principale a
pour diamètre D = 4 pouces et pour longueur L = 1390m environ.
 Au niveau du deuxième bloc (dans la localité de La Ferme-Leblanc), la
conduite d’adduction a pour diamètre D = 3 pouces et pour longueur L =
2084m environ.
 À Lougout (bloc 3) le diamètre de la conduite d’adduction est D = 2 pouces et
sa longueur est L = 2230m environ.
 Enfin au niveau de Moreau, le diamètre de la conduite d’adduction est D = 1.5
pouces et sa longueur est L = 1510m environ.
 Les Bornes Fontaines
Les Bornes Fontaines sont des constructions de 1.5m×1.5m×2m. Chaque Borne Fontaine
est munie de deux robinets en acier et de diamètre égal à un pouce. Les conduites
d’entrée dans les robinets sont en PVC de un pouce et les robinets se trouvent à environ
1.20m de hauteur par rapport au niveau de la conduite principale. A l’intérieur de chaque
borne fontaine, il y a un compteur de débit.
5.1.4. La gestion du SAEP
Le comité qui assure la gestion du SAEP est composé de cinq (5) membres dont quatre
(4) sont actifs à présent :
 Président : Rénald CALVAIRE, il habite à Moreau ;
 Conseiller : Kélo ARLEQUIN, il habite à Leblanc ;
 Trésorier : Fanisia SINVIL, il habite à Ferme-Leblanc ;
 Technicien : Georges DUCLEON, il habite à Moreau ;
43
Ce comité a été élu dans les élections du 15 janvier 2012 suite à la prise en charge du
SAEP par la DINEPA. Il est élu pour 4ans par les citoyens de la section (encore appelés
habitants ou notaires). L’investiture du comité a été réalisée le 26 janvier 2012, cette date
marque le début du mandat du comité.
La facture des abonnés privés du SAEP s’élève à 50 Gourdes par mois. Mais la majorité
ne veut pas payer ce montant, ce qui donne des difficultés au comité pour résoudre les
différents problèmes rencontrés au niveau du système.
Vue les différents problèmes survenus sur la conduite d’adduction, la distribution dure
moins de trois (3) heures. Des fois, il y a des coupures en amont du réservoir de stockage
et d’autre fois (plus fréquemment) en aval de ce réservoir au niveau des conduites
d’adduction. Le calcaire, la corrosion et la galvanisation sont les principaux problèmes
qui portent atteinte au bon fonctionnement du système. De ces problèmes découlent :
 L’inactivité ou la passivité de certains membres du comité, car le système n’est
pas totalement fonctionnel ;
 Les abonnés privés ne veulent pas payer leur redevance, car ils ne trouvent pas
l’eau à temps ;
 L’eau n’arrive pas à monter dans la majorité des bornes fontaines dont les
robinets sont à environ 1.20m de la conduite d’adduction. La pression de l’eau est
trop faible. Donc la population n’est pas alimentée depuis plus d’un an ;
 Toute la zone se trouvant en aval de l’église MEBSH de Ferme-Leblanc est
complètement en situation de pénurie. Les zones de Bas-La Ferme, Lougout et
Moreau ne sont pas alimentées. En conséquence, toute la population de ces zones
se dirige vers « tèt dlo » pour s’approvisionner en eau.
 Il n’y a pas une horaire de distribution régulière, on ne donne pas l’eau tous jours
de la semaine et la durée de distribution n’excède pas trois heures ;
 Économiquement, le SAEP ne dispose pas de fonds pour résoudre les pannes
rencontrées au niveau du système ;
44
5.2. Détermination des paramètres de fonctionnement du réseau d’adduction
Les mesures effectuées directement sur le terrain pour la détermination des paramètres de
fonctionnement du réseau concernent le calcul du débit de la source de La-Monge, le
débit à l’entrée du réservoir, le débit à la sortie du réservoir, la détermination des
coordonnées géographiques et topographiques, la mesure de la longueur des tronçons,
ainsi que le volume du réservoir de stockage.
5.2.1. Mesure du débit de la source de La-Monge
Au niveau d’une vanne en aval des boites captage, on a mesuré le débit de la source de
La-Monge. Pour réaliser cette mesure, on a utilisé la méthode volumétrique qui permet de
faire usage d’un récipient de volume connu (dans notre cas, c’est un BOKIT de 5 gallons
US)
V = 5*3.785L
=>
V = 18.925L
Le tableau suivant donne les résultats pour les répétitions réalisées
Tableau 4: Débit de la source de La-Monge
Répétitions Volume en L Temps en s Débit en L/s
1
18.925
5.8
3.263
2
18.925
6.01
3.149
3
18.925
5.82
3.252
4
18.925
5.82
3.252
5
18.925
5.86
3.230
Moyenne
3.229
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
5.2.2. Mesure du débit à l’entrée du réservoir de stockage
45
La conduite d’entrée du réservoir est de 3 pouces. C’est à ce niveau qu’on a mesuré le
débit qui entre effectivement dans le réservoir, il a été mesuré encore par la méthode
volumétrique. Le tableau suivant indique les résultats trouvés.
Tableau 5: Mesure du débit à l'entrée du réservoir
Répétition Volume en L Durée en s Débit en L/s
1
18.925
7.00
2.704
2
18.925
6.64
2.850
3
18.925
6.82
2.775
4
18.925
6.89
2.747
5
18.925
7.02
2.696
Total
13.771
Moyenne
2.754
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
 Commentaire
Environ 0.475L/s est prélevé pour alimenter les bornes fontaines qui se trouvent en amont
du réservoir de stockage. Il faut aussi noter qu’une partie de ces 0.475L/s est perdue par
des fuites présentes au niveau de la conduite de liaison. Une réparation de la conduite et
un contrôle de ces bornes fontaines pourraient contribuer à augmenter le débit qui entre
dans le réservoir.
5.2.3. Détermination du volume du réservoir
Le réservoir de stockage est de forme cylindrique. La mesure a été faite à l’aide d’un
ruban métrique et en trois fois. Les dimensions de ce réservoir sont les suivantes :
 Le diamètre extérieur moyen est Dex = 6.80m ;
 L’épaisseur moyen de la paroi est e = 0.40m ;
 Le diamètre intérieur moyen est donc Di = Dex – 2e => Di = 6.80m – 2*0.40m
Di = 6.00m ;
 La profondeur totale est P = 3.30m ;
46
 La revanche est R = 0.10m ;
 La profondeur intérieure est Hi = P – R => Hi = 3.30m – 0.10m
Hi = 3.20m ;
 Le volume du réservoir est V =
𝜋∗(𝐷𝑖 )2 ∗𝐻𝑖
4
=> V =
3.1416∗(6𝑚)2 ∗3.20𝑚
4
V = 90.477m3 => V ≅ 90.5m3
 Commentaire
La connaissance du volume du réservoir et du débit qui y entre, deux autres paramètres
peuvent être déterminés. Ce sont le temps de remplissage du réservoir et le débit qui sort
du réservoir.
5.2.4. Détermination du temps de remplissage du réservoir
Le temps de remplissage du réservoir dépend du débit de la source de La-Monge et du
volume du réservoir.
𝑸=
𝒕=
𝟗𝟎 𝟓𝟎𝟎𝑳
𝟐.𝟕𝟓𝟒𝑳𝑺−𝟏
𝑽
𝒕
=>
=> 𝒕 = 𝟑𝟐 𝟖𝟔𝟏𝒔
𝒕=
𝑽
𝑸
=> 𝒕 = 𝟗𝒉𝟕𝒎𝒏𝟒𝟏𝒔
 Commentaire
Pour que le réservoir soit complètement rempli, il faut attendre environ 9h7mn41s. On
peut juste remarquer que, pour une distribution de 12 heures, on ne pourra pas remplir
deux fois par jour le réservoir.
5.2.5. Mesure du débit à la sortie du réservoir
Le débit à la sortie du réservoir a été mesuré par la méthode volumétrique. Les résultats
trouvés sont enregistrés dans le tableau suivant.
47
Tableau 6: Débit à la sortie du réservoir
Répétition
1
2
3
4
5
Volume en L
18.925
18.925
18.925
18.925
18.925
Moyenne
Temps en s
Débit en L/s
4.16
4.549
4.14
4.571
4.14
4.571
4.17
4.538
4.13
4.582
4.562
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
 Commentaire
Avec un débit sortant de 4.526L/s, le réservoir permet de gagner 1.334L/s sur le débit de
la source et 1.808L/s sur le débit qui entre dans le réservoir.
5.2.6. Le temps de vidange du réservoir
Le temps de vidange du réservoir est fonction du début qui sort dans le réservoir et de la
capacité (volume) de ce dernier. Q = 4.562L/s
Or 𝑄 =
𝑉
𝑡
=>
𝑡=
90 500𝐿
4.562/𝑠
=>
t = 19 838s
t = 5h30mn38s
Commentaire
Pour ce calcul, la considération est faite telle que l’eau à l’entrée du réservoir est coupée.
Cette durée concerne donc l’évacuation des 90 500L d’eau stockée dans le réservoir.
Étant donné que dans la réalité l’écoulement à l’entrée du réservoir n’est pas interrompu,
cela permet de gagner un certain débit. Cette situation est traduite par le sous-point
suivant.
48
5.2.7. Estimation de la durée d’épuisement de l’eau dans le réservoir
L’importance de ce paramètre est de savoir à quel moment il faut cesser la distribution
pour remplir à nouveau le réservoir. Car, il faut éviter que ce dernier ne fasse que laisser
passer l’eau comme s’il était une conduite. Pour ce calcul, les autres paramètres sont pris
en considération.
 Le volume du réservoir : V = 90.5 m3 soit 90500 L
 Le temps de remplissage du réservoir : Tr = 32 861s soit 9h07mn41s
 Le débit à l’entrée du réservoir : Qe = 2.754L/s
 Le débit à la sortie du réservoir : Qs = 4.562L/s
Première considération : Le réservoir est fermée pendant le temps de remplissage soit
9h07mn41s.
Deuxième considération : Entre le débit qui entre dans le réservoir et celui qui y sort, il
y a un gain de 1.808L/s
Troisième considération : L’écoulement à l’entrée du réservoir n’est jamais interrompu.
 Explication et calculs
En une seconde, 2.754L d’eau entre dans le réservoir et 4.562L d’eau y sort. En résumé,
il y a seulement 1.808L d’eau qui sort du réservoir par seconde.
Q = 4.562L/s – 2.754L/s
=>
Q = 1.808L/s
Or, le réservoir peut emmagasiner 90 500L d’eau. Il suffit maintenant de calculer le
temps pour lequel ce dernier sera vide.
𝒕=
𝑽
𝑸
=>
Soit t = 13h54mn15s
𝒕=
𝟗𝟎𝟓𝟎𝟎𝑳
𝟏.𝟖𝟎𝟖𝑳/𝒔
=>
t = 50055s
49
 Commentaire
C’est pendant cette durée que le volume d’eau qui entre dans le réservoir est égal au
volume d’eau qui y sort (228 351L d’eau). Donc le besoin en eau de la population ne peut
pas être satisfait pendant une durée supérieure à 13h54mn15s. Car, au-delà de cette durée,
le réservoir sera comme une conduite qui laisse seulement passer l’eau. La durée de
fonctionnement du système doit être inférieure ou égale à 13h54mn15s.
5.3. Évaluation de la performance du système
5.3.1. Population et Besoins en eau
L’estimation des besoins en eau de la population dépend de la taille de la population sur
l’horizon (+20ans) du fonctionnement du réseau d’adduction. Pour cela, on a estimé la
taille actuelle de la population ainsi que son évolution dans le temps.
5.3.1.1.
Estimation de la taille de la population actuelle (P0)
Pour estimer la taille de la population actuelle de la zone d’influence du système
d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc, on a procédé au dénombrement des
maisons qui se trouvent à l’intérieur de cette zone d’influence. Pour exécuter ce travail,
on a divisé la zone d’influence en blocs. La population totale actuelle de cette zone est
estimée à environ 4000 habitants.
Tableau 7: Répartition de la population actuelle de la zone d'influence.
Blocs
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Moreau
Lougout
Surette
Total
Source : Enquête de l’auteur.
Nombre de maison
98
87
150
188
200
55
778
Population
500 hab.
450 hab.
800 hab.
1000 hab.
1000 hab.
250 hab.
4000 hab.
50
5.3.1.2.
Estimation de la taille de la population aux horizons 2027 et
2037.
Le taux de croissance interannuel de la population est le paramètre qui a permis de
comprendre l’évolution de la taille de la population dans le temps ou sur l’horizon de
l’étude (2037). Selon la DINEPA, ce taux est de 2.3% dans les milieux ruraux (DINEPA,
2013). La relation permettant de faire ce calcul est :
Pn = P0(1 + t)n
 P0 = 4000 habitants ;
 t = 2.3% => t = 0.023
 n = 20 ans
Tableau 8: Estimation de la taille de la population en 2037
Zones
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Surette
Lougout
Moreau
Total
Population
actuelle Po
500
450
800
250
1000
1000
4000
Taux Population Population
crois.
en 2027
en 2037
0.023
628
788
0.023
565
709
0.023
1004
1261
0.023
314
394
0.023
1255
1576
0.023
1255
1576
5021
6303
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
En 2027 (horizon +10ans), la population de la zone d’influence du système d’addcution
d’eau potable de Ferme-Leblanc atteindra 5000 personnes environ. Et en 2037, cette
population sera d’environ 6300 habitants. C’est la taille de la population à l’horizon 2037
qui permettra de mieux estimer la performance du SAEP dans le temps et selon les
prescrits de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). La
taille moyenne de la population desservie par une borne fontaine est de 363.63 habitants,
51
ce qui correspond aux directives de la DINEPA stipulant qu’une borne fontaine doit
desservir au plus 500 habitants (DINEPA, 2013).
Courbe de croissance de la population dans la
zone d'influence du SAEP
7000
Population
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2015
2020
2025
2030
2035
2040
Années
Figure 6: Courbe de croissance de la population dans la zone d'influence du SAEP
5.3.1.3.
Calcul du besoin en eau actuel de la population
Pour calculer le besoin en eau de la population, on a utilisé la norme de consommation
journalière imposée par la DINEPA pour les SAEP ruraux. Cette norme est dans
l’intervalle suivant en milieu rural.
NCJ ∈ [20L/jour/hab. ; 30L/jour/hab.]
Pour le SAEP de Ferme-Leblanc, une enquête sur la consommation journalière de la
population permet de prendre la norme de consommation journalière égale à 25 litre par
jour par habitant (NCJ = 25L/jr/hab.).
B0 = P0*NCJ
Le tableau suivant présente le besoin en eau de chaque bloc du réseau de distribution
52
Tableau 9: Besoin en eau actuel de la population
Zones
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Surette
Lougout
Moreau
Total
Population
actuelle
500
450
800
250
1000
1000
NCJ en
L/jr/pers
20
20
20
20
20
20
Besoin en
L/jr
10000
9000
16000
5000
20000
20000
4000
80000
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
 Commentaires
Pour satisfaire la demande en eau actuelle de la population sans tenir compte des pertes
techniques liées à la distribution de l’eau et de la consommation de pointe, il faut environ
80000L/jr. Si on distribue l’eau pendant 12 heures (43200 sec), il faut mobiliser un débit
de 1.852L/s. Ce besoin est inférieur au débit qui entre dans le réservoir soit 2.754L/s. Il
est aussi inférieur au débit de la source qui est de 3.229L/s.
En tenant compte des pertes liées à la distribution de l’eau et des consommations de
pointe, on trouve pour le débit d’approvisionnement actuel du système Q = 4.513L/s.
Donc, la source de La-Monge n’est pas en mesure de satisfaire la demande en eau de la
population actuelle. C’est là un point faible du SAEP de Ferme-Leblanc.
5.3.1.4.
Calcul du besoin en eau de la population aux horizons 2027 et
2037
Toutes les localités desservies par le système d’adduction sont en pleine évolution.
Aujourd’hui, il y a la présence de l’électricité, des bus assurent le trafic Port-au-Prince /
Ferme-Leblanc, deux écoles arrivent actuellement en classe terminale et des
constructions modernes se font au niveau de la zone. Cette évolution a permis de fixer la
53
norme de consommation journalière à l’horizon 2037 à environ 25 litres par jour par
habitant.
Tableau 10: Besoin en eau de la population aux horizons 2037
Zones
Péan
Leblanc
FermeLeblanc
Surette
Lougout
Moreau
Total
NCJ en Besoin en
NCJ en Besoin en
Population 2027 en
2027 en Population 2037 en
2037 en
en 2027 L/jr/pers
L/jr
en 2037
L/jr/pers
L/jr
628
20
12553
788
25
19698
565
20
11298
709
25
17728
1004
314
1255
1255
5021
20
20
20
20
20085
6277
25107
25107
100426
1261
394
1576
1576
6303
25
25
25
25
31517
9849
39396
39396
157584
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
Commentaires
Pour satisfaire le besoin en eau de la population à l’horizon 2027, il faut environ 100426
litres d’eau par jour. Cette quantité tient seulement compte de la quantité d’eau nécessaire
pour satisfaire la demande en eau exacte de la population. On a donc, B2027 = 100426
L/jr.
Quant à la satisfaction du besoin en eau de la population en 2037, il faut environ un
volume de 157584L d’eau par jour.
Pour une durée de distribution de 12 heures (43200 sec) et sans tenir compte des pertes
techniques liées à la distribution de l’eau et des consommations de pointe, il faut
mobiliser un débit de 2.324L/s en 2027 et 3.647L/s en 2037. Déjà, on peut remarquer
que le débit de la source, avec ses 3.229L/s, n’est pas en mesure de satisfaire la demande
en eau exacte de la population en 2037.
54
5.3.2. Débit d’approvisionnement de la population
Le débit d’approvisionnement de la population dépend de son besoin en eau, du débit de
pointe horaire qui lui-même dépend du nombre d’heure de distribution de l’eau.
5.3.2.1.
Calcul du débit moyen journalier (QMJ)
Le débit moyen journalier correspond exactement au besoin en eau de la population à
l’horizon de l’étude. Donc QMJ = 157 584 L/jr.
Le tableau suivant représente le débit moyen journalier par zone.
Tableau 11: Débit moyen journalier par zones
Zones
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Moreau
Lougout
Surette
Total
Débit moyen
Population en
Besoin en
journalier en
2037
2037 en L/jr
L/jr
788
19698
19698
709
17728.2
17728.2
1261
31516.8
31516.8
1576
39396.1
39396.1
1576
39396.1
39396.1
394
9849.01
9849.01
6304
157584
157584
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
5.3.2.2.
Calcul du débit de pointe journalier (QPJ)
Le débit de pointe journalier est fonction du coefficient de pointe journalier. Selon le
fascicule technique de la DINEPA sur la conception des systèmes d’adduction d’eau
potable, ce coefficient est compris entre 1.2 et 1.5. Il diminue quand la taille de la
population augmente (DINEPA 2013). Dans le cadre de ce travail, on prend CPJ = 1.3.
QPJ = CPJ*QMJ
55
Tableau 12: Débit de pointe journalier
Débit moyen
Coefficient de
journalier en L/jr pointe journalier
19698
1.3
17728.2
1.3
31516.8
1.3
39396.1
1.3
39396.1
1.3
9849.01
1.3
157584
Zones
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Moreau
Lougout
Surette
Total
Débit de pointe
journalier en L/jr
25607.4
23046.7
40971.9
51214.9
51214.9
12803.7
204859.5
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
5.3.2.3.
Calcul du débit moyen horaire (QMH)
Le débit moyen horaire est fonction du temps de distribution de l’eau au niveau du
système d’adduction et débit de pointe journalier.
Selon la DINEPA, les systèmes d’adduction doivent être en mesure d’assurer la
satisfaction des besoins en eau de la population en tout temps et en toute circonstance.
Compte tenu de la durée d’épuisement de l’eau au niveau du réservoir, on considère que
le système peut-être fonctionné douze (12) heures par jour, soit T = 12 heures = 43200s.
Tableau 13:Débit moyen horaire
Zones
Péan
Leblanc
FermeLeblanc
Moreau
Lougout
Surette
Total
Débit moyen
Débit de pointe
journalier en L/jr journalier en L/jr
19698.03
25607.4
17728.22
23046.7
31516.84
39396.05
39396.05
9849.013
157584
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
40971.9
51214.9
51214.9
12803.7
204859.5
Débit moyen
T
horaire en L/s
43200
0.59
43200
0.53
43200
43200
43200
43200
0.95
1.19
1.19
0.30
4.74
56
5.3.2.4.
Calcul du débit de pointe horaire
Le débit de pointe horaire est fonction du coefficient de pointe horaire et du débit moyen
horaire. Il se calcule par la relation
QPH = CPH*QMH
Selon la DINEPA, Les valeurs du coefficient de point horaire CPH est plus faible quand la
taille de la population est plus élevée. (DINEPA, 2013)
 Pour une population supérieure à 10 000 habitants, on a CPH < 2 ;
 Pour une population inférieure à 2000 habitants, on a CPH > 3;
Donc, dans le cas du SAEP de Ferme-Leblanc dont la population à l’horizon 2037 est
environ 6303 habitants, on a 2 < CPH < 3.
Il y a une formule dite « Formule du Génie Rural » qui permet de calculer la valeur
exacte du coefficient de pointe horaire.
𝑪𝑷𝑯 = 𝟏. 𝟓 +
𝟐. 𝟓
√𝑸𝑴𝑯
Calcule du coefficient de pointe horaire
CPH = 1.5 +
2.5
√4.742
=>
CPH = 2.63
Au niveau du SAEP de Ferme-Leblanc, le coefficient de pointe journalier est réellement
compris dans l’intervalle ]CPH = 2 ; CPH = 3[. Le tableau ci-dessous donne les valeurs du
débit de pointe horaire dans chaque zone du réseau de distribution.
57
Tableau 14: Débit de pointe horaire
Zones
Péan
Leblanc
FermeLeblanc
Surette
Lougout
Moreau
Total
QMJ
19698.025
17728.223
CPJ
QPJ
1.3 25607.4
1.3 23046.7
31516.84
9849.0126
39396.05
39396.05
157584.2
1.3
1.3
1.3
1.3
40971.9
12803.7
51214.9
51214.9
204859
T
QMH
43200 0.59276
43200 0.53349
43200
43200
43200
43200
0.94842
0.29638
1.18553
1.18553
4.74212
CPH
QPH
2.63 1.55897
2.63 1.40307
2.63
2.63
2.63
2.63
2.49435
0.77949
3.11794
3.11794
12.4718
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
5.3.2.5.
Calcul du débit d’approvisionnement
Le débit d’approvisionnement dépend des pertes de charge dans les conduites
d’adduction. Selon la DINEPA, les pertes de charges représentent entre 10% et 30% du
débit d’approvisionnement au niveau du SAEP. Dans le cadre l’étude, les pertes de
charge ont été estimées à 20% du débit d’approvisionnement. Ce qui donne un rendement
R0 = 80% = 0.8
Q = QPH + Pertes
=>
0.80Q = QPH =>
Q=
Q = QPH + 0.20*Q
=>
Q – 0.20Q = QPH
𝑸𝑷𝑯
𝟎.𝟖𝟎
Tableau 15: Débit d'approvisionnement
Zones
Péan
Leblanc
Ferme-Leblanc
Surette
Lougout
Moreau
Total
QMH
0.59276
0.53349
0.94842
0.29638
1.18553
1.18553
4.74212
CPH
2.63
2.63
2.63
2.63
2.63
2.63
QPH
1.55897
1.40307
2.49435
0.77949
3.11794
3.11794
12.4718
Ro
0.8
0.8
0.8
0.8
0.8
0.8
Q
1.94871
1.75384
3.11794
0.97436
3.89743
3.89743
15.5897
58
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
Figure 7: Distribution des pertes techniques au niveau du SAEP
 Commentaire
Ce débit d’approvisionnement tient compte non seulement des pertes techniques au
niveau du réseau de distribution, mais aussi des consommations de pointe où la demande
en eau est suffisamment grande. Pour un système performent, il doit être en mesure de
satisfaire la population pendant les heures de pointe. Car, selon la DINEPA, les SAEP
doivent répondre aux objectifs suivants :
 Fournir de l’eau en quantité suffisante aux usagers;
 Le service de distribution doit être assuré 24h/24h avec le minimum
d’interruption;
59
 Maintenir des conditions d’utilisation confortable quelques soit les périodes
(débits, pressions; vitesses);
 Maintenir la qualité de l’eau aux normes et directives fixées par le MSPP;
Tandis que pour le SAEP de Ferme-Leblanc :
 La quantité de l’eau fournir avec le débit de 4.562L/s en 12heures (43200s) est de
197100L d’eau par jour et (157680L/jr) si l’on considère des pertes techniques de
20% sur le réseau de distribution. Alors que le volume d’eau qui pourrait
satisfaire la demande en eau de la population compte tenu de tous les paramètres
de fonctionnement est de 673475L d’eau par jour, soit une différence de 476375L
d’eau par jour. Même après sa réhabilitation, le système parviendra à satisfaire
seulement : 57.44% du besoin en eau actuel (2017) de la population, 45.75% du
besoin en eau de la population dans 10 ans (2027) et 29.16% du besoin en eau de
la population à l’horizon de l’étude (2037). Donc la quantité d’eau s’avère
insuffisante.
 La durée maximale de fonctionnement compte tenu de la réalimentation du
réservoir de stockage est 13h54mn15s. Il n’y a aucun moyen que ce système
fonctionne 24/24. C’est encore un autre élément qui rend le système d’adduction
non performant.
 Les fuites, les coupures et les mauvaises soudures font chuter à la fois le débit et
la pression au niveau du réseau de distribution. Les conditions d’utilisation
confortable ne sont pas convenablement remplies.
 Il n’y a aucun rapport d’étude sur la qualité de l’eau. La potabilité de l’eau au
niveau du SAEP de Ferme-Leblanc n’a jamais été objet d’une étude de qualité.
Donc, on ne peut pas parler du respect des normes et directives fixées par
Ministères de la Santé Publique et de la Population (MSPP), ainsi que celles de la
DINEPA.
60
5.3.3. Vérification des paramètres hydrauliques du réseau de distribution
Les paramètres hydrauliques du réseau de distribution concernent les débits au niveau de
chaque bloc du réseau, la vérification des vitesses dans les conduites, le calcul des pertes
de charge et le tracé de la ligne piézométrique.
Sur le réseau de distribution, trois seulement des onze bornes fontaines sont alimentées.
Ce qu’il faut noter, les robinets des bornes fontaines se trouvent à environ 1.20m par
rapport au niveau de la conduite d’adduction. Le débit a été mesuré au niveau de ces 3
bornes fontaines et de 5 branchements privés.
5.3.3.1.
Calcul du débit d’approvisionnement par bloc
Ce calcul tient compte du débit sortant du réservoir de stockage, soit Q = 4.562L/s. Le
débit mesuré dans les trois bornes fontaines qui sont, prouve que le débit moyen au
niveau des conduites de branchement est de 0.4L/s. Comme les autres bornes fontaines
ne sont pas alimentées, ce débit moyen est considéré comme le débit susceptible d’être
apporté par les conduites de branchement qui lient les bornes fontaines et la conduite
principale. Le calcul de débit sur cinq branchements privés montre que le débit au niveau
des abonnements privés est de l’ordre 0.13L/s.
Les vitesses d’écoulement dans les conduites ont été également vérifiées lors de ces
calculs. Selon les normes de la DINEPA, au niveau de la conduite principale, la vitesse
admissible est comprise entre 0.50 et 1.50m/s. Tandis que dans les conduites de
branchement, la vitesse admissible est comprise entre 0.25 et 1.00m/s.

Conduite principale du réseau d’adduction : 0.5m/s ≤ V ≤ 1.5m/s ;

Conduite de branchement du réseau de distribution : 0.25m/s ≤ V ≤ 1m/s
Le tableau suivant donne les débits et les vitesses dans chaque bloc.
61
Tableau 16: Répartition des débits au niveau des blocs de distribution
La répartition des débits dans le bloc 1
Péan / Leblanc
Zone
Type
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Tronçons
Réservoir - PND1
PND1 - BF_K1
PND1 - PND2
PND2 - BF_K2
PND2 - PND3
PND3 - BF_K3
D
en pouce
4
1
4
1
4
1
D
S
en m
en m2
0.1016 0.0081
0.0254 0.00051
0.1016 0.0081
0.0254 0.00051
0.1016 0.0081
0.0254 0.00051
Q
Q
entrant prélevé Q restant
en m3/s en m3/s en m3/s
0.004562
0.0004
0.004162
0.0004
0.003762
0.0004
V
En m/s
0.56299
0.78981
0.51362
0.78981
0.46426
La répartition des débits dans le bloc 2
Zone
FL
Type
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Principale
Tronçons
PND3 - PND4
PND4 - BF_K4
PND4 - PND5
PND5 - BF_K5
PND5 - NO
D
en pouce
3
1
3
1
3
D
en m
0.0762
0.0254
0.0762
0.0254
0.0762
S
en m2
0.00456
0.00051
0.00456
0.00051
0.00456
Q
Q
entrant prélevé Q restant
en m3/s en m3/s en m3/s
0.003362
0.0004
0.002962
0.0004
0.002562
V
En m/s
0.7376
0.78981
0.64984
0.78981
0.56208
62
La répartition des débits dans le bloc 3
Zone
Lougout
Type
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Principale
Branchement
Tronçons
NO - PND6
PND6 - BF_K6
PND6 - PND7
PND7 - BF_K7
PND7 - PND8
PND8 - BF_K8
PND8 - PND9
PND9 - BF_K9
D
en pouce
2
1
2
1
2
1
2
1
D
en m
0.0508
0.0254
0.0508
0.0254
0.0508
0.0254
0.0508
0.0254
S
en m2
0.00203
0.00051
0.00203
0.00051
0.00203
0.00051
0.00203
0.00051
Q
Q
entrant prélevé Q restant
en m3/s en m3/s en m3/s
0.001708
0.0004
0.001308
0.0004
0.000908
0.0004
0.000508
0.0004
V
En m/s
0.84312
0.78981
0.64567
0.78981
0.78981
0.78981
La répartition des débits dans le bloc 4
Zone
Moreau
Type
Secondaire
Branchement
Secondaire
Branchement
Tronçons
NO - PND10
PND10 - BF_K10
PND10 - PND11
PND11 - BF_K11
D
en pouce
1.5
1
1.5
1
D
en m
0.0381
0.0254
0.0381
0.0254
S
en m2
0.00114
0.00051
0.00114
0.00051
Q
Q
entrant prélevé Q restant
en m3/s en m3/s en m3/s
0.000854
0.0004
0.000454
0.0004
V
En m/s
0.74944
0.78981
0.39842
0.78981
63
 Commentaire
Seulement 0.162L/s restent comme surplus après l’alimentation des onze (11) bornes
fontaines du réseau de distribution. Cette situation montre clairement, même après
remplacement des conduites et les réparations relatives à la réhabilitation du SAEP, ce
dernier ne sera pas en mesure d’alimenter à la fois les bornes fontaines et les
branchements pour les abonnés privés. Il faut aussi envisager des possibilités de
renforcement du système d’adduction. Dans toutes les conduites, la vitesse moyenne
d’écoulement est comprise dans la fourchette des valeurs admissibles. Donc la vitesse
moyenne dans les conduites n’est ni trop faible, ni trop élevée par rapport à la vitesse
exigée.
Il faut noter que les calculs dans le tableau ci-dessus tiennent compte que tout le système
est alimenté et que le débit au niveau des bornes fontaines est Q = 0.434L/s.
5.3.3.2.
Calcul des pertes de charges
Les pertes de charges ont été calculées par la formule de Hazen-Williams
𝟑.𝟓𝟗𝟐 𝟏.𝟖𝟓𝟐
𝑱=(
𝑪𝑯
)
∗
𝑳
𝑫𝟒.𝟖𝟕
∗ 𝑸𝟏.𝟖𝟓𝟐 avec CH = 140 pour les conduites en PVC
Pour éviter des confusions entre les différents blocs du système, les pertes de charges
sont calculées par bloc. Les légendes pour les tableaux sont :
H = P + Z : C’est la somme de la charge libre au-dessus du point considéré et de
l’altitude de ce point.
NB : Le calcul des pertes de charges, des pressions au sol et de la hauteur piézométrique
se fait dans une seule feuille de calcul. Donc, sur un même tableau.
64
Tableau 17: Calcul des pertes de charge et de la pression au sol
CH = 140
He =3.2
Z en L en D en
Tronçons
m
m
m
Réservoir
338
Réservoir - PND1
340 0.1016
PND1
322
PND1 - PND2
377 0.1016
PND2
305
PND2 - PND3
689 0.1016
PND3
276
PND3 - PND4
604 0.0762
PND4
267
PND4 - PND5
565 0.0762
PND5
253
PND5 - NO
910 0.0762
NO
224
NO - PND6
5 0.0508
PND6
224
PND6 - PND7
669 0.0508
PND7
208
PND7 - PND8
700 0.0508
PND8
190
PND8 - PND9
861 0.0508
PND9
175
NO - PND10
857 0.0381
PND10
212
PND10 - PND11
653 0.0381
PND11
190
Q en
m3/s
J en m
0.004562 1.22044
0.004162 1.14175
0.003762 1.73052
0.003362 5.00068
0.002962 3.69962
0.002562 4.55473
0.001708 0.08508
0.001308 6.94514
0.000908 3.69633
0.000508 1.55082
0.000854
0.000454
16.398
3.8773
∆H en
m
H en m
341.2
1.34248
339.858
1.25592
338.602
1.90357
336.698
5.50075
331.197
4.06958
327.128
5.01021
322.117
0.09359
322.024
7.63966
314.384
4.06596
310.318
1.7059
308.612
18.0378
304.08
4.26503
299.815
P en
mCE
3.2
17.85752
33.6016
60.69802
64.19728
74.1277
98.11749
98.0239
106.3842
120.3183
133.6124
92.07973
109.8147
Source : Calcul de l’auteur sur Microsoft Excel
 Commentaires
Au niveau de tous les tronçons du réseau de distribution, toutes les charges libres (P) sont
supérieures à 10.32mCE. Cette valeur correspond à la hauteur de la colonne d’eau
pouvant vaincre la pression atmosphérique normale (P0 = 1.013*105Pa). Au-delà de cette
65
valeur, l’eau pourra monter dans les bornes fontaines grâce à la pression qui règne dans
les conduites.
5.3.3.3.
Tracé de la ligne piézométrique
La construction de la ligne piézométrique se fait en deux étapes. La première concerne
tout le tronçon allant du réservoir au point nodal PND9 qui relie la borne fontaine BF_K9
à la conduite principale. Comme il y a une ramification au niveau du point nodal NO qui
alimente la localité de Moreau, la ligne piézométrique du bloc Moreau est tracée dans la
deuxième étape. Cette dernière concerne les tronçons allant du point nodal NO au point
nodal PND11 qui relie la borne fontaine BF_K11 à la conduite secondaire.
66
Figure 8: Tracé de la ligne piézométrique sur le tronçon principal
67
Figure 9: Tracé de la ligne piézométrique au niveau du bloc Moreau
68
5.4. Inventaire des matériels nécessaires pour la réhabilitation
L’enquête, les différentes mesures, les calculs et leurs résultats ont prouvé en effet que le
système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc fait face à de véritables problèmes
et que la population de la zone d’influence de ce SAEP est dans une situation déplorable.
La réhabilitation du SAEP de Ferme-Leblanc est donc une nécessité. Pour cela,
l’inventaire des matériels nécessaires pour cette réhabilitation a été pris en considération
au cours de cette étude.
5.4.1. Les matériels endommagés
 La vanne qui régule l’eau à l’entrée du réservoir de stockage est défectueuse.
 La vanne qui régule l’eau à la sortie du réservoir perd de son efficacité.
 Toutes les vannes qui permettent de contrôler la distribution de l’eau au niveau
des bornes fontaines ne fonctionnent pas.
 La chambre de chloration automatique mérite d’être réaménagée et les matériels
méritent d’être réinstallés.
 Le premier bassin de sédimentation est condamné, car la clé qui donne accès à ce
bassin est perdue.
 Pour éviter d’avoir des pannes fréquentes, toutes les conduites qui assurent la
distribution de l’eau au niveau des différent blocs du SAEP doivent être
remplacées, même celles qui ont été mises en place par le FAES lors de son
intervention en 2007.
 Cinq des bornes fontaines sont dans une situation critique. Les conduites d’acier
qui s’y trouvent ont été sciées par des individus non identifiés et les compteurs de
débits n’y sont plus.
 Les conduites qui se trouvent entre les boites captage et le deuxième bassin de
sédimentation doivent être aussi remplacées.
 Les deux vannes qui contrôlent la distribution de l’eau au niveau des deux blocs
Moreau et Lougout doivent être remplacées.
 Les coudes et les raccordements doivent être aussi remplacés
69
5.4.2. Les matériels nécessaires
 240 PVC de 4 pouces pour le bloc Péan.
 350 PVC de 3 pouces pour le bloc Ferme-Leblanc.
 380 PVC de 2 pouces pour le bloc Lougout.
 260 PVC de 1.5 pouces pour le bloc Moreau.
 20 vannes en total pour les bornes fontaines, le réservoir et les deux blocs
Lougout et Moreau.
 11 coudes en T pour le branchement des bornes fontaines.
 8 coudes 45O et 5 coudes 90O pour les différentes déviations de la conduite
principale.
 5 débitmètres pour les bornes fontaines qui n’en ont pas.
 2 drums, 1 PVC de 1 pouce et 1 robinet pour la chambre de chloration
automatique.
 220 conduites de 3 pouces en aciers galvanisés pour les montagnes de La-Monge
et Nan Koton.
 Les 3 ventouses doivent être remplacées.
 Des clapets anti-retour en amont des vannes de sectionnement, car il n’y en a pas
sur le système.
5.4.3. Coût estimatif de la réhabilitation du SAEP
Le coût d’exécution du projet de réhabilitation du système d’adduction d’eau potable de
Ferme-Leblanc tient compte de plusieurs paramètres tels :
 Le prix des matériels sur le marché ;
 Le salaire minimum des ouvriers ;
 Le prix des outils nécessaires ;
 Le prix des matériaux nécessaires ;
70
Tableau 18: Coût des matériels nécessaires
Matériels
PVC de 4''
PVC de 3''
PVC de 2''
PVC de 1.5''
Acier de 3''
Vanne (4'')
Vanne (3'')
Vanne (2'')
Vanne (1.5'')
Vanne (1'') pour BF
Clapets anti-retour
Ventouses
Coudes en T
Coudes 45
Coudes 90
Débitmètres
Drums
PVC de 1''
Col PVC
Raccordement
Total
Quantité
240
350
380
260
220
2
3
2
2
11
10
3
11
8
5
5
2
1
20
250
Unité
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Prix unitaire
4278.4
3578.4
1053.5
874.3
7703.5
3153.5
2313.5
703.5
568.4
355.6
2460.5
2458.4
25.9
67.9
67.9
3500
1500
703.5
1000
66.5
Prix total
1026816
1252440
400330
227318
1694770
6307
6940.5
1407
1136.8
3911.6
24605
7375.2
284.9
543.2
339.5
17500
3000
703.5
20000
16625
4712353.2
Source : Proformat chez CHARLES FEQUIERES S.A
Tableau 19: Coût des outils nécessaires
Outils
Pioches
Pelles
Brouettes
Gants
Casques
Bottes
Scies a metaux
Marteaux
Total 2
Quantité Prix unitaire
100
400
100
350
30
2500
100
150
200
500
200
300
50
250
30
300
Prix total
40000
35000
75000
15000
100000
60000
12500
9000
346500
71
Salaire des ouvriers
La durée d’exécution est estimée à environ 6 mois de travail de 20 jours chacun soit un
total de 120 jours de travail. Pour que les travaux de réhabilitation soient au bénéfice
direct de la population cible, le nombre d’ouvrier est estimé à 100 ouvriers par jour. Donc
pour les 6 mois, on aura 12 000 Hommes-jour. Le salaire pour un ouvrier répondant à la
grille salarial est 350 gourdes par jour. La somme nécessaire pour la rémunération des
ouvriers est donc 4 200 000 Gourdes.
NB : Le coût estimatif pour la réhabilitation du SAEP de Ferme-Leblanc est d’environ
dix millions de Gourdes (10 000 000.00 HTG).
5.5. Possibilité de renforcement de la capacité du SAEP
Étant donné que la source de La-Monge n’est pas en mesure de satisfaire la demande en
eau de la population, la possibilité de renforcer la capacité du système a été prise en
considération. En effet, l’enquête a révélé l’existence d’une source au niveau de la
localité de Leblanc qui a été capté par le DCCH, mais qui n’alimente qu’une borne
fontaine à l’intérieur de ladite localité. Tout le reste de l’eau descend dans un trou dont
personne ne connait l’issu. Ainsi, la mesure du débit de la source de Leblanc a été
effectuée afin de pouvoir augmenter la capacité du système et voir si l’on parviendrait à
satisfaire la totalité du besoin en eau de la population.
5.5.1. Mesure du débit de la source de Leblanc
On a utilisé un récipient (bokit) dont le volume est d’environ 5 gallons US soit :
V = 5*3.785L
=>
V = 18.925L
Le tableau suivant donne les résultats pour les répétitions réalisées
72
Tableau 20: Débit de la source de Leblanc
Répétition
1
2
3
4
5
Total
Moyenne
Volume en L
18.925
18.925
18.925
18.925
18.925
Durée en s
4.3
4.12
4.2
4.26
4.18
Débit L/s
4.40
4.59
4.51
4.44
4.53
22.47
4.49
Source : Mesure de l’auteur
 Commentaire
Ce débit a été calculé au niveau du captage de la source de Leblanc. On a remarqué que
le débit de la source de Leblanc est bien plus supérieur à celui de la source de La-Monge.
Cette source se trouve à environ 307m d’altitude. Cependant, à cause de la position de la
source de Leblanc, son utilisation pour le renforcement de la capacité du SAEP exigerait
la construction d’un nouveau réservoir, une nouvelle configuration du réseau de
distribution et un ajout de 2 bornes fontaines au niveau de Leblanc.
73
CHAPITRE 6
6. CONCLUSION ET PROPOSITIONS
6.1. Conclusion
Les résultats de cette étude sur le système d’adduction d’eau potable de Ferme-Leblanc
montrent clairement que ce dernier mérite une attention soutenue. Plus de 4000 personnes
dépendent de ce système pour leur approvisionnement en eau potable dans un moment où
le choléra fait rage partout dans le pays. La problématique de l’étude montre que la
majorité des conduites ne sont pas en état de transporter l’eau, car elles étaient installées
depuis 1984, soit environ 33 ans. La source avec ses 3.229L/s n’est pas en mesure
d’assurer l’alimentation d’une population dont le débit d’approvisionnement à l’horizon
2037 est de 15.64L/s. Aujourd’hui, même la localité de Péan, celle qui se trouve au
niveau de la partie amont du système ne peut pas être alimentée normalement. La gestion
du SAEP ne se fait pas convenablement, certains membres du comité deviennent si
passifs, qu’ils semblent être abandonnés et le branchement des abonnés ne se fait pas
sous des bases de calculs hydrauliques. De plus, les caractéristiques techniques du réseau
de distribution ne sont pas conformes aux normes émanées de la DINEPA. Pas de
système de chloration en fonction, l’eau ne monte pas dans les bornes fontaines, la
majorité des vannes sont défectueuses, environ 5 bornes fontaines sont dans une situation
déplorable... C’est vraiment un système délabré, disfonctionnel qui mérite d’être
réhabilité afin que la population soit soulagée de cette pénurie d’eau.
Le remplacement des conduites et le rééquipement du SAEP remédiera à la situation. Car
après sa réhabilitation, le système sera en mesure de satisfaire 57.44% du besoin en eau
de la population actuelle, environ 45.75% dans 10 ans et 29.16% dans 20ans. De plus, les
calculs hydrauliques montrent que les charges libres au niveau des points nodaux et des
bornes fontaines sont acceptables, ce qui signifie que toutes les bornes fontaines seront
alimentées après une réhabilitation. Donc, il faut noter que, même après une
réhabilitation, le système ne pourra pas combler à 100% les besoins en eau de la
population au niveau de sa zone d’influence. Ce qui infirme l’hypothèse qu’on avait
avancée dans le cadre de cette étude. C’est pourquoi, l’utilisation de la source de Leblanc
74
doit être prise en considération afin de pouvoir satisfaire une plus grande partie des
besoins de la population en eau potable.
6.2. Propositions
La réhabilitation doit aboutir effectivement à un système fonctionnel et d’une efficience
d’au moins 80% (soit seulement 20% de pertes techniques au niveau du réseau de
distribution). Ainsi, les propositions sous-mentionnées concernent à la fois, les
organismes qui interviennent sur le système, la DINEPA, le comité de gestion (CAEPA)
et les usagers.
Pour couvrir toute la zone d’influence du système
 Remplacer les conduites de liaison qui lient la source de La-Monge et le réservoir
de stockage actuel, afin de pouvoir éviter les pertes liées au transport de l’eau ;
 Remplacer les conduites d’adduction et de distribution, car celles qui sont là
actuellement dataient pour la plupart de 1984 ;
 Réparer les vannes au niveau du réservoir de stockage et celles qui se trouvent
dans les branchements d’alimentation des blocs de distribution ;
 Ne pas condamner les bornes fontaines de manière à ce que leurs entretiens soit
assurés de manière continue et régulière ;
 Utiliser la source de Leblanc pour renforcer la capacité du SAEP ;
 Utiliser une partie de l’eau qui vient de La-Monge pour satisfaire les besoins en
eau de la population de Péan ;
 Utiliser une partie de l’eau qui vient de Leblanc pour satisfaire les besoins en eau
de la population de Leblanc
 Construire un autre réservoir à carrefour Bergeau pour collecter les surplus d’eau
venant de La-Monge et de Leblanc afin de pouvoir stocker suffisamment d’eau
pour alimenter le reste du système ;
 Intensifier les opérations de maintenance sur le système ;
75
 Diminuer le nombre d’abonnés privés sur le réseau de distribution, car les
ressources en eau disponibles ne sont pas suffisantes ;
Pour une meilleure gestion de l’eau
 Restructurer le comité actuel et donner des formations aux personnes faisant
partie du comité afin qu’elles sachent les véritables attributions des CAEPA et
comment la gestion du système doit être assurée ;
 Réguler les processus d’élection pour le remplacement des membres du CAEPA ;
 Éviter de sectionner la conduite d’adduction à moins de 10m pour donner des
branches à des abonnés privés ;
 Établir un horaire de distribution qui tiendra compte des heures de pointes ;
 Créer un compte à la CAPOSAC pour gérer les fonds relatifs à la gestion du
système ;
 Exiger les abonnés privés de payer la redevance régulièrement ;
 Exiger une participation d’au plus 15 Gourdes le mois aux ménages non abonnés
afin de pouvoir assurer la pérennité des infrastructures physiques du SAEP et
résoudre les pannes qui sont enregistrées sur le système ;
 Faire des élections régulières pour renouveler le CAEPA ;
76
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
 CCSN, 2008. Normes et recommandation sur le tritium dans l’eau potable, 95p.
 David M., 2007. L’eau pour l’alimentation, l’eau pour la vie, 56p.
 DINEPA, 2013. Fascicule technique pour la conception des réseaux d’adduction
et de distribution d’eau potable, 37p.
 DINEPA, 2013. Fascicule technique, poste de chloration : chloration par pompe
doseuse, 25p.
 DINEPA, 2013. Fiche technique, Échantillonnage et analyse de l’eau potable
pour les laboratoires simplifiés, 209p.
 DINEPA, 2013. Guide d’exploitation et de maintenance des réseaux d’eau
potable, 38p.
 DINEPA, 2013. Guide technique, Conversion des normes EU / US, 7p.
 DINEPA, 2013. Guide technique, Raccords inter-normes, 8p.
 DINEPA, 2013. Guide technique, Réhabilitation / remplacement des réseaux
d’eau potable, 58p.
 Egentz J., 2014. Diagnostic du système d’adduction en eau de la localité Roche
Mulâtre, et propositions d’amélioration de la desserte en eau, Mémoire de fin
d’études agronomiques, option : Génie Rural, UEH / FAMV, Damien, Port-auPrince, Haïti, 68p.
 OMS / UNICEF, 2007. L’eau potable et l’assainissement, le défi urbain et rural
de la décennie, 48p.
 OMS, 2004. Directives de qualité pour l’eau de boisson, 3ème édition, Volume 1,
110p.
 PPIAF, 2013. Diagnostic de la gestion de l’eau en milieu urbain aux Comores,
319p.
1
Téléchargement