Classe de 3ème (EB9) 2020-2021 COLLÈGE MARISTE CHAMPVILLE Cycle des Grands Compréhension de l’écrit Le patrimoine libanais – Le Chouf Objectif : Dégager le sens du mot « patrimoine » et reconnaître les différents aspects patrimoniaux propres à une région. Compréhension de l’écrit : Lisez l’article ci-dessous, puis répondez aux questions. Redécouvrir le Chouf et ses merveilles Montagnes lumineuses, champs d’oliviers, forêts de cèdres... À quelques kilomètres de Beyrouth, le Chouf offre une bouffée d’air pur. La région raconte aussi l’histoire du Liban depuis l’époque ottomane et abrite un patrimoine historique et architectural sans égal. « Quand de nouvelles senteurs dans Beyrouth me prévenaient de l’approche de l’été, j’étais impatient de monter à Deir el-Qamar, là où le ciel était toujours pur, les arbres chargés de cigales, la terre riante dans sa barbe d’insectes. » Ces mots, tirés du livre Le berceau du monde par Fady Stephan, expriment le sentiment de nombreux Beyrouthins en ces chaudes journées de printemps. Le Chouf et ses merveilles appellent les visiteurs ! Des forêts de chênes et de pins, des vignobles qui s’étendent à perte de vue, des arbres fruitiers dont émane une odeur suave... Le Chouf est un véritable écrin1 qui abrite de multiples joyaux historiques et architecturaux. On ne s’étonne pas que la fondation Apsad l’ait choisi comme destination pour une des journées du patrimoine, organisées mi-mai. Deir el-Qamar, ville des émirs En quittant Beyrouth par la voie rapide du sud en direction de Saïda, il faut bifurquer après Damour pour s’enfoncer à l’intérieur de la montagne, en longeant la rivière Nahr el-Damour. Bientôt, immeubles et panneaux publicitaires cèdent la place aux oliviers et aux pins parasols qui parsèment des collines brûlées par le soleil. Tout d’un coup, Deir el-Qamar se dévoile. La ville est l’ancienne capitale de l’émirat du Mont-Liban qui vit se succéder les dynasties Maan et Chéhab. Ses rues pavées et ses nombreux escaliers conduisent le visiteur au cœur d’une véritable cité forteresse. Dès le XVIe siècle, la ville s’embellit sous l’égide de l’émir Fakhreddine Maan I. Elle se dote de khans, de sérails et de multiples palais. Fakhreddine II poursuivra l’œuvre de son aïeul, faisant venir des architectes de Toscane, région où, chassé par les Ottomans, il passa quelques années en exil. Les maîtres d’œuvre italiens joignirent leur savoir-faire à celui des artistes locaux pour bâtir de magnifiques demeures. On admire aujourd’hui encore le palais de l’émir Fakhreddine. II ainsi que la splendide propriété Gergis Baz, ministre de Béchir II Chéhab, qui présente une porte monumentale encadrée de pierres de différentes couleurs. Autre merveille : les fenêtres géminées2 à arcades qui ornent la résidence de Nicolas el-Turq (poète à la cour de Béchir II Chéhab) et actuelle propriété de la famille Boustany. Il faut aussi visiter l’église Saïdet el-Tallé dont la structure actuelle 1 Boîte ou coffret où l'on range des bijoux, des objets précieux. 2 Disposées par paires. 1 remonte à l’époque de Béchir II Chéhab. Elle possède toujours la porte originelle dont le linteau3 supporte une rosace surmontée d’un croissant et d’une croix, symboles de Deir el-Qamar, le « monastère de la Lune ». […] Adapté, Priscille Pavec, L’Orient-Le Jour, 1er juin 2018. a- À partir du texte et des éléments du paratexte, choisissez la bonne réponse, puis justifiez votre choix. - Ce texte est : un article de presse D’après la référence, le texte est un article tiré du quotidien francophone L’Orient-Le Jour publié le « 1er juin 2018 ». - Le type du texte est : informatif-explicatif L’article présente des informations concernant les différents aspects patrimoniaux de Deir el-Qamar, une région du Chouf. Ces informations sont explicitées à travers une description détaillée des éléments de la nature et des monuments historiques. b- Annotez le texte selon les rubriques suivantes : le champ lexical de la nature et celui des monuments historiques. Dégagez alors les deux types de patrimoine présents à Deir el-Qamar. Classez-les dans le tableau ci-dessous : Patrimoine naturel Patrimoine historique/monumental c- Dans la 1re partie de l’article, l’énonciatrice a recours aux sensations. Relevez trois sensations différentes avec une expression pour chacune, puis précisez leur utilité. Dans la 1re partie de son article, l’énonciatrice a eu recours aux sensations afin de rendre sa description plus vivante, expressive et proche de la réalité. En parcourant Deir el-Qamar à travers son écrit, le regard du lecteur est émerveillé par les « montagnes lumineuses, champs d’oliviers, forêts de cèdres... », son odorat est embaumé « d’une bouffée d’air pur » et de « l’odeur suave » des arbres fruitiers. Quant à l’ouïe, elle est envahie par le chant des « cigales », la « barbe d’insectes » chargeant les arbres et la terre. d- Quelle figure d’insistance est dominante dans le 1er paragraphe ? Quelle en est la valeur ? Afin d’accentuer la beauté de Deir el-Qamar et de mettre en valeur son patrimoine naturel et historique « sans égal », les différentes énumérations renforcent la description détaillée et la rendent plus précise et expressive. En effet, les « montagnes lumineuses, champs d’oliviers, forêts de cèdres », « le ciel […] pur, les arbres chargés de cigales, la terre riante dans sa barbe d’insectes » et les « forêts de chênes et de pins, des vignobles qui s’étendent à perte de vue, des arbres fruitiers dont émane une odeur suave » plongent le lecteur dans la beauté du paysage et l’intègrent dans une visite virtuelle sans pareille. e- Relevez les deux figures de style dans l’expression suivante : « la terre riante dans sa barbe d’insectes ». Nommez-les puis analysez-les. Tout au long de la description de Deir el-Qamar, la nature est glorifiée afin d’exprimer le paysage irrésistible ainsi que l’histoire ancrée dans la région. Aussi a-t-on personnifié la « terre », en lui attribuant l’adjectif « riante », une qualité humaine, afin de montrer la 3 Pièce horizontale (de bois, pierre, métal) qui forme la partie supérieure d'une ouverture et soutient la maçonnerie. 2 vivacité d’une terre lumineuse, où la pollution n’a pas encore pu arracher la beauté. De même, la métaphore comparant le grand nombre d’insectes à une barbe met en relief la pureté de la nature qui abrite toujours son peuple minuscule essentiel au renouvellement et au développement durable. f- Pourquoi la ville de Deir el-Qamar est-elle surnommée la ville des émirs ? Répondez en relevant une expression dans le texte. Deir El Qamar est depuis longtemps connue sous le nom de la ville des émirs car elle « est l’ancienne capitale de l’émirat du Mont-Liban qui vit se succéder les dynasties Maan et Chéhab ». g- La ville de Deir El Qamar montre-t-elle un aspect rural ou urbain ? Justifiez en citant le texte. Bien que Deir El Qamar soit une ville qui n’est pas très loin du littoral, elle se montre sous un aspect rural. En effet, à son entrée, les « immeubles et panneaux publicitaires cèdent la place aux oliviers et aux pins ». De même, c’est un endroit où « le ciel était toujours pur, les arbres chargés de cigales, la terre riante dans sa barbe d’insectes ». h- Comment les émirs ont-ils donné à leur ville une touche particulière ? Justifiez. Aux cours des siècles, les émirs firent venir des « architectes de Toscane ». Ces « maîtres d’œuvre italiens » vont créer un brassage artistique en joignant « leur savoir-faire à celui des artistes locaux pour bâtir de magnifiques demeures ». Il s’agit alors d’une ville où deux cultures, libanaise et italienne se mêlent. i- Quel est le symbole de Deir El Qamar ? Comment est-il explicité dans la ville ? Le nom de la ville de Deir El Qamar est très révélateur. « Le monastère de la lune » exprime la cohabitation de plusieurs religions sous le même toit. En effet, l’église Saïdet el-Tallé, ce monument historique très ancien, possède toujours une porte originelle dont le linteau supporte une rosace surmontée d’un croissant et d’une croix. 3