Telechargé par MATI YASSINE

Etude de Cas Meubles et Kits

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E-commerce & E-logistique
KASTO case study
A. Contexte
Le groupe « KASTO » est une enseigne française vendant du mobilier milieu de
gamme.
Spécialisé dans la confection et la distribution de produits fabriqués grâce à des forêts
gérées durablement, l’enseigne jouit d’une renommée particulière auprès du public et
vend ses produits dans toute l’Europe.
Depuis 2014 le groupe est en perte de vitesse.
Les équipes de direction successives n’ont pas réussis à prendre comme il fallait le
virage du numérique et les conséquences sont dramatiques.
Les coûts logistiques ont augmenté de manière fulgurante depuis plusieurs années, et
les ventes sont en baisse à cause d’une concurrence de plus en plus féroce entre les
acteurs du marché.
Le groupe n’arrive clairement pas à se différencier en termes d’offre et la marge de
manœuvre financière est inexistante vu les pertes enregistrées sur les 5 dernières
années.
Pour enrayer cette chute les actionnaires du groupe ont limogé il y a trois mois le CEO
et remercié le directeur marketing.
Dans la foulée, un nouveau CEO a été nommé à la tête du groupe avec comme objectif
de faire revenir les comptes de l’entreprise dans le vert. François Delatour, le nouveau
CEO, a recruté un nouveau directeur marketing avec lequel il travaille sur la refonte
de la gamme produit.
L’entreprise fait également appel à un nouveau directeur supply-chain pour travailler
un plan d’action sur l’amélioration des opérations au niveau du groupe – c’est la priorité
du moment. L’objectif est de celui-ci est triple :
 Réduction des coûts fixes
 Réduction des délais de préparation de commande
 Améliorations des performances logistiques
B. Données chiffrées
A- Données générales de l’entreprise
L’activité de l’entreprise « Meuble en Kits » se répartie de la manière suivante :
Famille de produit
% des ventes
Taux de marge moyen
Meubles de bureau
Meubles du salon
Accessoires
Meubles de salle de bain
19,00 %
28,00 %
12,00 %
18,00 %
6%
4,6 %
8,3 %
6,2%
Meubles de chambre
Meubles de cuisines
15,00 %
06,00 %
4%
4%
Le groupe est aujourd’hui un peu à la traîne en matière de vente par internet. Le gros
de son chiffre se réalise aujourd’hui par le biais de ses magasins :
Canal de vente
Magasin
Web
% de vente
92,00 %
8,00 %
Il est à noter que l’entreprise ne commercialise pas tous ses produits sur internet. En
effet, seul 40% du référentiel article est commun aux Magasin et au Web.
D’après les informations émanant de la direction générale, l’organigramme en place
au sein de l’entreprise est la suivante :
Direction
Générale
Direction
Magasin
Direction Web
Direction
Logistique
Direction RH
Service Achat
Service Achats
Opérations
logistiques
Service GRH
Service
Transport
Service
Transport
Organisations et
méthodes
Service Paie
Service
Marketing
Service
Marketing
Service
Communication
Service
Communication
Direction des
Systèmes
d'Informations
C. L’organisation des achats
Etant donné la segmentation de l’offre entre les deux canaux de distribution, les achats
se trouvent aujourd’hui répartis dans les différentes directions du groupe. Seul 30% du
référentiel est aujourd’hui commun. Les commandes ne sont pas passées en même
temps malgré des fournisseurs en commun. Il en résulte des surcoûts importants liés
à des tailles de lots non respectées. De plus, la multiplication des commandes
engendre des problématiques de planification pour les fournisseurs qui peinent à tenir
les délais de production.
Pour les produits spécifiques aux référentiels des canaux, les achats sont réalisés par
les différentes entités du groupe.
• Il en résulte un nombre important de fournisseurs :
Famille de
produit
Meubles de
bureau
Meubles du
salon
Accessoires
Meubles de salle
de bain
Meubles de
chambre
Meubles de
cuisines
•
Canal
Magasin
17
Canal
Web
9
8
4
4
11
3
7
4
4
4
1
Les fournisseurs se trouvent géographiquement répartis de la manière
suivante :
Famille d’achat « meubles de bureau » :
Pays
Chine
Turquie
Pologne
Canal
Magasin
5
8
4
Canal
Web
2
2
5
Canal
Magasin
1
0
2
Canal
Web
0
0
1
1
0
0
2
Canal
Magasin
4
2
2
Canal
Web
0
1
3
Famille d’achat « accessoires » :
Pays
Chine
Turquie
République
tchèque
Allemagne
Italie
Famille d’achat « meubles de salons » :
Pays
Turquie
Tunisie
Italie
Famille d’achat « meubles de salle de bain » :
Pays
Canal
Magasin
Chine
7
Turquie
3
Finlande
0
Pologne
1
Canal
Web
5
1
1
0
Famille d’achat « meubles de chambres » :
Pays
Chine
Tunisie
Italie
Canal
Magasin
1
1
2
Canal
Web
1
3
0
Canal
Magasin
3
1
Canal
Web
0
1
Famille d’achat « meubles de cuisine » :
Pays
Chine
Italie
D. L’organisation logistique de l’amont
L’acheminement des marchandises que le groupe achète en Asie, au Maghreb est
réalisé en totalité par voie maritime. La problématique rencontrée par les différents
services transport réside dans la multitude de petits flux qui sont expédiés
hebdomadairement. En effet, les achats ont aujourd’hui pour habitude de faire partir
des conteneurs sans pour autant se soucier du remplissage total de celui-ci.
Une fois chargées, les marchandises transitent vers le port d’Amsterdam ou de
Marseille.
Aujourd’hui les conteneurs restent par moment plusieurs semaines sur les terminaux
à cause de « ratés » dans le suivi / monitoring du flux amont. Celui-ci étant réalisé par
le biais de fichiers Excel avec macros alimentés par le biais d’extractions des portails
web des différents transporteurs, le suivi est un peu fastidieux.
Historiquement, les différentes entités du groupe ont toujours eu les mains libres pour
gérer leurs contrats de transport. Cela explique la situation suivante :
Zone d’appro
Asie
Maghreb
Europe
Type de
transport
Maritime
Maritime
Routier
Nombre de
transporteurs
4
1
3
Tous ces retards sont des sources de tensions entre les achats et le transport car elles
engendrent des ruptures sur les différents canaux de vente du groupe.
Une fois la marchandise dédouanée, celle-ci prend la route de l’entrepôt logistique
situé à Lyon.
Les articles approvisionnés en Europe transitent pour leur part par voie routière jusqu’à
l’entrepôt.
E. L’entrepôt
Pour assurer le stockage, la préparation des commandes clients et le
réapprovisionnement des magasins dans tous les pays, le groupe dispose d’un
entrepôt à Lyon.
Celui-ci a été agrandi à deux reprises dans les années 90 et début 2000 au moment
de l’internationalisation du groupe. Doté d’une surface de 90 000 m², il gère
péniblement la préparation des commandes.
Voici une vue aérienne de celui-ci :
Les principaux problèmes rencontrés sur l’entrepôt en matière de « flux » sont les
suivants :
o Problème d’identification des palettes en réception car aucune
« zoning » n’est réellement en place dand l’entrepôt
o Saturation du CQ (1 palette de chaque référence reçue est aujourd’hui
systématiquement contrôlée)
o Lors des opérations de remise en conformité, les prestataires venant en
soutien du CQ n’ont pas de zone dédiée. Ils se retrouvent au milieu de
la zone de réception ce qui pose un sérieux problème de sécurité.
o Grosses pertes de temps en manutention pour les flux entre le stock et
le picking.
o Régulièrement des colis sont égarés lors de leurs déplacements du
picking vers la zone d’expédition.
La réception de l’entrepôt constate un certain nombre de non-conformités au sujet des
chargements qui arrivent sur l’entrepôt. Ils suivent ceux-ci dans des fichiers Excel mais
ont stoppé de remonter les informations à leur directeur d’entrepôt faute de prise en
compte par le service achats. Le service réception passe donc une bonne heure par
jour à renseigner un fichier qui n’a plus d’utilité.
En plus de ce travail administratif, il semble que les terminaux utilisés par le service
réceptions soient assez « usés ». Si l’on regarde le taux de panne et la rapidité à
laquelle les batteries se décharges… il y a un réel problème de disponibilité du matériel
qui vient réduire les performances du service.
Au contrôle qualité, la responsable tente tant bien que mal de gérer la charge qui pèse
sur son service. Elle se plaint depuis plusieurs années contre le système de contrôle
systématique en place qui n’est pas à ses yeux « optimal ». Selon elle, il engendre un
coût bien trop important par rapport à son efficacité.
Le service stock de son côté est le grand perdant de tout l’entrepôt. Les retards liés
aux problématiques de réception rendent le quotidien complexe à gérer et la
médiocrité des prévisions de réapprovisionnement du picking font que bien souvent il
se retrouve à devoir faire un second réapprovisionnement en plein après-midi sans le
staffing adéquat.
Ces problèmes de planification et de visibilité sont en partie liés au fait qu’aucune
réunion n’est organisée pour prévoir l’organisation à J+1 avec les services concernés.
Le service vit donc au jour le jour en essayant d’atteindre le taux de service demandé
par le groupe.
Outre le planning, le service stock met beaucoup de temps à réaliser ses
réapprovisionnements à cause de la gestion papier… Une partie des processus de
l’entrepôt n’a pas été modernisé lors des dernières évolutions. Seul la réception et
l’expédition ont vu leurs processus évoluer et passer avec des terminaux mobiles.
Si nous regardons maintenant le picking de l’entrepôt, celui-ci fonctionne également
avec du papier… Malgré la présence d’un WMS sur l’entrepôt, une grande partie des
processus de traitement des articles se trouve fait de la même manière depuis plus de
vingt ans.
Ce fonctionnement pose à la fois des soucis dans la tenue du stock (les prélèvements
se faisant sans scan, il n’y a pas d’alertes en cas de prélèvement du mauvais article)
et pour la satisfaction des clients qui se trouvent régulièrement face à des manquants
dans leurs commandes.
Un nouveau processus serait donc là encore…une bonne chose pour l’amélioration
des performances de l’entrepôt.
Le deuxième point noir de la préparation de commande vient du traitement des
commandes. Aujourd’hui elles sont transmises par le front office au WMS toutes les 4
heures ! Ce qui pose une question de réactivité.
Une fois reçue dans l’outil une seconde question se pose quant à l’ordre de traitement
de celles-ci. Le service est assailli de coups de téléphone des différentes directions
demandant de traiter en priorité les commandes de son canal au détriment des
autres…
Côté expédition, le problème rencontré vient surtout de la fluidité du picking et de la
planification des enlèvements de colis. Aujourd’hui la gestion Excel atteint ses limites
et le responsable n’arrive pas à coordonner correctement les enlèvements de colis.
Il en résulte des pénalités de la part des transporteurs qui attendent qu’on charge leur
semi-remorque parfois plus d’une heure.
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