Jérémie Mercier-Hernandez Iris Tam Tsi 539595 20149134 Rapport d’entrevue avec une diplômée ©2019 par Jérémie Mercier-Hernandez et Iris Tam Tsi. Ce travail a été réalisé à l’EBSI, Université de Montréal, dans le cadre du cours SCI6051 – Introduction aux sciences de l’information donné au trimestre d’automne 2019 par Marie D. Martel (remis le 18 décembre 2019). Nous avons rencontré Michelle Lake, bibliothécaire spécialisée à la bibliothèque Webster de l’Université Concordia. Ses domaines de spécialisation sont les publications gouvernementales, les affaires publiques et communautaires, les sciences politiques et les études autochtones. Elle est titulaire d’un baccalauréat en littérature anglaise et histoire (2004) et d’une maitrise en bibliothéconomie et sciences de l’information (MLIS : Master of Library & Information Sciences, 2007) de l’University of Western Ontario. Après des expériences de travail en bibliothèques universitaires puis publiques, elle est recrutée en 2009 comme bibliothécaire spécialisée en histoire à l’Université Concordia, où elle exerce durant trois ans en tant que contractuelle, avant d’être titularisée en 2012. Lors de cette entrevue, nous nous sommes concentrés sur son domaine d’expertise en études autochtones. Description du milieu de travail : La bibliothèque Webster (ouverte en 1992) est la plus grande des trois bibliothèques universitaires que compte l’Université Concordia. Rénovée il y a bientôt trois ans, elle couvre quatre niveaux. Le bureau de Michelle Lake, au 5e étage, est situé dans une partie isolée du public. Missions de la bibliothèque Webster La bibliothèque de l’Université Concordia soutient la mission de l’Université de « développer et diffuser la connaissance et les valeurs, et d’agir comme critique de la société. » 1 Partenaire essentiel de la démarche académique, la bibliothèque fournit à une communauté universitaire très diverse les ressources et services informationnels à la base de l’apprentissage et du développement des connaissances. Ce faisant, la bibliothèque favorise un environnement dans lequel étudiants, professeurs et personnel administratif de l’Université Concordia peuvent devenir « des citoyens informés et responsables, engagés dans un esprit critique d’apprentissage et de questionnement. »2 En 2016, après plusieurs années préparatoires et portée par l’élan de la Commission de vérité et réconciliation, l’Université Concordia met en place un plan d’action Autochtone (Indigenous Directions) qui vise la décolonisation et l’autochtonisation de l’institution et de ses curriculums. 1 https://library.concordia.ca/about/organization/mission.php#mission (consulté le 16 décembre 2019) 2 https://library.concordia.ca/about/organization/mission.php#mission (consulté le 16 décembre 2019) Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 1 Missions de la bibliothécaire Michelle Lake s’occupe des sélections et commandes de titres, oriente les étudiants et les professeurs vers les ressources dont ils ont besoin, rend accessibles les ressources acquises ou méconnues et anime des ateliers auprès des étudiants et du personnel. Elle participe activement à la politique de décolonisation de la pédagogie actuellement en cours à l’Université Concordia en proposant aux professeurs et à l’administration des formations sur ces approches. Les groupes d’études concernés par ce plan d’action sont en nombre croissant, et la bibliothèque a beaucoup poussé dans le sens d’une autochtonisation à l’Université, que ce soit par l’accès aux ressources éducatives pour professeurs et étudiants, ou le soutien via des ateliers. Le personnel Il y a 44 bibliothécaires sur les 120 employés – bibliothécaires, techniciens et autres personnels administratifs – que comptent les bibliothèques de l’Université Concordia. Neuf bibliothécaires sont contractuels. Sept autres qui travaillent au sein de l’administration des bibliothèques ne sont pas considérés comme faisant partie du corps professoral (faculté). La bibliothèque accueille chaque année en stage des étudiants en sciences de l’information de l’Université McGill. Les collections Quelques chiffres : • 1 668 267 titres (10 à 15 000 de plus par année) • 126 fonds d’archives et collections • 15 collections spéciales Chaque bibliothécaire spécialisé est responsable de son propre budget dans ses propres domaines d’études. Les commandes sont réparties sur l’année, avec un budget reconduit annuellement. Suite à la volonté d’autochtonisation de l’Université Concordia, le budget alloué aux ressources en études autochtones est devenu indépendant (il était auparavant inclus dans celui des sciences politiques). Depuis 2017, ce budget est en hausse, ce qui permet à une collection modeste de croître progressivement titre par titre. Les collections en études autochtones sont réparties sur plusieurs espaces physiques. Il n’existe pas de section « Autochtone » à proprement parler, et ses ressources apparaissent donc dans différents espaces physiques de la bibliothèque – en histoire, littérature, environnement, sciences politiques, études sociales, ou encore droit (classification LC) – à la différence par exemple de UBC (University of British Colombia et la bibliothèque X̱wi7x̱wa) qui a une section propre et a par ailleurs développé un autre mode de catalogage des livres en autochtonie. La collection de l’Université Concordia est indexée selon la norme RDA, à partir des recommandations de la CFLA-FCAB (Fédération canadienne des associations de bibliothèques). Cette collection a été constituée progressivement, plus spécifiquement par un apport en 2009 d’un millier de livres en provenance de la collection d’histoire, mais aussi par des dons du centre de ressources autochtones (Aboriginal Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 2 resource centre). Pour la développer, la bibliothécaire a recours au logiciel Oasis de Proquest (cf. partie sur les Technologies utilisées, plus bas). Les commandes proviennent à la fois des catalogues de grands éditeurs classiques, et de petits éditeurs spécialisés (ressources souvent plus pertinentes pour les études autochtones) ; la bibliothécaire sélectionne aussi les titres en fonction de listes réalisées par UBC (University of British Colombia) des publications parues au Canada sur le thème des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Les livres publiés par les autres universités canadiennes sont automatiquement reçus. Les acquisitions de livres électroniques restent marginales : les licences d’utilisation des livres électroniques restent chères, et les étudiants en sciences sociales préfèrent souvent les livres imprimés... L’essentiel du budget est toutefois absorbé par l'acquisition de publications périodiques et de bases de données (environ 500 disponibles). Un consortium universitaire (26 universités au Canada) a été constitué pour tenter de réduire cette dépense conséquente. Sera-t-il en position d’exercer une pression auprès des éditeurs qui imposent des tarifs d’abonnement de plus en plus élevés aux universités ? De la même manière, le futur catalogue commun interuniversitaire WorldShare (cf. partie sur les Technologies utilisées) reste peu clair sur l’utilisation groupée des licences (proxy différent pour chaque institution) : un pouvoir de négociation peut-il naître de cette mise en commun des ressources...? En matière de ressources vidéo, une centaine de documentaires (sur DVD ou via Canopy) sont rendus disponibles tous les ans grâce à un budget spécial. Les ressources audios ne sont pas une force de la bibliothèque, qui en fournit peu ; elles sont compensées en partie par la collection musicale de la bibliothèque de musique, les archives du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN-COHDS), et des liens vers des ressources linguistiques en ligne depuis le portail des bibliothèques. Enfin, si la collection en français n’est que peu développée hors du département de langue française et des publications gouvernementales, certaines ressources existent notamment en Histoire du Québec. Il y a malheureusement très peu de livres en langues autochtones, à part quelques livres bilingues (anglais/langue autochtone) pour enfants. Il y a donc un désir d’augmenter le nombre de livres en langues autochtones, notamment en littérature jeunesse. Les usagers Les usagers principaux de la bibliothèque sont les étudiants et les professeurs de Concordia, puis les étudiants et chercheurs d’autres universités. Il est à noter qu’elle accueille aussi des usagers n’appartenant pas à la communauté universitaire : en l’absence de bibliothèque publique à proximité immédiate, la bibliothèque Webster est en effet aussi en devoir d’accueillir un public externe (elle reçoit des financements publics). La grande majorité est anglophone. Michelle Lake n’est pas en contact direct avec les usagers (son bureau est situé en dehors des espaces de travail en accès libre), et à ce titre n’a pas souvent à effectuer des recommandations auprès d’eux comme c’est le cas dans une bibliothèque publique. Les demandes d’information d’étudiants ont tout de même augmenté ces dernières années avec la création d’une majeure en études autochtones à l’Université Concordia en 2013. Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 3 C’est d’abord en identifiant quelles sont les ressources qui vont être pertinentes pour tel ou tel domaine d’études qu’elle va intervenir auprès des membres de la communauté universitaire : ce peut être sous forme d’envoi courriel, pour signaler l’acquisition de titres ou via des ateliers qu’elle propose spontanément, tant aux étudiants qu’aux professeurs. Certains ateliers permettent d’attirer l’attention du public universitaire sur certains titres nouvellement acquis ou sur ceux plus anciens déjà dans la collection. D’autres ateliers et formations qu’elle propose concernent la décolonisation des pratiques pédagogiques, en lien direct avec le plan d’action de l’Université Indigenous Directions – et ce, quels que soient les domaines d’études (histoire, géographie, art, science et technologie (qui pour l’instant est le domaine le moins inclusif)). L’espace physique La nouvelle bibliothèque Webster (près de 13 000 m2), complètement rénovée et ouverte au public en mars 2018, accorde une partie essentielle de sa surface aux espaces de travail pour les étudiants (3136 places3) : places individuelles, zones de silence, salles de lecture silencieuse, salles de travail individuelles et en groupe, et espaces réservés aux étudiants des cycles supérieurs. Un bac à sable technologique FabLab (notamment avec imprimantes 3D) est disponible en libre-service. Des bornes d’information interactives, un studio de visualisation et des laboratoires de réalité virtuelle sont aussi à disposition de la communauté universitaire. Les zones dédiées aux services (comptoirs, bureaux, consultation) occupent 15% de l’espace, et celles au public (lecture, travail de groupe, apprentissage) près de 60% de la bibliothèque Webster. Les collections n’occupent qu’un quart de cet espace. L’accès à la bibliothèque se fait via un grand escalier sonore débouchant sur le comptoir principal de services, où l’on retrouve un mur végétalisé. L’approche voulue par les architectes est polychrome. Les espaces sont ainsi clairement identifiés : en noir ceux où se trouvent les collections, en blanc ceux réservés à l’étude. La bibliothèque se veut un lieu jouant sur le thème de l’anamorphose, suggérant à l’usager que l’apprentissage et la connaissance sont des constructions individuelles, mais que c’est dans les savoirs en évolution et une approche proactive que résident les nouveaux partages des connaissances4. Technologies utilisées Gestion : la plateforme Sierra5 (développée par Innovative Interfaces, III) est celle utilisée par la bibliothèque Webster à Concordia comme logiciel de gestion. 3 https://library.concordia.ca/webster-transformation/2017/09/14/3136-seats-more-than-doublingour-capacity-at-the-webster-library/ (consulté le 16 décembre 2019) 4 Sur la bibliothèque Webster (architecture) : https://educationsnapshots.com/projects/2408/websterlibrary-concordia-university/ et https://www.canadianarchitect.com/new-webster-library-opensmontreals-concordia-university/ (consultées le 16 décembre 2019) 5 Ce logiciel service (SaaS) est une plateforme partagée de services pour les bibliothèques, reposant le plus souvent sur un système infonuagique ; il ne nécessite pas d’installation mais un abonnement. Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 4 Catalogue en ligne : avec dix-sept autres universités au Québec, un catalogue interuniversitaire (WorldShare d'OCLC) doit être mis en place dès 2020, permettant d’ouvrir l’accès aux collections. Outre des différences de formats, notamment en matière de publications gouvernementales, les réunions préparatoires qui ont lieu pour l’instant (décembre 2019) ne permettent pas de présager ce qu’il en sera, mais il en découlera en tout cas un travail de formation et de présentation après des usagers de ce nouveau catalogue partagé6. Acquisitions : la bibliothèque utilise OASIS (Online Acquisitions and Selection Information System) de ProQuest (système gratuit en ligne pour la recherche, la sélection et la commande de livres imprimés et électroniques pour les bibliothèques universitaires). Sources d’information de la bibliothécaire en exercice : liste de diffusion de CLA (Association canadienne des bibliothèques) ; fils d’actualité Twitter de chercheurs universitaires sur ses domaines d’études ; Academia Indigenous Top Ten in Higher Education de l’Academia Group. Pourquoi cette profession ? Après des études en littérature anglaise et en histoire, c’est naturellement que Michelle Lake a cherché à se former dans la bibliothéconomie et les sciences de l’information : elle avait travaillé en bibliothèque publique durant ses études de premier cycle, puis en bibliothèque universitaire une année, avant de postuler à cet emploi. Son goût pour l’enseignement s’accomplit au travers des nombreux ateliers. Pourquoi ce milieu de travail ? Une affinité certaine pour la recherche, et une spécialisation de premier cycle en histoire l’ont conduite à choisir de préférence le milieu universitaire. Ses préférences ont été confirmées après une expérience en bibliothèque publique, puisqu’elle a postulé en bibliothèque universitaire, où elle avait déjà eu une première expérience comme personnel administratif durant ses études. Le fait que les bibliothécaires soient intégrés au corps professoral à Concordia (et dans le milieu universitaire anglophone en général), la pousse à souhaiter contribuer plus activement à la recherche qu’elle ne le fait actuellement. En travaillant en rapport avec le monde autochtone, elle a réalisé à quel point il était nécessaire d’autochtoniser l’éducation et de se décoloniser soi-même. C’est une tendance, constatée en bibliothèques universitaires, qui fait appel à un système pour tout gérer, y compris les ressources numériques. 6 Avec WorldShare, les 18 bibliothèques universitaires concernées au Québec continueront à avoir des collections numériques distinctes, mais mutualiseront leur catalogue et le développement de leurs collections. Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 5 Quels sont les éléments les plus intéressants de son travail ? Et les moins intéressants ? La diffusion de l’information, et son accessibilité au public est ce qui l’anime au quotidien : comment faire en sorte que les gens trouvent et aient accès à l’information nécessaire? La politique active menée par l’Université Concordia en faveur d’une décolonisation des pratiques, et l’importance croissante accordée aux activités qui y sont liées, lui confèrent un sentiment de fierté, en tant que personne (“unsettling settler”), de pouvoir ainsi contribuer à ce processus de décolonisation à laquelle son administration prend part – encore peu d’établissements universitaires au Québec sont engagés dans ce sens, contrairement aux Provinces des Prairies et de l’Ouest. Contre toute attente, Michelle Lake qui pensait avoir moins d’affinité avec l’aspect Publications gouvernementales de son mandat, y a découvert un intérêt inattendu et significatif à ses yeux. Autant dans sa fonction de rendre l’information, c’est-à-dire les documents publics, accessibles aux usagers, que dans le format bien particulier de ces publications officielles. Les études autochtones et les publications gouvernementales sont ainsi les deux domaines moteurs de sa motivation : ces actions donnent tout son sens à sa mission de donner accès aux données (finances publiques, affaires autochtones) auxquelles le public a droit et dont il va pouvoir se servir pour jouer pleinement son rôle de citoyen. La partie la moins intéressante de son travail consiste selon Michelle Lake en de longues réunions auxquelles il faut participer. Par ailleurs, elle note que certaines tensions peuvent apparaître entre les missions de l’institution, car les usagers de la bibliothèque de Concordia ne sont pas toujours des étudiants et professeurs membres de l’Université. Comment rendre accessibles les ressources, par exemple aux personnes autochtones qui ne font pas partie de la communauté universitaire ? En principe, le financement public reçu donne à l’institution un devoir d’accès au public, et la bibliothèque veut donner accès à ces ressources ; en pratique, un usager non membre ou un ancien étudiant diplômé de l’Université doit créer un compte invité pour pouvoir accéder à la collection à distance ou au wifi sur place. Il est donc difficile d’affirmer qu’il y a un accès libre à cette collection, qui reste par ailleurs principalement en langue anglaise. Liens ou partenariats avec d’autres bibliothèques ou d’autres organismes L’Université Concordia apporte un soutien institutionnel croissant au domaine des études autochtones. La politique de décolonisation menée par l’institution confère à Michelle Lake, bibliothécaire spécialisée dans les études autochtones, un rôle majeur, si ce n’est central, dans le plan d’action Indigenous Directions qui est en place. Elle est en coopération étroite avec une dizaine de ses collègues Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 6 bibliothécaires au sein de Concordia, ainsi qu’avec les membres de ce programme responsables de mettre en place l’autochtonisation du curriculum et de la pédagogie. Le centre étudiant en ressources autochtones figure aussi parmi ses interlocuteurs réguliers à l’Université. Mais ses contacts ne se limitent pas à la communauté universitaire interne : les communautés et centres sociaux autochtones en font également partie, de même que d’autres bibliothèques universitaires canadiennes, que ce soit dans le cadre du partenariat pour le catalogue interuniversitaire WorldShare au Québec, ou dans les mêmes domaines de spécialité hors du Québec (Xwi7xwa Library à l’UBC, First Nations University of Canada dans la Saskatchewan, Universités du Manitoba et d’Alberta). En revanche, et peut-être en raison de pistes de réflexion moins avancées dans ce domaine ici, la bibliothécaire reconnaît avoir peu de lien avec les sections autochtones d’autres bibliothèques universitaires au Québec. Il ne s’agit vraisemblablement pas d’une simple question de langue (elle ne parle pas français), car elle n’est pas non plus en contact avec la bibliothécaire en études autochtones de l’Université McGill. Les associations professionnelles Michelle Lake ne fait présentement partie d’aucune association professionnelle, mais elle a fait partie de plusieurs d’entre elles par le passé : • • • • • CLA (Association canadienne des bibliothèques) : elle a participé activement aux activités du Government Information Group7. IFLA (International Federation of Library Associations and Institutions) ; CBPQ (Corporation des Bibliothécaires Professionnels du Québec) ; ABQLA (Association des Bibliothécaires du Québec), plus petite, et majoritairement anglophone ; ALA (American Library Association) : pour des raisons plus pratiques et ponctuelles, car les membres bénéficient d’un tarif réduit sur leur participation à la conférence annuelle. L’intérêt principal, pour Michelle Lake, réside surtout dans l’échange qu’il peut y avoir au sein d’un groupe se rapprochant de son exercice professionnel. Ainsi, bien que le Government Information Group de la CLA ait disparu, elle et ses collègues continuent de se réunir de façon officieuse, sans réel statut. La participation à la Indigenous Librarianship Conference (International Indigenous Librarians’ Forum) serait, à ce titre, beaucoup plus bénéfique pour son travail, mais assister à cette rencontre internationale peut représenter un budget conséquent selon le lieu où elle se tient. 7 https://agiig.wordpress.com/ Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 7 Conclusion L’entrevue avec Michelle Lake fut très intéressante et très inspirante. Elle nous a montré à quel point il était très important d’avoir des bibliothécaires engagés, qui tiennent à cœur leur profession et les sujets dont elles et ils sont chargés pour que les choses évoluent vers une démocratisation de l’accès au savoir et une société plus juste. Malgré une politique pionnière au Québec dans la décolonisation des pratiques à l’Université Concordia, il reste encore beaucoup à faire dans le seul domaine des études autochtones à la bibliothèque, tel qu’augmenter les acquisitions en langues autochtones, mettre en place un système de catalogage prenant en compte les pratiques autochtones ou encore mettre fin au vocabulaire ethnocentré présent dans les indexations et descriptions. SOURCES CONSULTÉES Ressources en autochtonie de Concordia : Plan d’action Indigenous Directions https://www.concordia.ca/about/indigenous/action-plan.html http://www.concordia.ca/about/indigenous.html Ressources éducatives : https://www.concordia.ca/library/guides/indigenous-fac-res.html Décolonisation et autochtonisation du curriculum : https://www.concordia.ca/offices/ctl/resources/decolonizing.html Revues professionnelles : - College & Research Libraries : https://crl.acrl.org/index.php/crl Journal of Academic Librarianship : https://cjal.ca/index.php Decolonization in Education & Society : https://jps.library.utoronto.ca/index.php/des Canadian Journal of Native Education : http://www.lights.ca/sifc/cjne.htm The International Journal of Information, Diversity and Inclusion : https://jps.library.utoronto.ca/index.php/ijidi/about Articles : • • Carson, P., Colosimo, A. L., Lake, M., & McMillan, B. (2014). A “Partnership” for the Professional Development of Librarian Researchers. Partnership: The Canadian Journal of Library and Information Practice and Research, 9(2). https://doi.org/10.21083/partnership.v9i2.3037 Cooper, D., Ball, T., Boyer-Kelly, M. N., Carr-Wiggin, A., Cornelius, C., Cox, J. W., Dupont, S., . . .Wong, D. (2019). When Research is Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 8 • • • • Relational: Supporting the Research Practices of Indigenous Studies Scholars. https://doi.org/10.18665/sr.311240 Farnel, S., Koufogiannakis, D., Laroque, S., Bigelow, I., Carr-Wiggin, A., Feisst, D., Lar-Son Kayla (2018). Rethinking Representation: Indigenous Peoples and Contexts at the University of Alberta Libraries. The International Journal of Information, Diversity, & Inclusion, 2(3), 9-25. Labrecque, R. (2019). Des mesures de soutien personnalisées et culturellement adaptées pour des étudiants universitaires autochtones : le cas des ateliers de méthodologie de travail. Revue de la persévérance et de la réussite scolaires chez les Premiers Peuples, 3, 70-73. McLoughlin, C., & Oliver, R. (2000). Designing learning environments for cultural inclusivity: A case study of indigenous online learning at tertiary level. Australasian Journal of Educational Technology, 16(1). Simpson, L. B. (2014). Land as pedagogy: Nishnaabeg intelligence and rebellious transformation. Decolonization: Indigeneity, Education & Society, 3(3). Monographies : • • • • Bales, S. (2017). Social Justice & Library Work. A Guide to Theory and Practice. Cambridge, MA: Chandos Publishing. Battiste, M. (2016). "Visioning a Mi’kmaw Humanities" in Indigenizing The Academy. Cape Breton University Press: Sydney, Nova Scotia. Cooke, N.A. (2016). Information Services to Diverse Populations. Developing Culturally Competent Library Professionals. Santa Barbara, CA, Denver, CO: Libraries Unlimited. Olson, H.A. (2002). The Power to name: locating the limits of subject representation in libraries. Dordrecht: Kluwer. Michelle Lake apparaît dans les répertoires suivants : Liste des employé(e)s de la bibliothèque Webster : https://library.concordia.ca/about/staff/a-z.php http://explore.concordia.ca/michelle-lake Répertoire de Librarianship.ca : https://librarianship.ca/profiles/ https://librarianship.ca/blog/michelle-lake/ Ontario Library Association : http://accessola2.com/SC2017/speaker/michellelake/ Mercier-Hernandez-Tam Tsi – SCI6051 – Rapport d’entrevue – Automne 2019 9