L`exportation des spiritueux gersois vers la Chine s`envole

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L'exportation des spiritueux gersois
vers la Chine s'envole
La Dépêche du Midi - Publié le 10/01/2014 à 07:58
En 2012, 500 000 bouteilles d'armagnac ont été exportées vers la Chine. / Photo DDM, Nedir Debbiche Le rituel de la remise des cartes de visite
entre Wan et Philippe Layus-Coustet s'est déroulé au siège de la Cave des producteurs réunis (CPR), à Nogaro./ Photo DDM, Nedir Debbiche
Une délégation d’investisseurs chinois était en visite mercredi dans le département. Rencontre
avec ces entrepreneurs qui offrent des perspectives commerciales intéressantes à l’économie
gersoise.
La cérémonie d’accueil est très codifiée. Le buste légèrement incliné, les entrepreneurs échangent
leurs cartes de visite, ponctué d’un «Ni hao» (1). Philippe Layus-Coustet, directeur de la Cave des
producteurs réunis (CPR) «Les Hauts de Montrouge», à Nogaro, et Patrick Farbos, président, ont
intégré les codes de bienséance chinois. «Ça fait plus de 20 ans que l’on travaille avec des
partenaires asiatiques», indique Philippe Layus-Coustet. Aucune fausse note n’a entaché la
rencontre entre les viticulteurs gersois et une délégation d’investisseurs chinois venue mercredi
visiter les installations de la CPR. «J’apprécie l’image de professionnalisme et d’authenticité que
renvoie cette société», souligne Wan, directeur de «Senyu Group». Des compliments qui comblent
les «hôtes». La parole de l’entrepreneur chinois compte dans le milieu des affaires. Spécialisée
dans l’immobilier résidentiel, la société est un acteur économique incontournable sur le continent
asiatique et exporte également son savoir-faire dans 30 pays à travers le monde. Fort de ses
relations et de sa capacité économique, Wan s’est engagé à apporter son soutien financier pour
créer deux «Maisons Sud-Ouest France» en Chine, initiative pilotée par les conseils régionaux
Midi-Pyrénées et Aquitaine. Ces boutiques ont pour objectif de promouvoir les produits de ces
terroirs. Et les spiritueux de la CPR pourraient avoir une place de choix dans les rayons de ces
boutiques «made in Sud-Ouest». «Au même titre que le foie gras ou le roquefort, l’armagnac est
un produit emblématique de notre région», prêche Philippe Layus-Coustet. La présence de
bouteilles estampillées CPR sur les étals chinois donnerait une visibilité commerciale à la
coopérative. «Le marché chinois possède un potentiel de développement très intéressant»,
reconnaît le directeur de la CPR dont les ventes vers l’Empire du Milieu représentent aujourd’hui
environ 8 % de son chiffre d’affaires (lire article ci-dessous).
Après avoir assisté aux différentes étapes de la fabrication d’armagnac, la délégation chinoise a
terminé sa visite en dégustant les différents produits de la CPR. Une «mise en bouche» porteuse
d’espoirs commerciaux pour les viticulteurs gersois.
(1) «Merci» en chinois.
Chine : la viticulture porte les exportations gersoises
La Chine, nouvel Eldorado du commerce gersois ? Les viticulteurs s’accordent à dire que le marché
asiatique est en plein essor. «Entre 2010 et 2012, la quantité d’armagnac exportée vers la Chine
est passée de 125 à 1 300 hectolitres», souligne Sébastien Lacroix, directeur du Bureau national
interprofessionnel de l’armagnac (BNIA). Autres appellations, même constat : en 2013, la
croissance des exportations de «Plaimont producteurs» (AOC Saint Mont et Madiran) vers la Chine
a bondi de 30 %. Trois millions de bouteilles (principalement du rouge mais aussi du blanc sec et
du moelleux) ont été vendues à l’Empire du Milieu. Pour Philippe Layus-Coustet, directeur de la
Cave des producteurs réunis (CPR), à Nogaro, il serait cependant risqué de tout miser sur le
marché chinois : «Il ne faut pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Nous nous efforçons
à diversifier nos exportations». Autre produit gersois qui pourrait bientôt se retrouver sur les tables
chinoises : le foie gras. «Un agrément sanitaire et vétérinaire devrait tout prochainement nous être
délivré et nous permettra d’exporter le foie gras vers la Chine», révèle Philippe Baron, président
national des producteurs de foie gras.
Cet «Eldorado» est cependant à relativiser. «En 2012, les exportations de produits gersois ont
représenté 491 millions d’euros dont seulement 8 millions d’euros pour la Chine qui arrive au 13e
rang des pays les plus fréquentés commercialement», précise la Chambre de commerce et
d’industrie d’Auch.
Le chiffre : 6
maisons sud-ouest en chine> D’ici septembre 2014. La première «Maison Sud-Ouest France» a
ouvert ses portes à Wuhan, dans le centre de la Chine en juillet 2013. Cette structure commerciale
permet notamment de promouvoir les produits emblématiques des régions Aquitaine et MidiPyrénées. Au début du second semestre 2014, cinq autres «Maisons» devraient ouvrir à Chengdu.
Les habitants de cette région, située dans la plaine du Sichuan, sont réputés pour disposer d’un
pouvoir d’achat élevé.
«La différence culturelle entre la Chine et la France est notable en affaires. Le relationnel est très
important. On apprend d’abord à se connaître puis ensuite on peut parler business».
Philippe Layus-Coustet, directeur de la Cave des producteurs réunis «Les Hauts de Montrouge»,
à Nogaro.
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