Il s’agit de préserver la biodiversité des prairies naturelles humides, caractérisées par une flore déjà existante. Cela passe par le maintien de pratiques agricoles adaptées au milieu : faible fertilisation, exploitation plutôt tardive et au moins une fauche par an. C’est une mesure à obligation de résultats puisque, chaque année, une vérification pourra être faite par l’administration de la présence de la flore spécifique. Les prairies visées sont des secteurs à faible productivité, en fonds de vallées, pouvant être inondées, et qui ont une flore naturelle. Les engagements L’agriculteur s’engage lors de sa déclaration PAC, pour 5 années, en contractualisant une MAET. A partir du guide des espèces (environ 30 espèces), l’agriculteur s’engage à avoir au minimum 4 plantes indicatrices de ce guide dans sa prairie (îlot PAC ou partie d’îlot PAC) durant 5 ans. Quel intérêt de s’engager ? ● Participer à la préservation d’habitat d’intérêt communautaire. Valoriser l’image d’une agriculture respectueuse de l’environnement. Action Recherche Environnement Midi-Pyrénées Aujourd’hui, vous pouvez agir, grâce aux MAET Zones Humides La présence des 4 espèces doit être reconnue dans chaque tiers de la parcelle, sur environ 2 mètres de part et d’autre de la diagonale. Attention : pour bénéficier de cette mesure, l’agriculteur n’est pas obligé de respecter les engagements de la PHAE 2 (chargement et taux de spécialisation). ● Bénéficier d’un accompagnement technique et naturaliste pour mieux comprendre le fonctionnement de ces prairies et l’impact des pratiques agricoles sur le milieu. Ensemble, préservons notre patrimoine écologique et agricole ! Méthode de contrôle S’y ajoute les engagements de la prime à l’herbe (PHAE): limitation de la fertilisation minérale et organique, non retournement de la prairie, pas de traitement phytosanitaire. ● Bénéficier d’une compensation financière liée au maintien de pratiques adaptées, à hauteur de 165 € / hectare / an. La première année, l’agriculteur aura à sa charge le diagnostic des parcelles, financé à 100 % par l’aide. AREMIP Procédure à suivre : 12- Contacter votre conseiller agricole 34- Choix des parcelles à engager 5- Visite des parcelles susceptibles d’être engagées avec un botaniste Diagnostic des parcelles Engagement avant le 15/05 avec votre déclaration PAC Glossaire Zone humide : « On entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année. » Code de l’Environnement. Les MAET, Mesures Agro Environnementales Territorialisées, font partie de la programmation de développement rural 2007-2013. Elles sont destinées à accompagner les exploitations agricoles dans l’objectif d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement au travers de dispositifs contractuels proposés aux exploitants comprenant un engagement sur 5 ans. © Conception / Réalisation : Chambre d’Agriculture 31 - Crédit photos : Crédit photo : L. BELHACENE, J-P MARY et J-M PARDE et Chambre d’agriculture 31 Partie technique agricole Description de la mesure et des habitats auxquels elle s’adresse Les prairies humides accueillent des espèces rares et patrimoniales, fruits de très longs processus d’évolution et de pratiques de gestion qui leurs sont favorables. Sur certaines parcelles, la nature est riche grâce à l’agriculture. En retour, les prairies remplissent de nombreuses fonctions utiles à la société et à l’éleveur. L es agriculteurs et leurs pratiques agricoles participent à la biodiversité et ils contribuent à la préservation d’espèces d’intérêt patrimonial. Affirmer cela, c’est positionner le monde de la production non plus en opposition des intérêts environnementaux, mais comme un partenaire incontournable d’une politique concertée de préservation de notre terre, de nos terres. La Chambre d’Agriculture s’est engagée depuis plus de 10 années sur le terrain de la biodiversité. Du Contrat Territorial d’Exploitation de l’an 2000, à l’animation de territoire NATURA 2000, en passant par les stratégies d’économie de la ressource en eau, elle s’est positionnée sur ces thématiques nouvelles pour faire reconnaître le savoir-faire des agriculteurs et leur compétence dans la gestion des milieux. La richesse floristique et faunistique, le sol, l’eau sont un patrimoine commun, que chacun peut et veut préserver par des pratiques et des usages adaptés. Nous pouvons participer à cette préservation en nous engageant dans des contrats agro-environnementaux qui ne font que reconnaître la qualité de nos pratiques et nous aiderons à les maintenir. N’hésitez plus à vous rapprocher de votre conseiller agricole pour étudier les mesures à souscrire sur votre exploitation et ainsi participer à la reconnaissance de notre rôle dans le maintien de la biodiversité. Salicaire Action Recherche Environnement Midi-Pyrénées - AREMIP Chambre d’agriculture Haute-Garonne Jean-Michel PARDE 61 allée de Brienne - BP 7044 - 31069 Toulouse cedex 7 13 rue du Barry - 31210 Montréjeau Secrétariat : 05 61 10 43 01 - Tél : 05 61 10 42 92 Tél : 05-61-95-49-60 - [email protected] [email protected] http://aremip.free.fr www.haute-garonne.chambagri.fr Pôle Territoires : Mathilde ESPINASSE Territoire sur lequel s’applique la MAET "Zones Humides" 1 Les zones humides rendent de grands services à la collectivité… Vous souhaitez contractualiser ? Les grands services que rendent ces zones humides à la collectivité restent souvent méconnus : - les tourbières, par exemple, absorbent l’eau tombée en abondance et la redonnent peu à peu, évitant ainsi les inondations, - les prairies inondables constituent des bassins d’expansion de crues, ralentissant le cours de l’eau et le régulant, - les plantes des zones humides (roseaux, carex, phragmites,…) absorbent les éléments minéraux présents dans l’eau et jouent ainsi un rôle de filtre naturel. Petite nymphe au corps de feu …mais posent souvent des problèmes à ceux qui les exploitent au quotidien : - bourbiers indésirables gênant le bétail, - impossibilité d’utiliser des tracteurs pour la fauche, même si elles peuvent fournir un fourrage de bonne qualité, même en période sèche, et si la présence de mares entretenues permet l’abreuvement du bétail. 2 1 Cette MAET est à la fois compensation pour l’exploitant et reconnaissance de son rôle dans le maintien de zones humides en bon état. Vous exploitez des prairies humides ou des parcelles abritant des zones humides dans ce périmètre : vous pouvez contractualiser sur la MAET «Zones Humides». Un diagnostic de votre parcelle sera établi, avec notamment les espèces caractéristiques des zones humides présentes. Ces espèces vous seront montrées à cette occasion. Un guide de détermination vous sera remis afin que vous puissiez les retrouver vous-même par la suite. Fritillaire pintade 3 Les zones humides, un patrimoine naturel très riche Les zones humides (qu’elles soient prairies humides, landes, tourbières, forêts alluviales, bordures de mares, marais,…) sont des milieux très particuliers et abritent donc des espèces végétales que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Certaines espèces animales (amphibiens, libellules, papillons…) ont également besoin de ces milieux pour pouvoir vivre. Les zones humides jouent donc un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité. Elles abritent un nombre important d’espèces protégées. La fleur et le papillon : Des milieux fragiles et menacés En France, on considère que dans les cinquante dernières années, 50 % des zones humides ont disparu. Elles ont été drainées, comblées, retournées pour être mises en culture, plantées ou détruites dans le cadre d’aménagement routiers ou urbains. Depuis 1992, un dispositif législatif protège ces milieux qui sont reconnus d’intérêt général. Tous les travaux sur des zones humides sont soumis à déclaration ou à autorisation. L’Azuré des mouillères (photo 3) petit papillon bleu, ne peut se reproduire que dans les endroits où pousse la Gentiane pneumonanthe (photo 1). En effet, la femelle pond ses œufs sur les boutons floraux de cette plante (voir les points blancs sur la photo 2). La chenille sort de son œuf, mange le bouton de la fleur puis se laisse tomber au sol. Là, elle produit des sécrétions qui attirent des fourmis (du genre Myrmica), qui l’adoptent et vont la nourrir à l’intérieur de la fourmilière jusqu’à sa métamorphose en papillon adulte. Là, le cycle pourra recommencer. D’où la nécessité pour ce papillon d’avoir sur un même terrain, la plante et la bonne espèce de fourmis.