AP : Fiche notion n°.......... LES TYPES DE NARRATEURS ET LES FOCALISATIONS TYPES DE NARRATEUR : Définition : Le narrateur est celui qui raconte l’histoire, qui prend en charge le récit. Le plus souvent, c’est une instance fictive, c’est-à-dire que celui qui raconte n’existe pas réellement. Il n’y a que deux types de narrateurs : Le narrateur-personnage: le narrateur est un personnage de l’histoire, il raconte sa vision des événements, ce qu’il sait des autres personnages…On identifie un narrateur interne à travers l’utilisation du pronom personnel de la première personne : « je » ou « nous ». Le narrateur externe : le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire. Il n’est ni un personnage, ni l’auteur. On identifie un narrateur externe à travers l’utilisation de pronoms personnels de la troisième personne : « il », « elle », « ils » ou « elles ». TYPE DE FOCALISATION DANS UN RECIT : Définition : La focalisation (anciennement appelée « point de vue ») est la façon dont l’histoire est racontée. On l’identifie en fonction des informations dont le narrateur dispose : NARRATEUR INTERNE Ex : ......................................... Une seule focalisation possible, la focalisation interne. La focalisation interne consiste à raconter l’histoire à travers les yeux d’un personnage. Le lecteur a accès aux pensées, aux sentiments du personnage. Le narrateur a des connaissances limitées : il ne connaît que ce que le personnage connaît Effet produit : En exprimant des perceptions et des émotions à travers la sensibilité et la subjectivité d’un personnage, ce point de vue narratif permet au lecteur de mieux cerner la psychologie du personnage et de mieux le comprendre de l’Intérieur. Comme le narrateur ne fait pas partie de l’histoire, il est libre de choisir la façon dont il va la raconter. Trois focalisations s’offrent à lui : La focalisation interne : (cf au-dessus) Ex : ................................................................. NARRATEUR EXTERNE La focalisation externe : L’histoire est racontée de manière extérieure. Seuls les faits sont mentionnés. Le récit est raconté comme une caméra qui filmerait une scène. Le narrateur n’a pas accès aux sentiments, aux pensées du (ou des) personnage(s). Ex : ................................................................. Effet produit : une sorte de neutralité, d’objectivité, d’absence d’émotion. La narration n’oriente pas les réactions du lecteur. Cette modalité est assez rare. La focalisation zéro : Le narrateur est omniscient (il sait tout sur tout). Il a accès aux pensées et aux sentiments des personnages. Il connaît tout des personnages : leur caractère, leur passé, leur avenir. Il en sait plus que les personnages. Ex : ................................................................. ATTENTION !!! Dans un même récit, le type de point de vue choisi change. Le cas le plus courant est le récit avec un narrateur extérieur qui passe d’un point de vue interne à un autre point de vue interne. Effet produit : L’absence de limitation permet une vision globale, une connaissance « polyphonique » de toutes les données de l’Intrigue ou de la situation évoquée. Elle donne au lecteur l’impression de dominer le récit, d’avoir les tenants et les aboutissants d’une situation, les clés d’un caractère. Ce point de vue « omniscient » garantit au lecteur le plus grand nombre d’informations : Il est particulièrement efficace dans les romans de type historique ou social comme ceux de Balzac ou de Zola. Exercice : Retrouvez pour chaque focalisation ( narrateur interne / externe ) l'exemple correspondant... Exemple A : « Vers le milieu du mois d’octobre 1829, monsieur Simon Babylas Latournelle, un notaire, montait du Havre à Ingouville, bras dessus bras dessous avec son fils, et accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l’Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha. Quand ces quatre personnages, dont deux au moins faisaient ce chemin tous les soirs, arrivèrent au coude de la route qui tourne sur elle-même comme celles que les Italiens appellent des corniches, le notaire examina si personne ne pouvait l’écouter du haut d’une terrasse, en arrière ou en avant d’eux, et il prit le médium de sa voix par excès de précaution. » […] Balzac, incipit de Modeste Mignon, 1844. Exemple B : « Frédéric, en face, distinguait l’ombre de ses cils. Elle trempait ses lèvres dans son verre, cassait un peu de croûte entre ses doigts ; le médaillon de lapis-lazuli, attaché par une chaînette d’or à son poignet, de temps à autre sonnait contre son assiette. Ceux qui étaient là, pourtant, n’avaient pas l’air de la remarquer. » […] Flaubert, L’Éducation sentimentale, 1869. Exemple C : « Deux hommes parurent. L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main.». Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1881. Exemple D : «Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute. « Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons ! » Je rentre avec lui. Voilà. « Cette terrasse, qu’il commence, c’est pour les œufs à la coque ! Viens par ici ! » Alors, on remarque encore qu’il n’y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur... » Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932.