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Cardiologie et pneumologie
Histologie de l'appareil respiratoire - Voies aériennes supérieures
HISTOLOGIE de l’appareil Respiratoire
Voies Aériennes Supérieures
Plan de cours
1- Les fosses nasales............................................................................................... 2
1.1- L’armature.................................................................................................................................. 3
1.2- Les muqueuses ......................................................................................................................... 3
1.2.1- La muqueuse respiratoire ................................................................................................... 4
1.2.2- La muqueuse olfactive ........................................................................................................ 7
1.2.3- La muqueuse vestibulaire ................................................................................................... 8
2- Le Pharynx ............................................................................................................ 8
2.1- L’armature.................................................................................................................................. 8
2.2- Les muqueuses ......................................................................................................................... 8
2.2.1- Le Rhinopharynx................................................................................................................. 9
2.2.2- L’Oropharynx....................................................................................................................... 9
2.2.3- Le laryngo-pharynx ............................................................................................................. 9
2.2.4- Particularité de la muqueuse pharyngienne ....................................................................... 9
3- Le Larynx ............................................................................................................ 10
3.1- ARMATURE.............................................................................................................................. 10
3.1.1- Les cartilages .................................................................................................................... 10
3.1.2- Les moyens d’union .......................................................................................................... 10
3.2- Les muqueuses ....................................................................................................................... 10
3.2.1- La face supérieure de l’épiglotte : ..................................................................................... 10
3.2.2- Les cordes vocales ........................................................................................................... 11
Novembre 2004
Dr. Serge Carillo
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
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Histologie de l'appareil respiratoire - Voies aériennes supérieures
Les voies aériennes supérieures sont composées de trois éléments :
- Les fosses nasales
- Le pharynx
- Le larynx
1- Les fosses nasales
Au nombre de deux, séparées par la cloison nasale et situées au niveau de la face, elles
constituent l’orifice supérieur de l’appareil respiratoire ( !)
Elles commencent au niveau de l’orifice narinaire, se poursuivent par le vestibule (situé sous
les ailes du nez) puis par les fosses nasales proprement dites, pour se terminer au niveau des
choanes.(cf. cours Anatomie)
Classiquement, on leur associe les sinus qui sont des cavités pneumatiques creusées dans
les os de la face :
- Maxillaires, creusés dans le corps du maxillaire se projetant de part et d’autre des ailes du
nez
- Cellules ethmoïdales (ou labyrinthe), dans l’épaisseur des masses latérales de l’ethmoïde
- Frontaux, dans l’écaille du frontal, au dessus des arcades
- Sphénoïdaux, dans le corps du sphénoïde
Ces sinus s’abouchent dans les fosses nasales au niveau des méats, situés sous des replis des
parois latérales appelés cornets.
Cornets
Les cornets sont des lames osseuses provenant des parois latérales des fosses nasales et
recouverts de muqueuse. Au nombre de trois, les cornets supérieurs et moyens se détachent des
faces médiales des masses latérales de l’ethmoïde, alors que le cornet inférieur, plus développé, est
constitué d’un os propre.
Les cornets sont un dispositif anatomique d’augmentation de surface particulièrement
efficace, puisque les deux fosses développent une surface de 160 cm2, pour un volume total de
seulement 20 cm3 (pour comparaison, une sphère de même volume ne développe qu’une surface de
seulement 30 cm2).
Notion pratique
Cette notion est particulièrement évidente à l’observation de coupes anatomiques frontales
passant par les fosses nasales. Le terme de fosse, qui désigne une cavité creuse, close, est impropre
car au lieu de fosse, on observe plutôt un labyrinthe très sinueux.
Or, tout dispositif d’augmentation de surface caractérise un échangeur. (Nous verrons dans le
paragraphe « histo-physiologie » quels sont les échanges importants qui ont lieu.
Mais tout dispositif présente à la fois des aspects positifs et négatifs. Les inconvénients d’une
telle structure labyrinthique sont aisés à comprendre : cela va perturber l’écoulement du flux aérien,
générant un écoulement tourbillonnaire (d’où la notion anatomique de régions pré et post-turbinales).
Il en résulte une augmentation très importante de la résistance à l’écoulement de l’air.
Notion pratique
Les fosses nasales sont responsables à elles seules de 50% de la résistance globale à
l’écoulement de l’air. Chacun de nous a expérimenté inconsciemment cette notion : lorsque nous
sommes essoufflés, et qu’il faut se ré-oxygéner à moindre coût énergétique, nous respirons par la
bouche. De ce fait, nous faisons chuter les résistances à l’écoulement de l’air de moitié
Cet écoulement turbulent de l’air inspiré est, dans certaines conditions, mis à profit : les filets
d’air, vecteurs de diverses substances chimiques susceptibles d’activer des chémorécepteurs, vont
ainsi balayer le toit des fosses nasales où siège la muqueuse olfactive.
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Dr. Serge Carillo
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Notion pratique
Observons notre comportement lorsque l’on souhaite humer une préparation culinaire, ou un
parfum. On place son nez au-dessus du récipient et l’on inspire fortement, majorant ainsi l’écoulement
tourbillonnaire (notion de dynamique des fluides, écoulement tourbillonnaire et nombre de Reynold :
cf. cours de Physiologie de la circulation sangine, PCEM2, A. ALAUX). Ce faisant on augmente
sensiblement l’efficacité de cette muqueuse olfactive
Notion clinique
Les sinus ne sont totalement pneumatisés qu’à partir de l’âge de 6 – 7 ans ; cela signifie qu’il
est difficile d’évoquer une sinusite avant cet âge et qu’une radiographie des sinus serait
particulièrement inadaptée à cette pathologie.
1.1- L’armature
Les fosses nasales sont constituées d’une armature recouverte de muqueuses.
L’ARMATURE EST OSTEO-CARTILAGINEUSE
Toute la partie la plus antérieure, saillante et la plus exposée aux éventuels traumatismes, est
cartilagineuse, comportant (cf. cours Anatomie) :
- Cartilage septal
- Cartilage alaire, profilant l’orifice narinaire et assurant la béance de cet orifice
- Cartilage pyramidal
Toute la partie postérieure, enfouie dans le massif facial ou splanchnocrâne, est osseuse :
- Os nasal, fournissant un point de repère, le nasion
- Frontal
- Lacrymal
- Ethmoïde
- Sphénoïde
- Vomer
- Palatin
- Maxillaire
- Cornet inférieur
Il va de soit que la description de ces éléments est hors de propos en histologie, mais nous ne
saurions que trop recommander au lecteur de se reporter au cours d’anatomie.
1.2- Les muqueuses
En histologie, une muqueuse est une tunique (ou couche) délimitant une cavité interne
ouverte sur l’extérieur (tube digestif, appareil respiratoire, ou bas appareil urinaire).
UNE MUQUEUSE EST COMPOSEE DE 3 STRUCTURES, à savoir :
1. Un épithélium de revêtement
2. Une lame basale : tout épithélium repose sur une lame basale. Une lame basale est toujours
constituée par un tissu conjonctif dense, orienté, bitendu ; elle est riche en Collagène IV
(lamina densa), micro-fibrillaire, et en laminine (lamina lucida).
3. Un chorion : le chorion est un tissu conjonctif lâche, vascularisé et innervé ; en effet, les
épithéliums ne sont pas vascularisés - hormis la strie vasculaire de la cochlée - et sont nourris
par diffusion à partir du chorion sous-jacent. Il ne faudra donc décrire que les éléments
caractéristiques, spécifiques au chorion d’une muqueuse.
Au niveau des fosses nasales coexistent trois types de muqueuses :
1. La muqueuse RESPIRATOIRE
2. La muqueuse OLFACTIVE
3. La muqueuse VESTIBULAIRE
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1.2.1- La muqueuse respiratoire
LA MUQUEUSE RESPIRATOIRE EST LA MUQUEUSE DES VOIES DE CONDUCTION. Elle
est présente depuis les fosses nasales jusqu’aux bronchioles terminales intra-pulmonaires (16ème
génération de division). Au niveau des fosses nasales, ce type de muqueuse est prépondérant.
La muqueuse respiratoire nasale est aussi appelée muqueuse pituitaire.
ƒ
1.2.1.1- L’épithélium respiratoire :
Pseudo-stratifié : un épithélium pseudo-stratifié est un épithélium simple (une seule assise
de cellules), mais qui ressemble, sur des coupes histologiques, à un épithélium stratifié :
toutes les cellules sont en contact avec la lame basale, mais toutes n’atteignent pas le pôle
apical (cf. Cours d’Histologie PCEM1, H. VANNEREAU et T. LAVABRE-BERTRAND).
Notion pratique
En pratique, sur une coupe de muqueuse respiratoire, les noyaux épithéliaux seront disposés sur
plusieurs plans
ƒ
ƒ
ƒ
Prismatique, ou cylindrique : les cellules sont plus hautes que larges. En pratique, la distance
entre 2 noyaux consécutifs est plus faible que la hauteur de l’épithélium (pole basal à pole
apical).
Cilié : les cellules majoritaires sont pourvues de cils vibratiles apicaux. Ils participent à
l’escalator muco-ciliaire, un système de clairance spécifique des voies de conduction.
Composé de 4 types cellulaires (au niveau des bronchioles intra-pulmonaires, 2 types
supplémentaires apparaîtront) :
o La cellule basale : représente un tiers des cellules épithéliales. De forme triangulaire
sur les sections, elle n’atteint pas le pôle apical, son noyau est donc situé dans le tiers
inférieur de l’épithélium. Elle constitue une cellule souche épithéliale capable de
générer tous les autres types cellulaires.
o La cellule ciliée : cellule le plus abondante de cet épithélium, elle est entièrement
dédiée au fonctionnement de l’escalator muco-ciliaire. C’est une cellule
prismatique dont les noyaux sont situées dans le tiers supérieur de l’épithélium. Ces
cellules sont riches en mitochondries apicales qui sont nécessaires au
fonctionnement des cils vibratiles et des pompes ioniques membranaires. Au niveau
du pôle apical, elles présentent deux formations remarquables :
¾
Des cils vibratiles : 200 à 300 cils par cellule, 5 à 7 µm de long pour 0,2
µm de diamètre. De structure classique – cytosquelette de tubuline organisé en
axonème -, leur extrémité distale est ornée d’une couronne de microgriffes qui leur
permet de mieux s’ancrer dans le mucus.
¾
Des microvillositées : de petites tailles – 0,2 à 0,3 µm de long – elles
s’insèrent entre les cils vibratiles. Le cytosquelette des microvillosités est composé
d’actine F. Il s’agit d’un dispositif cytologique d’augmentation de surface, trahissant
des fonctions d’échange importantes.
o La cellule caliciforme à mucus : ces cellules ont un pôle apical dilaté, clair, rempli
de grains de mucines.
Notion pratique
Les mucines sont une variété de glycoprotéines particulière, du groupe des protéoglycanes ou
muccopolysaccharides (cf. cours de Biochimie PCEM1, B DESCOMP et Substance fondamentale du
tissu conjonctif, Histologie Générale PCEM1, T. LAVABRE-BERTRAND). La fraction osidique est
aussi importante que la fraction protéique, ce qui les rend très hygroscopiques et leur confère la
capacité de former des gels. Ces mucines ne fixent pas les colorants histologiques classiques, d’où
cet aspect clair, spumeux, cotonneux, alors qu'elles sont fortement colorées par une réaction au PAS .
La sécrétion apicale intense leur confère cet aspect caractéristique, dit « à pôle apical ouvert »,
comme si le contenu cytoplasmique se déversait directement hors de la cellule.
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Dr. Serge Carillo
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La forme particulière de la cellule caliciforme – en calice ou jarre, avec un pôle apical dilaté par
rapport au pôle basal – est assurée par la disposition des filaments intermédiaires du cytosquelette
organisé en deux réseaux : des filaments intermédiaires externes en anneaux encerclant le réseau
interne en panier, formé de filaments orientés longitudinalement. Le noyau des cellules caliciformes a
un aspect triangulaire (à base apicale et sommet basal) et se loge dans la partie inférieure des
cellules (tiers inférieur de l’épithélium).
Les cellules du système APUD, ou neuro-endocrine diffus : minoritaires, elles ne représentent que 3
à 5 % des cellules épithéliales. Ces cellules, qui n’atteignent pas le pôle apical de l’épithélium, ont une
polarité inversée : noyau en position apicale, alors que des granules de sécrétion se concentrent au
pôle basal. Les produits de sécrétion vont donc diffuser dans le chorion. Dans l’appareil respiratoire,
les cellules APUD sont majoritairement des cellules sécrétrices de Sérotonine. Au niveau des
bronches, elles peuvent se regrouper pour former les corps neuro-épithéliaux de Lauweryns. Ces
structures possèdent des chémorécepteurs sensibles à la teneur en CO2 de l’air expirée et vont
adapter le calibre des conduits (les cellules APUD sont toujours impliquées dans une adaptation
locale fine).
1.2.1.2- La lame basale: R.AS.
1.2.1.3- Le chorion
Souvent improprement appelé sous-muqueuse, c’est un tissu conjonctif lâche avec 3
éléments caractéristiques, dont un est spécifique du chorion des fosses nasales :
ƒ
Le MALT / BALT (Tissu Lymphoïde Associé aux Muqueuses / aux Bronches) (Sommaire) Ce
chorion présente un riche infiltrat lymphoïde, sous forme de lymphocytes isolés, dispersés
dans le chorion, ou regroupés en follicules primaires ou secondaires et des
monocytes/macrophages. L’appareil respiratoire, comme le tractus digestif, constitue une
porte d’entrée importante pour des substances étrangères (au sens immunologique), il
nécessite donc un dispositif de veille immunologique, le MALT / BALT. On trouve aussi dans
ce chorion des cellules pro-inflammatoires, comme les mastocytes (au rôle pathologique
important) ou des polynucléaires. Au cours de processus inflammatoire se produit une
augmentation importante de l’infiltrat leucocytaire ; on peut excréter jusqu’à 250 millions de
neutrophiles par jour dans le mucus bronchique.
ƒ
De très nombreuses glandes exocrines tubulo-acineuses composées, à sécrétion de type
mérocrine (Sommaire)
o Séreuse : les glandes séreuses sécrètent des solutions protéiques, très fluides.
(Retour). Structure histologique : les acini séreux sont composés de cellules
pyramidales hautes, avec un noyau rond situé dans le tiers inférieur basal. Le
cytoplasme des cellules séreuses fixe tous les colorants histologiques classiques, ce
qui lui confère un aspect sombre :
Notion pratique
Les ARNm (substances acides) nécessaires aux synthèses des protéines sécrétées vont fixer
les colorants basiques (notion de basophilie), alors que les protéines s’accumulant dans les granules
apicaux sont plutôt basiques et vont donc fixer les colorants acides (acidophilie).
La lumière des acini et des conduits excréteurs est très mince, la fluidité des
sécrétions ne nécessitant pas des conduits surdimensionnés. Ces cellules expriment
des récepteurs cholinergiques, α adrénergiques, et H1 à l’histamine.
• Muqueuse : les glandes muqueuses sécrètent des mucines.
Structure histologique : les acini muqueux sont constitués de cellules pyramidales
(plus volumineuses que les cellules séreuses) au pôle apical clair, spumeux car il est
rempli de grains de mucine. La sécrétion (par cellule) étant moins intense que celle
précédemment vue pour les cellules caliciformes, on n’observe pas l’aspect pôle
apical ouvert pour ces cellules. Le cytoplasme étant complètement envahi par les
grains de mucine, les noyaux cellulaires sont aplatis, rejetés contre la membrane
basale : ils donnent l’impression de souligner la lame basale.
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Les produits de sécrétion étant plus visqueux, la lumière des acini et des conduits est
beaucoup plus large, dilatée. Ces cellules expriment des récepteurs cholinergiques, β
adrénergiques et H2 à l’histamine.
• Séro-muqueuse ou mixte : la structure de ces acini se conçoit aisément, sans effort de
mémorisation, pour peu que l’on veuille bien la considérer sous l’aspect rhéologique.
Pour de simples raisons de fluidité des sécrétions, il est logique qu’ils soient
constitués par un acinus muqueux, entouré d’une calotte de cellules séreuses dont les
sécrétions plus fluides pourront facilement diffuser entre les cellules muqueuses.
L’observation histologique se faisant sur des coupes, ces calottes séreuses
apparaissent alors sous la forme d’un croissant de cellules séreuses bordant un pôle
de l’acinus muqueux : ce croissant es appelé le croissant de Gianuzzi.
N.B.1 : les cellules sécrétrices glandulaires sont 40 fois plus abondantes que les cellules sécrétrices
épithéliales ou cellules caliciformes à mucus. De ce fait, 90% du mucus est sécrété par les glandes
tubulo-acineuses composés de la muqueuse.
N.B.2 : la muqueuse des sinus est plus pauvre en glande
N.B. 3 : les glandes séreuses sont prépondérantes au niveau des fosses nasales
ƒ
Hypervascularisation : cette structure est caractéristique de la muqueuse des fosses nasales et
des sinus. (Sommaire) .D’un plexus artériel profond partent des vaisseaux qui remontent vers la
surface et qui se résorbent en 2 plexus veineux (profond et superficiel), avec des sphincters. Cela
constitue des formations érectiles (en volume probablement la plus importante). Les vaisseaux
dilatés constituent de véritables lacs sanguins. Nous verrons ultérieurement que ces formations
vasculaires hypertrophiées, particulièrement visibles sur les préparations histologiques, sont des
véritables radiateurs thermiques. Ces formations érectiles fonctionnent alternativement toutes les
20-30 minutes.
Notion clinique
Les formations sphinctériennes sont sensibles aux vasoconstricteurs, endogènes et agents
pharmacologiques : l’histamine est un vasoconstricteur particulièrement efficace, libérée par
dégranulation des mastocytes et basophiles. Cette dégranulation peut être spécifique, spécifique d’un
antigène capté par les IgE fixées sur des récepteurs propres aux IgE ou RFC ε– c’est le cas des
rhinites allergiques – ou non spécifique (d’un agresseur) tel que les dégranulations induites par des
agents physiques (air froid), des irritants chimiques, des fractions du complément, des cytokines ou
des neuropeptides.
Cette vague d’histamine va agir :
- sur le sphincters, plus particulièrement ceux situés sur le versant veineux, ce qui provoque
une « érection » de la muqueuse nasale (augmentation de volume due à une
augmentation du volume vasculaire). Son effet sur les sphincters des shunt artério-veineux
(cf. Histologie PCEM 2, Appareil cardio-vasculaire, T. LAVABRE-BERTRAND) dévie tous
le flux sanguin dans le réseau capillaire. Ces deux évènements sont à l’origine d’une
élévation de la pression hydrostatique intravascuculaire responsable d’une diffusion d’eau
vers les tissus (augmentation de la perméabilité des capillaires distendus) et donc d’un
oedème de la muqueuse. L’augmentation de volume de la muqueuse s’effectue au
détriment des espaces aériens : cela augmente la résistance à l’écoulement de l’air à
travers les fosses nasales
- Sur les glandes tubulo-acineuses de la muqueuse ce qui provoque une augmentation de la
sécrétion (Récepteur H1 et H2). Une exsudation de sérosités (liquide interstitiel et
protéines) induite par l’oedème s’ajoute à l’hypersécrétion . Cet excès de sécrétion obture
les espaces aériens.
La combinaison de ces deux effets explique la réaction catarrhale (nez bouché, écoulement)
si caractéristique des rhinites allergiques où la prépondérance des glandes séreuses est à l’origine
des écoulements fluides, ainsi que des rhinopharyngites hivernales avec des sécrétions
mucopurulentes (les mucines provenant essentiellement des glandes pharyngiennes).
Cette hypersécrétion peut aussi recouvrir la muqueuse olfactive, gênant son fonctionnement,
d'où une anosmie
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1.2.2- La muqueuse olfactive
(Sommaire)
La muqueuse olfactive est composé d’un épithélium neuro-sensoriel responsable de l’olfaction
(1ère paire de nerfs crâniens). Anatomiquement, elle correspond à la tâche jaune due à l’accumulation
de pigments caroténoïdes dans certaines cellules épithéliales. Cette muqueuse est restreinte au toit
des fosses nasales – elle ne représente que 500 mm2 pour les 2 fosses nasales – où elle recouvre la
face nasale de la lame criblée de l’ethmoïde, débordant légèrement sur la cloison nasale et les parois
latérales des fosses nasales (faces médiales des masses latérales de l’ethmoïde).
1.2.2.1- L’épithélium olfactif
ƒ pseudo-stratifié
ƒ cilié
ƒ à 3 types cellulaires :
La cellule olfactive est un neurone bipolaire dont le corps cellulaire ou péricaryon est en position
intermédiaire dans l’épithélium. Ses deux prolongements sont :
un dendrite unique qui gagne la surface épithéliale où il se termine par un renflement, la vésicule
olfactive. Cette vésicule est coiffée d’une touffe de cils olfactifs (10 à 20 ; 0,3 µm de diamètre, 200 µm
de long), non mobiles, englués dans le mucus recouvrant l’épithélium.
un axone, sans collatérale, qui, partant du pôle basal, traverse l’épithélium et franchit la lame basale.
Ces axones se regroupent par paquet dans le chorion, formant les filets, amyéliniques, du nerf olfactif
ou I qui gagnent l’encéphale à travers les orifices de la lame criblée de l’ethmoïde pour faire synapse
sur les cellules mitrales des bulbes olfactifs.
La cellule de soutien dont la seule fonction actuellement reconnue est de structurer l’épithélium (d’où
son appellation !). C’est une cellule prismatique, à base étroite, dont le cytoplasme se développe dans
la partie supérieure de l’épithélium. Leurs noyaux correspondent à ceux visibles dans le tiers supérieur
de l’épithélium. Leur pôle apical présente des microvillosités. Le cytoplasme des cellules de soutien
renferme le pigment olfactif, riche en carotènes, de couleur jaune responsable de l’aspect de la
muqueuse olfactive (« tâche jaune »).
La cellule basale est une cellule qui n’atteint pas le pôle apical épithélial, d’où son caractère pseudostratifié. Elle est entièrement située dans le tiers inférieur de l’épithélium. La cellule basale est une
cellule souche capable de régénérer les deux autres types cellulaires, la durée de vie moyenne d’une
cellule olfactive n’étant que d’un mois !
N.B. : la muqueuse olfactive est le seul exemple connu ou, à l’état physiologique, on observe un
renouvellement des neurones, les cellules olfactives, par différenciation à partir des cellules basales.
1.2.2.2- La lame basale : R.A.S.
1.2.2.3- Le chorion
Ce chorion est un tissu conjonctif lâche, richement vascularisé et traversé par les filets du nerf
olfactif. Il présent une formation spécifique :
Les glandes de Bowman sont des glandes tubulo-acineuses simples, à sécrétion séreuses. Les acini
sécréteurs ont l’aspect classique des acini séreux . A la surface de l’épithélium, leur sécrétion se
mélange avec le mucus produit par la muqueuse respiratoire voisine pour former un gel plus fluide qui
englue les cils olfactifs et dans lequel va se dissoudre les substances odoriférantes. Le gel participe à
l’olfaction en permettant une rémanence de ces substances dissoutes au contact des cils olfactifs.
1.2.2.4- Histophysiologie de l’olfaction
La perception olfactive suit les mêmes voies que les autres voies sensorielles. La détection et
l’intégration du signal fait intervenir les étapes suivantes :
1. Stimulus : odeur, composée d’une mosaïque de molécules
2. Récepteur : les récepteurs sont des chémorécepteurs portés par les cils olfactifs
3. Transduction du signal : classique, cf. cours de Neuro-Physiologie
4. Voies nerveuses (cf.cours Neuro-Anatomie et Neuro-Physiologie) :
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Les axones des cellules olfactives se regroupent par paquets dans le chorion pour
former les filets du nerf olfactif, et vont faire synapse sur les cellules mitrales des bulbes olfactifs. Les
cellules mitrales constituent le 2ème neurone.
Les synapses entre les axones des cellules olfactives et les dendrites des cellules
mitrales sont engluées dans une masse gélatineuse formant les glomérules olfactifs. Ces
glomérules s’organisent en une couche histologique, la couche glomérulaire des bulbes olfactifs.
Phénomène de convergence : plusieurs cellules olfactives font synapse sur une
même cellule mitrale, ce qui occasionne une diminution du pouvoir discriminant de ce sens,
particulièrement involué dans l’espèce humaine.
Les axones de cellules mitrales se projettent sur :
le cortex olfactif : on a conscience des odeurs
les noyaux gris centraux (hypothalamus et hippocampe) à l’origine de comportements particuliers tels
que l’appétence, la nausée, ...
1.2.3- La muqueuse vestibulaire
(Sommaire)
Le vestibule est la partie antérieure des fosses nasales, située sous les ailes du nez. La
structure histologique de cette muqueuse vestibulaire devient évidente si l’on note qu’elle assure la
jonction entre la « muqueuse externe » ou revêtement cutané, et la muqueuse pituitaire.
1.2.3.1- L’épithélium vestibulaire
Sa structure se déduit de sa position intermédiaire entre l’épithélium pavimenteux stratifié
kératinisé cutané et l’épithélium prismatique pseudo-stratifié respiratoire : il s’agit d’un épithélium
pavimenteux stratifié, non kératinisé, ou épithélium épidermoïde. Ce type d’épithélium est plus
résistant qu’un épithélium pseudo-stratifié, ce qui lui permet de mieux résister aux agressions
physiques auxquelles l’expose sa position à l’entrée de l’axe aérien (doigts, moustiques, .... !)
1.2.3.2- La lame basale : R.A.S.
1.2.3.3- Le chorion
Tout comme l’épithélium qu’il supporte, sa structure peut être déduite de sa localisation
intermédiaire entre le derme (le « chorion cutané ») et le chorion respiratoire. Ce chorion correspond
au derme papillaire, superficiel et lâche, sans les annexes cutanées. La seule annexe qui persiste est
le follicule pileux, à l’origine des vibrisses, ou poils du nez, qui constituent « une grille protectrice »
contre les grosses particules susceptibles d’entrer dans les voies de conduction (moustiques,
poussières, ...)
2- Le Pharynx
Le pharynx est le carrefour aéro-digestif.
Il est constitué d’une armature recouverte de muqueuse.
2.1- L’armature
L’armature du pharynx est MUSCULO-MEMBRANEUSE
Le pharynx est un organe déformable composé de membranes et de fibres musculaires
striées. Ces fibres musculaires constituent les muscles constricteurs du pharynx (une vingtaine de
muscle) dont vous verrez plus en détail le rôle au cours de la respiration en physiologie.
En résumé, on peut retenir que leur contraction est synchronisée avec la phase inspiratoire ce
qui rigidifie la paroi du pharynx, évitant son collabement sous l’effet de la dépression inspiratoire. La
désynchronisation est à l’origine de troubles plus ou moins bénins : du simple ronflement aux apnées
du sommeil.
2.2- Les muqueuses
Le pharynx présente 2 types de muqueuses, qu’il est aisé de retenir, pour peu que l’on veuille
bien les rapprocher de leur fonction (relation structure-fonction). Le pharynx est composé de 3 parties
(cf. cours Anatomie) :
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Le rhinopharynx
L’oropharynx
Le laryngopharynx
2.2.1- Le Rhinopharynx
Le rhinopharynx n’est en contact qu’avec un seul fluide, l’air. Logiquement la muqueuse sera
de type respiratoire, comme on en trouve tout au long des voies de conduction. Sa structure est
identique à celle que nous avons vu au niveau des fosses nasales, excepté au niveau du chorion qui
ne présente pas d’hypervascularisation.
2.2.2- L’Oropharynx
L’oropharynx est en contact avec de l’air (axe aérien) et le bol alimentaire (axe digestif)., Le
bol alimentaire étant plus consistant et plus contondant, la muqueuse de l’oropharynx a besoin d’un
épithélium beaucoup plus résistant que le fragile épithélium respiratoire. Il est remplacé par un
épithélium de type épidermoïde, comme on en trouve partout ailleurs dans la partie haute du tube
digestif (cavité buccale, langue et oesophage).
2.2.3- Le laryngo-pharynx
Cette partie du pharynx faisant partie intégrante du tube digestif, sa muqueuse sera le
prolongement de la muqueuse oesophagienne.
2.2.4- Particularité de la muqueuse pharyngienne
Les éléments du MALT sont surdéveloppés au niveau du pharynx, formant des quasi
organes lymphoïdes secondaires, plus connus sous le nom d’amygdales, ou, selon la nomenclature
en vigueur, les tonsilles (francisation du terme anglais correspondant, tonsil, pour ne pas entraîner de
confusion avec une structure cérébrale) :
¾ Amygdales palatines
¾ Amygdales tubaires
¾ Amygdales adénoïdes ou végétations
¾ Amygdales linguales
Les 2 axes, aériens et digestifs, sont caractérisés par une immixtion importante de substances
étrangères – notion immunologique du non soi – dans l’organisme, et, de ce fait, requièrent une
surveillance immunologique accrue, réalisée par les amygdales. Lorsqu’on observe le fond de la
gorge, ces amygdales sont disposées en cercle entourant l’oropharynx, qui constitue, en clinique, le
cercle ou anneau amygdalien de Waldeyer.
Notion clinique
1 - L’angine est une inflammation des amygdales d’origine infectieuse. L’agent infectieux est
responsable d’une activation des follicules amygdaliens, associé à des amygdales volumineuses et
douloureuses. Cet augmentation de volume ne peut s’effectuer qu’au détriment de la lumière du tube,
ce qui occasionne une diminution de son calibre (comme un diaphragme que l’on referme). Le bol
alimentaire vient de ce fait frotter les amygdales sensibles, générant une douleur à la déglutition, ou
dysphagie. Cette dysphagie est souvent le 1er signe d’appel d’une angine.
2 - Les trompes d’Eustache s’abouchent dans le rhinopharynx. Ces trompes font
communiquer l’oreille moyenne et l’axe aérien et ont un double rôle :
- équilibrer les pressions de part et d’autre du tympan, indispensable à l’audition
- drainage de l’oreille moyenne et des cellules mastoïdiennes
Une inflammation de la muqueuse du rhinopharynx, au cours des rhinopharyngites, se traduit
par une obstruction de l’orifice tubaire (oedème du chorion et obstruction secondaire à
l’hypersécrétion). Cette obstruction explique
- les difficultés d’audition par défaut d’équilibrage des pressions
l’accumulation de déchets non évacués dans l’oreille moyenne, qui font le lit de
surinfections et qui peuvent entraîner, en cas de répétitions, des perforations du tympan.
Novembre 2004
Dr. Serge Carillo
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
Module intégré 2
Cardiologie et pneumologie
Histologie de l'appareil respiratoire - Voies aériennes supérieures
3- Le Larynx
Le larynx est un organe qui participe à la fois à l’axe aérien et à la phonation, sa structure
histologique doit rendre compte de ces deux fonctions.
Comme le pharynx, il est composé d’une armature recouverte de muqueuse.
3.1- ARMATURE
(Sommaire)
L’armature du larynx est FIBRO-MUSCULO-CARTILAGINEUSE
La description des différents éléments qui la compose est hors de propos dans un exposé
d’histologie, mais nous ne saurions que trop recommander au lecteur de se reporter à l’exposé
correspondant en anatomie (cf. cours Anatomie.)
3.1.1- Les cartilages
Le « squelette » du larynx est composé de 4 pièces cartilagineuses assurant sa rigidité et
composé de :
ƒ 3 cartilages hyalins :
o Le grand cartilage thyroïde, formé de 2 lames, saillant –il constitue « la glotte » - au
rôle protecteur (il héberge l’organe de la phonation).
o Le cricoïde, inférieur, est le seul anneau complet de l’axe aérien ; sa face postérieure
présente deux renflements sur lesquels viennent s’articuler les deux cartilages
suivants
o Les aryténoïdes, deux petits cartilages en forme de balance dont les deux bras du
fléau seraient constitués par les processus musculaires et vocaux.
ƒ
1 cartilage élastique, qui avec le cartilage du pavillon de l’oreille et le cartilage alaire
du nez sont les 3 cartilages élastiques de l’organisme : l’épiglotte. L’épiglotte est un
cartilage folié dont le pétiole s’insère sur la face interne du cartilage thyroïde, sous
l’incisure, et dont le limbe forme un couvercle obstruant l’orifice aérien au cours de la
déglutition, évitant les accidents de fausse route.
3.1.2- Les moyens d’union
Pour se mouvoir de façon coordonnée au cours de la phonation et de la déglutition, ces
pièces cartilagineuses sont reliées entre elles par :
3.1.2.1- Du tissu conjonctif fibreux ou tissu conjonctif dense orienté :
ƒ Unitendu, formant les très nombreux ligaments. S’il est hors de propos ici de décrire tous
ces ligaments, nous pouvons au moins citer l’important ligament vocal.
ƒ Bitendu, formant des membranes, au nombre de trois, étagées tout au long du larynx :
¾ la membrane hyo-thyroïdienne, suspendant le larynx à l’os qui structure cette partie
du cou.
¾ La membrane crico-thyroïdienne, entre les cartilages cricoïdes et thyroïdes.
¾ Les cônes élastiques, reliant le cricoïde au premier anneau trachéal
3.1.2.2- Des muscles striés
Ils forment la musculature intrinsèque du larynx, qui permet une mobilisation coordonnée de
ces différentes pièces. Nous pouvons citer au moins 2 de ces muscles qui interviennent plus
particulièrement dans la phonation, les muscles thyro-arythénoïdien et inter-arythénoïdien.
3.2- Les muqueuses
Le larynx fait partie intégrante des voies de conduction de l’axe aérien. De ce fait, il sera tout
naturellement revêtu d’une muqueuse respiratoire classique, sauf en deux sites, au niveau desquels
l’épithélium respiratoire, trop fragile, ne pourrait persister :
3.2.1- La face supérieure de l’épiglotte :
De par sa localisation, cette face appartient à l’axe digestif, puisque lors de la déglutition,
après occlusion de l’orifice aérien, elle se trouve dans le prolongement de la base de la langue, en
amont, et de l’œsophage en aval. Comme ces organes, elle est en contact direct avec le bol
Novembre 2004
Dr. Serge Carillo
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
Module intégré 2
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Histologie de l'appareil respiratoire - Voies aériennes supérieures
alimentaire, dont la consistance et l’aspect contondant éventuel requièrent un épithélium résistant, de
type épidermoïde.
3.2.2- Les cordes vocales
(Sommaire)
Les cordes vocales sont des expansions de la muqueuse laryngée formant 2 paires de replis.
Dans chaque paire, les plis se rejoignent au niveau des commissures antérieures et postérieures.
- les replis supérieurs sont les plis vestibulaires ou fausses cordes vocales, ils sont en
retrait par rapport aux
- replis inférieurs, les cordes vocales ou plis vocaux qui font saillie dans l’axe aérien
Entre les deux paires, le larynx présente une partie plus dilatée, les ventricules de Morgagni ; cette
cavité peut remonter sous les plis vestibulaires, constituant les saccules.
3.2.2.1- Les plis vestibulaires
En retrait par rapport aux plis vocaux, ils sont donc protégés des fortes pressions induites par
la phonation. Ils ne nécessitent donc pas une muqueuse particulière et sont tapissés par la muqueuse
respiratoire.
L’épithélium est prismatique, pseudo-stratifié, cilié, mais il présente quelques îlots d’épithélium
épidermoïde qui ont tendance à augmenter avec l’âge (mécanisme de transformation métaplasique).
Lame basale
Le chorion est un chorion classique de muqueuse respiratoire, avec de nombreuses glandes
et des fibres musculaires striées formant le muscle thyro-aryténoïdien (tendu entre la face interne du
thyroïde et le processus musculaire des aryténoïdiens).
3.2.2.2- Les plis vocaux
Faisant saillies dans la colonne d’air, ces plis sont soumis à des contraintes particulières
(pression et forces de cisaillement) au cours de la phonation. Ils nécessitent une muqueuse avec un
épithélium beaucoup plus résistant.
ƒ L’épithélium est de type épidermoïde
ƒ Lame basale
ƒ Le chorion est particulier :
Il est occupé par un ligament, le ligament vocal (face interne du cartilage thyroïde au
processus vocal des aryténoïdes) qui tend le bord libre des plis vocaux et un muscle
strié, le muscle vocal.
Il est mal vascularisé et ne dispose pas de glandes, de MALT et de lymphatiques.
Notion pratique
La structure particulière des cordes vocales vraies, zone d’affrontement entre 2 épithéliums
différents, soumise à des contraintes mécaniques importantes, faiblement vascularisée et échappant à
la surveillance immunologique, explique qu’elle soit particulièrement fragile. Elle est assez
fréquemment le siège de pathologies :
ƒ Qui apparaissent précocement : 35 - 40 ans
ƒ Sur des terrains prédisposant :
o Abus de la voix : ciblage professionnel : enseignants, camelots, ...,responsables de
dysphonie
o Irritation chronique : Alcoolisme, Tabagisme, orientant vers un cancer
L’absence de lymphatique constitue un avantage : les cancers des cordes vocales vraies sont peu
métastasiant (en fait, les tumeurs doivent d'abord envahir le chorion des muqeuses voisines pour
trouver des vaisseaux lymphatiques et métastaser).
Par conséquent, une endoscopie des cordes vocales –pour déceler un éventuel cancer des
cordes vocales – sera réalisée chez tout sujet de plus de 30 ans venant consulter pour une dysphonie
– sujet enroué depuis au moins 7 jours - surtout présentant des facteurs favorisants.
Novembre 2004
Dr. Serge Carillo
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
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