CHAPITRE B

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CHAPITRE C
V ac c in s e t M é m o ir e I m m u n it ai re
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Lorsqu’on a eu certaines maladies (oreillons, rougeole, …), on ne les « attrape » pas une
seconde fois.
Le but des vaccinations est de « mimer » ces infections naturelles pour conférer à
l’organisme une immunité durable.
Certaines vaccinations sont couramment pratiquées. D’autres sont plus difficiles à mettre
au point (contre le VIH par exemple).
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Qu’est ce qu’un vaccin ?
En quoi la vaccination, processus artificiel, reproduit-elle une situation naturelle ?
Comment le phénotype immunitaire d’un individu évolue-t-il au cours de sa vie et
comment peut-on intervenir volontairement sur ce phénotype ?
Pourquoi, actuellement, n’a-t-on pas obtenu un phénotype immunitaire qui empêche
l’apparition du SIDA ?
1. La mémoire immunitaire et ses applications : la vaccination.
a) La mémoire immunitaire (Document 17)
Une fois que le système immunitaire a reconnu un Ag et répondu à ce dernier, il présente
une mémoire immunitaire, c’est-à-dire qu’une seconde rencontre avec le même antigène
induit un état augmenté de réactivité immunitaire.
La première rencontre avec l’antigène induit la réponse primaire. Elle se traduit, au niveau
des Ac, par un délai de plusieurs jours avant que n’apparaissent ces Ac : ce délai
correspond au temps nécessaire à la reconnaissance de l’Ag, l’activation, la multiplication
et la différenciation des LB en plasmocytes sécréteurs d’anticorps. Le taux d’Ac passe par
un maximum puis diminue ensuite pour devenir pratiquement nul au bout de quelques
semaines. Cette disparition des Ac circulants et des plasmocytes qui les sécrètent vient du
fait que les plasmocytes sont des cellules à durée de vie courte et que les Ac sont détruits.
La seconde rencontre avec le même Ag induit la réponse secondaire qui, dans le cas des
Ac, se traduit par une réponse plus rapide, plus importante : la quantité d’Ac produite est
beaucoup plus élevée et le taux d’Ac circulants diminue plus lentement que lors de la
réponse primaire. Cela vient du fait que, lors de la multiplication clonale, tous les LB
spécifiques de l’Ag reconnu ne se différencient pas en plasmocytes mais qu’un certain
nombre d’entre eux sont à l’origine des LB mémoire. Ces cellules à mémoire sont plus
nombreuses, elles continuent à exprimer le même Ac membranaire que le LB dont elles
sont issues ; elles ont une durée de vie très longue et sont capables de réagir rapidement
lors de la seconde entrée de l’Ag.
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Les LT4 activés donnent également des LT4 mémoire. Ils ont une durée de vie longue et
réagissent très rapidement lors du deuxième contact avec le même Ag et activent donc
très efficacement les LB.
En raison de cette capacité de mémoire, le système immunitaire peut conférer une
immunité qui peut durer toute la vie contre de nombreux agents infectieux, après une
rencontre initiale.
Cette propriété de mémoire du système immunitaire est mise à profit par l’Homme lors de
la mise au point de vaccins contre différent microorganismes pathogènes.
b) La vaccination (Document 18)
Une première infection, guérit contre un virus, immunise souvent contre le même virus.
Cette immunité acquise naturelle peut être reproduite naturellement par l’administration
d’un vaccin. Lors d’une vaccination, dans certains cas, on introduit dans l’organisme tout
ou une partie d’un agent pathogène rendu inoffensif mais gardant un pouvoir
immunogène.
Cette introduction provoque une réaction immunitaire protectrice pour l’organisme et
permet la production de cellules à mémoire. A la suite de la vaccination (ou lors d’un
rappel), une exposition de l’organisme au microorganisme provoque une réponse
immunitaire de type secondaire plus rapide et plus efficace que la réponse primaire et qui
élimine l’agent pathogène. Il existe actuellement différents types de vaccins :
-
Injection de virus inertes (ex : hépatite B) ou vivant mais atténué comme le ROR
(Rougeole Oreillons Rubéole).
Injection de toxines microbiennes atténuées (anatoxine) comme la diphtérie ou le
tétanos.
Injection de protéines virales non toxiques (ex : coqueluche).
2. Le phénotype immunitaire et son évolution.
a) Une diversité remarquable du répertoire immunitaire.
Au cours du développement, les organes lymphoïdes centraux de l’organisme (moelle
osseuse rouge, thymus) produisent des LB et LT capables de synthétiser une variété quasi
infinie d’Ac ou de récepteurs T.
Au cours de cette mise en place initiale du système immunitaire, la majorité des cellules,
potentiellement dangereuses car pouvant réagir contre des molécules normalement
présentes dans l’organisme, sont éliminées. Seules les cellules capables de détecter tout
Ag subsistent. Cet ensemble constitue le répertoire immunologique.
b) Evolution du phénotype immunitaire au cours de la vie, résultat de l’interaction entre le
génotype et l’environnement.
Avant la naissance, ni l’embryon ni le fœtus n’ont un système immunitaire fonctionnel. Par
contre, un transfert des Ac de la mère vers le fœtus a lieu dès le troisième mois de
grossesse et surtout durant le dernier trimestre. La conséquence en est que le fœtus, en
cours de développement, reçoit un échantillon de l’ensemble des anticorps de la mère, le
protégeant contre les microorganismes pathogènes. Ce transfert d’Ac confère au fœtus
une immunisation passive qui consiste en l’acquisition de l’immunité par réception d’Ac
préformés plutôt que par production active d’Ac.
Après la naissance, les Ac de la mère vont protéger l’enfant pendant les premiers mois de
sa vie. Progressivement, le système immunitaire de l’enfant prendra le relais et, au fur et
à mesure de la rencontre avec des Ag se trouvant dans son environnement, des clones de
LB et de LT seront sélectionnés par les Ag des microorganismes pathogènes. Ces cellules
sélectionnées sont à l’origine de clones actifs dans la défense immunitaire et à l’origine
d’une immunisation active.
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Ceci conduit à un phénotype qui change sans cesse en s’adaptant à l’environnement.
Le phénotype immunitaire peut être volontairement modifié soit en provoquant une
immunisation passive lors d’injection d’Ac : c’est la sérothérapie ; soit en provoquant une
immunisation active : c’est la vaccination qui fait évoluer artificiellement le phénotype
immunitaire.
L’évolution permanente du phénotype immunitaire permet le maintien de
l’intégrité de l’organisme. Si l’environnement antigénique d’un individu évolue,
son phénotype immunitaire évolue en même temps => l’évolution du phénotype
immunitaire permet de récapituler l’histoire des contacts antigéniques d’un
individu.
3) Les espoirs pour un vaccin anti-VIH (Documents 19-20-21)
On possède des vaccins contre de nombreuses maladies infectieuses. Celui contre
l’infection par le VIH n’a pas encore été réalisé.
Dans le cas du VIH, le problème majeur est de trouver une préparation vaccinale qui est
inoffensive et immunogène.
Une des difficultés est liée au fait que le virus mute constamment, notamment au niveau
des protéines qui sont exposées à sa surface et donc accessibles aux récepteurs des
cellules immunitaires. D’autres protéines virales sont beaucoup plus constantes ; elles
sont malheureusement le plus souvent « cachées ».
La mise au point d’un vaccin efficace est rendu difficile car :
- les chercheurs ne disposent pas d’un modèle animal satisfaisant c’est-à-dire qui
reproduit la maladie humaine.
C’est ainsi que le chimpanzé peut être infecté par le VIH mais ne développe pas de SIDA,
tandis que le macaque qui présente une maladie proche du SIDA humain et due aux virus
SIV, n’est pas sensible au VIH.
- il n’est pas envisagé d’utiliser des virus complets inactivés notamment à cause du
risque de persistance de particules pathogènes dans la préparation vaccinale.
- la production d’Ac est problématique du fait de la variabilité des souches virales.
Les candidats vaccins fréquemment utilisés sont constitués de protéines d’enveloppes du
virus et de virus « recombinants »
On se tourne désormais vers de nouveaux types de vaccins :
- les lipopeptides, fragments de protéines virales qui seraient des cibles pour les LT4 et
les LT8,
- les vaccins à ADN qui sont des molécules d’ADN virales nues injectées par voie
intradermique ou intramusculaire et qui provoquent la sécrétion de protéines virales
déclenchant des réactions immunitaires.
Compléments : Les différents types de vaccins + les vaccins pratiqués en France en 2000
(voir illustrations).
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